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4,34

sur 1276 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le livre se déroule dans un monde fantastique, mélangeant des éléments de la mythologie estonienne et des contes populaires.

Le personnage principal, Leemet, possède la capacité de communiquer avec les serpents. Cette compétence le relie à un passé ancien où les serpents étaient vénérés comme des divinités. Au fil de l'histoire, la société évolue, les gens se tournent vers de nouvelles croyances, et les serpents deviennent des ennemis. Leemet se retrouve alors en conflit avec sa propre communauté.

Le roman explore des thèmes tels que le changement culturel, la perte des traditions anciennes, la lutte pour l'identité et la résistance face à la modernité. Il présente également une réflexion sur la relation entre l'homme et la nature, ainsi que sur la manière dont la communication et la compréhension entre différentes cultures et croyances peuvent être difficiles.

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Epopée fantastique où se mêle subtilement savoirs ancestraux, notion de transmission, créatures improbables dotées de pouvoirs surnaturels, combats aussi bien idéologiques que physiques et des valeurs fortes de l'amour et de la famille.

Véritable satire du monde d'aujourd'hui partagé entre ceux qui apporte la technologie contre ceux qui prônent la conservation de la nature. Progrès industriel vs retour aux sources, le bien et le mal, l'envahisseur, la religion...

Brillamment écrit et attachant, j'ai adoré !
Complètement d'actualité, irrésistiblement fantasmé

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A cette époque reculée cohabitaient dans la forêt estonienne animaux, végétaux, humains, êtres hybrides. Tous comprenaient la langue des serpents, un seul pouvait encore dialoguer avec les reptiles, l'oncle Vootele qui l'enseigna à son neveu Leemet.
Ils menaient une vie sauvage en harmonie avec la nature jusqu'à ce que des chevaliers teutons vinrent s'installer dans la région qu'ils colonisèrent. Beaucoup d'habitants quittèrent alors la forêt pour une vie moderne. Leemet va-t-il à son tour rejoindre ceux qui mangent du pain, ne savent plus chasser mais font de l'agriculture et se soumettent aux hommes de fer et à leur Dieu ?
Dans un roman foisonnant, Andrus Kivirähk raconte un monde qui disparaît. Aucune nostalgie dans le ton mais beaucoup d'énergie pour dénoncer les travers de l'un et de l'autre monde, les violences, les abus de pouvoir, les religions absurdes et surtout l'ignorance et la bêtise.
Drôle et vivifiant.
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Un roman que j'ai trouvé pleinement original à la fois par son histoire, son style et sa dimension hybride du point de vue des genres et des registres littéraires. Un véritable ovni à mon sens. Kivirähk nous emmène dans les profondeurs de son pays, de sa mythologie et aussi de son histoire. Un récit qui éclaire la réalité d'un peuple au travers d'une fiction brillante.
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Sans trop me mouiller je dirais que c'est LE meilleur livre estonien que j'ai lu jusqu'à maintenant. Bon vous direz que je n'ai pas du en lire beaucoup d'autre et vous n'auriez pas tort...
C'est quand même un (très) grand roman rempli de mythologie, d'ours, de conte, de serpent, de magie, de forêt et d'une forme de morale justement dosée. La culture occidentale avale et étouffe les cultures locales.
Allez je le dis, un chef d'oeuvre (estonien) !
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L'Homme qui savait la langue des Serpents de Andrus Kivirähk

Dans ce conte l'auteur nous présente Leemet un Estonien faisant partie du peuple de la forêt, de son enfance et ses péripéties jusqu'à l'âge adulte où il va essayer de comprendre et cohabiter le monde qu'il habite.

Nous suivons donc notre protagoniste dernier païen face « aux hommes de fer », qui vie dans un monde sylvestres et qui va voir au fur et à mesure son monde, ses coutumes, son mode de vie changer/ disparaître.
L'auteur nous invente ici une mythologie forestière, où les Hommes communiquent avec les animaux grâce à « la langue des serpents », dont notre héros et le dernier à parler, le dernier Homme de son monde a tout voir, tout connaître et on va suivre le fardeau d'être le dernier à se rappeler.

Malgré un pitch assez tragique le roman ne manque pas d'humour, et s'est ce dernier qui nous accroche à la lecture du récit et qui contre balance avec certains passages trafique et face au destin dramatique de Leemet.

Je recommande vraiment cette lecture/ cette réflexion sur le passage du temps, la mémoire et l'identité. Elle nous plonge directement dans un univers nouveau, et c'est toujours avec impatience que j'avais envie de lire les prochains chapitres et de suivre l'Homme qui savait la langue des serpents
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Top lecture de l'année ;-) et je l'ai pas vu venir!
Je ne me lasse pas de regarder la couverture, sans compter que ce pavé se pose juste bien dans la main: je me laisse complètement glisser dans cette histoire, cette épopée, ce pamphlet. Les aventures initiatiques, le déclin d'un ancien temps, le devoir de mémoire, le regard perplexe sur la modernité, l'amour, l'amitié, la famille, l'exode, les croyances, l'auteur ne manque pas une ligne pour tout ce qu'il y avait à en dire... Tous les camps de cet ancien et nouveau monde sont savamment représentés. C'est même drôle à lire. Et c'est vraiment un univers rempli de merveilleux. Un bijoux d'imaginaire.
La force de ce pavé, pour moi, c'est véritablement sa légèreté. Hop, il passe de mains en mains à la maison!
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Bien sûr, c'est un univers particulier, les chevaliers, les moines, Jésus et cet étrange Dieu viennent de débarquer en Estonie qui a longtemps était non évangélisée. C'est la grande révolution culturelle, la nouveauté ultime ! Car, comme je le soulignais dans mon précédent article, c'est un livre au sujet du temps qui passe, des coutumes qui s'effacent et disparaissent, de la vie qui évolue, des souvenirs laissés. C'est un monde magique, où les humains ont appris la langue des serpents pour se faire écouter des animaux, un monde sauvage où l'on ne se nourri que de viande et où on décapite ses ennemis, et pourtant particulièrement terre à terre où la magie des hommes n'existe pas. Il n'y a pas de démons, de diables et de farfadets comme rêve les humains modernes qui ont oublié la langue des serpents. Il y a seulement les animaux, la nature, tout un écosystème qui se suffit à lui tout seul, qui fonctionne déjà bien suffisamment. Pourquoi chercher des contes quand il suffit de s'émerveiller de la force et de l'intelligence de ce qui est déjà là ?

Leemet, il est « un peu » déprimé, c'est le héros, c'est le dernier homme à savoir la langue des serpents. C'est le dernier en qui repose la mémoire des temps anciens, des temps où les humains vivaient dans la nature, dans la forêt au milieu des loups, des ours et des serpents.

C'est bien là un ouvrage particulier – et je remarque des erreurs de frappes, de relectures et de traductions que je n'avais pas vu jusque-là – mais ce n'est pas tant gênant. D'ailleurs, je pense que la traduction a essayé de garder le ton du récit qui est en effet très agréable. Très particulier, certes, mais moi il m'embarque ce bouquin.
Il me fait revivre mon enfance ce livre. Je retrouve ces sensations d'être seule au monde en plein milieu d'une forêt, à aucune portée de voix. Seule humaine dans les sous-bois, seulement la conscience qu'il y a peut-être des animaux qui grouillent quelque part. C'était grisant, ça me rappelle quand, petite, je partais seule en forêt, assez régulièrement d'ailleurs. J'ai eu plusieurs vie avant de devenir la bobo parisienne que peu de gens pourraient imaginer en train de dévaler les sous-bois avec des chiens.
Mais je m'égare – mais peut-être est-ce là que réside la préciosité de cet ouvrage – qui, finalement, est violent : il y a beaucoup de morts, beaucoup, beaucoup de sang : de la part des bêtes ou tout simplement des lubies des hommes. Mais ça n'en reste pas moins une histoire tout à fait édifiante et pittoresque que celle de Leemet, qu'on suit de son enfance jusqu'au moment où il nous conte son récit. On y découvre ses coutumes, ses amis, ses amours, et surtout, ses nombreux drames.

Tantôt amusant, le plus souvent mélancolique, parfois dramatiques et d'autres fois encore carrément épique, c'est un livre magnifique. Un vrai voyage dans le temps et l'espace, dans les croyances des uns et des autres, d'un émerveillement sans borne, même à la seconde lecture.
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Un merveilleux conte estonien dans la droite lignée des sagas islandaises que j'affectionne mais aussi bien plus !

C'est en effet un conte imaginaire qui nous permet de nous enfoncer dans la forêt estonienne dans une période médiévale en suivant Leemet, le dernier homme qui sait la langue des serpents. Dans l'ombre des branchages, tout un monde, où animaux et hommes ont des relations particulières, où les serpents ne supportent pas la bêtise des hérissons, les ours ces coquins lubriques savent comment séduire les femmes, les louves restent les indispensables laitières des hommes et où les élans ne sont là que pour satisfaire les appétits carnivores …

C'est aussi un conte intemporel d'une actualité frappante, quand trois générations (et même quatre en réalité) doivent cohabiter alors qu'elles n'ont plus la capacité de se comprendre. Quand sous prétexte de la modernité, il est indispensable de renier les anciennes traditions voire pour plus d'efficacité de les diaboliser.

C'est surtout un conte pamphlet, bien sûr totalement à charge même si l'auteur donne la parole à chacun des représentants leur donnant la possibilité d'expliquer, défendre en quoi leur croyance est plus pertinente qu'une autre. Mais c'est finalement une vraie critique de l'obéissance aveugle de l'homme à des dieux, quelles que soient leurs formes, leurs représentations, tous transposables. Ces dieux ne sont « créés » que pour permettre l'asservissement de certains par ceux qui se targuent d'en être les porte-parole sans possibilité de remise en question. Des dieux, vous aviez déjà deviné, qui justifient aussi que les hommes se mettent en guerre !

Cependant, Leemet, lui n'a pas de dieux, s'en défend, ne souhaite que répondre à ses besoins naturels dont le plus important, celui de transmettre et de ne pas être le dernier. Trouver un objectif, une raison de vivre quand finalement tout autour de vous, malgré vos efforts vous emmène vers une solitude inéluctable. Leemet ne possède finalement qu'une seule chose que personne ne pourra jamais lui enlever, son espoir de voir un jour la Salamandre depuis longtemps endormie et invisible à tous …

Pour conclure, une véritable rencontre et découverte où l'on rit autant que l'on pleure mais que je ne saurai décrire aussi bien que Sandrine que je remercie vraiment pour son enthousiasmant partage.
https://www.babelio.com/livres/Kivirhk-Lhomme-qui-savait-la-langue-des-serpents/438225/critiques/3417588
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A la vue de cette superbe couverture représentant une sorte de reptile ailé, je n'ai pu résister à son charme ancien qui m'a rappelée les planches Deyrolle tant aimées de mon enfance.
« L'homme qui savait la langue des serpents » est un roman étonnant, mystérieux, qui m'a transportée dans un monde fascinant et étrange, peuplé d'animaux extraordinaires. Dans mes rêves éveillés, j'ai vu la légendaire Salamandre protégeant les rivages et affrontant des navires qui venaient piller les côtes estoniennes, un pou géant de compagnie, des ours qui séduisaient les jeunes filles,...

Entre récit fantastique et vieux mythes, roman picaresque et conte épique, règne un univers enchanteur où le réalisme magique côtoie l'histoire, le folklore, la culture et le paganisme. Ce roman est incontestablement insolite et extravagant, accentué peut-être par notre manque de connaissances et de références culturelles et historiques sur l'Estonie.

*
Le roman d'Andrus Kivirähk est un voyage passionnant qui nous plonge dans les forêts de l'Estonie médiévale à la rencontre des derniers peuples païens.

Avant l'invasion de chevaliers teutoniques venus de Germanie, les estoniens vivaient en harmonie dans la forêt, parlaient encore la langue des serpents, élevaient des louves laitières, se déplaçaient à dos de loup et hibernaient en hiver.
Mais depuis, leur monde et leur mode de vie sont en sursis. Petit à petit, les familles quittent la forêt, attirées par la vie plus facile dans les villages, et oublient leurs coutumes ancestrales. Elles apprennent l'allemand, se convertissent au christianisme et adoptent des noms bibliques.

« le monde change, il y a des choses qui sombrent dans l'oubli, d'autres émergent. »

Andrus Kivirähk est un auteur talentueux, qui a su créer un univers fascinant et original saupoudré de merveilleux et de fantaisie débridée. Toutefois, la dernière partie du récit devient un peu plus sombre et plus violente.

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L'histoire n'est pas linéaire, elle se déroule en empruntant des sinuosités, suivant les différents habitants de la forêt tout au long de leur vie. L'auteur ne s'est pas focalisé totalement sur le personnage principal, il a aussi réussi à donner vie à de nombreux personnages inoubliables.

Le jeune Leemet, le narrateur, est le dernier de son peuple à connaître la langue ancestrale des serpents, celle qui lui permet de communiquer avec les serpents et les animaux de la forêt. Son récit se teinte souvent de mélancolie et de nostalgie, car si la Salamandre endormie ne se réveille pas, son peuple va s'éteindre.
Sa personnalité complexe, avec ses failles et ses imperfections, sa curiosité, ses doutes et ses interrogations le rend profondément humain et d'autant plus attachant. A travers le parcours de notre jeune héros, on ressent le changement profond qui s'opère dans sa vie : attiré par le nouveau mode de vie des étrangers et respectueux de l'ancienne culture, on voit se dessiner dans son esprit une envie de compromis.

« Les désagréments, c'est comme la pluie : un jour ils vont nous tomber dessus, mais il n'y a pas de raison de s'en soucier tant que le soleil brille. Et puis, la pluie, on peut s'en protéger, et beaucoup de choses qui semblent fort laides vues de loin ne sont pas si terribles que ça quand on s'en approche. »

Il dépeint un monde en profonde mutation : le poids des anciennes traditions et des rites sacrés face la modernité, un mode de vie de chasseurs-cueilleurs face à l'agriculture et l'élevage, la nature face à la culture, le paganisme face à la religion chrétienne.
Ce qui est extrêmement bien réussi, c'est la façon dont Leemet prend conscience de l'irrationalité et de l'absurdité du fanatisme religieux des deux sociétés.

« Il y en a qui croient aux génies et fréquentent les bois sacrés, et puis d'autres qui croient en Jésus et qui vont à l'église. C'est juste une question de mode. Il n'y a rien d'utile à tirer de tous ces dieux, c'est comme des broches ou des perles, c'est pour faire joli. »

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De nombreux personnages, délicieusement croqués, à la fois hauts en couleur, loufoques et charismatiques, mettent une ambiance pleine de folie et d'extravagance : une jeune vipère royale, le grand-père de Leemet qui se bat comme un enragé avec ses crocs venimeux, le mystérieux personnage de Meeme, Tambet le sorcier du bois sacré, un couple d'anthropopithèques, Nounours l'amoureux transi de Salme.

« Nounours, c'était ce gros plantigrade avec qui ma soeur s'était mise en ménage depuis déjà cinq ans. Je me rappelais très bien comment elle avait quitté notre foyer – pour maman, naturellement, c'était une grande honte et un terrible malheur, car depuis sa triste expérience de jeunesse elle ne pouvait pas voir les ours, même en peinture. Bien sûr, il y avait belle lurette que nous savions que l'un d'entre eux tournait autour de Salme, mais maman faisait tout ce qu'elle pouvait pour tenir sa fille à l'écart du grand brun. À vrai dire, elle ne pouvait pas grand-chose. Salme traînait tout son saoul dans la forêt, et son galant traînait là où il fallait ; dans ces conditions, évidemment, leurs chemins se croisaient sans arrêt dans les fourrés. Il est très difficile à une jeune fille de se garder d'un ours : c'est si grand, si doux, si mignon, et ce museau qui sent le miel. Maman guerroya tant qu'elle put, mais le soir, quand ma soeur rentrait, ses vêtements étaient toujours couverts de poils. »

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Dans une langue fluide et ensorcelante, Andrus Kivirähk explore avec profondeur et subtilité, la perte de l'identité culturelle et sociale, la confrontation entre traditions ancestrales et modernité. Il offre également des réflexions très intéressantes sur la famille, la guerre, l'amour, la condition de la femme et la liberté.

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L'écriture d'Andrus Kivirähk est magnifique, poétique, colorée, légère, vivante, teintée d'humour, d'ironie et de sarcasme. Par la beauté des paysages, par la richesse incroyable du monde imaginé par l'auteur, par les émotions transmises, cette lecture est vraiment immersive.
Mais l'auteur n'hésite pas à emprunter des chemins plus tragiques, jonglant habilement avec la brutalité, la naïveté ou la stupidité des hommes, jouant ainsi avec nos émotions.

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En résumé, "L'homme qui savait la langue des serpents" a un charme très particulier. Il a réussi à me séduire grâce à son atmosphère déjantée, son inventivité, ses personnages burlesques à la limite de la caricature, son monde riche et fascinant, son atmosphère entre mythologie et Histoire.

"L'homme qui savait la langue des serpents" fait partie de ces romans rares, qui sortent de l'ordinaire. Il ne plaira peut-être pas à tout le monde, mais si vous souhaitez lire un roman atypique, il sera peut-être votre prochain coup de coeur, tout comme moi.
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