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4,19

sur 4017 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'entrée en matières est dure, tendue. le style est lourd, par rapport à ce que je connais de Yasmina Khadra. Alors, j'ai eu du mal à entrer dedans. Quelques dizaines de pages, presque 100 en fait. Mais on sent poindre régulièrement (à moins que je ne me leurre) les éléments autobiogaphiques. le vécu de l'auteur. C'est sans doute très émotionnel, alors l'auteur se détache. C'est finalement très "objectif", très impersonnel... ce qui est étrange pour une histoire d'amour. Ce n'est pas la première fois que je constate cette écriture chez Khadra. Il évite de prendre parti. Même les personnages qui sont violents, ceux qui entrent dans l'OAS... Khadra semble les absoudre sur l'air du "ils ne savent ce qu'ils font"...

Les scènes de ghettos sont empreintes de tendresse, de compassion, au-delà de la violence qu'elles contiennent. L'image du père (surtout dans le chapitre 4) est poignante. Il force le respect, mais on sent les blessures, les drames intérieurs. Cette sacro-sainte fierté mal placée que Khadra pousse jusqu'à l'extrême. Et qui poursuit le personnage central. Même si le vécu de Younes/Jonas s'installe dans une sorte de routine.

L'histoire, en marge de l'Histoire, est fascinante. le destin d'hommes rattrapés par les événements, c'est toujours poignant. Comme du Hemmingway. Et on peut constater, ironie extrême, que ceux qui ne choisissent pas... posent aussi un choix. J'aurais bien vu le roman s'achever juste avant la dernière partie à Aix. Hormis quelques images fugaces de retrouvailles où le temps efface tout sauf les blessures d'amour, cette partie m'a laissé assez dubitatif. Davantage spectateur, alors que l'ensemble du roman plonge littéralement le lecteur au coeur des choses. Malgré une approche très détachée, Khadra nous mène quand même par les tripes. Personnellement, je me révoltais souvent contre l'enchaînement des choses.

Là où j'ai moins accroché... c'est sur la langue. Complétude, inclémences, valetaille, assiettée, c'est un peu trop. C'est très, trop, classique dans sa rédaction. Et, malgré ce que Khadra en pense... on dit "Les fêtes battent son plein", et non pas "leur plein". Car c'est du son de la fête qu'il s'agit. Bien sûr, je pinaille.

Le roman se dévore. Il laisse une longue trace une fois la dernière page tournée. Et finalement, c'est cela que l'on demande à un livre.

C'est un roman d'amitié. Et d'amour. Mais la vraie histoire d'amour, c'est bien sûr celle avec l'Algérie.
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C'est avec talent et dans son style poétique et accrocheur que Khadra nous promène dans l'Algérie de la colonisation avec ses personnages nous avançons lentement au fil des années vers cette guerre fratricide et destructrice qui ravagea ce pays .On y côtoie la misère des uns l'abondance et l'insouciance des autres .Un très beau roman ,l'histoire d'un amour improbable,d'une vie de l'enfance à la vieillesse d'un Arabe aux yeux trop clairs
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Après tous ces éloges que dire de plus ?

Je me suis régalée. Comme tous les romans de cet auteur, celui-ci est magnifique.

Un seul mot : à lire.
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Tout du best seller : rien à ajouter...
Des amours impossibles, des amitiés bafouées, des secrets, des émotions, des odeurs méditerannéennes, de la poudre et du sang qui coule, que dire des larmes...
Je ne sais pas expliquer pourquoi je n'arrive pas à coller la 5è étoile.
Il m'a manqué quelque chose... du genre intense, et pourtant le roman est assez intense... alors quoi ?
Peut-être que Younes/Jonas m'a lâchée parfois.... Son calme olympien, sa faculté de subir les choses....
Un truc perso quoi !!
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Younes, un jeune arabe, arrive à Oran et découvre la misère, l'amitié, les trahisons, perd sa famille, en trouve une nouvelle, découvre l'amour dans les bras d'une belle femme, rencontre son seul amour en la personne de la fille de cette même femme qui lui fait jurer de ne jamais approcher sa fille, se lie d'amitié avec trois garçons que la vie se chargera de transformer en ennemis parfois, traverse la guerre des années 60, et se remémore toutes les brûlures et si peu de baume pour calmer celles du remords.

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Le sujet en détail (spoiler !!)
Younes/Jonas, le narrateur a 10 ans lorsqu'il quitte le bled pour Oran avec sa famille après la destruction de leur future récolte de blé. Issa le père est un homme têtu et fier qui refuse l'aumône que lui offre son frère Mahi. La mère est une femme effrayée et soumise et la petite soeur de 7 ans sourde-muette. Ils s'installent dans le quartier de Jenane Jato qui équivaut aux bas fonds d'Oran. Lorsque le père qui s'épuise à faire vivre sa famille consent à confier Younes à son frère pharmacien et à Germaine sa femme, le jeune Younes pénètre dans le monde douillet du confort, de la faim rassasiée et de l'instruction. Il se lie d'amitié avec trois garnements de son école : Jean-Christophe, Simon et Fabrice. L'amour va les séparer en la personne d'Emilie, une jeune fille qui réapparaît dans la vie de Younes, celle-ci n'a jamais oublié le jeune garçon qui lui avait offert une rose : la belle Emilie, d'abord convoitée par Fabrice, puis Jean-Christophe n'aime que Younes qui ne peut, suite à une promesse, lui avouer la réciprocité de son amour sans trahir le lien qui lie Younes à la mère d'Emilie : ils ont fait l'amour autrefois. Ce drame va les séparer à jamais. Emilie épouse Simon. La guerre éclate et avec elle les atrocités explosent comme des fruits pourris. A chaque fois que Younes se trouve face à Emilie, celui-ci se trouve incapable d'avouer son secret. Après l'avoir perdue de vue, il finit par retrouver sa trace mais elle vient de mourir. Nous sommes en 2008. Depuis le temps, les hommes se sont arrangés comme ils le pouvaient face à leur destin, en choisissant ou en subissant leur sort.

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Mon impression d'ensemble
J'ai bien aimé la première moitié du livre mais mon enthousiasme est légèrement retombé lorsque j'ai compris que Younes en resterait à son statu quo avec la belle Emilie et cela m'a contrariée, je l'avoue, car après tout, j'aime que les histoires tournent bien. Mais le pire pour moi, c'est qu'Emilie ne sait même pas pourquoi son cher Younes la repousse et là, vraiment j'ai trouvé ce destin super énervant.

Bref, passons ce côté Roméo Juliette de l'impossible et allons voir le côté plus philosophique de la chose. Car ce n'est pas qu'une histoire d'amour évidemment, cet amour contrarié est le prétexte à une contrariété plus profonde, ancrée dans le coeur des hommes comme une racine malmenée qui peine à survivre sans ce qu'il faut à son rêve.
Drame des familles, drames des couples, drames des communautés, drames des classes sociales, la misère et l'opulence comme deux siamois monstrueux et inséparables.

Dans la seconde moitié, le conflit de l'Algérie est abordé, sans entrer dans les détails -on peut lire sans crainte-, mais on se peut se faire une idée du pourquoi du comment car il s'agit d'un roman et celui-ci met en scène les protagonistes : les résignés et les révoltés, les tyrans et les exploités, les autochtones et les colons.
Chacun est certain d'avoir raison et tout le monde perd.

Mais au delà de l'amour et de la guerre, j'ai pu lire un livre magnifique : une belle prose qui vous emporte dans son sillage : qui vous soulève le coeur, qui vous faite rire ou pleurer. Une prose qui vous parle d'un pays : l'Algérie, infiniment cruelle et délicieuse, telle une amante aveugle et imperturbable qui poursuit son destin.

Il manque tout le pan d'histoire de Younes et de la femme qu'il finit par épouser... mais bon, on ne peut pas tout avoir !

Ce livre a été emprunté à des amis alors que, de passage chez eux, je n'ai pu m'empêcher de loucher sur les étagères de leur bibliothèque toujours à l'affût d'une curiosité ou d'une surprise. Pour ce livre, la curiosité m'a poussée à en demander l'emprunt car sans savoir quelle en était l'histoire j'étais seulement désireuse de vérifier par moi même en quoi ce livre était recommandable : j'avais passé mon chemin lors de la sortie car j'avais cru comprendre qu'il s'agissait d'un roman sur la guerre d'Algérie, et moi, je n'aime pas les livres de guerre. J'avais tort, ce livre parle de la paix, de celle que l'on retrouve au fond de soi lorsque les démons que l'on a couvés retournent au néant.
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Younes et sa famille doivent abandonner l'exploitation familiale pour cause de mauvaises récoltes. COmme des centaines d'autres, ils vont grossir les rangs de la population pauvre d'Oran. Mais le père est décidé à s'en sortir. Sauf qu'il ne connait pas la ville et ses pièges. Très vite, il accepte que son frère prenne Younes avec lui pour pouvoir l'envoyer à l'école.
Younes devient Jonas et perd de vue ses parents.
Une malencontreuse affaire oblige l'oncle, sa femme et Younes-Jonas à quitter Oran pour aller habiter la petite ville de Rio Salado. Younes s'y fait des amis, mais très vite, la guerre d'indépendance et sa violence frappe à la porte, séparant les amis d'enfance.

Une belle lecture où l'on perçoit les parfums de l'Algérie française, mais aussi ses inégalités.
Un Younes un peu trop passif à mon goût, et une fin trop "romancée".

Lien : http://motamots.canalblog.co..
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Superbe roman où le drame des personnages est décrit intensément. J'ai apprécié les références à la période coloniale en Algérie et à la guerre d'indépendance, un contexte que je connaissais peu. Magnifiquement écrit!!!
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Objectivement : très bon livre. À mon sens l'écriture parfois "trop" poétique ne m'a pas du tout convaincue... Certains passages pourtant clé du livre sonnaient faux et me paraissaient peu vraisemblables. J'avais l'impression qu'on perdait en crédibilité à trop vouloir polir les tirades, les dialogues. Alors peut-être que oui, ça crée un contraste intéressant avec la violence des évènements qui elle, est crue, mais je reste dubitative. Idem, les personnages étaient vraiment intéressants dans la première partie du livre et puis après j'ai eu l'impression qu'ils étaient devenus creux, presque caricaturés.
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Une très belle fresque, tout de même. Je referme le roman, les yeux un peu gonflés: les dernières pages et dernières phrases m'ont eue, j'ai pleuré.
L'écriture de Y. Khadra se lit vite, agréable, certains passages sont empreints de sagesse (surtout les tirades de l'oncle, homme parlant avec poésie).
J'ai été agacée par l'étrange "histoire d'amour" entre Jonas et Emilie, qui s'éternise, qui nage dans une profonde déception. Je n'aime pas la déception. A ce moment là, j'ai eu envie de secouer Jonas, seul dans son état d'apathie, j'avais peur qu'il finisse par regretter sa vie. J'aurais aimé plus d'histoire, plus de contexte politique ; cependant il est vrai que dans les pensées d'un homme les histoires d'amitié et de coeur sont toujours davantage présentes que l'actualité, fut elle une guerre.
A la fin, il ya plus de disparus et de fantômes que de vivants. J'imagine que c'est la vie?
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