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4,25

sur 543 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le roman nous emmène faire un tour dans l'Oregon des année 1960s, au Nord-Ouest des États-Unis. On y trouvera la petite ville du coin, la forêt tout autour, et, bien sûr, la rivière, Wakonda-Auga, force brute de la nature qui s'abat depuis des années sur la maison familiale des Stampers, sans jamais la faire tomber.

Je ne m'attendais pas à autant de précision dans les passages descriptifs de la nature (des noms d'espèces d'oiseaux et de plantes y sont cités). le niveau de détail m'a vraiment aidé à me projeter dans l'Oregon de l'époque, bien que parfois un peu lourd pour un lecteur néophyte comme moi.

Quant aux personnages (dont les relations sont au coeur du roman), ils ont tou.te.s une personnalité bien distincte, et l'auteur arrive à nous plonger dans leur peau et à nous faire vivre les situations à travers eux via des astuces d'écriture qui fonctionnent bien. On finit par s'y attacher !

Conclusion : ça peut parfois être un peu long, mais ça en vaut la peine ! Merci pour ce roman.
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Dans ce roman où chaque personnage est fouillé, y compris ceux de second plan, nous sommes plongés dans les forêts humides de l'Oregon, les pieds dans la boue, à gérer les grumes sur la Wakonda avec la famille Stamper, spectateurs de cette relation compliquée entre les deux frères Hank, bucheron bourru et Lee, de retour après des études à New York pour venir se venger.
Malheureusement le roman dérive quelques fois dans des délires oniriques qui perturbent la dynamique et ont un peu gâché mon enthousiasme, et j'avoue ne pas avoir précisément compris les tenants et aboutissements de cette grève qui perturbe la société wacondaise (la grande famille Stamper a l'air de très bien s'en sortir sans ces ouvriers, du coup, pourquoi en avaient-ils autant ?!)
Malgré tout, cela reste clairement un grand roman, avec sa syntaxe très étudiée, novatrice - et déstabilisante au début -, qui permet de suivre, en un même instant, les réflexions des différents protagonistes.

A lire (... mais c'est un peu long... mais du coup on est vraiment immergé , au sens propre comme au figuré... dans l'humidité de l'Oregon...)
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Comment oublier le clan Stamper ? Imbue d'elle-même à cause des exploits, réels ou inventés, du patriarche, ainsi que de la réputation de dur-à-cuir de Hank, sa cheville ouvrière, cette famille règne en quelque sorte sur le comté. Mais son arrogance envers ses concitoyens et un conflit interne dû au retour au bercail du fils cadet rebrassera les cartes. Ce livre est touffu car l'auteur part dans de multiples directions: mentalité des petites villes, conflit familial complexe, impact économique et sociologique d'une grève, milieu machiste des bûcherons, légendes indiennes, réalisation des rêves individuels etc. L'omniprésence de la nature comme force implacable avec ses pluies diluviennes , comme baume sur l'âme, comme objet intrinsèque de beauté, comme ressource à exploiter certes, mais aussi à respecter, baigne tout le récit en atténuant parfois des angles, parfois en les accentuant.

Sur le fond ce livre est puissant, dur au cube, fascinant. Mais sur la forme, quelle galère ! On passe régulièrement d'un narrateur à l'autre en plein paragraphe sans aucune indication, On suit au moins une dizaine d'histoires, et autant de personnages, empilées dans un fouillis incroyable, l'une s'arrêtant brusquement pour réapparaître quarante plus loin, un peu au hasard la chance. Les chapitres sont inexistants, les itérations entre présent et passé doivent presque être devinées. Bref c'est l'enfer, j'ai dû m'accrocher solide, d'autant plus qu'après une centaine de pages on ne sait toujours pas trop où l'auteur s'en va. Avec le recul, la truculence des personnages, l'ampleur de la fresque présentée, la multiplication des intrigues et le rôle incontournable de la nature valent les efforts consacrés à cette lecture. Mais ils ne sont pas à sous-estimer !
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J'ai longuement hésité pendant la lecture sur la tonalité de la future critique que j'écrirai sur ce livre, et sur la note associée. J'ai également souvent pensé au Seigneur des porcheries, de Tristan Egolf, qui pourtant n'est pas vraiment comparable, ni dans son style ni dans ses propos, ni même sur la période à laquelle ils ont été écrits, milieu des années soixante pour l'un, fin des années quatre-vingt dix pour l'autre, avec des influences fort différentes. Alors ? le verdict ?

Le verdict est sans appel, j'ai aimé ce livre, avec un curieux sentiment d'être séduit malgré moi par cette écriture incroyable dans laquelle l'auteur use et abuse des italiques, des parenthèses, des majuscules pour indiquer plusieurs plans de narration (présent et passé, et passé composé à plusieurs, et personnalités multiples, petites voix dans la tête et j'en passe...), mais les mélange joyeusement tout de même, passe d'un narrateur à l'autre parfois au milieu d'une phrase, souvent dans un paragraphe, et continue son interminable litanie sans trop se soucier de savoir si le lecteur (le) suit. le lecteur se rebelle d'abord devant ce manque évident de savoir-vivre, puis se rend compte qu'il faut un peu lâcher prise, accepter d'être perdu, de ne plus savoir qui s'exprime ou quand, pour voir se dessiner le tableau d'ensemble de cette fresque déjantée, humide, gratte-poil et réjouissante.

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Dès que l'on ouvre ce gros roman, on sait que l'on est dans la "littérature", enfin comme je la conçois, c'est-à-dire une oeuvre ambitieuse par son cadre, sa structure, son inventivité formelle au service de la narration. Roman américain en ce qu'il parle de l'inscription des personnages dans l'histoire du pays, comme le fera plus tard avec bonheur Douglas Kennedy. Ce livre a été publié dans les années soixante et pourrait avoir été écrit hier, peut-être parce que sa traduction est intelligente et, justement, "littéraire". J'ignorais ce que je trouverais en l'ouvrant, et ai été fixé d'emblée par cette autre qualité "littéraire" dont manque cruellement le roman américain (même Kennedy), "l'incertitude sur l'identité des personnes". Les protagonistes, en effet, échappent aux prototypes américains qui servent surtout à illustrer des situations. Ici, ils sont imprévisibles et varient sans cesse, les deux frères "ennemis" notamment. Absence notable de "bons" et de "méchants", multitude de personnages secondaires originaux, truculents et remarquablement croqués. L'alternance des discours intérieurs et d'une voix supérieure, souvent lyrique est d'une belle efficacité pour servir ces ambiguïtés, ces singularités, et faire pénétrer l'esprit d'un peuple forestier en butte à la nature luxuriante et hostile. Peu d'invraisemblances, une lenteur elle-même foisonnante permet l'immersion aux accents shakespeariens dans le conflit d'un homme avec sa communauté. le thème immémorial de la rivalité fraternelle est traité avec finesse et nouveauté, comme une variation sur le thème du "Maître de Ballantrae". Cet ouvrage serait lu avec profit par les jeunes écrivains (et traducteurs) tant la maîtrise et le style s'y présentent sans sacrifier l'intérêt dramatique puissant de l'argument.
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Cher Hank,

Je t'arrête tout de suite ! Ne viens pas me dire que tu attends ma lettre depuis un moment… tu sais combien de temps il m'a fallu pour te lire ??? Déjà que je n'étais pas obligée de t'écrire… Ben oui, j'aurais tout aussi bien pu répondre à ton frère Leland, votre père Henry, ton cousin Joe Ben, Viv ta femme, Eggleston ton voisin, Draeger au syndicat ou encore Teddy le patron du Snug … et ce, sans compter tous les autres… parce que finalement, pour mon plus grand bonheur ET ma plus grande stupeur, vous vous êtes partagé la narration tout au long de ces 894 pages et parfois jusque dans la même phrase. Narrateurs donc, mais aussi époques, dialogues et descriptions sont dispersées. Il fallait un esprit tordu pour y parvenir sans trop créer de confusion, rien qu'un grand besoin de concentration. Bref, une prouesse inégalable pour Ken Kesey, ton auteur comme pour tes lecteurs !

Pour ce qui est de ton histoire mon très cher Hank, tu dois assumer le fait que tu as couché avec la nouvelle femme de ton père sous les yeux de son fils qui s'avère être ton demi-frère. Qu'ainsi celui-ci a nourri toute sa vie durant une envie de vengeance terrible, ce qui finit par le ramener à Wakonda, fief humide de votre enfance où ton père et toi vivez toujours. Et qu'au moment où il arrive, tu as eu la grande idée de ne pas te montrer solidaire avec tes collègues bûcherons et de continuer à tailler de la grume comme on dit (-ou peut-être qu'on ne le dit pas mais comme je suis contente d'avoir appris le mot grume…-).
Mais alors tout ça valait-il 894 pages d'une lenteur impitoyable à lire ?

Et bien oui bordel ! Oui, oui, oui ! N'en déplaise aux fois où j'ai piqué du nez, O.U.I.
La construction narrative de ce roman est tout simplement dingue. Il est, non pas un mais des exercices de style à lui tout seul. Cela donne un rythme fort à un texte qui n'en a sinon pas tellement. Les personnages sont tous exceptionnels de justesse. Certains sont brièvement évoqués avant de devenir des personnages essentiels puis de retomber dans les détails du décor, superbe décor au demeurant. On veut partir mais on ne fait que rester. Eux comme nous.
L'ambiance est pesante, gluante, presque mystique. Totalement envoûtante.
L'exploration des relations humaines et notamment fraternelles et filiales est grandiose. le temps est pris, puisqu'il existe, pour décortiquer les âmes. Les réactions en disent autant que les non-dits ressentis. La tension prend son temps, puisqu'elle en a, pour monter mais le drame est inéluctable et m'a sciée en deux, comme une grume (encore elle ♡).

Fort à parier qu'on ne les oublie jamais les Stamper et même qu'ils manquent. En fait, c'est déjà le cas.

Tout le plaisir fut pour moi,
Céline

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Voilà certainement un livre à ne pas mettre entre toutes les mains. le lecteur occasionnel sera vite submergé par la tâche qui l'attend et qui consiste à venir à bout de ces 800 pages en suivant le rythme saccadé des crues et décrues de la Wakonda, tantôt difficilement, comme à travers l'épais feuillage d'une jungle, tantôt allègrement, le sourire aux lèvres sur un chemin de campagne. Ce roman vous emporte, vous assomme, vous exténue, exactement comme cette irrémédiable rivière épuisante et infatigable qui grignote ses berges et ses rives la nuit venue. On est en plein dans la grande littérature américaine, celle de Thoreau et de Mark Twain, la nature sauvage étant le grand personnage principal auxquels les véritables personnages font sans arrêt allusion. le procédé narratif est effectivement d'une grande originalité mais ne gâche rien, car les points de vue s'entrecroisent, parfois même dans la même phrase, si bien qu'on a toujours l'impression que quelque chose va se produire, et il se produit toujours quelque chose avec ces personnages hauts en couleur, ces hillbillies de l'Ouest américain. Après 100 jours de solitude, on en ressort exsangue avec l'impression d'avoir vécu une aventure, d'avoir traversé un chef-d'oeuvre et il ne vous reste plus qu'une envie : découvrir le film tiré de cette oeuvre avec Henry Fonda et Paul Newman (Sometimes A Great Notion qui est le titre original du roman, le clan des irréductibles en français). Un grand merci à Dominique Bordes de la maison d'édition Monsieur Toussaint Louverture pour avoir permis aux lecteurs français de découvrir ce grand roman 50 ans après sa parution aux Etats-Unis.
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De cet auteur j'ai lu vol au dessus d'un nid de coucou il y a bien longtemps mais l'adaptation cinématographique du livre est tellement forte que j'ai survolé le roman.
Du coup, je retente ma chance avec cet autre livre. Autant vous prévenir, si vous vous attaquez à ce pavé , prévoyez de ne pas être dérangé pendant les 250/300 premières pages.
En effet, l'auteur alterne sans prévenir les voix des différents personnages, de tous les personnages, déstabilisant mais il faut s'accrocher, une fois mes repères pris, l'histoire prend toute son ampleur et je n'ai pas été deçue.
L'histoire de la famille Stamper, menée par Hank, c'est une grande famille de bûcherons qui résiste à la grève, sur fond de vengeance entre deux demi frères.
Les quelques personnages féminins apportent un peu de douceur dans ce monde de brute.
C'est un roman plein de virilité, de testostérone, de mâles avec des égos surdimensionnés suite à une grève de bûcheron qui s'eternise. le livre explore les conséquences de cette grève sur l'économie de la ville et de ses habitants, face à cette famille qui résiste.
L'auteur nous fait vivre le quotidien et la dureté de ce métier ainsi que ses dangers, une recherche fouillée de ce métier et de toutes ses étapes.
J'ai retrouvé un peu cette ambiance de bûcherons que traitait aussi Ron Rash dans Séréna.
L'auteur crée des personnages attachants, forts, en quête de vengeance, de fraternité, des durs au mal, une saga familiale à découvrir.
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Ce livre est assez dense, il peut sembler long. J'ai moi même trouvé quelques longueurs dans le récit. Il faut dire que ce roman est un sacré pavé. L'histoire et l'ambiance y sont particulières.

C'est une fresque familiale, la vie de la famille Stamper que l'on va suivre. Une famille assez originale dont chaque membre apporte son lot de grossièreté, de violence, de dédain et de cancan dans le village où elle s'est installée à Wakonda dans l'Oregon. Une famille qui finit pas s'agrandir et presque régner sur le fleuve qui borde la ville et les activités qui y sont liées : la foresterie. Car chez le clan Stamper, être bucheron et suer dans la forêt est une tradition.

Certains échanges entre personnages sont violents. Deux frères Stamper qui ne se comprennent pas, où la jalousie et la rancoeur prend le pas sur tout le reste, apporte son lot de drames et vient chambouler le quotidien déjà tourmenté de la famille et de son entreprise...

C'est une lecture intéressante, originale où les personnages semblent parfois totalement déjantés et font sourire. C'est tout une société qui est décrite, la vie d'un village et de ses activités autour d'une entreprise.
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Un titre qui fait sourire.
Un roman plein d'humour et de personnages.
J'ai le sentiment que tout ce que je pourrais dire sur ce livre serait tellement réducteur que je me dis que je ferais simplement mieux de la boucler.
Utiliser des superlatifs, genre "magistral", "somptueux" et autres me semble approprié mais tellement galvaudé, que je ne peux m'y résoudre non plus.
C'est un livre surprenant.
Pour tout dire, j'ai mis plus de deux ans à le lire...
On a le sentiment de lire un truc génial, dans le sens : "qui relève vraiment du génie". C'est comme si on était dépassé par cette oeuvre. Elle est d'une complexité et d'une ampleur que l'on n'a pas l'habitude de lire.
Il faut vraiment s'accrocher et ça vaut vraiment le coup. On est très loin du page-turner...
Le cerveau est en ébullition continue.
Il n'y a pas de pause. On est en permanence dans la tête de deux ou trois personnages en même temps. Il faut s'habituer, seule l'utilisation ou non de l'italique et de parenthèses servent d'indicateur de changement de point de vue.
Ken Kesey ne cherche pas à plaire, il écrit, il s'envole. Faut juste suivre, essayer de suivre... avec ce sentiment qu'il fait toujours des plus grands pas que nous.
Il ne fait pas dans les beaux sentiments, il n'est pas dans l'émotion.
Pourtant, il décrit tout ça, tous les ressentis, les impressions, les réactions de chacun avec une finesse vraiment incroyable. Il décortique, il n'essaye pas de faire ressentir.
Cela pourrait faire penser à du Céline anglophone.
C'est à découvrir, mais il faut beaucoup de temps de cerveau disponible.
Je crois vraiment que ce livre est une monstruosité.
Il faut l'avoir lu pour se rendre compte.


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