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4,35

sur 7258 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai lu ce livre deux fois : une fois quand j'avais une douzaine d'années et une seconde pendant mes études pour un mémoire sur une oeuvre de science-fiction, sur le génie et le déficient mental. C'est d'ailleurs grâce à ce mémoire que j'ai pu approfondir les différents degrés de compréhension de ce livre. Je ne vais pas remettre mon mémoire ici mais c'est un roman fort, profond et humain !
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Collège Beekman pour adultes retardés. Très motivé à 'devenir intelligent' Charlie Gordon y a été sélectionné pour l'opération, la même qui a réussi à rendre la souris Algernon étonnament performante.

Rien ne pourrait mieux refléter l'évolution de son état d'esprit que les comptes-rendus qu'il est tenu d'écrire et par lesquels transpire la solitude engendrée par son intelligence, ou la touchante maturité amoureuse qu'il recherche avec sa professeur Alice Kinnian ou Fay la libérée.
Une retenue qui donne une belle intensité à des scènes comme les retrouvailles avec son père ou sa mère.

Une construction du livre géniale car l'évolution d'Algernon permet d'anticiper celle de Gordon.
Cerise sur le gâteau, une écriture sobre comme j'aime. Par exemple pour décrire la soeur qu'il revoit après quinze ans: 'Elle ressemblait à ce qu'avait été ma mère, maigre, les traits aigus, jolie à la manière d'un oiseau.' C'est à la fois tout simple et tellement suggestif.

A côté d'un David Keyes, me semblent bien pâles des Powers, Orwell, Huxley, Bradbury (peut-être pas Zamiatine)
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Une lecture bouleversante et interpellante ! Un roman puissant, coup de coeur, coup au coeur !

Daniel Keyes nous raconte l'histoire de Charlie, cobaye idéal, atteint d'un retard mental qui lui donne un QI de 70 et un éternel âge de 6 ans dans un corps de trentenaire. Il est animé d'une volonté de devenir « un téligent » (intelligent). Alors, des scientifiques le dénichent pour un essai qui pourrait être révolutionnaire et le transformer en génie au QI de185 !

C'est ainsi qu'il va se confronter à l'arrivisme et l'ambition de scientifiques qui ne le voient pas comme un être humain mais comme un objet expérimental, surtout un tremplin pour la gloire :
« Nous qui avons travaillé à cette expérience à l'Université Beekman, avons la satisfaction de savoir que nous avons pris une erreur de la nature et que par nos techniques nouvelles, nous en avons fait un être supérieur. »
Oui, vous avez bien lu… « une erreur de la nature »…!

Remarque concernant la suite de cette chronique, pour ceux qui n'ont pas lu ce livre et souhaiteraient le faire, celle-ci divulgue des éléments que je n'aurais pas voulu connaître avant ma lecture, mais je ne peux m'empêcher de poursuivre. À vous de voir ;-)



Charlie, dont « la cécité mentale » formait une carapace le protégeant des ténèbres qui l'entouraient (sa mère, sa soeur, des médecins orgueilleux qui le considèrent comme un animal de laboratoire, ses camarades d'école qui jouent méchamment avec son simplisme lorsqu'il était encore inscrit dans une école normale, ses collègues de la boulangerie) va voir ce bouclier fragilisé par l'éveil de sa conscience et les réminiscences de sa mémoire enfouie sous des couches épaisses de naïveté infantile.
Et puis, un hic : les résultats à long terme sont évidemment inconnus. Algernon, la souris du labo qui a subi la même intervention est toujours en forme et en pleine ascension intellectuelle… pour toujours, ou va-t-il y avoir régression ?

Daniel Keyes nous interpelle avec cette sublime fable. En simplifiant et résumant à l'extrême, voici la réflexion principale qu'il suscite : vaut-il mieux rester innocent, candide et heureux, qu'intelligent, lucide, isolé et malheureux ?

Car, depuis que Charlie développe des capacités intellectuelles hors du commun pendant que son évolution émotionnelle ne suit pas le même rythme, il fait peur, son entourage prend ses distances, le trouve arrogant, asocial, sans filtre.
Et il souffre, surtout quand il prend conscience que ses amitiés n'en étaient pas, qu'il s'agissait de condescendance, moquerie et dédain, que sa mère qui était dans le déni, extrêmement dure avec lui, s'est ensuite détournée complètement lorsqu'elle a intégré l'irréversibilité du retard mental de son fils.

L'âpreté du récit est heureusement tempérée par de belles rencontres bienveillantes avec des personnes soucieuses du bien-être de Charlie.

Comme j'ai été touchée par l'innocence puis la lucidité de Charlie, par sa gentillesse puis sa colère, par son bonheur de pouvoir apprendre et retenir puis par son désarroi !

C'est du cinq étoiles sans hésiter, car je suis sûre et certaine que je me souviendrai de cette lecture et des émotions suscitées pendant des années.


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Voilà un roman un télijen !

Plus que le côté science-fiction dans lequel est catalogué ce roman, c'est surtout une histoire sur la recherche du bonheur et la difficulté à trouver sa place lorsqu'on est différent.

Charlie qui possède un QI très bas est choisi pour participer à un programme médical qui développera son intelligence de façon exponentielle. Algernon, une souris a déjà été soumise à ce programme avec des résultats probants

Le roman s'ouvre sur le compte rendu n°1 écrit par Charlie : « le Dr Strauss dit que je devrez écrire tout ce que je panse et que je me rapèle et tout ce qui marive à partir de mintenan. ». On découvre une écriture remplie de fautes d'orthographe où Charlie raconte son quotidien entre ses cours pour adultes attardés et son travail à la boulangerie, il est heureux totalement ignorant des railleries dont il est souvent l'objet. Au fil des comptes rendus, les fautes d'orthographe sont de plus en plus rares, la réflexion est maintenant présente et sa mémoire, par bribes, refait surface. L'opération est un succès, et très vite, le QI de Charlie atteint une hauteur vertigineuse, il veut tout apprendre, tout savoir et devient un maître dans tout ce qu'il étudie. Mais en même temps que son intelligence et sa mémoire se développent, il découvre de nouvelles émotions comme la colère « Je hais les tests et je hais les labirinthes et je hais Algernon », il s'aperçoit qu'il s'éloigne des autres, il fait peur, il devient hautain. « Avant, ils riaient de moi, me méprisaient pour mon ignorance et ma lenteur d'esprit ; maintenant, ils me haïssaient pour mon savoir et ma facilité de compréhension. Pourquoi cela, mon Dieu ? Qu'auraient-ils voulu que je fasse ? » Il se rend compte que Charlie, l'Autre, est toujours en lui l'empêchant notamment d'avoir une relation normale avec la femme qu'il aime. Puis…

Une lecture simple et efficace où le côté psychologique de l'évolution de Charlie est décrite de façon à ce que l'on puisse facilement s'imaginer les changements qui s'opèrent en lui.

Un roman puissant, dérangeant, bouleversant. Un très grand roman !

Un grand merci à @Mamanzouzoute pour cette sélection de « Pioche dans ma PAL » 
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Piioouuuhh ! Je suis toute chamboulée par ce roman !
La claque que je viens de me prendre !...

Je ne suis pas prête d'oublier Charlie Gordon ! Rarement, un personnage m'aura autant émue et j'ai encore une boule dans la gorge et l'émotion à fleur de peau en écrivant ces quelques mots.

Ce roman se présente sous la forme de compte-rendus rédigés par Charlie Gordon, un jeune homme qualifié de simplet, qui est cobaye pour une expérience unique : il est candidat à une opération qui aurait la capacité de le rendre plus intelligent, la possibilité d'augmenter considérablement son QI.

A travers ses écrits, nous allons donc suivre l'évolution de Charlie, ses observations sur le monde en général et ses relations avec son entourage en particulier, ainsi que son regard sur lui-même.

Au-delà de l'émotion qu'il suscite, cet ouvrage amène à réfléchir sur l'image du handicap, les répercussions sur les proches et leur adaptation (ou pas). Il amène aussi, entre autre, à une réflexion sur le respect et la prise en compte de l'individu en tant que tel, quel que soit ses capacités intellectuelles et physiques.

Un livre à lire, incontestablement...
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Cela faisait un moment que je regardais ce livre du coin de l'oeil, j'avoue que les avis des adeptes de babelio ont terminé de me convaincre. Donc voilà je l'ai fini cet après-midi, quel magnifique roman! J'ai aimé la réflexion qu'il nous amène à avoir, sur le retard mental et sur notre condition d'être humain "normal".

Est-il si bon "d'avoir la comprenette facile"? Après avoir lu ce roman, je n'en suis plus si sûr, Charlie a bien plus souffert du regard des autres et de ses propres souvenir avec son QI de 185 qu'avec celui de 70.
Cette volonté de changer pour "rentrer dans le moule" n'est pas toujours une bonne chose. A méditer.
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Charlie Gordon a 32 ans, il travaille à la boulangerie Donner et suit les cours de lecture de Mlle Kinnian. le problème, c'est qu'il est retardé mental. Mais sa vie va changer quand il rencontrera le Pr Nemur et le Dr Strauss, de l'institut Beekman. Ils ont mis au point un traitement pour augmenter les facultés intellectuelles. L'opération a réussi sur une souris nommée Algernon. Il est temps de passer aux essais sur l'homme et Charlie semble le candidat idéal.

L'histoire est belle, et triste. Charlie la raconte, avec ses mots, via les compte-rendus qu'il écrit à la demande du Dr Strauss, pour permettre de suivre son évolution mentale. C'est l'histoire d'un enfant de 32 ans qui va devoir apprendre à devenir adulte trop vite. On voit le monde par ses yeux, on est – littéralement – dans sa tête. On partage ses espoirs, ses peurs, ses rêves, ses peines... Charlie est un personnage dont je vais me souvenir longtemps. Il m'a vraiment ému.

Daniel Keyes a écrit un magnifique roman. Chaque scène a son importance. Les personnages qui gravitent autour de Charlie sonnent justes, leurs réactions sont très crédibles. C'est émouvant, mais ce n'est pas niais. C'est juste humain. C'est paradoxal qu'un texte qui parle autant du cerveau soit écrit avec autant de coeur.

Des Fleurs pour Algernon est la preuve que même une histoire de science-fiction peut être bouleversante.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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J'ai enfin pu lire ce grand classique, acclamé de façon presque unanime.
La force de ce roman est son héros extrêmement attachant: Charlie. Au fil du livre, on suivra, au travers d'un style narratif original, son évolution intellectuelle mais aussi sentimentale.
Et on ne pourra que s'attacher et s'émouvoir.
Chaudement recommandé.

J'ai pu lire ce livre dans son édition de poche augmentée. le roman est complété par une auto-biographie de l'auteur, fort intéressante à lire, car en relation étroite avec le roman.
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Un jour ma mère a essayé de me conseiller un livre. C'était : "des roses pour !!!!" impossible de s'en souvenir.
J'avais tenté une recherche sur Internet mais impossible de trouver cette histoire de roses pour quelqu'un... ça faisait très roman à l'eau de rose, justement, ça ressemblait pas beaucoup à ma mère... Puis le mot clé "souris" et ahhhh !! enfin !
Et bien il fallait le mériter ce livre ! Ces fleurs pour Algernon ! Un petit bijou sur le monde, sur les relations humaines. D'une tendresse incroyable et apportant une réflexion directe sur le rapport que l'on a quant à cet autre, différent, un petit peu moins bien mais pas méchant. A l'autre, qu'on laisse seul, celui aussi dont on se sert...
Un bijou. Vraiment.

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Une étude démontrait récemment que la science-fiction aidait ses lecteurs (souvent jeunes) à affronter la réalité du monde qui les entoure, à s'en rapprocher au plus près et à s'en saisir grâce à des notions scientifiques. On est bien loin du stéréotype de la lecture abrutissante ou déconnectée !
Avec Des fleurs pour Algernon, l'illustration du paradigme est parfaite : une expérience menée sur l'homme, après des essais concluants sur une souris, pour rendre un jeune « arriéré mental » plus intelligent. de ce point de départ, une réflexion fascinante est menée par l'auteur sur la déficience mentale, comme elle est perçue et vécue, sur l'intelligence, comment celle-ci est également perçue et vécue, sur la différence, sur l'amour, sur la vie en société, bref : sur la vie tout court.

Vous l'aurez compris, le point de départ du récit est tout simple : Charlie Gordon est un jeune homme dont le QI atteint à peine 70 et qui se voit proposer une opération chirurgicale qui le rendra intelligent. Pour suivre au mieux les progrès qui s'opèrent en lui et leur avancée, il tient un journal quotidien de ses journées.

« 3 mars - le Dr Strauss dit que je devrez écrire ce que je panse et que je me rapèle et tout ce qui marive a partir de mintenan. Je sai pas pourquoi mais il dit que c'est un portan pour qu'ils voie si ils peuve mutilsé. « 

Page après page, Charlie évolue, sans même sans rendre compte. Ses écrits s'étoffent, ses réflexions s'aiguisent, sa vie change ; tout comme sa perception, sa compréhension du monde qui l'entoure et des individus qui le composent. Et c'est ainsi que naissent en son esprit parallèlement à l'émergence de ces capacités nouvelles, l'incompréhension, puis une forme de lucidité amère sur les rapports humains. de même qu'il découvre le sentiment amoureux, affleure en lui des souvenirs enfouis lui révélant entre autres le désamour maternel dont il a été victime.

Des fleurs pour Algernon est un livre émouvant, et qui trouverait sa place je pense dans le grand programme annoncé d'apprentissage de l'empathie pour les jeunes (et moins jeunes). le regard porté sur l'handicap est d'une incroyable acuité et tristesse :

« Comme c'est étrange que des gens qui ont des sentiments et une sensibilité normaux, qui ne songeraient pas à se moquer d'un malheureux né sans bras, sans jambes ou aveugle, n'aient aucun scrupule à tourner en ridicule un autre malheureux né avec une faible intelligence. »

J'ai été plus particulièrement frappée par l'irruption du sentiment de honte dans le processus de maturation de Charlie, la honte de ce qu'il était, la honte dans les yeux de sa mère, dans les propos de sa soeur. N'est-ce pas un des sentiments les plus complexes et difficiles à vivre ? D'autant plus qu'elle naît là avec l'avènement de son intelligence, pour évoluer plus tard en une forme d'auto-compassion, une revendication même de la reconnaissance de l'individu Charlie en tant qu'être humain, à tout stade de sa vie ; ce qui m'a immanquablement fait penser à cette réplique déchirante du film de David Lynch : « I am not an animal ! I am a human being ! »

Un roman psychologique avant tout, touchant, poignant, avec son enveloppe SF qui nous protège quelque part. Et si tout n'était pas ni noir… Ça ne dépend que de nous.
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