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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je ne sais pas s'il est encore vraiment nécessaire de présenter Douglas Kennedy, tant cet écrivain est connu en France, et même plus que dans son pays d'origine, à savoir les Etats-Unis. Douglas Kennedy publie environ un livre tous les ans et demi ; issu à l'origine du monde du voyage et de ses carnets, il s'est tourné vers les romans haletants type thrillers avant de rebiquer davantage sur des romans plus intimistes où les personnages principaux vivent des drames existentiels et des remises en question franchement lourdes. Ses principaux romans (j'entends par là les plus connus) sont A la poursuite du bonheur, Les charmes discrets de la vie conjugale, L'homme qui voulait vivre sa vie et le meilleur selon moi: Quitter le monde.

J'ai lu tous les livres de Douglas Kennedy et bien que je ne les ai pas tous appréciés, Douglas Kennedy est l'un des auteurs dont je me sens la plus proche, au point de le suivre sur Facebook et autres. J'aime sa façon de présenter les personnages, de poser les questions, le rythme de son écriture mais aussi sa façon de vivre, à cheval entre plusieurs maisons et pays, ainsi que sa discipline d'écriture (écrire tous les jours, quoiqu'il se passe). J'ai un de ses livres dédicacés et une photo de mon mari (Tom la Patate) à ses côtés. Pourtant, j'ai lu des biens meilleurs romans que les siens, mais c'est un lien fidèle qui m'unit à cet auteur que je suis depuis toujours. Bon ou mauvais roman, je le soutiendrai toujours j'imagine. Et pour conclure, je trouve en plus que c'est un vrai bon écrivain.

Bref, évidemment, j'ai donc lu son dernier livre, au titre hélas un peu pompeux: Toutes ces grandes questions sans réponse, qui est divisé en 7 grandes questions presque métaphysiques sur le bonheur et notre façon d'aller de l'avant. A mi-chemin entre le témoignage, le récit d'anecdotes et des réflexions philosophiques, cet ouvrage veut quelque part canaliser toutes les considérations que l'auteur a pu avoir au fur et à mesure de ses rencontres avec le genre humain. Pourquoi pas, me diriez-vous? N'avons-nous pas tous acquis certaines certitudes ou mener certaines réflexions face à des moments de vie très difficiles ou sublimes? Bien sûr que oui! La seule chose, c'est que ce titre est très gênant, à la limite du dogmatique et du prétentieux, genre moi Douglas Kennedy je vais me coller à réfléchir à ce qui fait de nous des humains. Il en a le droit évidemment, mais cela paraît incongru de prime abord pour un écrivain à succès…

En fait, lorsque l'on suit Kennedy sur facebook ou dans son livre, on pourrait penser que c'est un homme très égocentrique qui assène pas mal. Je ne pense pas qu'il soit vraiment comme ça, je pense au contraire qu'il est arrivé à un certain point de confort psychique avec lui-même pour faire part de ses questions et réflexions à haute voix, en se foutant largement du qu'en dira-t-on… du coup, si l'on aborde ce livre avec cette vision de l'auteur, on est plutôt embarqué avec lui dans ses réflexions, qui sont aussi il est vrai une mise à nu de l'écrivain qui se confie largement sur sa vie privée pour montrer son cheminement.

Voici les 7 grandes questions sur lesquelles il nous invite à réfléchir:
Le bonheur n'est-il qu'un instant fugace?
Sommes-nous les victimes ou les artisans de notre infortune?
Réécrivons-nous toujours l'histoire pour la rendre plus supportable?
La tragédie est-elle le prix à payer pour être de ce monde?
La spiritualité se trouve-t-elle entre les mains du tout-puissant ou juste au coin de la rue?
Pourquoi le pardon est-il hélas l'unique solution?
S'initier au patin à glace à 40 ans passés: une métaphore acceptable de la hasardeuse poursuite de l'équilibre? (Chapitre complètement inutile selon moi).

Comme vous pouvez le voir, c'est assez ambitieux comme planning. Et pour être franche, si vous avez fait un travail assez poussé sur vous-même, analytique notamment, vous n'apprendrez rien que vous ne savez pas. Ce qui est intéressant en revanche, c'est de voir comme un type de 62 ans a l'impression d'avoir découvert le Graal parce qu'il a réussi à mettre ses grandes réflexions en ordre pour obtenir une certaine sérénité.

En bref, un livre moins bon que ses romans, mais pas inutile si vous êtes en quête existentielle ou si vous avez envie de davantage connaître l'écrivain.


Jo la Frite
Lien : http://coincescheznous.unblo..
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Tout en nous racontant sa jeunesse et certains épisodes de sa vie, D. Kennedy essaie de questionner notre existence et en particulier nos difficultés à faire des choix ; pourquoi son père ne pouvait-il pas quitter sa mère malgré l'enfer d'une vie faite uniquement de disputes qu'ils s'imposaient et imposaient à leurs enfants ?
La question des choix que nous faisons dans nos vies est une de ces "grandes questions" dont parle le titre et que pose l'écrivain dans cette réflexion assez complète ; se livrant comme jamais, l'auteur émeut, intéresse, surprend.

C'est en puisant dans de nombreuses histoires arrivées à des membres de sa famille ou à des amis en particulier écrivains, que l'auteur essaie d'apporter des réponses : la terrible douleur de perdre un enfant voue-t-elle ses parents à être atrocement malheureux et désespérés toute leur vie ou y-a-t'il un autre possibilité ? Pourquoi ne pas avoir le courage ou faire l'effort de quitter un conjoint qui ne convient pas ? Faut-il passer par des groupes de paroles - les séances de thérapie de groupe chrétienne pour personnes en surpoids sont particulièrement hilarantes - pour s'empêcher de trop manger ?

Attention à notre obstination à être les architectes de notre malheur !

D. Kennedy regarde attentivement les comportements autour de lui avec un oeil perspicace non dénué d'humour et recense ceux qu'il observe régulièrement : par exemple ce travers bien humain de toujours vouloir re-écrire l'histoire à son avantage, qui serait une façon d'arriver à accepter l'inacceptable. le fait de se mentir à soi-même et de se raconter des histoires ? Une acceptation du réel qui serait sinon impossible pour l'esprit humain.
Et le silence assourdissant de Dieu quand on se tourne vers lui ?

De ces exemples, il tire un certain nombre de conclusions : les parents, s'ils sont responsables du bonheur de leurs enfants petits, ne sont plus que des conseillers et des guides quand ils atteignent l'âge adulte ; même chose pour les conjoints qui ne sont pas vraiment responsables du bonheur de l'autre, chacun enfant, conjoint en est le créateur et l'artisan...

Abordant la notion de hasard dans le déterminisme de nos existences (et celle de "mauvaise pioche"...), celle de spirale d'échecs, il dissèque et analyse nos modes de réponse ; et on se surprend à digérer les propos tenus et à y repenser souvent...
Dans la dernière partie du texte, consacrée à ses relations avec ses terribles parents, puis avec son fils autiste, l'auteur s'intéresse au pardon et à sa signification, ainsi qu'à l'acquiescement à la vie, quelle qu'elle soit.

Très doué pour nous placer face à toutes nos contradictions, " le caractère étrangement répétitif et infernal de la plupart des comportements humains", l'auteur surprend ici ceux qui sont habitués à lire ses romans ; mais toutes les vies racontées ici ne sont-elles pas aussi puissantes que des fictions ?

Extrait p 153 : " C'est le problème avec la mort : non seulement elle met fin à la conversation avec une brutalité sans pareille, mais elle vous extrait brusquement d'un récit en constant développement. Lorsque je pense à ma propre fin - n'est-ce pas Montaigne qui a dit qu'il était nécessaire de réfléchir chaque jour un peu à la mort afin de continuer à vivre ? - je dois accepter le fait incontournable que la comédie humaine s'accomodera sans doute fort bien de mon absence, et surtout que touts les déceptions, petites et grandes, toutes les réussites et tous les revers, toutes les complexités qui ont déterminé mon existence s'évaporeront avec moi.
Lien : https://www.les2bouquineuses..
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Mort, divin, pardon...à travers des exemples d'épreuves ou de moments forts qu'il a connus, Douglas Kennedy nous donne sa vision de ces grandes questions existentielles qui nous traversent tous. Et son talent fait qu'on lit cela comme on lit ses romans, avec complicité et reconnaissance.
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Le quatrième de couverture Présente ce livre comme « un véritable manuel d'art de vivre »; c'est , encore une fois, une preuve qu'il faut de méfier des quatrièmes de couverture! Bien sûr il ne s'agit pas d'un roman, plutôt d'une longue réflexion de l'auteur sur la poursuite du bonheur, les vicissitudes de la vie, les attitudes devant les tragédies et autres questions existentielles. Kennedy nous fait part de ses conclusions, lorsqu'il en entrevoit, mais ne les transforme pas en règles à suivre ni ne leur prête de portée universelle. On est loin d'un « manuel ».

Sur le fond il aborde des problèmes réels et concrets. Ses réflexions me sont apparues intéressantes à suivre, pertinentes, mais à l'occasion j'ai eu l'impression qu'il aurait pu pousser un peu plus loin. En même temps cette retenue incite sans doute le lecteur à poursuivre par lui-même... Ses propos sont nourris et illustrés par de nombreuses anecdotes de sa vie de famille et de couple ainsi que de ses rencontres amicales. Il s'y livre passablement et met occasionnellement en contexte ses écrits précédents. Se dessine au total le portrait d'un homme à la vie bien remplie, d'une culture étendue, au cercle d'amis plutôt vaste. Mais aussi celui dont l'enfance n'a pas été idéale, dont les relations avec ses parents auront été très insatisfaisantes, et qui reste d'une certaine façon tourmenté et en perpétuel questionnement. Ce qu'il partage habilement ici.
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Un texte qui a pour vocation de tenter de répondre aux 7 questions qui forment les 7 chapitres. Elles abordent les questions essentielles que les hommes se posent généralement : le bonheur, la destinée , le pardon...? et Douglas Kennedy nous offre ses réflexions sur ces sujets en fonction de ses expériences , de son histoire personnelle et nous propose une sorte de philosophie de la vie. Un texte qui oscille entre récit autobiographique, souvenirs, réflexion philosophique, citations et analyse d'oeuvres écrites ou musicales...Un mélange intéressant et agréable qui permet en plus d'approcher l'univers littéraire de Douglas Kennedy et d'avoir un regard sur la littérature américaine .
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