Aujourd'hui, j'ai compris que l'amour est une idole, probablement la plus belle et la plus dangereuse de toutes et d'autant plus difficile à reconnaître que nous la projetons sur Dieu. Je continue de croire que “Dieu est amour”, comme l'a écrit Saint Jean, mais je sais que le visage de cet Amour n'est pas celui auquel mon cœur n'a cessé d'aspirer : un visage de paix, de tranquillité, d'harmonie. Le monde extérieur et intérieur est pétri de violences. Nous devons en prendre acte. L'Amour de Dieu n'est pas un état paisible hors de ce monde, mais une brèche de Vie au sein de cet éboulis, un ruisselet de courage se faufilant à travers tous nos décombres et parfois même un feu dévorant qui détruit nos constructions arrogantes. Mon échec et mes souffrances m'ont appris que la puissance de transformation du monde, je ne la possède pas. Par grâce, parfois, elle nous traverse.
Quand j'étais jeune, j'étais obsédé par l'amour de la réussite. Devenir quelqu'un de reconnu et d'aimé, accomplir une œuvre qui soit bénéfique pour l'humanité…[…] Puis à force de méditer l'enseignement de Jésus, mon Maître, j'ai compris que son but était très différent. Non pas l'amour de la réussite, mais la réussite de l'amour.
Les effets négatifs de la mondialisation ne seront surmontés que par des personnnes qui elles-mêmes auront jugulé leur propre volonté de dominer.