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4,19

sur 4017 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce roman est un incontournable. Quand je l'ai lu la première fois, je n'ai pas su le poser. Bref, je n'ai pas dormi de la nuit ! Ma première nuit blanche littéraire. Depuis, je rêve de découvrir l'Algérie (dans d'autres circonstances, heureusement !). Et je sais que je ferai ce voyage un jour, sur les traces de Younes (alias Jonas). Il nous raconte une histoire d'amour impossible, de silences, mais surtout il nous interroge sur la vérité.
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Un auteur algérien qui a beaucoup de succès est Yasmina Khadra. Contrairement à ce que son pseudonyme suggère, c'est un homme, un ancien officier algérien qui avait pris les prénoms de sa femme comme pseudonyme pour éviter la censure militaire. J'ai lu « Ce que le Jour doit à la Nuit » et j'ai eu un coup de coeur pour ce livre qui raconte l'ambivalence et les hésitations d'un jeune Algérien éduqué à la française lors de la Guerre d'Indépendance. C'est aussi une émouvante histoire d'amour faite d'occasions manquées, de non-dits et de regrets.
Lien : http://www.lecturesdevoyage...
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Enfin me suis-je dit en parcourant ce livre, enfin un coup de ♥ après des semaines de lectures non enthousiasmantes. Et ce roman a eu le mérite de me redonner le goût à la lecture et de me redonner envie de dévorer des tonnes de livres cet été!!! D'ailleurs, je viens de finir de lire "les lieux sombres" de Gillian FLYNN autre gros coup de ♥.

Dans ce roman de Yasmina Khadra, il y a deux histoires: la petite et la grande.

Tout d'abord la petite histoire qui est celle de Younès ou Jonas que nous verrons grandir et qui sera éduqué par son oncle pharmacien musulman et sa tante Germaine, chrétienne: ses parents ne peuvent plus assumer son éducation à cause de leur grande misère.

C'est un roman d'amitié et d'amour sur fond historique: la guerre d'Algérie qui se déroule de 1954 à 1962. Younès, musulman est élevé dans la tolérance pas son oncle et sa tante, a des amis de confession juive et chrétienne mais avec la volonté du peuple algérien musulman de se libérer des colons européens, il ne saura plus véritablement laquelle est sa place. Auprès des autochtones musulmans, il ne fait pas vraiment partie de la communauté car c'est un lettré privilégié qui ne connaît nullement les brimades que leur font subir certains colons européens et leurs conditions de vie difficiles, et auprès des européens il est considéré comme un arabe. Il tentera de rester neutre dans la guerre pour l'indépendance de l'Algérie mais se retrouvera malgré lui embarqué dans le conflit en fournissant des médicaments aux révolutionnaires musulmans.

Younès est un personnage taiseux, discret et transparent malgré d'indéniables attraits physiques qui lui attire le regard des femmes et qui à force d'être spectateur de sa vie sans la vivre pleinement subit les évènements qui lui tombent dessus. Il n'ose pas vaincre le sort qui s'acharne sur lui car pour lui c'est la fatalité et il doit donc accepter de renoncer à l'amour d'Émilie.

Émilie à Younès: "As-tu jamais osé une seule fois dans ta vie?" page 328

En effet, celle-ci est la fille de Madame Cazenave avec qui il a eu une brève aventure. Cette dernière lui interdit de fréquenter sa fille. Younès l'accepte et renonce ainsi à l'amour de sa vie. Il voit ses amis faire leur vie, se marier, avoir des enfants...alors que lui ne fait que ressasser son amour perdu Émilie qui a fini par épouser son meilleur ami, Simon Benyamin. Quelques années plus tard, il essaiera de reconquérir Émilie après la mort de Simon mais il n'est pas assez acharné et il la perdra une deuxième fois.

Vers la fin de sa vie, il se demandera s'il a vraiment goûté au bonheur et si sa vie n'aurait pas été plus heureuse s'il avait forcé le destin, s'il avait osé proclamé son amour à Émilie malgré sa promesse faite à Mme Cazenave.

"Plus tard, beaucoup plus tard, j'arriverais à cette vérité: Rien n'est écrit.[...]Bien entendu, il y a des choses qui nous dépassent, mais dans la plupart des cas, nous demeurons les principaux artisans de nos malheurs. Nos torts, nous les fabriquons de nos mains, et personne ne peut se vanter d'être moins à plaindre que son voisin. Quant à ce que nous appelons fatalité, ce n'est que notre entêtement à ne pas assumer les conséquences de nos petites et grandes faiblesses." page 281

Enfin la grande histoire. Tragique. Celle de ces colons européens installés pour certains depuis plusieurs générations en Algérie et qui avec l'indépendance de l'Algérie en 1962 seront obligés de tirer un trait définitif sur leur vie algérienne, de plier bagage et de tout quitter pour se réfugier en France ou ailleurs. Ces pieds-noirs comme on les appelle alors, personnifiés pas les amis de Younès resteront nostalgiques de cette Algérie d'avant guerre. Ils n'ont pas vu venir cette guerre. Et pourtant à travers le personnage de Jelloul, valet musulman insulté et frappé continuellement par André Sosa mais aussi des conditions de vie précaires dans lesquelles vivaient le petit Younès et ses parents à Jenane Jato, sorte de bidonville, l'auteur rend compte des disparités de conditions de vie qui existaient alors à cette époque entre la population autochtone musulmane et la population européenne et justifie; sans pour autant mettre tous les colons dans le même panier;cette révolution algérienne.

Bref, j'ai pris plaisir à lire ce roman de Yasmina Khadra qui se laissera facilement embarquer dans votre sac de plage!
Lien : http://nerienoublier.canalbl..
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Un récit poétique et touchant

Après l'excellent film de Alexandre Arcady, ce que le jour doit à la nuit, roman poétique et bouleversant de Yasmina Khadra fait l'objet d'une adaptation en bande-dessinée, éditée par Philéas qui enchaîne les remarquables adaptations de romans incontournables…

Assurée avec sensibilité par Stella Lory, la transposition de l'histoire de Younes s'avère mis en scène par le trait délicat et la douceur des couleurs de Marion Duclos qui redonne vie à l'Algérie d'avant la guerre d'indépendance et que l'on découvre à travers le regard d'un enfant que l'on va voir grandir, écartelé entre deux cultures, celle des roumis et celle des algériens…

Aussi passionnant que bouleversant, cet album nous donne à voir la beauté et la complexité d'un pays qu'ont aimé, à leurs façons, algériens et français… Une poignante histoire d'amitié et d'amour(s) qui traverse le temps et qui ne laissera personne indifférent…

Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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Quelle merveilleuse écriture, un récit au fil des temps de l'histoire d'hommes, de pays et en musique de fond l'amour toujours l'amour. La complexité d'exprimer ses sentiments à une époque et dans un lieu où certains subissent la domination et l'humiliation sur leur propre terre.
Le texte de Yasmina Khadra est un ravissement, une découverte, les personnages sont si attachants.
Et puis presque tout est pardonné....mais rien ne doit être oublié.
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En ouvrant un livre de Yasmina Khadra, j'entre de plain-pied dans une histoire qui, je le sais par avance, va me toucher, sans savoir de quel côté viendra le coup. "Ce que le jour doit à la nuit" m'a désarçonnée. Je ne m'attendais pas à une histoire d'amour, certes contrariée, mais elle est bien présente. Malheureusement, je n'apprécie pas du tout ce style de littérature, pour ne pas dire que je l'exècre ! Il est tellement difficile d'exprimer des sentiments en mots, bien peu d'auteurs sont capables d'une pareille prouesse. Je trouve beaucoup trop de livres guimauve, insatisfaisants par leur qualité d'écriture et leur construction littéraire, encombrant, tous les mois, les étals des libraires. Seulement voilà, Yasmina Khadra n'est pas un conteur d'historiettes à l'eau de rose sans intérêt, c'est un écrivain connu pour dénoncer les injustices de notre monde tourmenté, pour prôner la tolérance et pour soutenir le combats des femmes, quels qu'ils soient. Je n'ai pas hésité un instant à persister dans ma lecture, toujours aussi charmée par la plume de l'écrivain.

le sujet principal abordé dans ce roman est la complexité des relations humaines dans un contexte multiculturel. L'amour en fait évidemment partie. Même s'il est le moteur de Younès/Jonas, comme pour n'importe quel jeune s'éveillant à la sexualité, il n'est pas le seul sujet, loin de là et heureusement pour moi. L'amitié tient une grande place, bâtie sur des liens forts entre les protagonistes d'horizons différents, constituant le maillage d'un pays tout en contrastes, composant un catalogue de caractères savoureux entre les Arabes et les Européens, les miséreux et les aisés, pour en arriver aux opprimés et aux oppresseurs. le jeune homme progresse au travers de toutes les strates que la vie ou le hasard lui offre. de la misère de ses parents au confort de ses tuteurs, algérien adoubé par son groupe d'indéfectibles amis européens, il traverse l'horreur de la Guerre de l'Indépendance, dévasté par les massacres perpétrés dans les deux camps.

Ce roman n'est pas sans me rappeler "L'art de perdre" d'Alice Zeniter. Comment accepter d'abandonner tout ce qui a construit son identité et tout ce que l'on possède sans se sentir trahi et frustré ? Comment accepter d'être asservi par des "étrangers" qui ne pensent qu'au profit, se moquant bien des besoins des gens du cru ? Tous les ingrédients, sous pression, présents dans la cocotte-minute que représentait l'Algérie dans les années 50-60, ne pouvaient conduire qu'à l'explosion désastreuse de la situation dont les livres d'histoire restent bien tièdes à enseigner. le traumatisme est encore trop puissant.

"Nous n'avons pas usé nos bras et nos coeurs pour des volutes de fumée... Cette terre reconnaît les siens, et c'est nous, qui l'avons servie comme on sert rarement sa propre mère. Elle est généreuse parce qu'elle sait que nous l'aimons. le raisin qu'elle nous offre, elle le boit avec nous. Tends-lui l'oreille, et tu l'entendras te dire que nous valons chaque empan de nos champs, chaque fruit dans nos arbres. Nous avons trouvé une contrée morte et nous lui avons insufflé une âme. C'est notre sang et notre sueur qui irriguent ses rivières. Personne, Monsieur Jonas, je dis bien personne, ni sur cette planète ni ailleurs, ne pourrait nous dénier le droit de continuer de la servir jusqu'à la fin des temps. Surtout pas ces pouilleux de fainéants qui croient, en assassinant les pauvres bougres, nous couper l'herbe sous le pied." Magnifique tirade traduisant tout l'amour porté à sa terre, son travail et le désarroi inenvisageable de quitter un jour le fruit de son labeur, malgré les violences.

La guerre, vue de l'intérieur, étreint toujours du même effroi. Ce sont de braves gens, de part et d'autre, qui s'entretuent pour assouvir l'ambition de quelques excités du bocal, prompts à commander... de loin. L'Algérie ne fait pas exception, comme toutes les nations ayant subi la colonisation. Les horreurs des affrontements du FLN, de l'OAS, avec les massacres des deux communautés, le sang, les larmes et la peur inondent les pages d'un réalisme foudroyant.

Au crépuscule de sa vie, les souvenirs de sa jeunesse assaillent Younès. Il les revit crescendo, rythme imprimé par Yasmina Khadra à tout le récit, avec la même émotion. Il se revoit enfant, impuissant devant les affres de sa famille, puis transplanté dans un milieu plus favorable dans lequel il s'épanouit, liant des amitiés sincères, rencontrant l'amour auquel il résiste par loyauté, enfin, adulte résidant sur sa terre natale après l'effroyable raz de marée de la guerre, ayant construit une vie, ni meilleure ni pire que celle d'un autre. Mais, au bout du compte, sans être malheureux, a-t-il fait les bons choix ? N'est-il pas passé à côté de son vrai destin ? Celui qui lui tendait les bras et dont il s'est détourné ?

Encore une fois, même si ce n'était pas gagné d'avance, j'ai succombé au talent de cet auteur si sensible, très habile à emmener son lecteur là où il veut pour lui faire vivre des émotions. Il le fait aussi réfléchir sur la complexité de l'Homme, les difficultés à se construire, particulièrement dans un pays en mutation qui bascule de la lumière au chaos, laissant des traces indélébiles avec lesquelles il faut composer pour avancer dans un avenir apaisé. C'est une belle façon d'aborder la philosophie de la Vie. C'est le Khadra que j'aime !
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Sublime histoire.
Je me souviens, j'étais à Porto, et en manque de chez moi.
Probablement que ça a joué dans mon attachement à ce texte.
Un contexte, une histoire que je connais mal, pourtant, voire très mal. On ne parlait pas de ces choses-là chez moi.
On ne parlait pas de grand chose d'ailleurs.
Il m'a prise de court. Je n'étais pas armée pour une telle claque.
Et j'avais envie de rentrer chez moi.
Et au dernier chapitre "Aix-en-Provence".
Voilà.
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Après un début prometteur qui m'a rappelé celui des "raisins de la colère", j'ai eu un passage à vide durant la lecture. J'ai cependant été vraiment captivée à partir du moment où Younes devient un jeune adulte.

Le personnage principal se trouve écartelé entre son identité de Jonas, transfuge dans le monde des colonisateurs, et celle de Younes, attaché à la terre de ses ancêtres et sensible aux injustices subies par les siens.
Écartelé également entre les élans de son coeur, sa loyauté envers ses amis et une promesse à tenir.

J'ai beaucoup aimé ce livre qui, je pense, me laissera une impression durable.
C'est ma première lecture de cet auteur, je vais me pencher sur le reste de sa bibliographie.
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une histoire très émouvante,,,vraiment une belle histoire à lire absolument
chaque chapitre mène une émotion, une différente tournure , ,,des rebondissements, qui donne envie de lire et de se plonger dedans.
j'ai vraiment adoré, je le recommande







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Un petit chef d'oeuvre
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