Les Jardins de Zagarand

Un roman initiatique qui tend plus vers le conte.
Face au décès de son fils, Paul par rejoindre sa soeur dans une contrée lointaine, inconnu de tous "Zagarand".
Là bas, il doit tout réapprendre. Les humains sont égaux : âge, sexe..
Avec cette bulle en dehors du monde, il réapprendra la vie.
Très joli moment de lecture.

Je reviens à l'instant de Zagarand. Il fallait bien en revenir. On ne peut pas éternellement rester à vivre dans une bulle. Une bulle d'espace-temps où tout le monde se respecte et respecte la nature. Un monde fortement teinté de spiritualité, où chacun ne possède que ce qui lui est nécessaire. Où l'amour, universel mais aussi entre homme et femme, n'est pas un vain mot. Un monde entre l'"Utopie"" de Thomas More et "Le petit prince" de Saint-Exupéry, avec une bonne dose de ce lieu littéraire un peu oublié qu'est "Shangri-la" dans "Lost Horizon" de James Hilton. Les pics enneigés de l'Himalaya faisant place ici aux pierres et sables du désert saharien. C'est monde où tout est parfait mais aussi où chacun a sa place dans la communauté. Un lieu enrichi par toutes les cultures ancestrales, préservé des incursions extérieures. Un lieu en autosuffisance. Pas très loin finalement du Jardin d'Eden. Où l'on peut même rencontrer l'esprit des morts. Une régression assumée, un retour dans la matrice. Orphée se retournant vers Eurydice qui cette fois ne disparait pas. Car c'est à la mort de son fils que Paul, notre héros var rejoindre sa soeur dans ce lieu idyllique et merveilleux. Il y rencontrera l'esprit de son fils mais aussi l'amour.
Mais on sent bien que cet endroit ne peut qu'être un rêve, pas un lieu où l'on doit se confronter à la vie réelle avec toutes ses peines mais aussi ses joies. Où tout se mérite. A Zagarand, d'une certaine manière, tout est déjà prévu d'avance, les chemins tracés dans un bonheur infini. Toutes les émotions négatives sont gommées. La colère y est d'ailleurs interdite. Non, la vie est ailleurs, vraiment. On revient forcément de Zagarand.
Dans ce roman tout est un peu trop beau. On sent que l'auteur veut appuyer sur le merveilleux. Mais justement, c'est là que ça pèche un peu. L'écriture est très "sucrée", répétitive, redondante. Les dialogues me semblent assez pauvres et l'intrigue quasiment inexistante, tant l'auteur se concentre sur les descriptions de son monde. Il sait emmener son lecteur dans le merveilleux mais une fois qu'il y est, le lecteur, il tourne un peu en rond. Car ce monde n'est pas sous-tendu par une intrigue forte comme dans "Lost Horizon". Tout le monde n'est pas James Hilton ou Saint-Exupéry. J'ai envie de dire que ce roman est un peu à l'image de notre société. Plein de bons sentiments, prévisible, mais terriblement superficiel.

Partir pour se retrouver

Éric de Kermel nous entraîne dans un roman plein de douceur, de couleurs et d'humanité. Une sorte de conte initiatique qui nous amène à voir la vie différemment. Je ne saurais vous rendre cet avis aussi beau que son histoire, mais je vais essayer de vous transmettre toutes mes émotions.

Paul vient de perdre son fils et il s'enfonce dans les méandres de son esprit. Sa soeur Mathilde, par l'entremise d'une lettre, qu'elle ne peut envoyer qu'une fois par an, l'invite à ses côtés dans l'oasis du bout du monde. Zagarand. Paul n'a plus rien à perdre alors il décide de rejoindre sa soeur et promet à son père de revenir. Mais une légende entoure Zagarand. Tous ceux qui s'y rende n'en reviennent pas. Saura-t-il trouver le chemin du retour et celui de la paix ?

Les Loulous, si vous saviez comme ce livre est beau ! Il est doux, apaisant et harmonieux. L'auteur recentre l'être humain à sa place au coeur du monde, au sein de notre planète, en accord avec la nature et ses semblables.

Paul, le narrateur et personnage principal va nous emporter avec lui dans son désapprentissage de ce qu'il connaît de notre société, de notre vie pour réapprendre la vie de Zagarand. Elle se déroule sur un autre tempo, sur des liens et des principes différents. Éric de Kermel nous plonge dans l'équilibre. Celui des sentiments, des émotions, des ressentiments, des opinions, des comportements, des questionnements et des réflexions. Tout cela en adéquation avec l'environnement de l'homme. Savoir regarder, écouter et voir, vraiment. Prendre le temps.

Non seulement on se plonge complètement dans les bouleversements de Paul, mais on s'attache à ses compagnons de voyage ! Mathilde, Amiane, Elias, Mayssa, Yehili… Tant de belles personnes qui ont chacune à transmettre. Chaque moment de ce livre est touchant de sincérité et de simplicité.

La plume d'Éric de Kermel est fabuleuse, imagée, dessinée et rêveuse. Elle court sur le fil des pages, nous envoûte, nous fait voyager et nous partage de multiples saveurs. Les odeurs, les sons, l'apaisement et les mots ont une résonance particulière à nos sens. Un conte doux et délicat avec des sujets graves. Une très belle histoire, harmonieuse et délicate où les planches au fusain sont un clin d'oeil majestueux et délicieux.

Le Bibou et moi posons ce livre à regret de l'avoir déjà terminé. Nous voudrions, encore une fois faire ce voyage au coeur des jardins de Zagarand, une petite oasis de sérénité. Mais le quotidien nous happe, ce fut une merveilleuse parenthèse. Merci Cher Auteur de nous faire vivre d'aussi belles choses.

Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je vous recommande « Les jardins de Zagarand » de Éric de Kermel. Un conte initiatique fabuleux ! Doux et délicat, aux multiples saveurs, une parenthèse enchantée sur le chemin de la résilience, de la renaissance. Autrement, différemment. le tout, lié par une plume envoûtante et des dessins enchanteurs. Alors laissez-vous tenter par ce voyage, vous n'en ressortirez que grandit…

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Paul a perdu son fils, la douleur qu'il ressent ne s'estompe pas. Sa soeur Mathilde qu'il n'a pas vu depuis longtemps l'invite à le rejoindre à Zagarand.
Paul va découvrir dans cet oasis un monde apaisant et hypnotique qui va lui permettre de se reconstruire.
Un roman sur un monde irréel qui nous emmène dans les contrées de l'imaginaire. Un livre reposant.

Paul, le narrateur, est dévasté par la mort de son fils. Il n'arrive plus à vivre, respirer, avancer. Une lettre de sa soeur Mathilde, qui vit à Zagarand, une oasis en plein désert, le pousse à la rejoindre. Il entreprend un long voyage et rejoint la communauté de Zagarand où il trouvera l'apaisement et l'amour.
Ce long voyage physique est la métaphore du long voyage intérieur que chacun doit faire après la perte d'un être cher. L'auteur nous offre des pages déchirantes au début du roman lorsqu'il évoque l'absence de son fils. C'est un cri de douleur plein de pudeur qui m'a percutée le coeur.
Puis, on entre dans une sorte de conte utopiste de développement personnel dont je suis restée à la marge par pléthore de bons sentiments même si les sujets évoqués sont importants : la nécessité de vivre au rythme de la nature, se réconcilier avec elle, c'est se réconcilier avec nous-mêmes, l'acceptation et le respect de l'autre sans jugement, le détachement matériel, la liberté des femmes.
L'écriture d'Eric de Kermel est belle et poétique, parfois un peu trop lyrique à mon goût; elle est très évocatrice, on croirait sentir les oranges, être ébloui par les couleurs. Les illustrations de Valentine Plessy donnent un supplément d'âme à ce roman.
Bien que la lecture de ce roman ait été douce et apaisante, le trop-plein de bons sentiments, la dimension spirituelle ne m'ont ni touchée, ni convaincue.
Lu dans le cadre du Prix du Club des Lecteurs des éditions J'ai Lu.