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sur 610 notes
Un livre particulier dans l'oeuvre de King...Mais où l'on retrouve beaucoup de ses thèmes obsessionnels : la création littéraire, l'ombre, le génie et la folie, la raison et les pieds sur terre. Les pieds sur terre, c'est Lisey, l'épouse de Scott Landon, romancier prolifique, à la fois populaire et idole de certains étudiants et universitaires, une sorte de double de King. Au début du roman, Scott est mort depuis deux ans, et Lisey tente de vivre sans lui. Elle doit ranger ses papiers, sa bibliothèque, son bureau immense, et des professeurs d'université la harcèle pour tout récupérer, brouillons, manuscrits, tout et n'importe quoi sur lequel il aurait posé sa griffe. Elle s'y attelle avec une de ses cinq soeurs sur les bras, Amanda, par très en forme psychologiquement. le brassage des papiers et des souvenirs va faire ressurgir le mariage de Scott et Lisey, le meilleur et le pire.
Voilà un résumé bien léger de ce qui constitue la trame de base de ce roman absolument foisonnant que j'ai mis un temps infini à lire : dix jours ! Sont traités à fond : les personnages de Scott, Lisey, Amanda, mais aussi : la relation de Lisey et Scott, sur un mode d'une originalité folle : le langage personnel d'un couple. D'où certains soucis de traduction, visiblement. Dans un cercle plus large : les universitaires fous, les fanatiques d'un romancier (option Misery), les origines de la créativité, du génie et de la folie, qui prennent leurs sources dans les mêmes eaux. Globalement, le langage et la folie.
Le roman est aussi un chemin pour Lisey et la lectrice, menées par Scott post mortem de la réalité à ses frontières, puis à la source de l'imaginaire et des mots. Un ailleurs, presque accessible à tous, dangereux et féérique, la part d'ombre et de lumière. Nay'a lune est une magnifique métaphore de notre psyché. le romancier est celui qui peut conduire les autres à la sienne. Un talent qui se paie cher.
Mais ce n'est pas tout, il y a aussi : la catatonie, le truc des soeurs, le petit gars au flanc pie, Arrime le barda, toufu, que toufu ? les accents du sud des Etats-Unis, la bêche en argent, Sparky Landon, la crapouasse, Paul ...J'en aurais pour des heures tant l'oeuvre est riche...
Pour moi, c'est génial. Mais il faut savoir que c'est s'embarquer dans un voyage au long cours...
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J'ai lu "Histoire de Lisey" il y a quelques mois déjà et c'est le souvenir encore vivace que j'en ai qui m'a poussé à enlever mes moufles pour tabuler ces quelques mots. J'ai mis pas mal de temps à me lancer dans cette lecture; certains échos parlaient d'un livre différent, plus axé sur une histoire d'amour et je dois bien l'avouer, en livre autant qu'en film, les histoires d'amour me font peur (pas au sens où les amateurs d'épouvante l'entendent, hein…), je trouve qu'on tombe facilement dans les mièvreries mais peut-être est-ce simplement cette carapace masculine qui nous fait parfois s'éloigner de sentiments que nous tentons vainement de fuir… Bon... Attendez…Je sors Mireille Dumas de mon corps (bruit de succion et de chair qui s'écartèle) Voilà… C'est fait et pardon les âmes sensibles. Bref, où en étais-je? Ah oui voilà, après un essai infructueux, je me suis dit que c'était quand même un livre de Stephen King et qu'il m'avait rarement déçu; j'ai donc pris mes yeux à 2 mains et je me suis relancé. Et c'est effectivement une histoire d'amour mais quelle histoire d'amour… C'est également une histoire horrible qui m'a fait dresser les cheveux sur la tête et j'ai encore un souvenir très clair de passages qui m'ont marqué. J'ai appris un peu plus tard que c'était le premier roman que SK avait écrit après avoir frôlé la mort à cause d'une voiture qui ne l'a pas juste frôlé. À ses yeux, c'est une déclaration d'amour à sa femme et cela rend son récit encore plus beau (même si c'est une déclaration qui fait particulièrement peur…).
Bref, un super livre dans lequel Stephen King nous emmène dans des endroits où il n'a pas l'habitude de se rendre sans pour autant perdre ce don qu'il a de nous faire (vachement) peur.
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J'ai failli ne pas acheter ce livre. Je me revois le 15 août dernier, debout devant un stand de brocante, ce livre en main et me disant que 4€, c'est toufument cher pour un livre vendu en brocante. Telle Lisey, j'ai été poussée par je ne sais quelle force (je n'ai pas de mari défunt, moi) à acquérir ce livre. J'aurais trouvé ces 4€, j'aurais emprunté ces 4€ à un de mes chers amis, mais je sentais que je devais acheter ce livre. Pire : je le savais.

Quelle merveille. Quelle splendeur. Quelle délicieuse odeur de frangipanier. Je me suis retrouvée embarquée à bord d'un tapis-volant-sachet-de-farine au travers d'un roman que je n'arrive pas à cataloguer. On commence avec un roman qui a les pieds sur terre, on passe à une histoire de psychopathes, pour revenir à une biographie, le tout soupoudré d'une atmosphère qui nous conduit droit à la magie. J'ai pleuré, j'ai eu peur. J'aime sa dangerosité car les expressions créées sont vacht'ment hénauuurmément cultes. Je les utilise maintenant dans mon langage quotidien. Je ne mange pas de fruits frais à minuit et je ne regarde pas dans un miroir après la tombée de la nuit.

A tous ceux qui hésitent à lire "Histoire de Lisey" : MIRALBA. To de GO. Arrimez le barda, quand faut y aller faut y aller. Foncez et embarquez dans le "Lisey Airlines".
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Stephen King reste un de mes auteurs préférés. "Histoire de Lisey", est pour moi, un de ses romans les plus personnels. Une histoire qui parle du travail de deuil, du manque qui ronge celui qui reste, du langage secret du couple et la frontière ténue qui existe entre la folie et le génie.
En 2003, quand Stephen King sort de l'hôpital après une pneumonie, il retrouve son bureau repeint, ses affaires stockées dans des cartons. Il a pensé que ce serait à ça que la pièce ressemblerait à sa mort et a imaginé ce que son épouse, Tabitha, aurait à gérer après sa disparition.
"Histoire de Lisey" raconte l'histoire de la veuve de Scott Landon, un romancier tourmenté et angoissé. Lisey est son alliée précieuse qui reste dans l'ombre de sa gloire. À sa mort, perdue, Lisey se plonge dans ses papiers mais est sans cesse dérangée, par l'aggravation de la santé mentale de sa soeur et par les harcèlements de Jim Dooley, qui réclame les écrits inédits de Scott. Elle s'immerge dans ses souvenirs, les débuts de leur vie commune, comment elle lui a sauvé la vie lors d'une tentative d'assassinat, les circonstances de sa mort. Elle se souvient aussi des choses étranges chez lui : le don de se transporter dans un autre monde appelé « Na'ya Lune », un endroit merveilleux le jour mais terrifiant la nuit, avec un lac dont les eaux guérissent et où il l'avait emmenée une seule fois. Finalement , la raison pour laquelle ils n'ont pas eu d'enfants car la famille de Scott était marquée par une terrible maladie mentale : son frère, qu'il adorait, en avait été victime ainsi que son père.
A sa manière coutumière, King assemble les pièces du puzzle lentement avant de laisser le récit s'emballer. Et lorsque cela arrive, on plonge dans un univers magique. Il faut accepter de se laisser embarquer dans l'incroyable jusqu'à l'absurde. Ce livre résulte d'un travail de langage impressionnant," la mare aux mots", les codes de langage, comme « Cigarette-moi », « Tout idem » ou « Il est temps d'arrimer le barda ». Les accents, les expressions personnelles qui caractérisent les personnages et surtout les relations qui existent entre eux. C'est un hommage à ce qui permet à Stephen King de s'accrocher et de continuer à écrire, donc de vivre, à savoir sa femme, mais aussi au pouvoir de l'imagination, celle qui se trouve en chacun de nous, à un endroit que nous seuls connaissons.


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J'ai mis un certain temps avant de me lancer dans la lecture de ce Stephen King, à cause de certaines critiques qui le disaient plus lent et centré sur une histoire d'amour. Moralité : ne jamais se laisser rebuter par des critiques, parce que j'ai été complètement embarquée par cette histoire. Comme toujours, on peut faire confiance à King pour nous faire plonger dans n'importe quelle histoire, ou presque, principalement grâce à une palette de personnages vivants et réalistes, réels, je dirai même.
Le roman est construit pour donner l'impression que le vrai héros, l'écrivain Scott Landon, est mort avant le début du roman, et que nous sommes forcés de suivre le personnage secondaire à la fois de l'histoire et de la vie de Landon : sa femme. Lisey Landon est en effet décrite comme transparente et ignorée aux côtés du célèbre écrivain qu'est son époux.
Stephen King parvient à nous faire ressentir le manque de ce personnage : au fil des pages, on apprend à le connaitre via les flash-back. On découvre un personnage plein de profondeur et de mystère, et l'on en vient à ressentir cette impression de deuil que l'on a parfois lorsqu'on termine un livre et que le héros meurt dans les dernières pages. Sauf que là, le héros en question est mort depuis le début.
Scott Landon apparaît comme le véritable intérêt de l'histoire : c'est un écrivain brillant, à l'imagination littéralement débordante, mais qui cache un passé très sombre, qui est atteint d'une sorte de folie douce et qui a un pied dans le surnaturel. Les scènes sur son passé, son enfance et toute la folie qui enveloppe sa famille, sont passionnantes et effrayantes.
Le personnage de Lisey semble, au début, n'avoir d'autre rôle que de nous entraîner dans les souvenirs qui la lient à son mari. Elle nous livre peu à peu les pièces du puzzle compliqué qui permettra de comprendre la vérité à son sujet. Un puzzle qu'elle peine elle-même à restituer, ayant refoulé beaucoup des souvenirs les plus bizarres qui concernent son époux.
L'intrigue est magistralement écrite, faite de récits enchâssés qui partent de Lisey nous racontant ses souvenirs de Landon, qui lui raconte lui-même ses propres souvenirs. Et à aucun moment on ne se perd.
En plus de cela, l'intrigue est mutliple : on meurt d'envie de connaître le secret de Scott Landon, qui l'a mené tout près de la folie, mais le présent de l'histoire recèle aussi ses péripéties : Lisey est en effet aux prises avec un homme dérangé qui veut récupérer les manuscrits inédits de Landon.
Au fil de l'histoire, on est impressionné par le courage que démontre Lisey, celle qui fut considérée tout sa vie uniquement en tant que "femme d'un écrivain célèbre" prend peu à peu le devant de la scène et fait face aux cauchemars de son mari. En effet, dans la dernière partie du roman, elle devient une héroïne à part entière, s'affranchit de la mémoire de son mari, en quelque sorte.
La métaphore de l'imaginaire d'un écrivain en tant qu'autre monde est à mon avis très juste : un monde à la fois fascinant et dangereux, qui peut créer des monstres, vous hypnotiser et vous perdre.
On décèle le message caché, derrière ce roman très dense, un double message et une sorte de mise en abime : l'entourage du héros d'un roman est aussi important que lui et rien ne serait possible sans lui, et on peut en dire exactement la même chose de l'entourage d'un auteur.
C'est dont un roman qui parle d'amour, d'accord, le genre touchant plutôt que larmoyant, mais c'est aussi un roman drôlement effrayant !
PS : à propos du titre... pourquoi avoir traduit "Lisey's story" par "Histoire de Lisey" et pas "L'histoire de Lisey" ? ça m'intrigue, j'avoue...
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Lisey est une femme mariée. Mais son mari est mort. Il était écrivain. Elle décide de faire le tri dans les affaires du défunt. le monde est aux aguets. Va-t-elle trouvé des écrits pas encore publiés ? Mais cette recherche ne se fera pas sans heurt. Elle va être confrontée à des souvenirs douloureux, mais également à des personnes malveillantes. Un livre très personnel. Un livre dense. Sur les blessures d'enfance qui forgent, qui marquent, qui stigmatisent, qui influencent le reste de votre vie. Une très bonne lecture.
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Lisey est l'épouse de Scott Landon, un écrivain célèbre, mais très original et tourmenté. À sa mort, elle met de l'ordre dans ses papiers, et découvre une sorte de jeu de piste que son mari lui a laissé avant de mourir. Les souvenirs remontent à la surface, et lui rappellent les particularités de l'écrivain : sa faculté de cicatriser très rapidement, sa famille «maudite», son monde imaginaire Naya'Lune, magnifique le jour et dangereux la nuit.

Dans le même temps, Lisey doit faire face à deux soucis : la santé mentale de sa soeur qui s'aggrave dangereusement, et des hommes prêts à tout pour mettre la main sur des écrits originaux de Scott.

L'ambiance d'Histoire de Lisey est assez différente de ce que nous sert Stephen King d'habitude. le coeur du roman est une histoire d'amour, même si c'est de l'amour à la King : tout liquide rougeâtre sera du sang, pas de l'eau de rose. Pour une fois, on est entraîné dans un monde très onirique, loin de l'horreur très réaliste qui pourrait nous toucher nous-même à chaque instant. Ce livre est un des romans de l'auteur qui m'a le plus enthousiasmé.
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Roman lu dans le cadre de l'#automneduking, une relecture en fait après avoir lu quelque part que King lui même qualifie l'Histoire de Lisey comme son « meilleur roman ». Quatrième de couverture : « Histoire de Lisey est le roman le plus personnel et le plus puissant de Stephen King. Une histoire troublante, obsessionnelle, bouleversante, mais aussi une réflexion fascinante sur les sources de la création, la tentation de la folie et le langage secret de l'amour. » Parfois les quatrièmes de couverture sont exagérées, mais là tout est dit et bien dit. Ou en plus court : chef d'oeuvre.

Lisey est la femme de l'ombre, celle du grand Scott Landon, célèbre romancier américain, dont elle a partagé la vie durant vingt-cinq ans. Deux ans après la mort de celui-ci, alors qu'elle est préoccupée par l'aggravation de l'état de santé mental de sa soeur Amanda et qu'elle est harcelée par un homme menaçant qui cherche par tous les moyens à récupérer les manuscrits inédits de Scott, Lisey s'attèle à la lourde tâche de trier le bureau de son mari. L'homme, tourmenté par ses secrets et ses angoisses, lui avait confié ses troubles et avait tenté de lui ouvrir la porte du lieu, intime et terrifiant, où il puisait son inspiration. Certains phénomènes surnaturels surviennent dans le quotidien de Lisey, semblant indiquer que d'outre-tombe, Scott invite son épouse à un jeu de piste, pour lui révéler, grâce au langage secret que le couple partageait, ce qu'il s'est réellement passé dans son enfance. Lisey se remémore alors les évènements marquants de sa vie commune avec Scott, notamment lorsqu'un déséquilibré a tenté de l'assassiner lors d'une cérémonie universitaire, mais également leur rencontre et l'annonce que Scott lui a fait de ne pouvoir avoir d'enfant en raison d'une maladie malade qui a touché son père et son frère. Scott possédait le don de cicatriser très facilement mais aussi celui de se transporter dans un autre monde baptisé Na'ya Lune, un endroit magnifique où se trouve la mare des mots, mais qui devient terrifiant et dangereux à la nuit tombée.

Ce roman, certainement le plus intime et le plus profond dans les thèmes abordés de la biographie de King, est tout d'abord une histoire d'amour ( oh là, rassurez-vous, on est loin du roman à l'eau de rose…), sublimée par le langage secret qui unie deux êtres, un genre de code secret à la fois drôle et émouvant ( à ce propos, le travail de la traductrice me semble impressionnant). le roman est dédié à Tabitha, la femme de l'ombre de Stephen King, qui lui a inspiré le personnage de Lisey. Peut-on rêver plus bel hommage ? Par la force des choses, le thème du deuil est traité de façon terriblement touchante et angoissante. Sujet récurrent chez l'auteur, celui de la folie dans laquelle Stephen King a toujours eu terriblement peur de sombrer: le personnage d'Amanda la soeur de Lisey, qui alterne crise de scarification et catatonie, est aux portes de la démence, elle a un rôle de lien entre le monde des vivants et celui des morts.

Ce qui m'a le plus plu dans ce roman, comme dans chacun des livres que j'apprécie de Stephen King (je ne les ai pas tous appréciés), et qui je le comprend, ne peut plaire à tout le monde est l'écriture si particulière de l'auteur, qui atteint ici l'excellence. L'écriture en elle-même est une invitation à découvrir le processus de création littéraire. La construction de ce livre est brillante : au fil des réminiscences de Lisey, entrecoupées d'action en lien avec Jim Dooley et Amanda, le récit nous immerge habilement dans l'univers de Scott Landon, pour en découvrir les secrets les plus ténébreux. le personnage de Lisey, »petite Lisey » si forte et éloquente, donne par l'intermédiaire de ce langage intime avec son mari, l'occasion d'une introspection au coeur des obsessions d'un écrivain. Une façon pour King de se dévoiler, de nous ouvrir les portes cachées de son imaginaire.


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Deux ans après le décès de son cher époux, Scott Landon, un romancier à succès et à l'esprit complexe, Lisey trouve enfin le courage de vider son bureau et de trier ses papiers. « Elle reste longuement sur le lit, […] à songer – pas pour la première fois – qu'être seule après avoir été deux si longtemps était une bien étrange merde, en vérité. » (p. 30) Dans le même temps, elle doit surveiller sa soeur, Amanda, dont les tendances d'autodestruction semblent prendre le dessus. Lisey doit également échapper à Jim Dooley, un forcené qui veut obtenir les textes inédits de Scott. Peu à peu, elle retrouve des souvenirs qu'elle avait refoulés. Guidée par Scott, elle entre dans un monde parallèle qui est magnifique le jour et terrifiant la nuit. « Je crois que tous les gamins ont un endroit où ils s'en vont quand ils ont peur ou qu'ils se sentent seuls ou qu'ils s'ennuient à mourir […] La plupart oublient. Les rares talentueux, comme Scott, harnachent leurs rêves et les changent en chevaux. » (p. 580 & 581) C'est l'occasion pour elle de revisiter l'enfance traumatisée de son époux qui a porté toute sa vie le poids de la folie familiale. « Je suis fou. J'ai des délires et des visions. Je les écris, c'est tout. Je les écris et les gens me paient pour les lire. » (p. 337) Lisey réussira-t-elle à échapper à Jim Dooley et à achever son deuil ?

Les 150 premières pages de ce roman sont longues et un rien confuses, mais c'est sans aucun doute voulu : Stephen King balance en vrac des tonnes de pistes qui seront explorées plus précisément au cours du roman. Les souvenirs et les visions s'entrelacent et contaminent le fil narratif principal. le résultat est étonnamment fluide tout en déstabilisant sans cesse le lecteur. « Les souvenirs distordent la perspective, et les plus vivaces ont le pouvoir d'annihiler complètement le temps pendant qu'on est sous leur emprise. » (p. 482) le texte est dense et touffu et il aborde des sujets fondateurs de la mythologie personnelle de Stephen King : le deuil, le couple et son langage secret ou la création entre folie et génie. J'ai retrouvé ici des allusions à Sac d'os¸Bazaar et Rose Madder. Il y a beaucoup de Stephen King dans le personnage de Scott Landon. C'est probablement pour cela que, même si l'histoire ne m'a pas vraiment convaincue, j'ai terminé ce roman sans déplaisir.
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Un livre particulier qui peut en dérouter plus d'un.
Souvent jugé difficile d'accès, ce roman est très habilement mené. On se laisse prendre dans les méandres de la mémoire de Lisey. Un habile jeu de piste littéraire. King fait ici preuve de toute sa maîtrise dans ce récit très intime. Les flash backs, les souvenirs, la (re)découverte de Boo'ya Moon...
Loin d'être une simple histoire d'horreur ou fantastique, il s'agit avant tout d'une puissante histoire sur la vie de couple et le deuil. le fantastique est un outil qui permet à l'auteur d'explorer les relations humaines.
Lisey est un personnage très puissant et émouvant. Sa lutte contre la dépression est particulièrement bien rendue.
Les afficionados du King retrouveront de nombreuses références : Bazaar, le Talisman des Territoires, Sac d'os...
Mention spéciale pour la traduction : King a inventé un vocabulaire partagé par Lisey et Scott. Ayant lu le roman en français, je trouve que cet aspect est très bien rendu.
Sans conteste, l'un des meilleurs romans de l'auteur.
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