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EAN : 9782375681428
268 pages
Editions du chat noir (12/08/2020)
3.82/5   11 notes
Résumé :
Été 1980, Cleveland, Ohio.
Phoebe et sa cousine Jacqueline viennent de terminer le lycée mais un avenir sombre et incertain se profile. Tandis que les usines ferment les unes les autres, exposant les familles au chômage et à la précarité, une chose encore plus terrible arrive aux jeunes filles de Denton Street. Leur corps se transforme mystérieusement.
Le quartier se retrouve alors envahi de touristes curieux, de médecins et d'employés gouvernementau... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Globalement, j'ai apprécié ce roman, qui aura eu le mérite de me faire passer un bon moment, tout en me faisant réfléchir et ce, même s'il ne me laissera pas un souvenir impérissable.

Nous suivons l'histoire de Phoebe qui revient à Cleveland après trente années d'absence. Elle a grandi au sein d'un village qui fait plutôt office de communauté et passe beaucoup de temps à cette époque avec sa cousine Jacqueline. Phoebe est le genre de fille rebelle, à dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas et est considérée comme une fille à problème pour cette raison. C'est un personnage principal intéressant, mais dont le côté passif dans l'histoire, face aux événements qui la touchent, m'ont peut-être empêchée de m'attacher totalement à elle ou de la cerner. Pourtant, elle s'insurge face à la maladie qui touche les filles de sa ville et face à la réaction des habitants pour les "brimer". Mais j'ai eu l'impression de lire l'histoire d'une simple spectatrice, dont les minuscules actions n'ont que peu d'impact, même si c'est sans doute voulu par l'auteure.

Par contre, j'ai dans l'ensemble apprécié le décor où le roman prend place ainsi que les réflexions qui découlent de cette "maladie de rouille". Cleveland semble figé dans le temps, avec son aciérie qui fait travailler la plupart des hommes du quartier, les épouses cantonnées à ce rôle, et son absence d'avenir pour les jeunes, en particulier les filles. D'ailleurs, la place, le rôle des femmes, le traitement qu'on leur réserve est ​pour moi le véritable sujet de fond du roman. La maladie de rouille va mettre à mal la paisible vie des habitants.

C'était intéressant à lire, j'avais envie d'en savoir plus, de voir ce qui arriverait aux cinq filles touchées, mais j'ai malgré tout peiné à comprendre le véritable fil conducteur du roman. La maladie ? L'amitié entre Phoebe et Jacqueline ? On se concentre beaucoup sur cela finalement, c'est un aspect que j'ai bien aimé, avec une conclusion touchante. Quant à la maladie, on saura peu de choses dessus au fond. D'où vient-elle ? Peut-elle réapparaître ? Pourquoi touche-t-elle les femmes ? de nombreuses zones d'ombre subsistent, et c'est un peu dommage. Enfin, la galerie de personnages m'a aussi plu, sans qu'ils me marquent davantage car ils restent assez secondaires (sauf Jacqueline), comme des éléments du décor qui évoluent, mais de loin.

Je dirais que c'est une bonne lecture dans l'ensemble, même s'il m'a manqué ce petit "quelque chose" pour passer du j'apprécie au "waouh".
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Un livre qui traînait depuis sa sortie dans ma PAL, il était temps que je m'y lance !
Été 1980, à Cleveland. Phoebe et sa cousine Jacqueline sont deux jeunes femmes très proches, et elles viennent de terminer le lycée. Mais dans la petite ville où elles habitent, les perspectives d'avenir sont peu nombreuses... Les usines ferment les unes après les autres, le chômage et la précarité touchent toutes les familles.
En plus de de cette crise, les habitants voient avec horreur un changement chez certaines jeunes filles : leurs corps commencent à se recouvrir lentement de rouilles. Suite à cela, la ville se retrouve envahie de touristes, de médecins et d'employés du gouvernement, à la recherche de sensations fortes ou d'explications. Touchée de près par ce drame, Phoebe veut agir pour aider les jeunes filles atteintes.
Filles de rouille est un roman construit en alternance entre deux époques. En 1980, avec le début de la maladie de la rouille ; et en 2018, lorsque Phoebe a une quarantaine d'année et revient dans sa ville natale pour confronter son passé douloureux.
J'étais très curieuse de découvrir Filles de rouille, à la fois parce que c'est sorti chez les éditions du Chat Noir, pour cette couverture magnifique, et pour ce résumé très intrigant !
Lorsqu'on commence cette histoire, on se demande vite quel est cette intrigante maladie : nouveau genre mais « normal » ou quelque chose de plus fantastique ? Gwendolyn Kiste va faire planer le doute, va nous plonger plus profondément dans l'histoire de la ville et des habitants, et peu à peu, Filles de rouille va véritablement devenir un roman issu du sous-genre du « Body Horror ». Mais le Body Horror, késako ? C'est un sous-genre de l'horreur, et dans l'aspect principal est d'exposer des changements perturbants du corps humain. Cela inclut notamment zombification, violence, maladie, ou changement non naturel du corps. A titre d'exemple, Frankenstein de Mary Shelley est considéré comme l'un des premiers romans issu du Body Horror.
En plus de cet aspect fantastique horrifique, Gwendolyn Kiste n'oublie de nous dépeindre un tableau social : celui d'une petite ville sur le déclin, où les industries sont fermées ou délocalisées, il n'y a plus de travail, plus d'avenir... Et la condition des femmes est encore plus étriquée : la plupart ne travaillent pas, et sont soumises au mari/père/communauté. La pression sociale et le jugement d'autrui est quelque chose de très présent, et Gwendolyn Kiste pointe du doigt cette situation.
Filles de rouille est écrit à la première personne, via le point de vue de Phoebe. Grâce à ce regard, on va vraiment être plongés dans l'histoire, et l'évolution du personnage entre 1980 et 2018 est très intéressant. Elle a énormément souffert de l'histoire des filles de rouille, et elle essaie toujours de se remettre de cet événement. de plus, la description de son amitié avec Jacqueline est très touchante et profonde !
Je suis donc une nouvelle fois conquise par les publications du Chat Noir, et je conseille vivement Filles de rouille ! C'est le premier roman de Gwendolyn Kiste, et je suis impatiente de lire les suivants.

(Voir mon avis sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Filles de rouilles, c'est tout d'abord une histoire originale : en 1980 à Cleveland, au sein d'un quartier industriel, des jeunes filles vont se transformer de façon étrange et mystérieuse.

Phoebe qui a vécu ce drame de près, nous raconte, 30 ans après les événements, cette histoire entre passé et présent.
J'ai aimé le style de l'auteur fluide,poétique et très imagé. Il s'en dégage comme un parfum de mélancolie. J'ai trouvé que l'auteur avait su rendre la transformation de ces filles belle, voire magique.

Le point fort de ce roman, est l'originalité de l'histoire. Ça m'a beaucoup plu même si j'ai trouvé qu'il y avait un manque de rythme par moment.
Autre point important, vous n'aurez pas toutes les réponses aux questions que vous vous poserez par rapport à ces filles de rouille (pourquoi, comment,..). Je dirais que c'est une histoire ouverte et qu'il faut plutôt se laisser porter par les mots de l'autrice et par l'ambiance mais aussi réfléchir aux thèmes abordés : la différence, la misogynie, les difficultés économiques,...
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Phoebe adore sa cousine, c'est sa meilleure amie, sa soeur de coeur. Elles aimeraient s'enfuir de Denton Street, parce que la vie là-bas est plutôt difficile. Les usines ferment, les hommes perdent leur travaille, les femmes décident à la place de leurs filles, enfermées dans un carcan misogyne. Mais le monde bascule quand une fille tombe malade, que ses os se changent en rouille. Une fille, puis d'autres. Jacqueline, la cousine de Phoebe en faisant partie. Dès lors Phoebe est obsédée par une seule idée, protéger sa cousine à tout prix.

Ce livre m'a bouleversé. J'ai été happé par l'histoire dès le début. C'est prenant. L'ambiance est mélancolique, un peu froide et inquiétante. Phoebe rentre chez elle pour aider sa mère – qui déménage – à ranger sa maison, se confrontant aux souvenirs de ce qui est arrivé trente ans plus tôt. J'ai eu l'impression de lire l'histoire d'un très long cauchemar, les choses vont de mal en pis, et c'est très mélancolique et touchant, déchirant.

On sent tout l'attachement de Phoebe pour sa cousine, combien elle vit mal la situation. Entre les usines qui ferment, les pères qui finissent au chômage, et ce qui arrive aux Filles de Rouille (qu'on accuse de tous les malheurs), difficile de voir une bribe d'espoir. En plus de ça, le monde est sexiste, les femmes sont accusés de tous les maux, c'est toujours leur faute et jamais celle des hommes. Et ces Filles de Rouille leur échappent, ils n'arrivent pas à garder le contrôle, ce qui fait peur aussi.

Je me suis beaucoup attachée à Phoebe, mais également aux filles de Rouille, au mystère qui les entoure, à ce qui arrive. J'ai eu peur pour leur sécurité, mais également peur de leur état incompréhensible. Tout est vécu à travers Phoebe, et les sentiment en sont exacerbés.

L'histoire est dingue, certains passages font froids dans le dos, c'est original aussi, je n'avais jamais lu une histoire de ce genre. On oscille entre passé et présent, on soutient Phoebe quand personne ne le fait, elle vit des moments difficiles. Elle s'accuse de ce qui arrive, même quand ce n'est pas sa faute ou quand elle cherchait à aider.

La fin m'a énormément ému, chamboulé. J'ai pleuré, j'ai trouvé ça beau d'une certaine façon. Ce livre est vraiment touchant. Je vais m'intéresser aux autres livres de l'autrice, car ça vaut vraiment le coup.
Lien : https://jetulis.wordpress.co..
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Filles de rouille est le premier roman de l'autrice américaine Gwendolyn Kiste, traduit par Cécile Guillot pour les éditions du Chat Noir. Ce one-shot fantastico-horrifique se révèle être un conte social maîtrisé qui traite de nombreuses thématiques avec beaucoup de sensibilité dans un contexte de récession qui ne peut que nous parler. Phoebe, la narratrice, est un personnage ambigu, en souffrance, qui révèle petit à petit des éléments du passé afin de nous apprendre ce qui est arrivé durant l'été 1980 à Cleveland avec les fameuses « Filles de Rouille ». À travers son histoire et sa profonde amitié avec sa cousine Jacqueline, Phoebe est une protagoniste attachante et vraie pour qui j'ai éprouvé beaucoup d'empathie au point d'avoir les larmes aux yeux à la fin. Ce premier texte est très prometteur et je me réjouis de découvrir d'autres romans de l'autrice vu sa qualité. Sans surprise donc, je recommande chaudement cette nouvelle pépite découverte par le Chat Noir !
Lien : https://ombrebones.wordpress..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Et les voilà, ensemble devant nous pour la première fois. Elles ne parlèrent pas. Elles n’en avaient pas besoin. Elles étaient tout ce que nous n’avions jamais réalisé. Toutes les cinq, belles et redoutables – pas du tout les filles que nous pensions connaître. Nous nous souvenions d’elles comme des adolescentes tranquilles, douces et familières.
Nous ne nous souvenions pas d’elles aussi puissantes.
Leur chair d’acier était un bouclier, leur corps déversant une eau grise qui aurait pu nous noyer en un battement de cœur. Ces yeux qui nous observaient et voyaient tout. Nous étions plus nombreux, c’était certain, mais face à elles, nous n’avions aucune chance.
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Dans la pièce à vivre, des visiteurs du même âge que ma mère s’attroupent près de conjoints qui ne les reconnaissent plus. Parfois, on dirait que nous sommes tous destinés à passer notre vieillesse à dire au revoir.
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Les Filles de Rouille ne devaient pas être acceptées car c’était la seule chose convenable à faire. Les Filles de Rouille devaient être acceptées parce qu’elles étaient profitable aux affaires.
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Cleveland. Elle est telle que je l’ai connue : froide comme une promesse brisée, et tout aussi cruelle. C’est une ville qui se souvient de tout, même de ce qu’il vaut mieux oublier.
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C’était un jour dont je n’avais pas envie de voir la fin, pas encore. C’était le dernier jour et aussi le premier, celui qui séparait nos vies en deux.
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