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4,18

sur 3975 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je n'avais jamais lu Yasmina Khadra. Voilà qui est fait. Et le voilà classé dans les meilleures places de ma bibliothèque. Voilà ce qui arrive lorsque l'on découvre un très bon auteur.
Ce roman est un voyage dans un passé d'avant les années 30 en Algérie. Une Algérie d'avant 62 qui nous fait regretter les années violentes de son indépendance.
Mais avant tout celui qui nous servira de guide c'est Younès (ou Jonas). Jonas, sa jeunesse chez ses parents qui perdent tout dans l'incendie de leurs biens et qui nous laisse dès cet épisode un goût amer et nous rappelle que les colons n'étaient pas des enfants de coeur. La famille émigre à Oran et là encore le sort s'acharne contre eux. Youn7s va s'en sortir dès l'instant où son père le placera chez son oncle pharmacien.
Mais ce roman c'est aussi un traité d'amitié et d'amour, de promesses et de regrets, de découvertes et de désillusions pour Jonas mais aussi pour une génération toute entière, celle de l'avant guerre d'Algérie où les uns vont se dire spolier pendant que les autres salueront la restitution de leurs biens, de leurs terres.
Tout cela est écrit avec une infinie justesse. Les personnages sont pour certains attachants ou méprisants quand ils le mérite.
La guerre d'Algérie, tout le monde en a entendu parler – « Moi, Monsieur, j'ai fait l'Algérie ! ». Les Algériens aussi l'ont fait. Au-delà de l'histoire il y a les mots et quand ils sont forts, ils nous remuent.
Younès a-t-il gâché sa vie ? Si oui, c'est bien la preuve que l'on peut difficilement s'affranchir de son éducation et qu'il fait partie de ces gens qui pensent qu'ils doivent passer après le respect d'autrui.
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Peu de mots, pour dire que j'ai beaucoup apprécié de faire ce bout de chemin avec Younes. Cette histoire m'a rapidement prise dans ses bras pour me porter dans un pays que je connais mal. Il n'y a aucun manichéisme ; Ysamina Khadra, montre au contraire toutes les contradictions d'un enfant balloté entre deux cultures, et deux univers, et, qui feront de lui un homme tiraillé tout au long de sa vie. C'est en partie cela qui explique son manque de détermination, une certaine passivité, voir une certaine complaisance par rapport aux choses et aux personnes. Il ne semble pas savoir où se situer dans ce pays en pleine rébellion, au milieu de gens d'horizons et aspirations si divers.
J'ai souvent eu envie de le secouer, de le pousser jusqu'au bout de ses désirs, de l'inciter à dépasser ses peurs et ses blocages. J'aurais aimé qu'il ose, qu'il sorte de sa coquille, qu'il prenne des risques. Younes n'est pas de ceux-là. Younes n'est pas acteur de sa vie, il laisse la vie se jouer de lui.
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C'est ouvrage est une merveille à deux titres. Par le choix de son thème et la façon de le traiter dans un premier temps. Par sa mise en forme ensuite, avec ce style prodigieux qui n'appartient qu'à Yasmina Khadra.
Un demi-siècle après la conclusion des accords d'Evian qui scellent l'indépendance de l'Algérie, le sujet est toujours explosif. Alors que nombre de protagonistes des deux partis sont encore de ce monde, il faut du courage pour s'attaquer au thème, de l'habileté pour ne pas relancer la polémique. L'exercice est sans doute plus aisé pour un Algérien de souche qui pourrait s'enorgueillir de cette page de l'histoire de son pays. Mais là n'est pas le propos de Yasmina Khadra. Il prône l'apaisement.
Il relate les faits sans parti pris et les opinions avec impartialité. Bien entendu il évoque aussi quelque part – il le fallait bien - les sources du mal, avec ce racisme latent qu'il rapporte par la bouche d'Isabelle : « Je suis une Rucillio, as-tu oublié ?… Tu m'imagines mariée avec un arabe ?... Plutôt crever ! ». Ce mal contre lequel Younès, alias Jonas, n'imaginera même pas se révolter, même s'il lui vole son bonheur. Mais Yasmina Khadra veut dépasser les clivages pour donner la parole au coeur. Il veut exprimer la somme de souffrances que les contemporains de cette époque en ce pays ont pu endurer, au cours de ce qu'on appelait pudiquement en métropole « les événements ».
Aussi toute généralisation étant forcément abusive, l'humanisme de l'auteur veut nous mettre en garde contre les assimilations. Emilie en sera le symbole. Elle s'insurgera de voir Younes ne pas répondre à son amour déclaré au mépris de toute ségrégation : « as-tu jamais osé une seule fois dans ta vie ?».
Younes est un spectateur indolent des soubresauts de ce pays qui s'ouvre au nationalisme. Il passe à côté de cette guerre, même si le malheur le rattrape souvent. Il voudrait tant que les choses soient plus simples, que le coeur parle plus fort que la raison.
Métaphores, allégories, font de cet ouvrage une merveille de style imagé, à l'alternance bien dosée entre les dialogues, les portraits et la narration.
« L'hiver se retira un soir sur la pointe des pieds pour faire place nette au printemps. Au matin, les hirondelles dentelèrent les fils électriques et les rues de Rio Salado fleurèrent de milles senteurs. »
Un romantisme un peu désuet contrebalance la dureté des événements : « Elle n'était plus de chair et de sang. Elle était une éclaboussure de soleil. » Les éléments naturels sont autant de personnages qui animent le récit : « La fournaise des dernières semaines s'était calmée. Dans le ciel épuisé par la canicule, un gros nuage filait sa laine, le soleil en guise de rouet. »
Le vocabulaire est familier sans être populaire, riche sans être pédant, imagé sans être fumeux, toujours juste. « Ils élevaient autour de leur bonheur des remparts imprenables en s'interdisant d'y creuser des fenêtres. »
Ce que le jour doit à la nuit est un très beau roman, ses enjeux sont nobles, sa lecture est un régal.
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J'avais déjà une grande affection pour les oeuvres de Yasmina Khadra mais alors avec celui-ci… ! Il a été un vrai coup de coeur !

Dans ce roman, on suit Younes, jeune garçon se retrouvant à vivre dans la plus grande misère avec sa famille à Jenane Jato, dans les années 30 en Algérie. le sort va s'acharner sur sa famille et Younes sera alors envoyé chez son oncle, pharmacien, afin de lui offrir une vie et un avenir meilleurs. On va alors suivre ce jeune garçon, qui va grandir, mûrir au gré des pages et des années.

Ce que le jour doit à la nuit, c'est le récit d'une Algérie qui a connu les conflits, la Seconde Guerre Mondiale puis la guerre d'indépendance, obtenue en 1962. C'est le récit d'un amour impossible, de destins inattendus, parfois funestes. C'est aussi le récit d'une quête d'identité, la complexité des relations entre les êtres humains de cultures différentes, au sein d'une Algérie colonisée, où il est dur de trouver sa place malgré un attachement commun à une terre qui les a vu naître.

Yasmina Khadra manie avec brio les mots, comme toujours, pour dire les maux, les doutes, les rêves, les regrets… L'équilibre est parfait entre cette histoire d'amour « qui n'a jamais commencée » et le fond politique. On se laisse porter au fil des pages, des années. Je n'avais pas envie de terminer ce roman, j'ai laissé les derniers chapitres se faire désirer.

Ce récit m'a transportée et bouleversée, et je souhaite la même chose à tous ceux qui ne l'aurait pas lu !
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Yasmina Khadra est un magnifique conteur- poète, tout dévoué à la cause de sa patrie.
Dans ce roman qui pourrait être considéré comme une biographie romancée, l'auteur nous emmène sur les traces de Jonas- Younès, qui traverse, jeune adulte, les années terribles de l'accès à l'indépendance de l'Algérie.
Le style de l'auteur, très coloré, voire lyrique, ne fait qu'accroître cette dimension de la déchirure ressentie par Younès, né algérien pauvre, pris en charge par un oncle pharmacien, qui lui permet de profiter d'études et d'intégration dans un groupe de jeunes de la meilleure société. Mais Younès, finalement, n'est ni algérien, ni français et rien n'est facile dans ces conditions. Rajoutez à cela une histoire d'amour idéalisé mais "raté" à cause, justement de cette non- finitude, vous avez un roman qui se lit comme une romance dont on est pressé de voir l'accomplissement !?
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Etant une fan de Yasmina Khadra, je me suis encore régalée avec ce livre. La vie , la guerre en Algérie, vues de l'intérieur...un univers dans lequel on pénètre sans parti pris. On regarde les personnages agir, on vit avec eux, on pressent ce qui va arriver. Regard sans haine . Etonnement de se trouver là , de ne pas se sentir à sa place. Mal être de se trouver à la limite de deux cultures sans jamais savoir où se situer vraiment.....n'est-ce pas là le mal du monde dans lequel nous vivons, où mixité, intégration, tolérance restent des mots ....rien que des mots
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Avec son écriture limpide Yasmina Khadra nous amène dans les entrailles de l'histoire de l'Algérie. La vie d'un être déchiré, comme son pays, Younes ou Jonas, Jonas ou Younes, comprendre et exister, en glissant des deux cotés du miroir.. C'est beau, poignant, vrai,
Une grande sensibilité intelligente éclate dans un livre d'un grande beauté,
Merci Monsieur Khadra
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A travers la vie de Jonas, nous vivons l'histoire et les contradictions de ce pays déchiré entre deux mondes dans l'Algérie des années lumineuses, puis sombres de la guerre. Mais également les sentiments, les conflits entre ces jeunes qui se côtoient, s'acceptent ou pas dans cette société aux différences sociales marquées.
Et pourtant quel sentiment de gâchis dans la vie du jeune Younes, qui devient Jonas. C'est une belle histoire d'amour, mais un amour impossible, à cause d'une promesse tenue, que l'on voudrait le voir rompre, avec parfois l'envie de le pousser, de le secouer, pour qu'il se réveille, pour qu'il réagisse et ne laisse pas faire la fatalité !!
C'est magnifiquement bien écrit. C'est un superbe roman, j'ai adoré.
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Un très beau roman très poétique que j'avais très envie de lire. Grâce à lui, j'ai découvert l'Algérie des années 30 jusqu'à son indépendance et me retrouver dans Jenane Jato, Oran et Rio Salado. Une magnifique histoire d'un homme qui va devoir faire des choix entre l'amour, l'amitié et son pays. Un grand merci à Yasmina Khadra pour ce moment de plaisir et lirai volontiers ses autres livres.
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Un roman inoubliable qui a durablement laissé son empreinte sur mon coeur.

Je ne me remets pas de toutes les émotions que l'infinie poésie de Yasmina Khadra m'a permis de traverser et expier tout au long de cette immense épopée à travers le XXème siècle algérien. La langue de ce grand auteur est enchanteresse, jamais prétentieuse, immanquablement précise et percutante. Ses mots vous collent à la peau, et certaines tournures prennent aux tripes tant elles sont bien maniées. Une merveille d'écriture.

Yasmina Khadra transporte, voire téléporte. Dans une partie de mon histoire dont on ne me parle jamais, ni à la maison, ni à l'école, ni à la télé, nulle part. Ce grand secret qu'est l'Algérie nous est en partie révélé par l'auteur pour lequel j'ai un très grand respect et une immense reconnaissance.

Certains l'accusent d'avoir écrit ici une oeuvre pro-Pieds Noirs, pro-colonisation, ou au mieux de ne pas choisir son camp. C'est drôle car c'est au contraire la force tranquille de l'engagement inébranlable de Younes, l'humilité authentique de ses opinions (et de celles de son oncle qu'il évoque également) toujours en faveur de son pays et de ses autochtones dont il est indiscutablement, qui m'a séduite en premier lieu, avant tout le reste: avant la douce atmosphère d'une Algérie favorisée, avant l'amour inconditionnel d'un enfant pour ses parents qui l'abandonnent par amour, avant la description des campagnes algériennes, avant l'empathie, avant la lutte dans les conflits de loyauté auxquels nous sommes tous confrontés à un moment ou un autre, avant l'Amour avec un grand A contre lequel on ne peut rien, avant le gâchis, la mélancolie, le pardon, la tolérance, l'acceptation, la sagesse. Avant tout ce qui fait de ce livre un roman magnifique.

Un véritable coup de coeur qui m'accompagnera longtemps.
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