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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Première neige sur le mont Fuji regroupe six nouvelles de Yasunari Kawabata. Elles nécessitent un effort, une interprétation. Il n'y aurait pas l'écriture à la fois si poétique et si précise du prix Nobel de littérature 1968, je serais passée complètement à côté.

Première neige sur le mont Fuji
Jirô et Ukado viennent de se retrouver, par hasard, et passent un moment ensemble. Entre eux, une histoire ancienne, mais lourde, si lourde. Un texte mélancolique, un peu étrange, comme un morceau charnière dans la vie des personnages. Mais qu'advient-il d'eux ensuite ?

En silence

Un écrivain rend visite à son maître qui ne peut plus parler.
La fille d'Ômiya Akifusa semble comprendre ce qu'il veut. Une curieuse journée pour le narrateur qui ne peut s'empêcher de parler. Un fantôme serait-il un meilleur interlocuteur ? Plus de questions que de réponses dans cette nouvelle.

Terre natale
Terre natale est la nouvelle la plus étrange du recueil. Il faut un effort pour comprendre ou interpréter ce texte.

Gouttes de pluie
Des enfants jouent, des femmes parlent. Cette nouvelle aussi semble inachevée.

Une rangée d'arbres
Quelquefois, on remarque quelque chose d'un peu étrange sans avoir, jamais, la moindre explication. C'est ce qui arrive à cette famille japonaise.

La jeune fille et son odeur
Un couple avec une sensible différence d'âge, il a vingt-cinq ans, elle en a dix-sept. Un tout petit temps de leur vie, juste assez pour apprendre à les connaître.

Lien : https://dequoilire.com/premi..
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Ce recueil de nouvelles non original puisque composé il y a quelques années seulement par la traductrice française de Kawabata, Cécile Sakai, est un condensé de l'art du récit court de ce géant de la littérature. Qui mieux que Kawabata sait exprimer l'âme japonaise ?
Dans ces récits, on est frappé par la concision, l'absence d'action ou presque. Des personnages souvent vieillissants réfléchissent, se souviennent, dialoguent pudiquement et sobrement avec des êtres chers sur des petites choses de la vie, ressentent le temps qui passe, contemplent la nature...Parfois, les fantômes du passé, une femme autrefois aimée, l'horreur de la guerre et la perte d'un enfant, le parfum maternel remontent à la surface pour susciter un moment de rêverie....A moins que ce ne soit l'inamovible et majestueux Mont Fuji, ou la fragilité d'une feuille de Ginkgo une fois l'automne venu ?
On sent une nostalgie devant un monde ancien qui s'éteint peu à peu, mais pas de larmes ici, le temps s'écoule, il faut respecter cet ordonnancement naturel et universel des choses.
Ces nouvelles si simples dans leur contenu semblent pourtant dire toute la vie, et la mort aussi. C'est sans doute pour cela qu'elles font forte impression malgré l'absence d'intrigue et de chute, une apparence inachevée.
On peut ne pas accrocher pour ces raisons, mais c'est aussi une belle porte d'entrée pour appréhender un peu mieux la mentalité nippone.
Mention spéciale au premier texte, le plus consistant en taille et en émotion sans doute, qui a d'ailleurs donné son nom au recueil, Première neige sur le Mont Fuji.
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Six nouvelles de ce maître de la littérature nous sont offertes dans ce recueil. Nouvelles écrites entre 1952 et 1960 entre 'le grondement de la montagne' et 'les belles endormies'. Kawabata à 53 ans lorsqu'il écrit la première de ces nouvelles. La première est éponyme au recueil.

"Sept ou huit ans auparavant, Utako et Jirô s'étaient aimés, puis elle avait épousé un autre homme, dont elle venait récemment de divorcer. Aujourd'hui, elle partait avec Jirô pour un voyage à Hakone. Un voyage lourd d'arrière-pensées."

L'histoire d'un amour de jeunesse, de souvenirs, de leur séparation à cause de la guerre. Lors de cette rencontre proposée par Jirô, Ils essaient de se redécouvrir, Utako semble prête à revivre ses premièrs amours. Jirô quant à lui est plutôt tourné vers son passé, et celle qu'il redécouvre fait renaitre des sentiments indicibles. "Un instant, Jirô découvrit l'éclat de sa chair, puis détourna les yeux. Il fut frappé par la beauté de cette blancheur. Utako s'immergea dans l'eau jusqu'au cou, et resta ainsi immobile.
Regardant du même côté, Jirô observait les fleurs blanches de lespédèze qui ployaient dessus le rocher le plus proche de la fenêtre de la salle de bain. "

La première neige sur le mont Fuji préfigure la blancheur du corps de la femme et des fleurs, blancheur est il alors synonyme de pureté, "Ce ne sont pas des nuages, c'est bien de la neige" , est ce une réalité, un mirage du aux nuages ?

Nous faisons également face à la maladie et la vieillesse (la mort) dans la nouvelle 'En silence' ou l'écrivain ne peut plus écrire, ni parler. Il se retrouve confronté à une solitude pesante entouré de sa fille.

Nous retrouvons les thèmes de prédilection des autres oeuvres de Kawabata dans cette courte nouvelle. Dans ce couple qui se retrouve, une atmosphère de sensualité se dégage : Il rappelle les belles endormies par son atmosphère. Cette sensualité naissante est aussi présente dans "la jeune fille et son odeur", ou les souvenirs refluent à l'odeur corporelle. ce qui lui donne une saveur identique à celle de la fameuse madeleine de Proust.

Six nouvelles de toute beauté, grâce à un style dépouillé, en quelques mots tout est dit. tout est ressenti, les phrases éveillent nos sens avec délicatesse de façon indicible.
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C'est le quatrième ouvrage que je lis de Kawabata.
Après "les belles endormies", la danseuse d'Izu, et "pays de neige", que j'ai particulièrement aimé, ce recueil de six nouvelles est de nouveau un enchantement.
Nous y retrouvons l'écriture sensuelle et poétique de cet auteur, sa sensibilité et sa subtilité.Tout est dans la suggestion.
La nature, l'amour, la vieillesse, la mort sont les thèmes de ces nouvelles où priment l'émotion, la mélancolie.
Les mots expriment le beau.
J'ai particulièrement apprécié la nouvelle qui donne son nom au livre, ainsi que "la jeune fille et son odeur".
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Kawabata a ce talent de faire naître sous de petits faits de la vie émotions et malaises ancrés en ses protagonistes. Ainsi reviennent à la mémoire regrets et bonheurs passés. Comme dans "les Belles endormies" ou "Pays de neige", on ne peut corriger les erreurs de notre passé et l'on accepte leur empreinte en nous avec nostalgie et souvent tristesse.
Les auteurs japonais ont cette incroyable faculté de dilater le temps et les mémoires que l'on retrouve parfois chez des écrivains européens comme Virginia Woolf ou Marcel Proust. Une simple observation, souvent de la nature, entrainent un processus de réflexion et de réminiscences qui nous bouleverse.
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6 nouvelles du maître japonais écrites entre 1952 et 1960 .Des récits très épurés fixant des moments de vie des personnages où à travers des évènements apparemment insignifiants (la chute des feuilles ,le bruit de la pluie ) transparaissent des crises, des drames des fêlures. Avec également le sentiment de l'impermanence , un fantastique diffus et un érotisme léger.Ma préférée :la superbe nouvelle éponyme du recueil.
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Agréable moment de lectures avec ce recueils de nouvelles de l'écrivain Japonais Yasunari Kawabata, prix Nobel de littérature 1968.

Tout y est feutré, délicat, subtil, presque insignifiant, comme une eau qui est à peine effleurée à la surface.
J'ai particulièrement aimé la deuxième nouvelle "silence" qui raconte la visite du narrateur à un vieil écrivain connu ayant souffert une attaque et ne pouvant pas parler. La fille de l'écrivain demande au visiteur de "parler" avec son père. Pris dans une sorte de transe, le visiteur insiste lourdement pour que le vieil écrivain lui réponde au risque de le bousculer.

Et il y a aussi Amiko, cette jeune fille dans la Nouvelle "la jeune fille et son odeur" dont la mère s'est suicidée suite aux infidélités de son mari et qui découvre que son père s'arrange pour qu'elle reste tenir la maison à la place de sa mère, tout en fréquentant d'autres femmes qui "ne lui font pas d'histoires de jalousie".

Bref, un très bon recueil. Les nouvelles sont variées, dépaysantes, subtiles et très bien écrites.
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La Feuille Volante n° 1202
Première neige sur le Mont FujiYasunari Kawabata [1899-1972]– Albin Michel.
Traduit du japonais par Cécile Sakai.

Je dois avouer que je suis assez peu versé dans la culture et la littérature japonaises, aussi bien ai-je lu ce recueil de ces six courtes nouvelles, écrites entre 1952 et 1960, comme une découverte de cet écrivain qui fut Prix Nobel de littérature en 1968.

L'art de la nouvelle est difficile et colliger des textes en vue de leur publication est un exercice délicat qui ne procède ni du hasard ni de l'humeur passagère. D'autre part, avoir entre les mains le livre d'un auteur qui a été consacré par le Prix Nobel de littérature m'impose des réflexions personnelles d'autant plus que ma lecture est une découverte. le livre refermé, j'avoue être un peu circonspect face à ces textes d'où se dégagent des thèmes qui ne procèdent pas, dans le cas de Kawabata, de la simple fiction mais ont une connotation nettement autobiographique et personnelle puisque, comme tout écrivain, il puise dans sa vie et ses souvenirs la substance même de son oeuvre. Sous sa plume, comme un exorcisme, reviennent ses obsessions, ses fantasmes qu'il extériorise et matérialise avec des mots, des situations imaginées qui, parfois malgré lui peut-être, lui font plus facilement supporter ses épreuves et ses craintes.

Il y a chez lui une hantise de la guerre et sûrement du traumatisme d'Hiroshima, des séparations qu'elle entraîne et avec elle la solitude définitive, des couples qui se défont à cause d'elle, l'histoire de vies qui auraient pu être belles mais qu'elle a bouleversées. Cette rupture dans leur lien sentimental évoque peut-être un épisode de sa propre vie, la mort aussi, et singulièrement celle d'un enfant, parce qu'ainsi l'avenir s'effondre. Cette lecture attentive me donne également à penser que les symboliques n'en sont pas absentes, celle de l'eau d'un établissement de bains où se retrouvent deux anciens amants que la vie a séparés(« Première neige sur le Mont Fuji »). Ils tenteront par le bain, comme un rituel, de se débarrasser de ce passé délétère mais n'y parviendront pas et repartiront chacun de leur côté, illustrant ainsi une pensée d'Albert Camus selon laquelle on ne peut connaître à l'âge adulte les joies qui ont enchanté notre jeunesse. Même la présence de la montagne sacrée en pointillés, n'y fera rien. le passé est bien l'idée maîtresse de cette anthologie.

Il me semble qu'il y a aussi une évocation de la difficulté d'écrire pour un écrivain, d'exprimer ses sentiments avec des mots. Ce thème me paraît être abordé dans cette nouvelle (« En silence ») qui met un scène un vieil écrivain qu'une attaque empêche définitivement de s'exprimer par oral ou par écrit. C'est non seulement ces périodes de sécheresse créatives, parfois définitives, qui menacent l'auteur qui sont abordées ici, mais aussi peut-être la difficulté définitive d'exprimer ses émotions, de mettre des mots sur ses maux ou peut-être l'ébauche d'une des sources cachées de l'écriture qu'on peut analyser comme « la mémoire héréditaire », une forme particulière de l'inspiration. le temps qui passe, vu à travers le très japonais rythme de la nature et des saisons, et avec lui la joie des premières années, l'amour évanoui, la jeunesse définitivement enfuie et la mort à venir, sont des thèmes également abordés à travers la présence du fantôme d'une femme qui accompagne le visiteur du vieil homme (« En silence ») ou celui de cette autre vieille grand-mère qu'il rencontre en revenant dans son village d'enfance longtemps après l'avoir quitté(« Terre natale ») ? Est-il obsédé par la famille et par sa fragilité, lui qui a très tôt été orphelin de père et de mère, par les présences féminines, (sa mère, sa soeur et sa grand-mère) qui ont disparu prématurément de sa vie, par la fidélité entre époux, par l'adultère, par la trahison d'autant plus injuste qu'elle vient d'un proche (« Goutte de pluie »), par le suicide qu'il choisira lui-même pour mettre fin à sa vie ? D'autres nouvelles, comme « Une rangée d'arbres » veulent sans doute souligner la fuite du temps et son action sur les choses, le poids du passé tandis que « La jeune fille et son odeur » insiste sur l'innocence des enfants qui souffrent des méfaits perpétrés par les adultes.

La lecture de ses nouvelles me laisse quelque peu perplexe, plus angoissé que vraiment passionné par ma découverte, étonné peut-être par le style très épuré, par une esthétique différente de la nôtre

© Hervé GAUTIER – Janvier 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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Un recueil de nouvelles qui a pour titre la première d'entre elles. Un couple divorcé qui se retrouve après des années de séparation, un jeune écrivain qui va rendre visite à un grand écrivain ayant subi une attaque et qui se mure dans le silence….
J'ai trouvé ces nouvelles un peu mystiques, étonnantes et un brin fantastiques. Elles sont faciles à lire, courtes et mystérieuses. Plusieurs fois il m'est arrivé de me poser la question : mais où veut-il en venir, où veut-il nous amener ? J'aime quand un auteur me fait me poser des questions.
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Des nouvelles qui donnent l'envie de découvrir pour mieux comprendre la culture nipponne.
Subtilité, délicatesse mêlées à la dureté des sentiments et de la vie en générale.
La contemplation est un sujet récurrent :
la première neige sur le mont Fuji, prétexte à de nombreuses réflexions...sont-ce les même nuages que ce matin? est ce vraiment la première neige ?
une rangée d'arbres tantôt parés de feuillage jaune, tantôt nus...quel phénomène a dépareillé une même rangée ?
le bruit de la pluie si différent du bruit des gouttes de pluie
un comparatif entre lever et coucher de soleil sur la terre natale
...
Mais cette contemplation n'a rien d'ennuyeux, elle est mélancolique et propice à une plongée dans les souvenirs heureux ou malheureux.

De multiples couples qui se déchirent ou se sont déchirés dans ses nouvelles. Leur douleur semble paisible...mais pourtant bien réelle et ineffaçable, pouvant même menée jusqu'à la mort.

Bref des sentiments tout en retenus mais qui cachent des tempêtes...tout comme la nature ...Rien ne semble bouger, mais les forces grondes à l'intérieur en attendant de se déchainer.
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