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EAN : 9782378340704
224 pages
Stéphane Marsan (11/09/2019)
3.44/5   18 notes
Résumé :
Mention spéciale du Prix Russophonie 2015 Prix du Bestseller national russe 2017 Youlia est en apparence une jeune fille banale, comme on en rencontre des milliers dans les banlieues dortoirs des grandes villes, pourtant sa famille s'avère pour le moins dysfonctionnelle, entre un père riche mais colérique, qui manque de brûler vives sa femme et sa fille quand il découvre l'infidélité de la première, une mère dépressive et irresponsable qui laisse ses filles livrées ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Lorsque je m'apprête à découvrir un livre de chez Stéphane Marsan, j'ai la garantie de passer un bon moment.
Il suffit que le sujet m'interpelle et je suis certaine de trouver une histoire de qualité.
F20 d'Anna Kozlova ne déroge pas à la règle.

Youlia est russe.
Youlia sort de l'enfance.
Sa famille se compose :
- d'une mère dépressive, névrosée. Elle passe de l'euphorie à un état léthargique, en un clin d'oeil.
- d'une soeur avec laquelle elle vit une relation assez fusionnelle, diagnostiquée schizophrène.
- d'un père absent... qui a pris la poudre d'escampette, au premier obstacle, pour rejoindre sa maîtresse.
- d'un beau-père immature, jemenfoutiste, irresponsable... suspect...
Et j'en passe...
Arrosé tout cela de vodka et vous comprendrez bien que pour la jeune fille, il n'est pas aisé de grandir convenablement.
Surtout que très vite, elle va se rendre compte qu'elle aussi souffre d'une certaine forme de schizophrénie...
Pas question pour elle, qu'elle subisse le même traitement que sa soeur.
L'internement et la médication intensive, très peu pour elle...
Elle décide de se soigner seule.
Youlia est intelligente, lucide de la situation dans laquelle elle évolue, lorsqu'elle n'est pas en pleine crise délirante.
C'est assez flippant de la savoir comme ça, quasi livrée à elle-même...
A un âge, où évidemment, elle est en recherche d'expérimentations, où ses hormones sont d'autant plus en émois...avec la maladie...
J'ai ressenti énormément d'empathie pour elle.
J'avais tellement envie de l'aider, la mettre en garde, la cadrer...
J'ai aimé rire, délirer avec elle.
J'ai tremblé.
J'ai eu le coeur serré, la boule au ventre pour elle.
Elle a su me toucher. Elle a réussi à me faire réfléchir à certaines questions.

La force de ce récit réside dans la construction de ses personnages.
Anna Kozlova a su me captiver d'un bout à l'autre grâce à eux. A Youlia, surtout. Quelle détermination !

F20, c'est l'histoire d'une jeune ado qui tente de s'élever dans un monde aussi malade qu'elle...
Ce qu'elle veut elle, c'est vivre, tout simplement.

Merci Babelio et la maison d'éditions Stéphane Marsan, pour ce roman reçu à l'occasion d'une masse critique.
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Encore un coup de coeur de chez Stéphane Marsan. Stop !!
Youlia découvre qu'elle présente les mêmes symptômes que sa soeur schizophrène. Mais elle connaît le sort réservé à ces malades qui se voient refuser une existence « normale ». Or Youlia n'a pas l'intention de laisser sa part au chien. Elle veut aimer, être aimée, elle veut avoir un travail, une vie indépendante… Alors elle dissimule sa maladie et elle a d'autant moins de mal à le faire qu'elle vit dans une famille totalement déréglée, entre tentatives de meurtre, ivrognerie et comportements insensés. Finalement, la normalité n'est peut-être pas là où on l'attendrait.
Le livre présente un cocktail détonnant de passages scabreux, de passages hilarants, de passages émouvants pour dresser finalement le portrait d'une jeune fille qui doit faire face, totalement seule, à des problèmes titanesques. Je ne saurais affirmer que ce qui est dit de la schizophrénie dans F20 est fidèle à la réalité médicale et psychiatrique, mais il me semble que l'on peut aussi lire ce livre comme une métaphore de la vie, pessimiste certes car Anna Kozlova est pour le moins désabusée concernant l'amour, la famille, la société en général, mais porteuse également d'une puissance vitale qui force l'admiration.
Bref, j'en redemande !!
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J'ai découvert les Editions Stéphane Marsan l'an passé avec L'oiseau captif", un très beau roman qui n'a pas fait beaucoup de bruit mais a enchanté ceux qui l'ont lu. Quand l'occasion s'est présentée de lire un autre roman de cette maison d'édition, je n'ai pas hésité et je m'en félicite (bien que, cette fois, je ne sois pas allée jusqu'au coup de coeur).

Avec "F20", nous sommes plongés dans la vie quotidienne d'une famille moscovite. La narratrice a été reconnue schizophrène par le corps médical après que sa soeur aînée ait reçu le même diagnostic quelques temps auparavant. Rapidement, nous constatons que cette famille est atypique et dysfonctionnelle. La mère de famille est immature et névrosée. le père, aux abonnés absents, à laissé la place à un beau-père marginal et alcoolique. Les deux soeurs schizophrènes ne bénéficient pas d'un contexte idéal pour la prise en charge de leur maladie. Elles multiplient les expériences scabreuses, s'auto-médicamentent et tentent de grandir dans un univers alcoolisé et malsain.

La lecture aurait pu être pesante, vu le contexte, mais il n'en est rien. F 20 se lit aisément et le ton est assez léger. Youlia, la narratrice, est une jeune fille intelligente et lucide (sauf durant les crises délirantes). C'est la seule personne vraiment censée de la famille. En dépit de sa maladie, elle a les pieds sur terre. Attachante et drôle, elle pratique à merveille l'autodérision. Elle parvient à dédramatiser sa maladie bien que ce soit une vraie galère d'être diagnostiquée "F20" en Russie.

« Je n'ai pas d'avenir. Tout ce que la schizophrénie a à me proposer, je le connais déjà.
Je ne rencontrerai jamais d'homme, je n'aimerai personne, je n'aurai pas d'enfants.
Dans le meilleur des cas, j'adopterai un doberman. Puis mon doberman crèvera.
Voilà ce qui m'attend. »

Un roman intéressant, qui permet d'aller à la rencontre de la littérature russe contemporaine et de porter un regard différent sur la maladie mentale.

A noter que ce roman a obtenu le National Bestseller Prize 2017 en Russie.
Lien : http://www.sylire.com/2019/0..
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C'était à la fois plus sérieux et plus drôle que ce à quoi je m'attendais.
F20 désigne la schizophrénie, une maladie qui touche l'héroïne et sa soeur, qui a déjà été diagnostiquée.
Pour éviter le diagnostique (et donc la misère sociale), Yulia, l'héroïne, se sert dans les médicaments de sa soeur. Je n'y connais pas grand chose en schizophrénie donc je ne peux pas juger de si le livre est bien renseigné, mais il est en tout cas écrit avec beaucoup de soin et d'équilibre, sans misérabilisme malgré la situation, et avec une réflexion sur la manière dont la société voit les gens souffrant d'une maladie mentale.
Le parcours de Yulia est très intéressant, et très touchant. On sent sa profonde solitude, son inquiétude, et on apprécie son regard très particulier sur la vie qui change de ce qu'on peut avoir l'habitude de lire.
Une très bonne plume à découvrir pour cette rentrée littéraire
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F20 ou de son nom le plus connu : schizophrènie. Est-ce que j'ai aimé ce roman ? Deux jours que je l'ai fini et je ne sais toujours pas. Je sais que je l'ai cherché plusieurs soirs d'affilée pour avancer dans ma lecture et que je ne le reposais qu'avec regret. Je sais que je me suis attachée à Yulia et sa soeur Anioutik. Je sais que j'ai souvent eu mal au coeur de leur situation et de leur désoeuvrement. Maintenant je reproche un peu à l'auteure de ne pas m'avoir amené à un endroit bien précis. le récit se déroule, continue, bifurque mais jamais ne nous amène d'un point À à un point B. Était-ce un but en soi ? Peut être... J'aurais aimé entrevoir un avenir plus précis pour ces deux jeunes schizophrènes, laissées à elles-mêmes, enlisées dans un quotidien triste et solitaire. Elles dérangent et c'est leur seule façon d'exister malheureusement.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La vie que je menais ne permettait pas que je me lie d’amitié avec d’autres fillettes. Leurs occupations ineptes ne m’intéressaient pas, et je trouvais leurs conversations ennuyeuses. À dire vrai, jusqu’à mes treize ans, il en alla de même avec les garçons et, dans ma grande naïveté, j’espérais passer ma vie sans entrer en contact avec quiconque. Je n’y parvins pas.
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Les gens ont honte, ajoutai-je, honte de reconnaître qu'ils ne seront jamais comblés. D'argent, de joie, d'amour, de sexe épanouissant...
- Et toi ? demanda soudainement maman. Tu n'as pas honte ?
- Non, répondis-je. A la différence de tous les autres, je comprends qu'il ne s'agit pas de moi, mais juste de la façon dont le monde est agencé. Le monde, maman. Je ne suis pas les illusions auxquelles tu te raccroches. Je suis la réalité, et personne ne veut de moi. Parce qu'il est impossible de comprendre comment me supporter sans perdre la tête ni sombrer dans le désespoir.
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