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3,45

sur 503 notes
C'est donc par ce recueil de nouvelles dont le sens du titre générique m'échappe encore après l'avoir refermé que j'ai fait connaissance avec le KING de la littérature à frissons, le maître incontesté du suspense, de l'angoisse et de l'horreur. Celui qui, à lire les témoignages de ses lecteurs les plus assidus, est capable d'inverser le sens de pousse des poils qui recouvrent vos bras et votre crâne, de celui qui, en un mot, s'y entend si bien pour "faire peur".

Hum... je suis tentée de croire que ce n'est peut-être pas la meilleure façon d'aborder son oeuvre car de génie narratif, je n'en ai point trouvé, de frissons, je n'en ai pas ressentis, d'angoisse je n'en ai pas éprouvé le quart de la moitié d'une seule et d'horreur je n'ai fait l'expérience que de celle de mon ennui, terrifiant quant à lui...

Loin d'être "transcendée" par le style de l'auteur que j'ai trouvé très souvent confus et alambiqué, tournant autour du pot avant de nous faire faire connaissance avec ses protagonistes, j'ai connu l'angoisse de tenir entre les mains un poche de plus de 500 pages dont les premières vous révèlent combien longues à tourner seront les suivantes.

Déjà, j'ai eu quelque appréhension en lisant le préambule de l'auteur qui semble se faire un devoir d'expliquer à ses lecteurs que non, ça n'est pas la crise qui le pousse à publier ces nouvelles mais qu'il a toute légitimité pour le faire et de nous dérouler son CV, donnant l'impression au lecteur d'être un directeur des ressources humaines en train de faire passer un entretien d'embauche à celui qui prétend monopoliser quelques unes de ses heures de lecture.

La première nouvelle, celle qui ouvre le bal et qui, de l'aveu même de son auteur (qui a inclus en fin de volume les motifs de son inspiration pour chacune des treize histoires, plus ou moins brèves, que compte le livre), n'est "pas la meilleure" (!), m'a vraiment fait peur mais pas dans le bon sens. Elle m'a juste semblé donner le ton de ce que serait l'ensemble de l'oeuvre or cette nouvelle m'a non seulement semblé peu crédible et capillotractée mais encore peu originale.

La seconde, la fille de pain d'épice (titre que seuls les Américains peuvent comprendre car il est basé sur une de leurs expressions qui ne trouvent aucun écho chez nous), m'a redonné un léger espoir car j'y ai trouvé quelques éléments susceptibles de l'étiqueter "histoire terrifiante" (la 4ème de couverture nous vendant 13 histoires terrifiantes, j'étais quand même heureuse d'en trouver une!) mais bien que je l'ai lue "juste avant le crépuscule", au fond de mon lit, éclairée par ma seule lampe de chevet, n'ayant pour seule compagnie dans ma grande maison que mon reflet dans le miroir, je n'ai pas frémi de ce frémissement dû à la peur et à l'angoisse sensées caractériser le récit qui défilait devant mes yeux, lesquels ne brillèrent pas d'un éclat trouble où aurait dû se lire l'inquiétude de voir un psychopathe se présenter à ma porte à la nuit tombée... Je reconnais cependant à cette seule nouvelle le mérite de proposer un peu d'action.

Bien, je n'en dirai pas plus et me garderai de décortiquer les autres récits de "Juste avant le crépuscule". Je pense que vous avez compris mon opinion générale.

Je suis assez déçue car ce livre m'a été envoyé dans le cadre de la Masse Critique de novembre. En demandant à le recevoir, je pensais ne pas prendre beaucoup de risque, confiante en la réputation du KING mais ça m'apprendra à vivre un peu plus dangereusement.... au moins en littérature !
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"Juste Avant le Crépuscule" est un recueil de nouvelles de Stephen King. Court, 400 pages, dont 10 consacrées à une intro et à une postface, il contient 13 histoires dont les plus longues font dans les 60 pages, les plus courtes, une dizaine. La nouvelle est un genre que j'affectionne et j'y retrouve un King assez habile. Peu d'auteurs comme lui s' y intéressent. Lui-même, en avant-propos, nous décrit la joie qu'il a éprouvé à retrouver l'envie d'écrire des nouvelles. C'est également un des rares auteurs qui parle à ses lecteurs et il le fait d'une manière originale. Les notes de la fin de recueil sont particulièrement intéressantes puisqu'elles nous expliquent qu' il a puisé son inspiration dans ses propres angoisses.
Sur ces 13 nouvelles, ma préférée : "La fille pain d'épice" bien amenée et originale dans son développement. Moi-même, je me suis déjà demandée à l'occasion d'un jogging où je me traîne, particulièrement fatiguée ce qu'il adviendrait de moi si d'aventure (ôô), j'étais poursuivie par un psychopathe et qu'il me faudrait courir encore plus vite pour sauver ma vie. Une autre que j'ai trouvée particulièrement émouvante est "Laissés pour compte" hommage aux victimes du 11 septembre.
Comme tout recueil de nouvelles, il est inégal. le genre oscille du fantastique au thriller et il y en a pour tous les goûts. On y retrouve également des réflexions sur la vieillesse, la maladie, la souffrance, sur l'usure des couples et sur la vie après la mort.
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En ouvrant ce recueil, vous êtes invités à :
Attendre un train pour l'éternité,
Courir pour échapper à la mort,
Raconter vos rêves pour qu'ils ne se réalisent pas,
Intervenir dans une dispute conjugale,
Pédaler pour maigrir et échapper à des poursuivants mécontents,
Vous débarrasser d'objets venus du passé pour alléger votre culpabilité de survivant,
Contempler la fin du monde,
Rétablir l'ordre du monde,
Vous méfier des chats,
Vous méfier des autostoppeurs,
Vaincre la maladie par un baiser,
Vous équiper pour aller au petit coin et vous méfier de vos vieux voisins.

Le rythme de chaque nouvelle, courte ou longue, est impeccable et leur enchaînement fait sens, comme un gigantesque plan cosmique qui se mettrait en place. « Il y a la partie rationnelle de mon esprit qui me dit que ce ne sont que des conneries, mais une est persuadée que non, pas du tout, et c'est celle-ci qui a le dessus. » (p. 206) Au détour d'un article, on retrouve Castle Rock qui est le lieu de l'intrigue de plusieurs romans du King et on croise Julia Shumway dont le personnage sera largement développé dans Dôme. Il y a les sujets que l'on aime retrouver chez cet auteur, parce qu'on sait qu'il les aime aussi et qu'il sait en parler : la famille, l'écriture, l'Amérique, les rêves, les peurs, etc. Comme l'assassinat de JFK, le 11 septembre a une place particulière dans l'univers de l'auteur : c'est une balise sinistre qui jette un éclat sombre sur les États-Unis et l'histoire.

Dans l'introduction, Stephen King explique son rapport aux nouvelles qui sont des histoires urgentes qui se présentent à lui, souvent quand il consacre son énergie à des textes plus longs. S'il met certaines idées de côté pour les reprendre ensuite, d'autres lui échappent ou évoluent jusqu'à se transformer et devenir des histoires complètement inédites. « La réalité est un mystère […], et la texture quotidienne des choses est le rideau dont nous le drapons pour masquer son éclat et ses ténèbres. Je pense que nous recouvrons le visage des morts pour la même raison. Nous voyons dans le visage des morts une sorte de portail. Il est fermé sur nous… mais nous savons qu'il ne le sera pas toujours. Qu'un jour il s'ouvrira pour chacun de nous, et que chacun de nous le franchira. Mais il y a des endroits où ce rideau est usé jusqu'à la trame, où la réalité est ténue. Un visage regarde de l'autre côté. » (p. 217) Juste avant le crépuscule est une excellente moisson de textes dans lesquels Stephen King prouve toute l'étendue de son talent de conteur d'histoires qui font flipper. « Les rêves sont les poèmes écrits par le subconscient. » (p. 101) Il y a du sang, de la sueur et de la merde, de la peur, du désespoir et de l'angoisse. Mais aussi une certaine dose d'humour pour qui aime le second degré et l'autodérision. Et dans la note conclusive, ce bon vieux King titille mes terreurs récurrentes et mes TOC mal assumés. À croire qu'il lit dans ma tête, ce salopiaud !
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Quelle déception que ce recueil de nouvelles. Je me rappelle avoir lu il y a plus de 25 ans " Danse macabre" autre recueil de nouvelles de ce maître es terreur qui m'avait comblé au plus haut point. Et, si, malheureusement, j'essaie de faire un parralléle entre les deux oeuvres, c'est pour démontrer que Stephen King peut être capable du meilleur comme du pire.
Malgré quelques idées vraiment intéressantes, ce recueil manque manifestement de relief et de dynamisme à la limite même du soporifique.
Je ne peux qu'emettre un immense bémol pour ce livre du King of horror.
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Lorsque je prépare mon sac pour un voyage, le moment le plus épique est toujours le choix des livres à emmener. Analyse de l'humeur du jour, des conditions de transport, de la destination du trip, de la météo et … errance devant la bibliothèque (et je ne sais pas pour vous, mais ça peut durer un bon moment…) jusqu'à ce qu'un livre me fasse de l'oeil (ben oui, parce qu'en vérité, ce sont toujours « eux » qui choisissent quand ils doivent être lus). Devant ce recueil de nouvelles, j'ai hésité, voire même résisté. Après tout, Stephen King et moi, ça remontait à quelques temps déjà, nous n'étions pas fâchés, non ; mais passé le cap de la lecture frénétique des oeuvres de la grande époque, il y a eu comme un passage à vide, alors… Prendre le risque d'être déçue, ou de l'ennui, ou de la rupture définitive…
Bref. Je n'avais plus le temps (et mon homme, plus du tout de patience) : j'ai embarqué le livre et bien m'en a pris !
Oh bien sûr, il a évolué le gaillard Stephen, et tant mieux, moi aussi. Les nouvelles, il savait faire et c'est toujours le cas. L'ensemble est bien dosé, entre psychologique, fantastique et horreur. Son écriture m'est resté familière : limpide, directe et percutante. Il part toujours de ces petits faits du quotidien pour atterrir dans le cauchemardesque. Et avec moi, oui, ça marche encore. Je ne vous ferai pas la liste de mes nouvelles préférées, je vous laisse les lire à votre tour tout en vous assurant qu'il y en aura au moins une, ou deux, qui vous parlera, le chamane sait toujours y faire…
Et quand les retrouvailles sont belles, ça se fête ! Je vais peut-être bien investir dans Dome moi …
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500 pages pour 13 nouvelles, difficile de maintenir un suspense insoutenable ou la même émotion sur autant de récits, quel qu'en soit l'auteur.
Bon, OK, je suis presque en train de présenter mes excuses de ne pas toutes les avoir appréciées de la même façon.
J'avais commencé par le lire d'une traite, j'en ai été déçue et je l'ai laissé de côté. Puis, ne pouvant me résoudre à passer à côté d'un Stephen King, je me suis mise à le relire, mais une nouvelle de temps en temps, et j'y ai trouvé beaucoup plus de saveur.
C'est une approche tout à fait personnelle et je pense que chaque lecteur aura ses histoires favorites et d'autres qui l'auront laissé indifférent. Sur un CD, on aime rarement toutes les pistes du premier coup, n'est-ce pas. Ben là c'est pareil.
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Hello, my friend, stay awhile and listen.
Celle-là, si je ne l'ai pas entendue douze mille fois dans Diablo… Deckard Cain attaquait chacun de ses speechs sentencieux avec cette ouverture aussi invariable que des haut-le-coeur provoqués par des vol-au-vent.
Fallait rester planté là comme un radis et écouter le baratin de l'ancêtre, alors qu'il y avait tant de choses plus constructives à faire. Par exemple semer des tas de pognon sur la grand-place du village et élever Tristram au premier rang des paradis fiscaux.


J'y suis repassé la semaine dernière. le coin n'a pas changé : un patelin quasi désert avec un vieux au milieu. On se croirait à la Table Ronde, quand Perceval raconte ses aventures.
C'est bien parce que j'ai besoin des lumières de papy Deckard…
Fidèle à son habitude, l'ancêtre bavouille à proximité de l'unique point d'eau. L'affable de la fontaine a beau mériter l'Oscar du gros relou et ne pas payer de mine, faut admettre que dans le domaine du pas ordinaire, le gars est une pointure.
Connaissant l'oiseau, surtout ne pas lui laisser le temps d'en placer une. Je lui balance direct un hello old ganache, ah, ha, ha, ha, stayin' alive and open your esgourdes. On excusera mon allemand approximatif.
Je lui sors mon machin. Non, pas celui auquel tu as pensé mais un recueil de nouvelles de Stephen King, Juste avant le crépuscule. Sauf qu'en américain, il s'intitule Just after sunset. Sur la couv', une tête de canidé, genre entre chien et loup. Soit pendant le crépuscule. Bref, cette histoire sent le paradoxe temporel à plein pif. Ou la traduction aléatoire – d'autres phrases dans le bouquin laissent la même impression, sans pouvoir trancher qui de l'auteur ou du traducteur était à côté de ses grolles.
Je pensais que Cain allait me déballer une explication de folie en police Exocet, cinématique 4K-3D-2Be3 à l'appui.
Tout ce que ce vieux débris a trouvé à me sortir, je te le donne en mille, Emile ! Hello, my friend, stay awhile and listen.


Après la déception du Bazar des mauvais rêves, le souk des nouvelles pas terribles, dire que je ne partais pas confiant relève de l'euphémisme. In fine, ce recueil crépusculaire se situe un cran au-dessus, ni génial ni immonde. Assez moyen pour du King, avec trop de textes pondus sur l'inspiration du moment et pas assez médités en amont et/ou retravaillés derrière. Ou peut-être que son éditeur ne s'enquiquine plus à lui demander de retoucher ses brouillons, qui se vendront de toute façon.
A l'image de Rocco Siffredi, il s'agit d'un fourre-tout. Aucune unité de genre, on trouvera du fantastique, de l'épouvante, du thriller, du conte gentillet. Loin de l'obscurité annoncée, la tonalité penche plutôt vers l'optimiste, le mélancolique, les happy ends.
Pas davantage de lien thématique, sauf à considérer que maladie, mort et vie après la mort en fassent office. Mais bon, vu les genres concernés, ce sont un peu les sujets de base.
Quant à la qualité des textes, même sensation de montagnes russes, avec une sensation de prédominante de “c'est pas mal mais ça aurait pu être mieux”.
Dans l'ensemble, les défauts tournent autour des classiques de King dans sa période années 2000. Phrases alambiquées avec leur lot d'incises et de parenthèses inutiles… Mise en place à rallonge… Faculté assez phénoménale à prendre le lecteur pour un demeuré et torpiller la chute en insistant trop sur certains détails des fois qu'il ne comprenne pas… Impression générale de ne pas savoir où on va, sans doute parce que la plupart des récits sonnent creux, faute d'un propos qui les sortirait de l'histoire anecdotique…


Le recueil démarre avec Willa, un conte fantastique gentil, sans rien d'horrifique. Pas la meilleure nouvelle du lot de l'avis de King – donc pourquoi ouvrir dessus avec le risque de perdre le lecteur d'emblée ?… Perso, j'ai trouvé que c'était au contraire une des mieux écrites. Pas d'exposition délayée, on plonge direct dans un contexte inconnu, flou. Et ça fonctionne, parce que les personnages se trouvent dans la même situation.


La fille pain d'épice et Un très petit coin apportent une touche de thriller.
La première est la meilleure des deux, un bon texte qui aurait gagné à être un peu plus ramassé sur son exposition et beaucoup moins explicite sur le personnage du tueur en série. Ce dernier n'est pas entré en scène qu'on a déjà subi QUATRE pages entières de sous-entendus sur les filles qu'il ramène chez lui et qu'on ne revoit jamais. Zéro pointé pour la subtilité. Par chance, la nouvelle se rattrape dans sa deuxième moitié.
La seconde part sur une idée intéressante de type coincé dans une sanisette renversée (et couvert de caca, ça, j'ai adoré, vu mon âge mental de trois ans). Un bon développement gâché par une fin à chier – tu me diras, c'est de circonstance. le dernier segment est dépourvu de sens, de réalisme et de crédibilité, du pur WTF.


Le rêve d'Harvey et le New York Times a un prix spécial sont assez proches, partageant téléphone, prémonitions… et chute prévisible. Pas trouvé d'intérêt dans la première qui se traîne en longueur. La seconde est mélancolique et gentillette, correcte sans casser des briques.


Aire de repos se classe dans les “oui mais”. La part des ténèbres du pauvre, vu que le côté sombre du personnage ne fonce pas plus loin que le gris pâle. Aurait pu donner quelque chose de mordant niveau thriller ou horreur mais fait plouf.
Vélo d'appart, il y a un peu de ça aussi. Bon texte dans l'ensemble, qui aurait pu donner du lourd en fantastique/horreur/épouvante et qui s'achève le nunuche et la guimauve.
Un chat d'enfer est très bon (sans doute parce qu'il s'agit d'un texte vieux de trente ans) mais avec une fin attendue dès les premières pages.
Muet propose un récit sympathique, avec pas mal de notes d'humour… sauf qu'il manque un propos, une direction, bref un truc un peu solide au-delà de l'histoire-anecdote.


Laissés-pour-compte, nouvelle intéressante sur le 11-septembre. A la base, ce thème ne m'emballe pas du tout, gavé que je suis par la surreprésentation de l'événement dans les films et séries pendant les dix années qui ont suivi. le texte a le défaut de se perdre dans les redites mais reste une bonne étude sur la notion de souvenir à travers les objets de nos “chers disparus”.


Tout recueil comporte son étron, ici, c'est Fête de diplôme qui s'y colle. Peut-être que la nouvelle aurait pu faire mouche dans les années 50 (avant de vieillir bien comme il faut et se voir qualifiée de “datée”), pas au XXIe siècle.
Ayana n'a pas été loin de me laisser la même impression. Tu prends La ligne verte, tu enlèves tout ce qui en fait un excellent roman-feuilleton. Il te reste une histoire de miracle sans queue ni tête, coquille vide sans intérêt.


J'ai gardé pour la fin N. qui est de loin LA nouvelle du recueil. Bonne… sans atteindre l'excellence à cause d'éléments bancals qui la fichent par terre si on les regarde d'un peu trop près. En fait, elle résume mon sentiment sur le bouquin : toujours quelque chose d'insatisfaisant. Je ne sais pas si, comme l'annonce King en préface, il a perdu un temps le mode d'emploi de la nouvelle et éprouvé du mal à s'y remettre, mais le fait est que tous les textes présentent des défauts qu'on ne devrait pas trouver chez un auteur de sa trempe.
Quand tu lis N., tu penses à Lovecraft. D'après King, elle est inspirée d'Arthur Machen et son Grand dieu Pan, qui est d'ailleurs cité dans la nouvelle. Sauf que non, Stevie, désolé de te contredire sur ton propre terrain, mais N. tient plus de Lovecraft (qui t'a beaucoup inspiré et aurait mérité d'être cité aussi) que de Machen (qui a beaucoup inspiré HPL, c'est sûr). La créature que tu mets en scène s'appelle Cthun, c'est pas lovecraftien, ça, comme nom ? Et surtout, ton récit autour de ce cousin du C'thun de World of Warcraft est construit comme ceux de Lovecraft. Machen, oui, mais pas que…
Là-dessus, défaut classique de King, l'étalage, qui ne pardonne pas sur une nouvelle. Quatre-vingt-dix pages au total, dont les soixante premières sont excellentes avant de partir en vrille dans un dernier tiers pesant. le manuscrit du Dr Bonsaint n'avait pas besoin d'être aussi long, moitié parce qu'on sait comment il finit dès la première page de la nouvelle, moitié qu'il fait redite avec le récit de son patient.
Et comme si ça ne suffisait pas, les deux dernières pages (l'article et le mail) sont clairement de trop. Inutile d'enfoncer le clou avec un marteau XXL, on avait compris. Pourquoi en rajouter, pourquoi tant de N. ? Conclure sur la dernière phrase de Sheila aurait été beaucoup plus percutant.
Sans parler d'un défaut logique majeur : Cthun a plus de chances de se libérer de sa prison cosmique s'il a un gardien que s'il n'en a pas. Déjà, bonjour le concept débile. Pire, les gardiens le savent et s'obstinent à faire ce qu'il faut pour assurer leur relève. L'art de plomber une nouvelle avec un postulat d'une crétinerie abyssale…


Recueil moyen, moyen plus, avec de bonnes idées mais un manque de finition, de punch, d'ampleur, c'est selon. D'un débutant, je l'aurais trouvé prometteur pour la suite. de Stephen King, je trouve l'ensemble léger comparé à Danse Macabre ou Brume.
Pas assez angoissant, trop dans le conte moral lénifiant. Moins un recueil de nouvelles que de maximes en version longue : la curiosité est un vilain défaut dans N., profite de l'instant présent dans Willa, garde le sens de la mesure dans Vélo d'appart, méfie-toi de l'eau qui dort dans Muet… Rien de nouveau sous le soleil crépusculaire.
Juste avant le crépuscule ne restera pas dans les annales. Sauf pour Deckard Cain qui m'a gavé en sortant le stay awhile de trop. Au moins il ne manquera pas de papier quand il ira aux petits coins.
Lien : https://unkapart.fr/juste-av..
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Ce n'est jamais sans crainte que j'ouvre un recueil de nouvelles. J'éprouve une nette préférence pour les romans. Pourtant je reviens parfois à l'histoire courte.

Dans l'ensemble, j'ai passé un bon moment avec Juste avant le crépuscule. Ça commençait pourtant mal car la première histoire, "Willa", ne m'a pas emballée du tout. L'intrigue est bancale et les personnages peu intéressants. Et de me réjouir en la finissant, d'une part qu'elle ne soit pas plus longue, d'autre part d'avoir emprunté ce livre à la médiathèque.
La seconde intrigue, "La fille pain d'épice", en dépit d'un titre que je n'ai pas compris, m'a réconciliée avec le Stephen King nouvelliste. le suspense va crescendo et j'ai retenu ma respiration avec l'héroïne un certain nombre de fois.

Je ne vais pas énumérer les histoires l'une après l'autre. Plusieurs des nouvelles portent en toile de fond les attentats du 11 septembre 2001 et le profond traumatisme qu'ils ont installé dans l'âme des Américains. "Laissés pour compte" et "Le New-York Times à prix spécial" véhiculent plus de mélancolie que d'horreur.

Une mention spéciale pour la nouvelle intitulée "N", que j'ai trouvé particulièrement représentative de la veine fantastique. Stephen King dit s'être inspiré du Grand Dieu Pan d'Arthur Machen. Pour ma part, j'y ai retrouvé des éléments me faisant penser à Lovecraft et aux récits fantastiques de Prosper Mérimée.

L'ensemble reste inégal mais d'une lecture agréable. Quant à frissonner... à moins de couver un gros rhume... La terreur n'est pas au rendez-vous et même en le lisant pendant une insomnie de pleine lune avec bourrasques de vent, ça ne procure pas cette sensation de peur que Ça avait réussi à me donner.
Stephen King n'en reste pas moins un bon conteur. Je le préfère malgré tout avec sa casquette de romancier. Ses bons gros volumes dans lesquels il peut multiplier les digressions.
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C'est au lecteur de choisir parmi ce recueil de treize nouvelles lesquelles il aimera un peu, beaucoup et plus si affinité ! Ma préférée La fille pain d'épice mais j'ai aussi aimé le rêve d'Harvey, N., Muet, le chat d'enfer, Ayana. le principe des Nouvelles est que si on ne les apprécie pas toutes, dans l'ensemble, c'est une façon de connaître ou de renouer avec un auteur inconnu ou perdu de vue. Je choisis de ne pas écrire de commentaires ni d'ébauches de résumés, afin d'éviter le risque de révéler trop d'éléments au lecteur potentiel.

Un grand merci à Babelio et aux éditions le Livre de Poche.
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J' ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique de novembre 2012 et je remercie donc Babelio et l' éditeur "Le Livre de Poche".
Bien que n'étant pas une adepte des nouvelles, je m'étais laissée séduire par le titre, par l'image du loup figurant en première de couverture et bien sûr par le fait qu'il était écrit par le Maître du fantastique, Monsieur Stephen King, dont j'avais été une grande fan à mon adolescence. Cela me donnait une bonne occasion de renouer avec lui.
Oui, mais voilà, le contenu ne ressemble pas au contenant. J' ai trouvé ces 13 nouvelles totalement disparates, sans fil conducteur et je m'y suis ennuyée. J'ai eu la fâcheuse impression que l'auteur (même s'il s'en défend dans la préface) a fouillé ses fonds de tiroirs pour y trouver de quoi faire un livre alimentaire.
Seules, deux nouvelles : "Willa" et "Un chat d'enfer" (que j' ai lu en jetant des regards inquiets à mon matou qui somnolait à mes côtés sur le canapé) correspondent à l'idée que je me fais de l'univers fantastique. Celles, inspirées par les événements du 11 septembre 2001 ("Laissés pour compte" et "Le New-York Times à prix spécial") sont émouvantes. Par contre, celles liées à des délires psychologiques m'ont laissée de marbre ("N.", "Vélo d'appart", et "Un très petit coin" où l'on atteint carrément la quatrième dimension dans l'absurde).
Bref, ce livre ne m'a pas réconcilié avec le monde de la nouvelle que je réserve (ceci reste mon humble avis) à des écrivains en mal d'inspiration, mais rassurez-moi, Monsieur King, cela n'est pas votre cas ?
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