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La cuisine, il n'y avait pas vraiment pensé pour en faire son métier. Même si, depuis son plus jeune âge, Mauro aimait trainer devant les casseroles, tremper son doigt dans la crème, surveiller la cocotte qui mijote ou encore tester toutes les recettes des gâteaux de son livre reçu en primaire. Machines et robots, écrémage, cristallisation, ébullition ou encore charlotte, baba, gâteau marbré, cheesecake, tarte au citron, fondant au chocolat, tiramisu n'ont bientôt plus de secret pour lui. Pour autant, il entreprend des études universitaires en sciences économiques. Ce ne sera qu'au seuil de l'été 2004 que le jeune homme travaillera dans une brasserie parisienne, du côté des Invalides. Un job d'été obtenu par son père qui connait le patron. Établissement cossu, forte réputation et cuisine bourgeoise. Mauro se débrouille bien, s'y plait, mais se rend compte qu'il bénéficie sûrement d'un traitement de faveur. Il ne connait pas ainsi les semaines de 70 heures, la cadence, la pression ou encore l'autoritarisme. La cuisine reste une passion aussi reprend-il, à la rentrée, le chemin de l'école...

Sous le regard attentif de Maylis de Kerangal, l'on suit le parcours de Mauro, de ses premiers gâteaux pour les copains au fooding, en passant par la cuisine bourgeoise, gastronomique ou familiale. Elle décrit avec précision ce métier exigent et ses conditions de travail, souvent pénibles et harassantes, le chemin atypique suivi par le jeune homme et son idée de la cuisine, l'engouement que connait aujourd'hui le monde culinaire. L'auteur, de son écriture précise, technique et vivante, nous offre un portrait attachant et sensible d'un jeune chef. Un témoignage sucré-salé et voluptueux...
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Certains métiers ne connaissent pas le chômage, c'est le cas, notamment, de la restauration où les embauches sont en progression de plus de 25 % au cours des 10 dernières années. Pourtant les professionnels de ce secteur d'activité peinent à embaucher. Recruter des employés qualifiés, fiables motivés est un vrai défi.Le turnover est aussi particulièrement important.
Les causes sont multiples mais on les perçoit, les comprend mieux quand on connait les conditions de travail, les pressions multiples, les règles rigoureuses auxquelles sont soumis les salariés .
Mauro le jeune dilettante, l'amateur éclairé, le professionnel talentueux, passionné, inventif sera confronté à cette ambiance trépidante, survoltée, à la violence des chefs , mais il continuera son petit bout de chemin "de table" dans ce milieu qu'il aime, qui le porte.
C'est écrit avec poésie, gourmandise, c'est un petit livre savoureux, goûteux, comme un croque-en-bouche.
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C'est mon premier Maylis de Kerangal.Une écrivaine dont j'étais curieuse ayant lu que des critiques élogieuses,sur ses différents livres. Mais je ne sais pas si c'était le bon pour s'initier.L'auteur l'a écrit sur une commande des éditions Seuil pour la collection "raconter la vie",une collection initiée par l'historien Pierre Rosanvallon: exposer les vies ordinaires afin de "remédier à la mal représentation qui ronge le pays".

Entre documentaire et fiction, l'auteur nous plonge dans l'univers de la restauration,à travers le parcours de Mauro, un garçon passionné de cuisine depuis l'âge de dix ans, mais à laquelle il n'a jamais pensé "comme un métier possible".
Une embauche dans une brasserie au seuil de l'été 2003 ,comme job d'été ,pour se faire du thune va l'entraîner loin. Poursuivant ses études, il profitera de chaque occasion pour travailler dans le secteur. Une fois sa maîtrise de sciences économiques en poche, il décide radicalement de s'y lancer et passe un CAP de cuisinier en candidat libre. Quatre ans après ce premier job, et un apprentissage de brasseries parisiennes en restaurants chics, il tente l'ouverture de son propre bistrot,soutenu par son pére.....
L'histoire raconté par un "je" fictionnel, celui du narrateur alias l'auteur, nous "raconte la vie " de ce jeune cuisinier ,son ami, assumant le côté fictionnel ,qui complète celle du documentaire qui ne donne pas accès à l'intimité psychologique, à l'intériorité du personnage.

Dans un style très précis,rapide et fluide de Kerangal nous décrit les dessous d'un métier qui demande la même précision et rapidité , accompagnées d'une exigence d'inventivité continue et un sacrifice de soi jusqu'à l'épuisement . L'extrême précision du langage,la dissection des gestes quasi mécaniques m'a fait penser au fameux tableau de Marcel Duchamp " Nu descendant un escalier" . Je trouve que le style s'accorde très bien au sujet, même s'il s'essouffle un tout petit peu vers la fin.

Lecture agréable et interessante.
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Un petit livre qui nous raconte le parcours de Mauro passionné de cuisine dès l'enfance, on suit son parcours atypique dans divers restaurant allant même jusqu'à travailler gratuitement sans compter ses heures afin d'apprendre la cuisine. En effet Mauro a un parcours particulier il a fait des études supérieures d'économies avant de faire un CAP Cuisine.

On le retrouve dans différents restaurants commençant en bas de l'échelle et puis grimpant de grades au fil des changements. Jusqu'à devenir le gérant d'un restaurant, on le sent passionné malgré le fait que ce métier soit difficile, fatigant et contraignant (larges amplitudes horaires, pas de week-end etc...). Cependant on le sent heureux dans cette voie qu'il a choisi et dans lequel il s'épanouit.

Ce livre se lit rapidement cependant il m'a laissé sur ma "faim" de la part de Maylis de Kerangal ayant lu précédemment Réparer les vivants de l'auteur qui a été une véritable claque.
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Dans ce nouvel ouvrage de la collection "Raconter la vie", des éditions du Seuil, qui s'est donné pour objectif d'être le "roman vrai de la société française", c'est cette fois Maylis de Kerangal qui prend la plume. Elle va nous dépeindre le parcours initiatique de Mauro, jeune cuisinier, dans plusieurs restaurants de la capitale.
Qu'est-ce que la cuisine ? Que représente-t'elle ? Comment parler du goût, des aliments, de l'art de cuisiner pour les autres ? Comment parler de la violence en cuisine ?
Ce petit livre d'une centaine de pages rédigé dans un style impeccable, une langue précise, fait la part belle aux émotions. Il nous fait nous interroger sur la gastronomie et l'univers de la restauration.
Maylis de Kérangal n'a pas fini de nous surprendre.

Et pour tous ceux qui resteraient sur leur faim, le site "raconterlavie.fr" offre critiques, articles de magazines... Je vous le conseille. C'est une belle réalisation, qui permet d'aller plus loin dans la réflexion sur des thèmes bien choisis.

Et je terminerais cette critique en adressant un "sans faute" au titre "Un chemin de tables".... une pointe d'humour... un zeste de classique... bien venus.
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Comme toujours chez cette auteure on retrouve un récit parfaitement documenté sur les conditions de travail et la passion des cuisiniers. le seul bémol à ce témoignage reste pour moi le manque de matière du livre, je l'ai trouvé trop court, plusieurs anecdotes supplémentaires auraient donné un peu plus d'affection pour le personnage.
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Après « Naissance d'un pont » où elle s'attachait à la vie d'un chantier et « Réparer les vivants » où elle nous plongeait au coeur de l'activité d'un chirurgien en cardiologie, c'est le métier de cuisinier que Maylis de Kérangal explore cette fois dans « Chemin de tables ».
Deux heures sur un banc au soleil m'ont suffi pour me régaler de ce petit récit de 100 pages aux confins du documentaire, du reportage et de l'oeuvre littéraire. L'auteur suit le jeune Mauro, la vingtaine, hésitant entre ses études de sciences économiques, ses voyages Erasmus et ses découvertes en cuisine. Il n'est pas obligatoirement passionné mais aime à régaler ses amis, à travailler le produit, à multiplier les expériences en cuisine.
Le récit de l'auteur, témoin de ce parcours initiatique est tout à la fois sensuel, exigeant, rugueux comme l'est le métier de chef. On sent qu'elle se pourlèche, se délecte et savoure chacun de ses mots et nous entraîne avec elle vers des sommets culinaires. Parallèlement, rien ne nous est caché de l'envers du décor, ses contraintes, ses difficultés. J'ai aimé cette langue directe et variée qui si bien décrit le geste, l'ustensile ou la fatigue.
Maylis de Kérangal où l'art de nous envoûter.
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Encore une fois Maylis de Kerangal aborde un milieu professionnel avec une implication et une énergie remarquable. On suit cette fois-ci un jeune cuisinier dans son milieu, son parcours de cuisine en cuisine ! le style, qui enchaîne les actions très rapidement, reflète bien le stress et l'absence de temps mort d'un parcours de cuisinier, à qui on propose toujours un CDI, de toute façon c'est toujours lui qui décide de partir...
Le choix de faire parler une hypothétique amie qui le suit partout, comme pour un reportage sur le vif est un peu perturbant parce que peu crédible, mais on se prend au jeu comme si on avait nous même la caméra à l'épaule !
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Mauro est un jeune comme on en rencontre beaucoup : il fait des études supérieures qui ne l'intéresse pas vraiment. En revanche, il aime une chose : cuisiner, il a toujours aimé cuisiner pour sa famille, pour ses amis. Alors il se lance, il fait des extras, puis il est commis et il passe son CAP, puis il ouvre un restaurant, le ferme. Il commence autodidacte, apprend la cuisine familiale, la cuisine traditionnelle, la cuisine gastronomique : l'important est d'apprendre, de manipuler, de créer, de partager.

Ce livre est court mais il est ancré dans la réalité. et là, on retrouve la patte de l'auteur : décrire des métiers, des situations, des évolutions des êtres humains enrichis par leurs expériences.
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Je suis un peu déçue par ce roman de l'autrice.
C'est un récit assez court où l'on suit Mauro, d'abord étudiant en sciences-éco qui a toujours aimé cuisiner "vrai". Il compose pour ses colocataires de vrais repas avec des aliments sains plutôt que de consommer comme de nombreux étudiants des pâtes ou des plats tout préparés à bas coût.
Il obtiendra son master mais son amour pour la cuisine sera plus fort. Il s'initiera auprès de grands chefs qui reconnaissent ses capacités, il passera son CAP , et ouvrira plusieurs restaurants qu'il fermera une fois qu'il aura fait le tour de ses idées pour recommencer ailleurs, autrement.
Sa vie sentimentale sera un désert tant il est passionné de cuisine.
Je ne sais si ce roman est basé sur une histoire vraie, mais l'autrice nous fait entrer dans un monde particulier, les coulisses des restaurants. Son vocabulaire est très précis. Mais son style est plutôt plat.
Chapitre après chapitre, elle raconte le travail de Mauro, son parcours. Pas de vrai rebondissement, pas de suspens, juste une sorte d'énumération.
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