Stephen King a écrit le scénario de
Peur bleue en deux phases, d'abord sur une idée de Christopher Zavisa, le texte d'un projet de calendrier illustré par des peintures de
Berni Wrightson (album édité chez Albin Michel), ayant abouti à l'écriture d'une " nouvelle en douze volets ", puis sur commande du réalisateur Dino di Laurenttis, le script du film.
La nuit du loup-garou
Aux environs de Tarker's Mills, une paisible bourgade comme il en existe beaucoup en Nouvelle-Angleterre, rôde une bête qui laisse derrière elle des cadavres atrocement mutilés. le massacre se reproduit chaque nuit de pleine lune... et l'angoisse croît parmi la population, car la bête, ayant d'abord attaqué des personnes isolées, se rapproche dangereusement des habitations. Certains commencent à parler d'un loup-garou, mais aucun vivant ne l'a réellement vu, jusqu'à cette nuit de juillet où le petit Marty Coslaw, un gamin en fauteuil roulant, réussit à lui échapper en lui tirant au visage une de ses fusées de feu d'artifice : il est sûr que son agresseur a été éborgné et qu'il pourra l'identifier fiablement...
Une année, douze nuits d'angoisse, à raison d'une par mois du calendrier, pour les habitants de Tarker's Mills, qui s'inquiètent de la prochaine victime et s'organisent finalement en battue :
Stephen King signe un suspense à huis clos, à la manière des " Dix petits nègres " où traqueurs et traqués se côtoient mais s'ignorent au sein d'une communauté fermée, avec pour seule assurance que l'assassin est parmi eux.
Peur bleue
Le script complet publié à la suite de la nouvelle montre bien l'envergure du travail de réécriture pour le passage du roman au film. le rôle du narrateur est tenu par Jane, la soeur de Marty, qui commente les évènements bien des années après. Pourtant, le spectateur garde l'impression constante d'être pleinement immergé dans l'action, plus même que dans le roman qui introduit une certaine distanciation. Des artifices cinématographiques rendent d'ailleurs l'ambiance beaucoup plus inquiétante : les drames se succèdent plus rapidement, l'action est concentrée sur quelques jours et non répartie sur une année calendaire. La description des scènes, accompagnée des indications concernant la bande son, contribue à faire monter l'angoisse du spectateur mis au rang des protagonistes.
C'est assurément une expérience de double lecture enrichissante. Resterait à voir le film mais je suis peu tentée !!!