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sur 5899 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La Princesse de Clèves, lecture obligée de mon fils pour le nouveau Bac de Français. Tellement nouveau, le Bac, qu'on lui fait lire les mêmes livres que dans les années 80. Ainsi, sans lui en dire pour autant la raison, c'est en lui faisant lire Mme de Lafayette qu'on entend l'initier à la condition féminine. Il faut avouer que Mme de Lafayette est un personnage révolutionnaire, avec toute sa tête ! Voilà une femme qui se targue d'écrire en 1678. Allons voyons ! Une femme qui écrit, ah ah ah, la belle plaisanterie !!

Mais Mme de Lafayette écrit bien, très bien même ! Sa préciosité même ridicule, n'est-ce pas Jean-Baptiste ? est tout à fait conforme à l'époque. Elle sait construire une histoire bien mieux que certains de nos contemporains. La mise en contexte, l'incipit comme on dit, nous plonge aisément dans la vie de la Cour du Roi Henri II (par contre mon fils s'en fout) et nous hameçonne adroitement quant au destin de Mlle de Chartres. Mme de Lafayette sait guider, tromper, égarer son lecteur pour le mener vers l'inéluctable conclusion. Mais pour un peu, elle écrirait comme un homme cette femme là, mieux peut-être, après tout elle était bien placée pour connaître le coeur des femmes.

Simplement j'hésite, la condition féminine est-elle améliorée dans l'esprit de nos bambins de seize ans après cette lecture ? Pour peu qu'ils soient allés jusqu'au bout, ce qui je l'avoue, n'est pas le cas du mien, de fils, mon fils, faut suivre un peu aussi... La réponse est non, hélas non. Une femme qui écrit à cette époque cela ne les surprend pas, comment leur faire comprendre que la broderie était le seul destin envisageable ? le rang social les ennuie au plus haut point, une femme qui n'a rien d'autre à penser des ses journées que savoir si elle donnera son coeur, cui-cui ! Non seulement mon fils s'est ennuyé au point de stopper sa lecture, comptant sur un vague résumé trouvé sur le net et sur la confiance sans failles attribuée à sa mère adorée, mais le fait est que j'ai bien plus fait avancer la condition féminine dans son esprit (oui je m'aime) que l'exploit de Mme de Lafayette.
A cet âge, en 2019, comment compatir ne serait-ce qu'un instant à la condition de cette Princesse ? Même avec un peu de recul et les explications désabusées de leur professeure obligée de leur faire étudier ce livre, ils n'en comprennent pas l'intérêt (et là je les comprends), ils ne sont pas du tout impressionnés qu'une femme ait pu écrire un livre (voyez qu'on fait des progrès) mais en revanche les atermoiements sans fins, les revirements et les scrupules de cette jeune fille qu'ils éliraient volontiers Miss Cruche 1559 leur passe à plusieurs miles au-dessus de la tête.

En conclusion, j'ose prétendre même si cela devient dangereux ici, j'ose prétendre que pour défendre la condition féminine, auprès de jeunes de seize ans en 2019, avec des livres mieux que bien écrits et un talent incomparable, on aurait pu leur faire lire Simone de Beauvoir à la place car Mme de Lafayette prouve seulement - même si c'est déjà beaucoup - qu'une femme peut écrire comme un homme, même en 1678. En effet, aussi bien qu'un homme, elle est capable d'ennuyer, de navrer et de décevoir son lecteur. le plus grand danger auquel on expose nos enfants par ce genre de lecture, c'est de leur confirmer que les livres sont un truc chiant et soporifique, uniquement destinés aux adultes vieillissants qui, étant nés hier, n'ont aucune idée de leur vie à eux et de ce qui est vraiment kiffant dans la life.
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Une fois de plus, c'est un livre que j'ai dû lire pour mes cours de littérature et c'est sans grande conviction que je l'ai commencé. Même si je n'ai pas adoré, j'ai apprécié cette lecture un peu plus que ce à quoi je m'attendais.

L'histoire se situe sous le règne d'Henri II, soit environ un siècle avant que Madame de la Fayette publie l'histoire en 1678. Dans le récit, nous voyions une jeune fille, Mademoiselle de Chartres, épouser le prince de Clèves. Seulement, elle n'est pas amoureuse de son mari, lui préférant le duc de Nemours...

C'est l'histoire d'un amour impossible entre deux personnes, avec une jeune fille - la princesse de Clèves - qui souhaite assouvir ses désirs mais ne veut pas bafouer son honneur et trahir son mari. C'est un récit que nous avons analysé en cours de littérature, ainsi que les adaptations qui en ont découlé (dont le film La belle personne que j'ai détesté tant je l'ai trouvé malsain), au point de m'en dégoûter parfois.

C'est un des premiers classiques écrits par une femme, qui peut être intéressant à découvrir, même 300 ans plus tard, parce qu'on peut toujours l'observer sous un oeil moderne. Alors, si j'ai parfois du du mal avec le style d'écriture à accrocher à l'histoire, cela a été un peu rattrapé par ma lecture de l'adaptation en bande dessinée et le visionnage des films.
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J'ai enfin lu La Princesse de Clèves...... Enfin, pourquoi ? C'est un livre que je voulais lire depuis très longtemps, un classique de la littérature française que j'avais une première fois commencé et abandonné..... Les premières pages sont un embrouillamini de personnages historiques, de filiations etc.... et l'écriture de Madame de la Fayette m'avait gênée par son côté un peu vieillot, ampoulé, particulier. Mais comme je l'avais mis de côté et que décidément je voulais le lire, cette fois-ci je ne me suis pas laissée abattre par ces premières pages et j'ai poursuivi ma lecture jusqu'au....... bout et j'en suis contente.

Voyage dans le temps et dans l'histoire, nous sommes à la cour du roi de France Henri II, dans le milieu du XVIème siècle. Avec ce roman Madame de la Fayette nous relate une histoire d'amour qui restera platonique par la droiture de la jeune princesse ne voulant pas trahir l'homme qu'elle a épousé mais aussi toutes les intrigues de la cour royale.

Il est vrai que l'écriture peut paraître un peu décalée, ancienne, maniérée parfois mais au fil du récit je me suis habituée à ce style et pour ma part elle contribue à l'immersion dans le récit et son époque. Même si l'histoire en elle-même peut paraître pour nous lecteur (trice)s du XXIème siècle banale, ce qui m'a le plus intéressée c'est la psychologie des deux principaux personnages car l'auteure ne se prive pas de décortiquer toutes leurs pensées, doutes et même subterfuges quand ils sont confrontés à un amour qu'ils ne sont pas libres de vivre ou tout du moins pour la jeune fille.

Ils sont beaux, ils s'aiment mais elle ne peut se résoudre, de par son éducation, de par sa morale, a cédé à ses avances. Lui, le beau Duc de Nemours est un séducteur aux nombreuses conquêtes féminines mais qui va se transformer en amoureux transi et désespéré. Elle, elle ne connaît rien du sentiment qu'elle ressent en sa présence mais sera partagée entre amour et loyauté, se refusant de faire souffrir un mari auquel seul l'amitié et le respect la lient. Elle va connaître les affres de l'amour, de la jalousie et des remords, elle est l'image de la femme sacrifiée sur l'autel du mariage et de la loyauté.

Ils forment un duo en totale opposition avec tous les relations amoureuses des autres personnages, entre amants, maîtresses (officielle ou non). Madame de la Fayette ne se prive pas de glisser, tout au long de son récit, toutes les intrigues amoureuses de l'époque en commençant par celles du roi, mais montrant également l'importance des "commérages" transformés, mal interprétés et destructeurs pour ceux qui en subissent les conséquences.

Je peux comprendre que ce court roman peut paraître rébarbatif à beaucoup mais je pense que cela tient surtout à l'écriture, car j'ai trouvé malgré tout l'histoire plaisante, moins stéréotypée que je le craignais. La vision du mariage, de l'amour de la part de Madame de la Fayette est assez sage : pas de coups de canif dans le contrat pour cette jeune demoiselle, qui vivra, au-delà de la mort de son mari, dans la religion et l'éloignement de la cour.

Je l'ai lu, j'ai failli l'abandonner une deuxième fois car les atermoiements des deux tourtereaux tournaient par moment en rond mais je me suis surprise dans la deuxième partie à les suivre dans leurs tortures psychologiques et à vouloir en connaître le dénouement, preuve que ce classique m'a finalement plu.....
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Un jour il faudra qu'on m'explique pourquoi on fait lire ce genre d'ouvrages à des gamins de moins de quinze ans. Ma prof de sixième nous a imposés cette lecture fastidieuse comme si nous pouvions y comprendre quoi que ce soit. Je me souviens des heures pénibles que j'ai passé en compagnie de la Princesse de Clèves et du désarroi de mes camarades de classe.

Je l'ai relu des années plus tard, à l'aube de la vingtaine, et je l'ai apprécié bien davantage. le style, quoiqu'un tantinet poussiéreux, m'a plu et surtout l'histoire d'amour m'a bien plus touchée.
Je ne peux pas dire que ce livre m'aie transcendée. Dans le genre « romance précieuse », j'en ai lu de meilleurs mais il y a ce je-ne-sais-quoi d'attachant chez les personnages.

J'ai bien fait de le relire, comme de nombreux bouquins découverts bien trop tôt sur les bancs de l'école, à un âge où je manquais cruellement de vécu et de patience.
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Oui, c'est une oeuvre capitale dans l'émergeance du roman.

Mais je n'aime pas. Je m'ennuie. Je ne comprends pas l'humour, les sous entendus, les mensonges, je n'aime pas les types de relations, je n'aime pas qu'on se meure littéralement d'amour, je n'aime pas voir une femme acculée par son mari et un amant en puissance qui la harcèle (alors qu'elle dit plusieures fois NON). Cela dit, je ne lis pas les histoires d'amour contemporaines non plus, alors il ne fallait pas attendre des miracles.

J'ai bien fait de le lire, je le relirai sans doute (car il est court et fondateur du roman psychologique), mais je ne l'aime pas.
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Plongée sentimentale, exotique et littéraire dans la cour du roi Henri II, à la fin de son règne : la princesse de Clèves ("beauté parfaite", mariée de fraiche date) et le duc de Nemours (fringuant célibataire) parviendront-ils à s'avouer leur amour ? le suspens est savamment entretenu par l'auteur qui sait manier les subjonctifs à la perfection. A part cette intrigue et quelques éléments de décor (comme le tournoi où Henri II perdra la vie), ça sonne un peu creux et tout cela tire un peu en longueur. Mais bon, c'est "La princesse de Clèves" quand même ...
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J'ai eu l'occasion de relire La princesse de Clèves, que j'avais étudiée au lycée.
Une fois passée la longue exposition du début d'une demi-douzaine de pages, le livre est réellement intéressant.
Le style est certes daté mais agréable et élégant.
Les personnages sont attachants et les raisons du comportement final de Madame de Clèves peuvent être sinon approuvées, au moins comprises
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Classique de la littérature, j'ai lu ce roman durant mes années de lycée et j'en garde un très bon souvenir puisqu'il s'agit à la fois d'une intrigue amoureuse, d'un roman historique et d'une histoire sur le libertinage et la place de la femme au cours du XVI ème siècle.
Pourquoi ai-je qualifié ce roman de la sorte ? Touts simplement parce que le lecteur découvre les us et coutumes de la société durant le règne du roi Henri II, puis parce que Mlle de Chartres, une magnifique jeune fille de seize ans accepte d'épouser le prince de Clèves qui représente un mariage de raison et qui plus est, un bon parti mais n'hésite pas à écouter son coeur en succombant au charme de Monsieur de Némour. Une sorte de triangle amoureux naît donc entre ces trois personnages.
Histoire d'amour certes mais aussi roman psychologique puisque toute l'intrigue repose en réalité sur l'analyse des sentiments des personnages. Roman où l'action est inexistante mais cela ne veut pas dire que le lecteur s'ennuie pour autant puisqu'il enrichit à la fois ses connaissances historiques et ses connaissances sur la liberté de la femme à cette époque là. Un classique de la littérature française à découvrir !
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La Princesse de Clèves est un roman historique de Madame de Lafayette. L'auteur est contemporaine de Louis XIV mais situe son histoire à l'époque d'Henri II.

Le prince de Clèves aime son épouse à la folie, mais celle-ci aime le duc de Nemours, qui est aussi amoureux d'elle. Mais la jeune et très belle Madame de Clèves est également très vertueuse et décidée à rester fidèle à son mari. le roman raconte la lutte menée par son héroïne contre ses propres sentiments tout autant que contre les avances du duc de Nemours.

L'histoire se déroule à l'époque d'Henri II, soit plusieurs années avant la Saint-Barthélémy, dans la 2e moitié du 16e siècle. Autour du roi gravitent d'autres personnages historiques connus: Catherine de Médicis (sa femme), Diane de Poitiers (sa maîtresse), Marie Stuart (la femme du dauphin), etc, qui sont les protagonistes de ce roman.

Madame de Lafayette fait partie d'un groupe littéraire féminin connu sous le nom de Précieuses, qui défendait l'idée que l'amour est éphémère et cause plus de tourments que de joies et qu'il faut donc le fuir et rester fidèle à son mari (on se rappellera qu'à l'époque le mariage n'était pas affaire de sentiments, mais d'intérêts). Bref les Précieuses ne devaient pas rigoler tous les jours. Mais littérairement parlant, le point de vue est intéressant et permet de travailler la psychologie des personnages en profondeur. Ce livre est donc avant tout un manifeste de la Préciosité en tant que mouvement artistique: les valeurs défendues par les Précieuses y sont représentées, les thèmes qui leur sont chers y sont développés et les personnages reflètent tout cela.

Ce livre est avant tout l'histoire d'un amour qui ne doit pas être consommé. Donc on se lamente beaucoup, on se préoccupe de sa réputation et on lance des regards enflammés en rougissant, tout en évitant de rencontrer le duc en tête à tête, des fois qu'on ne serait pas capable de lui résister. Madame de Clèves emploie toute son énergie à se rendre malheureuse, en gros. Et avec elle, les hommes de sa vie. En parallèle, les personnages secondaires et leur comportement plus ou moins libertin servent de contrepoint à notre prototype de Précieuse déterminée à rester vertueuse jusqu'à l'obsession.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Même si l'oeuvre est renommée par son analyse des remords féminins, cette qualité n'est plus très flagrante de nos jours.

Aujourd'hui, on hésite à affirmer si le livre est dépassé ou si,au contraire, il parvient à nous confronter à nos propres dérives qui, elles, marquent un siècle dépravé.

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Quand elle commença d'avoir la force de l'envisager, et qu'elle vit quel mari elle avait perdu, (...)______ qu'elle eut pour elle−même et pour monsieur de Nemours ne se peut représenter.

l´haine
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