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EAN : 9782221221693
264 pages
Robert Laffont (09/05/2019)
4.29/5   24 notes
Résumé :
Une déflagration d'amour est le témoignage d'une femme comblée, directrice d'un célèbre magazine féminin et mère de quatre enfants, qui voit brusquement sa vie bouleversée par sa rencontre avec une petite orpheline. Un véritable coup de foudre qui va la conduire à plaquer sa carrière, à installer sa famille à l'autre bout du monde et à faire sortir d'un terrain vague une école destinée à sauver des milliers de fillettes.Des défilés Chanel aux bas-fonds de Phnom Penh... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un grand coup de Coeur. Livre lu en 2019 et relu avec grand plaisir.

Tina Kieffer, fin de la quarantaine nous écrit son histoire couvrant l'avant par des flash-back et l'après adoption. Ces élans de coeur ne s'arrêtent pas à l'adoption, elle a du cran, de la détermination, de l'ambition. Elle rêve de créer une école pour jeunes-filles car au Cambodge, les orphelines, dans un état précaire, fragile, sont vouées à la prostitution. Son livre est donc une histoire de famille, un témoignage, une biographie.

Je m'interroge souvent sur l'adéquation entre le contenu d'un livre et de son titre. Celui-ci pouvais bien s'appeler une déflagration d'amour moment ou Tina Kieffer dans un moment plein d'émotion à le sentiment qu'elle ne peut pas laisser cette petite fille, méfiante, sauvage, attristée, pleurant sur un banc, mouvement inéluctable vers l'adoption. Tina se dit que les parents adoptifs ont le rêve de recueillir un bébé. La petite fille, appelée Chandara dans l'orphelina, à l'âge de trois ans, restera selon elle sur le carreau. Mais comment faire en cette période où l'adoption n'est pas possible entre la France et le Cambodge.

Ce livre n'a pas d'intrigue. Dès le deuxième chapitre est exposé l'idée d'adoption fait majeur du récit.

Tina Kieffer s'est mariée deux fois. du premier ménage il y a Barbara et Benjamin. du second Matis et Carla.

Tina Kieffer part en vacances avec son deuxième mari, Stéphane et ses enfants Matis et Carla. Avant son départ une Khmerophile lui propose des vêtements pour bébé à déposer sur place C'est ainsi que le destin des rencontres mène Tina à l''orphelina Holy baby. Là : « Au détour d'une rangée de salades, nous apercevons une toute petite fillette qui pleure à chaudes larmes, le visage enfoui dans ses bras. Elle est seule, crie son chagrin à qui veut l'entendre. Guidée par l'instinct ― qu'auriez-vous fait à ma place, ― je la prend dans mes bras. Elle m'enserre le cou de toutes ses forces minuscules. Ses sanglots redoubles mais impossible de la consoler, elle reste enfouie dans mon col. Qui est cette petite ? Elle s'appelle Chandara mais elle ne répond pas à son prénom, sans doute parce que personne ne l'a jamais appelée dans sa vie intérieure. »

Après cette rencontre émouvante, la famille poursuit les visites au Cambodge. Avant le retour en avion de Phnom Penh à Paris Tina dit à Stéphane : « Que si personne ne vient chercher Chandara, on ne peut la laissée là avec sa peine. » Elle décide de retourner à l'orphelina. Elle voit Chandara. Au cours de cette nouvelle rencontre entre Tina et Chandara, la petite donne des signes de confiance. Au départ Tina l'embrasse près de l'oreille et lui glisse : « Je te le jure, je ne vais pas te laisser ici.

La vie reprend à Paris partagée entre le travail, les enfants et l'esprit tenaillé par la petite Chandara. Tina reçoit un coup de fil sur son portable. Un docteur lui dit qu'un bilan sanguin sur Chandara a décelé une hémopathie, qui peut s'arranger mais aussi s'aggraver. Malgré ce revers Tina montre sa détermination d'adoption. Alors le docteur qui partira en mission dans trois mois au Cambodge invite Tina à l'accompagner. Elle recevra une attestation de tutelle. Avec sa maladie on devrait obtenir un visa médical de six mois. Tina accompagnera le docteur au Cambodge et reviendra avec Chandara.

La décision de partir au Cambodge nécessite un conseil de famille. Tout le monde est d'accord d'accueillir Chandara et de faire le meilleur pour son intégration dans un nouveau cadre de vie.
Tina partira seule. Stéphane ne l'accompagnera pas.

Le destin à nouveau aura mis sur la route de Tina, Maï Cambodgienne septuagénaire et Thary Cambodgienne quarantenaire qui outre le fait de parler khmer, parlent français et anglais. Elle seront présente près de l'enfant avant l'envol pour Paris en guise de transition rêvée.

A Paris, dans les mois qui suivent, tout n'est pas gagné pour l'adoption de l'enfant. Je vous le laisse découvrir ainsi que d'autres projets de vie imaginés et réalisés par cette femme déterminée qu'est Tina. Ces carrières professionnelles avant l'adoption lui ont permis de connaître grand monde qui amis ont contribués à la réussite de ces projets. Voulant mener ses projets à bonne fins, elle s'est même installée au Cambodge avec Chandara, Stéphane, Matis et Carla durant deux ans.

Que de projets gigantesques menés à bonnes fins avec détermination !

C'est un livre d'émotions, qui fait vibrer le lecteur. Vraiment, je vous en conseille la lecture.

Au centre du livre des photos englobent le récit.

J'en termine en épinglant quelques phrases de Tina Kieffer en conclusion de son livre. « Quelle serait ma vie aujourd'hui si un jour de janvier 2004, j'étais passé quelques minutes plus tôt ou plus tard dans la rangée de salades où Chandara pleurait sur un banc ? Où seraient les mille quatre cents jeunes filles qui apprennent à devenirs des femmes libres et instruites, Nos existences sont guidées par des milliards d'effets papillon que nous ne voyons pas. Puis le voyage de Kaboul m'a conforté dans la décision de rendre ma vie utile. Je n'y vois aucun sacrifice. Je retire au contraire une saveur décuplée de chaque instant de mon existence. […].

Chandara, en khmer, cela signifie « lumière d'étoile ».
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Déflagration (n.f.) : Combustion très vive qui se propage dans une substance explosive principalement par conductibilité thermique.

On connait Tina Kieffer pour ses passages à la télévision, pour avoir dirigé Marie-Claire pendant des années (elle a aussi fondé son propre magazine, DS) ; mais aussi pour avoir fondé l'association "Toutes à l'école", qui a permis de scolariser des petites filles issus de milieux défavorisés au Cambodge. le but de cette association ? Faire de ces petites filles des femmes instruites et leur donner le choix de mener une vie qu'elles auront choisie. Dans son livre, elle raconte la génèse de cette association, mais pas que...
Alors qu'elle était en vacances en famille au Cambodge, Tina Kieffer visite un orphelinat. Sur place, elle y voit une petite fille au regard perdu pour qui elle ressentira un coup de foudre, une "déflagration d'amour". Son ressenti sera tellement fort, qu'elle entamera des démarches pour adopter cette petite fille alors qu'elle est déjà mère de quatre enfants. La déflagration ne va pas s'arrêter là. de cette rencontre fortuite mais sûrement programmée par son destin, va naitre l'engagement d'une femme pugnace qui n'hésitera pas à quitter sa vie bien établie pour remuer ciel et terre afin de redonner dignité et liberté à des petites filles en situation de précarité.

Cette histoire m'a frappé en plein coeur. Comment ne pas l'être face à cette femme qui pourrait vivre dans son petit confort, aller à des soirées mondaines et penser uniquement à ses intérêts mais qui choisit de tout envoyer valser pour mener un projet complètement fou : sortir de terre une école qui a scolarisé à ce jour plus d'un millier de petites filles au Cambodge ? Il faut savoir que le Cambodge, dont la moitié de la population a moins de 18 ans, a perdu 90% de ses intellectuels lors du génocide par les Khmers rouges. Depuis, la pauvreté est telle que certains parents n'ont souvent pas d'autre issue que de faire travailler leurs enfants dès le plus jeune âge. Et quand une famille a la possibilité de scolariser un enfant, c'est le garçon qu'elle choisit. Déflagration dans mon coeur.

Ce livre est bien évidemment très bien écrit. Tina Kieffer y raconte également son histoire personnelle et parle d'amour (dans beaucoup de ses formes), de sororité, d'altruisme, de désoeuvrement, du Cambodge, de combativité et d'engagement. A lire de toute urgence !

Lien : https://mademoisellechristel..
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Je découvre Tina avec ce livres, dont je ne connaissais que les quelques images télévisuelles.
C'est une femme hyperactive, avec un coeur immense. Dès l'instant où elle croise cette enfant à l'orphelinat, elle sait qu'elle l'aime et va la sauver de cette misère cambodgienne. Mais sauver un seul enfant ne lui suffit pas et elle va voir grand. Elle va soulever des montagnes et faire appel à son réseau afin ce créer l'association "Toutes à l'école" et la faire vivre !
On suit avec plaisir et intérêt les démarches et l'évolution de ce projet.
Un livre rempli d'amour.
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Belle écriture, belle histoire . Je suis d'autant plus admirative que je marraine une petite cambodgienne par l'intermédiaire de son association Toutes A l'Ecole depuis une dizaine d'années . J'ai eu l'occasion de rencontrer Tina Kieffer et cette femme a un caractère bien trempé et est audacieuse. Je recommande vivement ce livre, un beau parcours...
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Je parle à Chandara (une petite cambodgienne de 3 ans), je ne cesse de m’adresser doucement à elle, et je sens qu’elle m’écoute, analyse mes intentions, se demandant sans doute quelle est cette voix aux sonorités étranges, et cette femme à la peau claire qui lui porte autant d’attention. J’ouvre alors un paquet de Dragibus et dépose deux billes de couleur devant elle. Aussitôt, sa petite main attrape avec une vivacité folle les bonbons et elle les avale, les yeux baissés. J’en dépose un nouveau, même manège. Je ne peux éviter la comparaison de sa main si menue et si rapide avec celle d’un petit singe qui volerait une cacahuète. Je recommence le jeu en feignant de lui donner le bonbon puis je le reprends. Et tout à coup c’est gagner, elle me regarde. Je le lui tends et elle me dévisage avec intensité et gravité. Cet échange de regards ― ses yeux noirs qui me disent sa curiosité, les miens qui lui disent ma bienveillance ― scelle la promesse que je ne pourrai plus ne pas tenir. Je vais la sortir de là car elle vient de me donner sa confiance. Je ne sais pas encore comment, mais je ne la trahirai pas.
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Il devient de plus en plus urgent de définir la ligne pédagogique de Happy Chandara. […]. Nous dispenserons des cours de français, d’anglais, d’informatique et des cours d’ouverture sur le monde. Nous leur apprendrons à lire, écrire, compter mais aussi à débattre, réfléchir, critiquer, s’indigner, construire. Nous enseignerons la tolérance, le partage, la générosité, valeurs sans lesquelles ces futures femmes diplômées ne sauraient être vraiment utiles à leur pays. Nous les encouragerons sans jamais les brusquer, redoublant d’efforts avec les moins compétentes, n’en laissant aucune sur le bord du chemin.
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Le premier petit déjeuner est épique. On a bien sûr préparé du riz : on n’allait pas accueillir Chandara avec des corn-flakes. Du coup, tout le monde en mange : surtout ne pas la marginaliser. C’est alors qu’elle se dresse sur son tabouret, pointe du doigt Matis et lui balance une avoinée de « Shoubigddoubidou… !!!! ». Matis a laissé tomber plein de grains autour de son assiette et Chandara est furieuse. On ne joue pas avec la nourriture. Eclat de rire général.
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Vient l’heure de partir, le moment que j’attendais pour offrir la poupée. Echange maman potentielle contre petite sœur artificielle… Je la lui tends, elle regarde le tissu moiré, hésite, puis finalement l’attrape par l’une des jambes de chiffon. La poupée est si grande, ou plutôt Chandara est si petite, que la tête traine par terre. Je l’embrasse près de l’oreille, prétexte pour lui glisser : « Je te le jure, je ne vais pas te laisser ici. Une promesse que je me fais surtout à moi-même, et que je ne supporterais pas de trahir.
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Même s’il ne sera jamais question de payer le moindre dollar, notre situation sociale nous donne-t-elle le droit de nous approprier – malgré les plus belles intentions du monde – un être qui n’est pas le nôtre ?Pour moi, oui, si l’on entend par le terme « s’approprier », « avoir l’entière responsabilité de », et tant mieux. N’en déplaise aux anti-adoption qui vous expliquent que vous allez couper un enfant de sa culture pour lui imposer la vôtre, sale néocolonialiste que vous êtes. Et qu’importe pour eux si cet enfant grandit dans un bidonville où les proxénètes n’auront aucun état d’âme à le mettre sur le trottoir.
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Vidéo de Tina Kieffer
Une déflagration d'amour: Aimer une enfant, en sauver mille... de Tina Kieffer aux éditions J'ai Lu https://www.lagriffenoire.com/1089424-poche-une-deflagration-d-amour.html • • • Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com • Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv • Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=newsletter • Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel • • • #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #conseillecture #éditionsjailu
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