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EAN : 9782809703757
167 pages
Editions Picquier (05/10/2012)
4.17/5   6 notes
Résumé :
Le peintre Utamaro, célèbre pour ses merveilleuses estampes de courtisanes des quartiers (le plaisir, publia entre 1788 et 1791 une trilogie consacrée au règne animal, dont les deux pièces maîtresses sont l'Album les insectes choisis et le Concours de poèmes burlesques des myriades d'oiseaux. Pour la délicatesse du dessin et le raffinement de la gravure, ces deux albums réunis dans ce livre sont considérés comme les chefs-d'oeuvre inégalés de l'estampe polychrome ja... >Voir plus
Que lire après Album d'insectes choisis ; Concours de poèmes burlesques des myriades d'oiseauxVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'adore flâner dans les librairies. J'aime beaucoup les ouvrages qui traitent du Japon. Et c'est ainsi que j'ai déniché ce bel album dont l'illustration de couverture ne peut que me charmer : fleurs et papillons, tout mon univers.
Le peintre Utamaro a vécu à la fin du XVIIIe siècle. Il est connu, m'apprend le commentaire, pour des gravures de jolies courtisanes, qui eurent énormément de succès. Des collectionneurs célèbres comme les Goncourt en possédaient un très grand nombre.
Le volume que j'ai acheté rassemble deux albums dans lesquels n'apparaît aucun personnage humain. Ils répondent à une sorte de défi. Il s'agit pour l'auteur de composer un « poème badin sur le sentiment d'amour », mais qui fait référence à l'animal représenté sur l'estampe.
Les éditions Philippe Picquier, spécialisées dans les ouvrages asiatiques, ont sorti ici des fac-similés de grande qualité de deux livres consacrés aux « bêtes du bas, ce qui grouille et qui rampe, et les bêtes du haut (…) [qui] jouissent d'une qualité que l'homme leur a toujours enviée, le vol ».
Ces animaux grouillants et rampants ne sont pas forcément attirants, à première vue. Et pourtant, lorsqu'on tourne les pages, même ceux qui, rien qu'à les nommer, nous semblaient peu ragoûtants, prennent, sous la plume et les couleurs d'Utamaro, une tout autre dimension : la chenille arpente une tige de pois en fleurs, le mille-pattes s'entortille autour d'un bouton d'or, le ver de terre est si bien dissimulé par les feuilles d'heuchère, qu'il faut le chercher attentivement.
Ce qui me surprend, c'est de trouver classés parmi ces insectes, la couleuvre, le lézard ou la grenouille.
Les dessins couvrent deux pages qui se font face et affichent une plante de grand format qui s'étend des deux côtés. Sur chaque planche, un insecte se cache parfois si bien qu'il faut analyser le décor pour le remarquer (la sauterelle, l'escargot, le grillon). A droite, le poème, en japonais, sera repris à la fin du volume en caractères latins et traduit en français.
Ensuite viennent les « myriades d'oiseaux ». le titre seul suffit à suggérer le bruit des ailes, à mon avis. Comme pour les insectes, ils sont posés sur des branches, le plus souvent fleuries. On nous donne leur nom en japonais, puis en français. Certains nous sont familiers (rossignol, gros bec, alouette), d'autres me paraissent étranges (mésange variée, oiseau à lunettes, faisan vert).
Les représentations sont fines, délicates : la mésange à longue queue apparaît en pointillés, les hérons se fondent dans la brume, il faut regarder un certain moment avant de capter que le cormoran est immergé, son bec, sous l'eau, tient un petit poisson.
Les poèmes, qualifiés de « burlesques », sans doute parce qu'ils sont basés sur des jeux de mots dans la langue de leur auteur, le plus souvent deviennent, en français, très aériens, vaporeux, un peu mélancoliques :
« Votre coeur volage
Au moineau friquet
Est semblable
D'un coup d'un seul la rumeur
Prendra son envol. »

« Pareil, tout pareil
A une chenille
Emmitouflé dans ma couverture
Étendu au fond de la froide
Barque des adieux. »

J'ai adoré ce sublime ouvrage.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La quatorzième nuit de la huitième lune, de concert avec mes fidèles compagnons de plaisirs, nous sommes allés écouter les insectes qui grésillent dans les champs. Au nord du quartier de Ryôgoku et à l'est du Yoshiwara, à proximité d'Iosaki où l'on vend de la carpe, nous avons étendu nos nattes sur la digue de la Sumida, afin de juger de la qualité du chant de chaque insecte.
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Le peintre a abandonné les maisons vertes - sa tanière favorite, lieu où il décalqua les plus belles femmes de Yoshiwara - pour aller quêter le reste du monde.
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Video de Utamaro Kitagawa (1) Voir plusAjouter une vidéo

Kitagawa Utamaro : le chant de la volupté
Olivier BARROT présente l'ouvrage de Kitagawa Utamaro "Le chant de la volupté" aux éd. Picquier.
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