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EAN : 978B01M1DV8JZ
Gallimard (30/11/-1)
4.25/5   51 notes
Résumé :
«"Avec l’arrivée de Neal a commencé cette partie de ma vie qu’on pourrait appeler ma vie sur la route. […] Neal, c’est le type idéal, pour la route, parce que lui, il y est né, sur la route…"
Neal Cassady, chauffard génial, prophète gigolo à la bisexualité triomphale, pique-assiette inspiré et vagabond mystique, est assurément la plus grande rencontre de Jack Kerouac, avec Allen Ginsberg et William Burroughs, autres compagnons d’équipées qui apparaissent ici... >Voir plus
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Que lire après Sur la route - Le rouleau originalVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Jack Kerouac est un auteur américain né en 1922.
« Sur la route » est le roman le plus connu de sa bibliographie. Ses errances sur les routes américaines où il se déplace en autostop sont retranscrites à l'aide d'une machine à écrire. le récit est « tapé » d'un seul tenant, sans paragraphes et les héros de l'histoire sont les personnages réels de l'épopée. Jack tac tac, Kerouac tac tac tac … parcours les touches de sa machine pour produire un tapuscrit qui sortira en version originale dont le titre est « la route, le rouleau original ». Sur les conseils avisés de maisons d'édition, une version plus travaillée, plus organisée, plus commerciale à mon goût voit le jour où les personnages deviennent fictifs portent d'autres prénoms. Certaines descriptions sont censurées.
Vers quelle version se pencher, diriger sa préférence ?
Je pense que cela peut susciter un grand débat.
Sur les conseils d'un ami babeliote, j'ai opté pour cette version « rouleau » que j'ai beaucoup appréciée.
Jack décide avec quelques copains de partir, de se mettre en route, de prendre la route…
Seul ou accompagné, il fera des rencontres qui le feront grandir ou plutôt lui faire ouvrir les yeux sur le monde, sur l'humain.
La devise est la quête de liberté.
Que signifie la liberté pour Kerouac ?
Jouir de la vie, profiter de la chair, de l'alcool, de drogues parfois.
Comment survivre ?
Quand les poches sont vides alors il temps de travailler un peu afin de subvenir à l'essentiel.
Quel regard porter sur cette insouciante ? L'unique préoccupation est le moment présent, l'avenir ne se calcule pas, on le laisse venir, et on se développe au gré des découvertes de nouvelles contrées, des rencontres, des opportunités.
Est-ce cela la liberté ?
Ne dépendre de rien ni de personne ? N'avoir que soi-même comme seule compagnie permet de mieux se connaitre, mieux appréhender les autres.
Le discours de Kerouac est franc, authentique et touchant. Une lecture à savourer en s'imaginant sur la route, se laissant mener par ce que la vie déposera sur le chemin.
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Un road-trip à travers les États-Unis des années 1950…
Avec son roman Sur la route, Jack Kerouac relate les différents voyages qu'il a pu entreprendre en compagnie de divers comparses, voire en solo. Largement autobiographique, dans une vision réaliste et cependant sublimée, c'est le récit tout en bloc de ces fameuses virées, préparées ou improvisées, qui laisse découvrir une certaine Amérique, en mode auto-stop ou voiture empruntée, pointant là pour l'auteur et ses compagnons de voyage la naissance d'amitiés fraternels ou éphémères, d'histoires d'amour véritables ou d'un soir, mais surtout l'assouvissement d'un grand désir de liberté et découverte.

Sur la route, c'est un mélange étrange du mouvement et du statique, comme deux phases alternatives indissociables. Régulièrement, la nécessité du voyage devient impérieuse et s'impose, parce que « La route, c'est la vie ». Pour Neal surtout, le poète vagabond, les périples sont fondamentaux et à portée curative, dans le sens où ils le protègent d'une dégradation de son état mental. La vie ne l'a pas épargné, loin de là, et c'est cette forme de folie préservatrice qui séduit Jack, le conquiert et le persuade que c'est cet état d'esprit qui va l'aider à transcender son écriture.
Parfois paumés, souvent désargentés, le voyage se voit souvent interrompu et il leur faut régulièrement s'arrêter, trouver le moyen de se nourrir et de repartir, en bus ou en voiture. Ces temps de pause sont propices à la réflexion, à l'introspection mais aussi à l'observation pour Jack. Au fil du roman, ses désirs s'affinent, se précisent. Il s'esquisse alors une intention, une fuite en avant certes, mais vers un but aux contours encore flous.

Sur la route, c'est la célébration de l'amitié et des rencontres. Celle qui lie l'auteur à Neal débute dès le début du livre et se trouve scellée autour d'un idéal, d'un mode de vie commun, initié par l'ami de l'auteur. Déambulations le long des routes et des voies ferrées, longues locomotions en voitures, tout est propice aux échanges, aux rapprochements, aux accrochages parfois, aux incompréhensions aussi.
Tout cela ne peut s'accomplir qu'avec du carburant, évidemment, et leur énergie à eux, ils la puisent dans l'amour qu'ils se portent, la fraternité mais aussi dans l'alcool, la benzédrine et la marijuana... Plus fort encore si possible, une passion commune du jazz les unit, dans de longues soirées d'exaltation dans des bars et des clubs de misère, une musique qui exprime la souffrance mais aussi la communion et l'espoir.

Sur la route reste un roman de l'extrême. La consommation d'alcool et de diverses substances prohibées est omniprésente et sans limite mais elle ne reste que moyen d'atténuer des douleurs personnelles : pour Neal, une enfance perdue et traumatisée, qui le conduit encore adulte au bord de la rupture et de la folie, et dans une recherche perpétuelle du père disparu. Cette douleur est également partagée par Jack qui lui a perdu le sien quelques années auparavant, tout comme son petit frère qu'il imagine comme incarné en Neal, un frère devenu grand.
Les sentiments ou ressentis sont intenses, parfois excessifs, en amour et en amitié, dans le dépassement de soi, dans la douleur (de la faim ou de la soif, de la chaleur ou du froid). le corps est mis à l'épreuve autant que la mécanique automobile, l'esprit aussi avec l'exigence partagée autour de la nécessité de se souvenir de tout, dans le moindre détail, pour réaliser le but ultime : écrire.


Je ne saurai dire au final, encore plusieurs jours après avoir refermé le roman, si je l'ai aimé ou pas. Plus j'y réfléchis, plus cette question devient secondaire. Une chose est sûre, ce fut une expérience, avec ses fulgurances et ses afflictions, une sincère incompréhension qui se mue au fil des pages en une perméabilité (relative malgré tout) au concept de l'enivrement du voyage dans les grands espaces, à l'idée d'expérimenter l'improvisation permanente au quotidien.
J'ai plus certainement retenu la volonté d'observation et d'introspection, l'invitation à suivre comme en direct le flot des pensées de Jack nourri par ses errances, m'incitant à poursuivre sur ma propre route, mais avec une touche d'insouciance plus marquée…
En bémol, une difficulté de lecture est survenue en partie en raisondu format, car si on s'attarde en librairie, deux versions sont en effet disponibles. J'ai pour ma part commencé sur la version la plus connue, avec les pseudonymes de Sal et Dean...mais je ne m'y retrouvai pas. Pour goûter au mieux cette écriture spontanée et saisie sur le vif, inspirée de la vitalité et de l'essence du jazz, j'ai vite basculé sur le rouleau original. Plus de chapitres ! Et ainsi au plus près de l'intention initiale de l'auteur.

Thanks and bye Jack ♪♪♪
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Imaginez le contexte d'écriture de ce roman, tapé à la machine en moins de trois semaines sur un rouleau ininterrompu de près de 40 mètres de long, un seul paragraphe sans retour à la ligne, le minimum de ponctuation, du bop dans les oreilles et de la benzédrine dans les veines ! Il a fallu une folie hallucinée pour produire un tel monument mais la folie du lecteur serait de ne pas privilégier cette version de « Sur la route » sous-titrée « le rouleau original » car il a fallu attendre 50 ans pour que cette version la plus fidèle possible au tapuscrit initial parvienne jusqu'à nous, et ce n'est qu'en 2010 que sa traduction française a été publiée par Gallimard. La version sortie en 1957 avait été significativement modifiée par les éditeurs en regard du rouleau de Kerouac qui était impubliable tel quel, certains passages parmi les plus choquants pour l'époque ayant été expurgés ou édulcorés, comme l'abus d'alcool, de drogues, la prostitution, la relation homosexuelle entre Neal Cassady et Allen Ginsberg… L'identité des réels protagonistes avait été travestie également : Dean Moriarty était l'alter ego de Neal Cassady, Carlo Marx celui d'Allen Ginsberg, Sal Paradise un pseudonyme pour Jack Kerouac lui-même… Dans le rouleau original, plus de censure, plus de masque, juste une folie formelle et décadente à la hauteur des élans libertaires de ces comètes lancées sur la route à travers les nuits américaines. La musique braille, les excès s'enchaînent, le sexe s'émancipe, les consciences s'éveillent au fil de ces lignes interminables qui filent comme autant de routes sans fin et font de ce récit déjanté un état d'esprit, presque une religion, et surtout, une oeuvre emblématique de la Beat Generation !
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Quand Gallimard a sorti Sur la route - le rouleau original, je me suis précipitée pour l'acheter puis je l'ai oublié dans mon rayon « livres culte ». Alors quand je suis tombée dessus lors d'une de mes errances littéraires, je me suis embrasée comme si c'était la première fois que je le voyais! Alors que j'ai lu la version antérieure il y a bien longtemps…
Je ne vais pas vous faire l'insulte de vous le résumer, juste de vous donner mon ressenti (et encore, si je peux). Cette version non censurée et avec les vrais noms des personnages fait de ce livre autant un morceau d'histoire qu'un livre culte. Il y a trois personnages centraux dans ce roman: Jack le baroudeur, Neal le gourou de la liberté, paumé peut-être, drogué sans doute, fou sûrement, et la route elle-même, qui se déroule au jour le jour, sans plan, sans carte et sans argent, à bord de voitures plus ou moins volées, ou en stop avec des inconnus magnifiques et gratinés - cette route que symbolise le fameux rouleau.
C'est un docu-roman d'aventures, toutes extraordinaires, légendaires, de celles qui font l'Amérique, à une époque où un dollar était une fortune puisqu'il ouvrait toutes les portes à la fête et au voyage. Tous les types de voyages...
Bref, bien que j'aie déjà lu le livre, et vu le film (il y a moins longtemps), cette version (nouvelle traduction, pas de censure, juste la fin qui manque car elle a été bouffée par un chien: on est barré ou on ne l'est pas!) m'a semblé être un autre roman, plus fort, plus sauvage, plus intense, plus "tout" quoi. La seule qui mérite d'être retenue.
Je m'en vais de ce pas la mettre dans mon panthéon…
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A fond la caisse
Je viens de refermer le livre et j'entends encore le tap tap tap de la machine à écrire de Kerouak. Bien davantage que le contenu du livre, c'est l'écriture qui frappe. Frénétique, rythmée, rageuse, elle donne l'illusion de la spontanéité. On s'imagine qu'il a écrit ses pages, en direct, juste après avoir vécu les événements racontés, pour les retenir encore et fuir, fuir "l'homme voilé" qui lui colle aux fesses. Le fameux rouleau est une autoroute que j'ai lu aussi à fond la caisse, en sautant des pages, pour éviter de m'écraser contre l'ennui. Heureusement il y a ce bon vieux Neal Cassady, pour relancer la machine, un fou furieux qui fonce, se défonce et baise, rebaise, sans jamais se retourner, sans remords ni regrets; Jack est moins insouciant , bon gars, bon fils, mais il veut tout vivre, tout expérimenter, à fond la caisse...
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Où étaient-ils les matins de mes visions d’enfant ? Que faire ici-bas ?
(p.256)
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On entre dans la vie, mignon bambin confiant sous le toit de son père. Puis vient le jour des révélations de l’Apocalypse, où l'on comprend qu'on est maudit, et misérable, et pauvre, et aveugle, et nu ; et alors, fantôme funeste et dolent, il ne reste qu'à traverser le cauchemar de cette vie en claquant des dents.
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… et personne, absolument personne ne sait ce qui va échoir à tel ou tel, sinon les guenilles solitaires de la vieillesse qui vient, moi je pense à Neal Cassady, je pense même au vieux Neal Cassady, le père que nous n’avons jamais trouvé, je pense à Neal Cassady, je pense à Neal Cassady.
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C'était le bout du continent, la fin de la terre ferme. Quelqu’un avait incliné le flipper de l'Amérique, et tous les dingues dégringolaient comme des boules sur L.A. dans l’angle sud-ouest. J'ai pleuré sur nous tous. Tristesse de l'Amérique, folie de l'Amérique : sans fond.
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En 1959, Jack Kerouac parle de littérature et de la «Beat Generation»
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