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4,24

sur 536 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Roman fleuve qui m'a souvent transporté , parfois submergé...

Dès sa réception , deux constats évidents : la beauté indéniable de l'ouvrage et un format atypique susceptible de vous faire abandonner les haltères à son profit . Provenant de Ken Kesey ( 1935 – 2001 ) auteur du célèbre Vol Au-dessus d'Un Nid de Coucou ( 1962 ) , je fis fi de quelques appréhensions bien légitimes , convaincu que le temps allait suspendre son vol .

La grève est décrétée par le syndicat à Wakonda , petite ville forestière imaginaire de l'Oregon où sévit le clan Stamper . Problème , vouloir leur en imposer , c'est un peu sortir le canoé et décider de dompter les chutes du Niagara à contre-courant . D'emblée , la tâche s'annonce coriace , pas insurmontable , mais quand même...
Tout comme les petites marionnettes , ils feront front , bien décidés à fournir en bois la Wakonda Pacific , quitte à s'aliéner l'ensemble de la communauté .
Mais pour venir en aide au charismatique Hank Stamper , à son jovial cousin Joe Ben et à l'opiniâtre patriarche Henry qui a fait «  lâche rien de rien «  sa devise journalière , seul un Stamper pourrait prétendre au poste . Leland dit Lee , érudit , raffiné , chétif , tout ce que n'est pas son demi-frère Hank avec qui il a un méchant contentieux , décide de réintégrer la séculaire maison familiale et de fourbir ses armes .

Dire que j'ai adhéré immédiatement serait mentir . Dense et protéiforme , l'histoire s'apprivoise mais ne se livre pas d'emblée , la coquinette . Ajouter à cela une narration trompeuse , ayant aboli toute ponctuation au profit d'une graphie différente histoire de signaler que les protagonistes ont changé et c'est un certain temps d'adaptation nécessaire à défaut d'un temps certain .

Une fois la bête domptée , place aux immensités boisées , aux conflits ouverts et larvés , à l'âpre quotidien de bûcherons considérant le progrès comme une bête sournoise et mortifère .
Le programme est conséquent . le repas gargantuesque . L'invitation à la table des Stamper est une offre que l'on peut difficilement décliner . Evoluer en leur compagnie , c'est naviguer en eaux troubles , à la rude , s'adorer , se détester , se déchirer pour mieux se reconstruire car au-delà d'un patronyme , les Stamper sont un art de vivre immémorial , une volonté farouche de subsister par ses propres moyens sans être redevables de qui que ce soit , chérir sa liberté par dessus tout et emmerder ouvertement tous ceux qui voudraient les en priver .
Ce livre est un combat perpétuel . Outre un contexte géographique et humain hostile , un duel fratricide rampant , il est aussi le questionnement d'une femme et d'une épouse , Viv , qui en vient à douter de sa place et de son rôle à tenir aux côtés de son mari , Hank .
Face à une telle profusion de thèmes , le mieux est encore de se lancer à corps perdu dans ce que l'auteur lui-même considère comme son chef-d'oeuvre absolu .

Un grand merci à Babélio et aux éditions Monsieur Toussaint Louverture qui , à leur seule évocation , invitent déjà au voyage .
3.5/5
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C'est la magnifique couverture, comme toujours, chez l'éditeur Monsieur Toussaint Louverture, qui m'a happée et pour y avoir lu d'autres romans.
Paru en 1964, après Vol au-dessus d'un nid de coucou, le deuxième roman de Ken Kesey nous emmène dans une famille de bûcherons de l'Oregon qui se mette à dos les syndicats, refusant de se joindre à la grève en continuant d'alimenter en bois les scieries.
Lee, universitaire, revient soi-disant pour les aider alors que son désir le plus cher est d'assouvir sa vengeance envers son demi-frère Hank. Y vivent également, sa belle-soeur, son père au caractère bien trempé.
Un style cinématographique, avec parfois quatre scènes en même temps. Transition d'un narrateur à l'autre pas toujours évidente, passage de la 1ère à la 3ème personne du singulier.
900 longues pages bien remplies que j'ai failli plusieurs fois abandonner. Des situations que je ne comprenais pas vraiment, alternées par de bons passages. En résumé, une lecture ardue de par son bavardage infini.
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Trop plein, voilà ce qui caractérise ce roman. Pendant 800 pages on est promené d'un style à l'autre, d'un personnage à l'autre, d'une époque à l'autre. Après avoir relu chaque paragraphe pour se situer dans le récit, au bout de cent pages on finit par s''habituer mais jamais complètement. Ce roman manque singulièrement de fluidité et de légèreté.
L'idée de départ est séduisante. On est au coeur des forêts de l'Oregon dans un cadre naturel splendide.
Dans le clan Stamper, bûcherons frustes mais durs à la tâche, deux demi-frères opposés en tout, Hank et Lee, se retrouvent après 12 années. Lee, étudiant névrosé, revient dans la maison familiale. Au-delà de leurs dissemblances qu'est ce qui oppose les 2 frères ? Pourquoi Lee, le plus vulnérable de retour est-il assoiffé de vengeance envers Hank, sportif décérébré et doté des pouvoirs de Superman ? Quels sont les non-dits dans cette famille où l'on ne s'épanche pas ? Comment Lee va-t-il entamer la force de ce Marvel, le superhéros ?
Ce conflit sous-jacent a en toile de fond la confrontation avec des grévistes soutenus par le syndicat.
Malgré cette intrigue forte je n'ai pas pu accrocher durablement à ce long, trop long texte qui fait du sur place si souvent. Les sentiments, l'action, les descriptions sont surexploitées. Cela devient étouffant comme la forêt luxuriante environnante. le lecteur est rassasié, il est à satiété.
50 ans ! Il aura fallu attendre près de 50 ans pour que le texte de Ken Kesey soit traduit en français. Pourtant l'auteur est bien connu. « le Vol au-dessus du nid de coucou » est un classique publié 2 ans auparavant. Paul Newman en personne avait effectué une adaptation correcte de ce roman en 197O. « le clan des irréductibles ». La couverture qualifie ce roman de chef-d'oeuvre. On comprend mieux le peu d'empressement des éditeurs à proposer une version française de ce pavé.
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Enfin fini ce bouquin, l'éditeur nous annonce qu'il y a du Tom Wolfe, du Faulkner, du Dos Passos et du Capote ouais pourquoi pas le naming c'est vendeur, plus le fait que c'est une maison d'édition, certes chouette mais marginale qui a signé la sortie de ce livre, aurait dû me mettre la puce à l'oreille. Sérieusement c'est pas terrible du tout, c'est bavard, le style est lourdingue, l'histoire inintéressante. Vraiment une purge pour finir ce pavé, plein de bonnes idées, mais j'ai trouvé très inégal, et long mais Long, le seigneur des porcheries par exemple reste au-dessus, dans la description d'une petite ville et les interactions entre la population, ce bouquin me laisse une impression de premier roman non relu, mais bon, ce n'est qu'un livre. Je trouve le titre du livre par contre terrible et quelques fulgurances très chouettes, mais globalement je l'ai trouvé extrêmement bavard bien que la construction du roman soit bien léchée. Et enfin Paul Newman l’a adapté et joue le rôle de Hank.
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Ken Kesey est connu pour l'adaptation ciné de Milos Forman de Vol au-dessus d'un nid de coucou (écrit en 1963) et l'interprétation lumineuse de Jack Nicholson au sommet de sa forme en 1975. Il a écrit plusieurs autres romans, des pièces et des essais, mais rien n'a été traduit en français… jusqu'à ce livre de 1964 traduit en 2013. D'emblée, les superlatifs se bousculent : « un monument », « un chef d'oeuvre », Faulkner, Dos Passos, Tom Wolfe… et pourquoi pas le futur nobel de littérature !
Certes, c'est un monument de 800 pages, et l'écriture révèle un réel travail sur le style spectaculaire et fouillé mais dont mon appréciation personnelle a subi un decrescendo au fil des 400 pages que j'ai fait l'effort de lire avant de déclarer forfait.
Le début du livre est étourdissant et, pour ma part, je suis rentré dedans à neurones perdus en jouissant de l'effort intellectuel pour comprendre le puzzle qui se met en place par pièces éloignées successives. le mélange entre un aspect social, une sombre histoire de famille et la moiteur du climat de l'Orégon est un cocktail prometteur et il nous tarde de voir tout cela exploser dans la confrontation. Malheureusement, si le monument fait 800 pages, c'est que l'histoire globalement assez facile à résumer en une 100aine de pages va être délayée, je dirais même noyée sous la complexité d'un récit qui passe sans prévenir d'un personnage et d'une époque à l'autre et qui se poursuit dans un parallèle entre les différents éléments sans vraiment nous laisser le temps ni l'occasion de s'imprégner de l'un d'eux (j'ai l'impression d'être aussi clair que le livre, ça donnera une idée…).
En tous cas, au fur et à mesure, mon attention a fini par se lasser car, non comptant de poursuivre sur le même enchevêtrement complexe, la teneur du puzzle général devient assez évidente et on aimerait bien passer plus vite sur les toutes petites piècettes qui continuent à nous être livrées.
Bref, je comprends mieux pourquoi Ken Kesey n'est connu que grâce à etc…
Très investi dans ses expériences psychédéliques autour du LSD, il est quand même extraordinaire de penser que Ken Kesey a réussi à produire une oeuvre de 800 pages, même si, à mon humble avis, la confusion qui règne dans le scénario par moment ne doit pas être totalement sans lien avec les expériences en question : il est évident que le livre aurait gagné à être « résumé » à 500 pages, même si, de toute façon, j'ai trouvé que Kesey n'avait pas grand-chose de bien passionnant à dire au final…
Je lis quelque part qu'on a comparé ça avec Absalon de Faulkner, franchement…
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Lorsque j'ai vu que j'avais gagné ce livre sur la Masse Critique Babelio, j'étais ravie car j'avais envie de le lire depuis un moment. Ken Kesey est l'auteur du célèbre Vol au-dessus d'un nid de coucou, que je n'ai jamais lu et que je connais seulement de nom, du coup. J'ai donc découvert l'auteur avec ce roman.

Et quelques fois j'ai comme une grande idée raconte l'histoire d'un combat entre deux frères que tout oppose. Hank Stampers est l'aîné, le costaud, qui fait face aux bûcherons, et Leland, appelé Lee, qui débarque après des années d'absence, est plutôt un intellectuel. Lee est animé d'un secret et d'une rancoeur, et il est là pour se venger... de son côté, Hank va devoir demander de l'aide à toute sa famille pour faire face à la grève.

Je ne m'attendais pas à une telle brique, et j'ai eu besoin d'une bonne centaine de pages pour entrer dans le livre et m'habituer au style de l'auteur. En effet, le livre comporte peu de paragraphes et de chapitres, et nous passons d'un personnage à l'autre, d'un moment à l'autre. Si bien que, parfois, j'étais assez perdue dans ma lecture. Lorsque j'ai compris le système d'écriture et de narration, c'est devenu une lecture beaucoup plus sympathique et agréable. Ken Kesey a tissé toute une histoire, et il faut prendre le temps d'en saisir l'ampleur, et de se familiariser avec son style et aux personnages. Hormis cette lutte dans la fratrie Stampers, il y a aussi la lutte entre les Stampers et le syndicat de Wakonda. Autant dire qu'il se passe beaucoup de choses et qu'il faut réussir à suivre.

J'ai beaucoup aimé le travail d'édition de Monsieur Toussaint Louverture, la couverture à rabat (celle que vous voyez ci-dessus) est vraiment belle, et la couverture qui se situe dessous également. La maison d'édition a décidé d'éditer cette oeuvre en "semi-poche" pour la modique somme de 14€50, ce qui vaut largement le coup, étant donné la beauté de l'ouvrage, son épaisseur, et son contenu.

C'est un bon livre, très dense, auquel il faut s'accrocher au début mais qui vaut le détour. Je suis ravie de l'avoir découvert et je remercie Babelio et la maison d'édition Monsieur Toussaint Louverture pour m'avoir permis de lire ce livre.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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J'ai entendu parler de ce roman dans l'émission "La Grande librairie" lors d'une session spéciale "Littérature américaine". Presque un an plus tard, voilà que je commence l'oeuvre. A première vue, je me lèche les babines : " Chouette, un pavé !" Puis les cent premières pages me donnent du fil à retordre : est-ce raffiné ? Est-ce indigeste ? A moins que ce roman soit un hybride, à cheval entre le contrôlé et le hasardeux ? Inclassable. Mais ce n'est pas un problème puisque j'y retrouve ma merveilleuse Amérique, ses vastes étendues et ses problématiques sociales, ici la grogne des bûcherons. J'y rencontre une famille, un drôle de clan, ces Stamper !
Ken Kesey jongle avec les perceptions comme avec les strates temporelles, ce n'est pas toujours très clair. Si le talent est là, convaincant, époustouflant, il n'a pas réussi à me sauver de la lassitude. J'achève donc ce roman sans réelle conviction, un peu déçue, avec le sentiment d'être passée à côté de quelque chose.
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Pour le coup, on ne peut pas reprocher au défunt auteur d'écrire pour ses lecteurs, on peut même se demander s'il s'en préoccupe quelque peu. Je m'incline devant le travail abattu pour arriver à un tel pavé, à emmêler de tels destins, les faire jouer à saute mouton d une page( plus sérieusement et au bas mot d'une dizaine de pages) à une autre, de prendre autant de temps pour nous conter tout ces destins truffés d'anecdotes.
Mais je reste hermétique, la faute a trop de pages ou nous ne savons même plus qui parle, qui fait quoi et qui obligent à revenir en arrière pour se resituer. La faute à des passages gavés de longueur, où l intérêt déprime à defaut de primer. La faute à des parties descriptives beaucoup trop importantes et tellement détaillées qu elles ne laissent plus aucune place à l imagination. La faute à une histoire, qui reste somme toute banale, mis à part l effet "grand ouest" et qui est artificiellement gonflé par une multitude d anecdotes, qui au final, n apportent pas forcément grand chose.
Pour conclure, je ne remets pas en doute le talent de Mr kesey, mais celui ci ne me touche pas et me paraît même un peu prétentieux, au vu de tout les méandres employés pour conter son histoire qui reste somme toute banale.
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Ce roman est un roman sur la vengeance. Une vengeance longue, douloureuse, violente et perfide...

Lee veut se venger de sa famille et en particulier de son frère Hank. Il décide de revenir chez lui après de longues années afin d'assouvir une vengeance longuement réfléchie. le lecteur assiste donc à une manipulation minutieuse. Un peu trop... J'ai trouvé l'intrigue de base vraiment intéressante, par contre, le rythme est d'une lenteur... C'est leeeeeeent!

Je trouve vraiment dommage que le rythme soit aussi mou. Je me suis parfois sérieusement ennuyée. J'ai même hésité plusieurs fois à abandonner ma lecture. Ce qui m'a permis de ne pas lâcher, c'est tout simplement ma curiosité. Je voulais absolument savoir comment cette vengeance allait se terminer. Lorsque j'ai terminé le roman, au bout des quelques 780 pages, je me suis dit "Tout ça pour ça!". Alors, pour le coup, j'ai été déçue...

Néanmoins, malgré cette déception sur le point de l'intrigue. J'ai été admirative face à la construction des personnages. Les protagonistes de ce roman sont magistraux. Lee est un jeune homme à la psychologie complexe. le lecteur découvre tout au long du roman la vie de ce personnage. Des allers- retours dans le passé sont faits et nous font découvrir tous les tenants et aboutissants de cette vengeance.

Le pendant de ce personnage est Hank. Tout aussi complexe que son frère, sa psychologie est aussi intéressante. L'homme est dur, buté et a une volonté de fer. Son caractère de fer est la pierre angulaire de tout le roman. Ses décisions font changer du tout au tout les comportements des autres personnages.

La relation entre les deux frères est également au centre de tout le roman. Entre fraternité, amitié, jalousie et vengeance, ces deux personnages mènent une danse complexe qui les mènera vers une fin tragique.

Le style de l'auteur est magnifique. J'avais déjà aimé Ken Kesey avec Vol au- dessus d'un nid de coucou. Je suis restée admirative face à cette écriture délicate et pleine de détails. J'ai juste eu un peu de mal avec le choix de narration auquel j'ai eu du mal à m'adapter. Les descriptions sont superbes, on s'y croirait vraiment. La beauté du langage m'a enchanté.
Lien : https://aufildesplumesblog.w..
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Roman interminable, qui m'a souvent rebutée, que j'ai maintes fois failli lâcher, et que j'ai toujours repris !
(Argh... ce flot ininterrompu de paroles où rien n'éclaire le lecteur sur "Qui peut bien être en train de s'exprimer?" ! )
C'est étouffant comme un huis clos bien que tout se déroule dans le cadre grandiose de cette nature violente.
On s'attache aux personnages, il y a une montée en puissance très prenante dans cette double confrontation des frères entre eux et de cette famille contre tous.
Et au bout des 800 pages, le final surgit comme une évidence.
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