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Michel Lebrun (Traducteur)
EAN : 9782869302228
188 pages
Payot et Rivages (01/03/1989)
3.81/5   64 notes
Résumé :

" C'est du grand Goodis, le Goodis de la désespérance quotidienne, le Goodis de la nuit, du reste, presque toutes les scènes du roman se passent dans des décors obscurs : des cafés miteux, des rues ténébreuses, des chambres sordides, au milieu de ce décor, évolue Chester Lawrence. Une nuit, par hasard, il tombe sur une chinoise qui a été agressée, il n'échange que quelques mots avec elle, s'éloigne bientôt, mais cette femme incarne son destin. Dès lors, pour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Chet Lawrence soigne et répare les rails de chemin de fer.
Son casque au verre fumé l'isole du monde en le concentrant sur sa tâche qui s'accomplit avec cette flamme du chalumeau à la couleur changeante.
Chet Lawrence habite Ruxton Street, cloaque de violence, de vice et d'alcoolisme. Il y vit avec son épouse Edna, dans la promiscuité d'une belle famille qui ne fait que s'enivrer à l'alcool de contrebande et jouer aux dés.
Le fond de l'air est vraiment avarié.
Il suffira d'un instant de compassion, pendant lequel il sort de son mode d'indifférence-survie pour que Chet Lawrence doive affronter Hagen, le tueur à poings nus et son nouvel associé-roi du couteau.
le ton est donné pour une sarabande sombre, poisseuse et hallucinée au tempo d'alcool frelaté et de mort violente.
Car, la vieille femme l'a dit à Chet: Il faut réparer, nettoyer cette rue.
Chet y parviendra-t-il seulement, et avec quelle aide?
Le monde de David Goodis est suffisamment noir, pour que la plus fugace étincelle l'illumine tout à coup comme au fond d'un cul de basse-fosse dont on a entrouvert le couvercle.
Le film de Gilles Béhat, par sa transposition de l'action en France, ne pouvait être qu'un pâle ersatz du Street of the lost de Goodis, récit typique des bas-fonds urbains de l'Amérique.
Un livre-un de plus-à lire pour celui ou celle dont le coeur est bien accroché.
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Ruxton Street ou la rue barbare. le vice y est roi, la violence reine. Elle est bordée de cafés miteux, de bordels de seconde zone, de salles de jeux clandestines et de logements insalubres. C'est une hydre qui dévore ses enfants : misérables, ivrognes, putains monstrueuses et truands. Tous sont englués dans l'indigence et la peur. Matthew Hagen, un ancien boxeur qui s'est lancé dans le trafic d'alcool de contrebande, y fait régner la terreur. Alors chacun baisse les yeux et évite de se mêler de ses affaires. C'est le cas de Chester Lawrence. Cet ouvrier veille à rester à l'écart de toute cette fange Si un mauvais mariage l'empêche de fuir la rue, il réussit à vivre en marge des milieux interlopes jusqu'au jour où il secoure une jeune femme d'origine chinoise qui vient d'être agressée par Hagen. Ce dernier apprécie peu l'intervention de Lawrence et tient à le lui faire savoir. Mais cette mise en garde va déclencher chez Lawrence un sentiment de révolte contre cet ordre barbare. Il décide de s'opposer à Hagen au péril de sa vie. « Rue barbare » est un texte fort à l'intrigue ramassée. L'histoire se déroule principalement de nuit et ne sort jamais du cadre de la rue. le récit est imprégné de violence. Goodis parvient à composer une ambiance angoissante et à livrer une peinture réaliste d'un bas-quartier américain. J'ai suivi avec intérêt la révolte existentielle et sociale du protagoniste. Un roman sombre et prenant.
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Goodis est un grand , un immense auteur de genre , qui reste encore aujourd'hui trop méconnu.
Cet opus s'avére l'une de ces piéces maitresses.
Le ton est trés sombre , à la limite de la désespérance , pour autant Goodis évite tout pathos , tout misérabilisme .
Cette "ballade " nocturne s'avére violente , traversée par des ames toutes plus torturées les unes que les autres .
Le style est flamboyant , Goodis ne sombrant jamas dans la facilité .
Méme si cet opus ne plaira pas à tout le monde , il mérite largement le détour pour découvrir autre chose que les auteurs de supermarchés.
Y a t'il un successeur à Goodis aujourd'hui ?
Non . C'est pourquoi découvrir son oeuvre est aussi important .
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Et prend ça dans la gueule. T'veux du dur ? T'veux du grand ? Tiens prend ça. Avale cul sec.
Comprends jamais les catégories… Bon faut bien étiqueter, classer, ranger. Mais là, c'est quoi ? Ni polar, ni triller, ni noir. C'est simplement un putain de grand roman à la sauce aigre. Pas de douceur, quoique si… Elle est là, planqué en sous-cutané, elle grouille sous le sous-bock, dans un geste, un regard. Et Goodis fait dans le minimalisme. Dans le coup de canif, dans le scalpel littéraire. Chaque chapitre est un round. Chaque passage un conte terrible. Faut se souvenir de Goodis, le relire, le faire découvrir. C'est profond sans en avoir l'air, parfait sans en faire des tonnes. Ce n'est pas du noir, ce n'est pas une sous-catégorie. A ce niveau là, c'est simplement de la belle, de la grande, de la nécessaire littérature…
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C'est un roman d'une violence insoutenable soutenue par une écriture au cordeau et des personnages sans concession que ce "Rue barbare". Ecrit dans les années 50 Goodis dresse ici un tableau de la violence et de la misère dans laquelle toute une partie de la population urbaine des Etats-Unis vivait alors.
C'est l'histoire d'une rue sans espoir et de ses habitants.
Une rue dont les habitants en sont prisonniers. Ils ne peuvent s'en échapper car elle est leur unique univers .
Avec une précision d'anthropologue et sans jamais condamner personne et étant capable de voir le meilleur et le pire chez tout un chacun Goodis nous y promène et nous montre ce qu'y est la vie. Ce qu'est la vie tout court peut-être.
Un roman et un auteur qui font partie de ceux qu'il faut lire , un de ceux qui ont marqué le roman noir de leur empreinte.
Gilles Behat a adapté magistralement ce roman filmant remarquablement la violence de certaines scènes sans perdre de vue l'aspect désespéré du roman de Goodis.
Bernard Giraudeau et Bernard-Pierre Donnadieu y sont extraordinaire et crèvent littéralement l'écran .
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Ensuite, il dépassa la petite chapelle grecque orthodoxe, qui précédait une autre décharge publique où, pas plus tard que le mois dernier,deux grecs et deux suédois s'étaient fait saigner à mort par d'autres grecs et d'autres suédois; où, en cet instant même un chien bâtard courait en piaillant comme un fou parce que neuf énormes rats avaient décidé de faire un festin cette nuit et le dévoraient tout vif.
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Son ennemi, c’était la Rue.
Pour lui, la Rue ressemblait à ces énormes serpents du zoo : elle dévorait tous ceux qui la touchaient.
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C’était une brave fille. Elle faisait de son mieux avec ce qu’elle avait. Parfois même il l’aimait. Pas de sa faute si elle était bâtie comme un manche à balai. Et ses trois fausses couches. Ça. Non plus, ce n’était pas de sa faute. Peut-être même que cela valait mieux. Tous les enfants nés dans la Rue étaient des malheureux.
– D’accord.
Il s’arracha à sa marche d’escalier.
– Allons chez Sam. Je mangerai un morceau là-bas.
– Il y a ce qu’il faut chez nous.
– Non, je mangerai chez Sam.
Ils se mirent à marcher très lentement, se dirigeant vers l’enseigne lumineuse du bistrot de nuit. Elle plaça sa main dans la sienne : il sentit ses doigts minces dépourvus de chaleur. Il croyait tenir un gant bourré de roton. Marcher avec elle, c’était comme emmener un enfant perdu quelque part, n’importe où, rien que pour ne pas le laisser seul, égaré et sans défense.
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Le couvercle saute, l'eau déborde. On ne peut pas échapper à ça. On ne peut pas échapper à la douleur. Même si on fait semblant de l'ignorer, elle est toujours présente. Il faut faire quelque chose, pourtant. Garder la tête haute...
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Il se dit qu’il devrait garder son sang-froid, quoi qu’il advienne. Il se rappela les trois moments de sa vie où il s’était laissé aveugler par la colère, se moquant totalement de vivre ou de mourir, pendant qu’il détruisait ce qui se trouvait devant lui. La première fois, il avait treize ans. Il avait été assailli par une nuée de voyous de la Septième Rue. Ils l’avaient jeté à terre, puis obligé de s’agenouiller devant une boîte à ordures. Ils lui avaient ordonné de manger. Évidemment, il avait refusé, et l’un d’eux, qui se tenait derrière lui avec un bout de manche à balai avait commencé de lui taper dessus. Il avait tenu bon pendant presque une minute, puis s’était dégagé, fou furieux. Trois d’entre eux étaient repartis en ambulance. Les autres s’étaient dispersés, hurlants et sanguinolents, le laissant maître du terrain.
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La Collection Cinéma Cinémas : épisode 7
Sommaire : - Ferreri tourne "I love you"- Fragments d'un scénario : Eurstache- Cassavetes : "Loves streams"- Trois camarades- Apparitions : le ciel est à eux- Rencontre : Ben Gazzara- Petits papier : Pascale Ogier- Sur les traces de... David Goodis1. Ferreri tourne I love youà 22:30:43:00 - 00:01:57:00Reportage consacré au tournage du film "I love you" de Marco FERRERI dans les studios...
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