Edem Kodo homme politique togolais, nous plonge au travers de son premier roman au coeur de l'Afrique dans un pays (imaginaire) meurtri par des années de domination, de privation de richesse par une minorité et de guerre tribale. La tension est à son apogée, le pays court droit vers un génocide en règle sous les yeux indifférents d'une communauté internationale passive.
Un roman assez dur et assez peu optimiste sur la nature humaine (seule les femmes apportent une touche d'espoir) L''auteur ne nous préserve d'aucune exaction mais la langue est belle, poétique (même si parfois un peu trop complexe, armez-vous d'un dictionnaire!).
Ce roman n'est pas sans rappeler malheureusement la situation libyenne.
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Les discours succédaient aux discours, les hommages aux hommages. Qui pouvait-être en reste, puisque le prince n'avait plus que des qualités? Ah, les hommes ! La mort leur permettait de débiter de ces mensonges ! Qui détestait un être de son vivant lui trouverait des mérites insoupçonnés à sa mort.
Apprendre à savoir d'où vient le vent et vers où souffle-t-il est la leçon première du livre des courtisans.
Ils veulent s'amuser avec l'État? Force doit rester à la Loi. Le gouvernement gouverne, l'opposition se tait ou crève !
Oh oui, dans ce pays de misère, le salut viendra par les femmes.
Edem Kodjo, homme politique togolais, écrivain
Lettre ouverte à l'Afrique cinquantenaire (Gallimard)