"Miss Ba" est la traduction d'une fameuse pièce de théâtre, "Les Baretts de Wimpole street", écrite par
Rudolf Besier, qui connut, en son temps, un succès formidable dans la capitale anglaise où elle fut donné plus de six cent fois.
Elle raconte les amours de deux poètes romantiques anglais célèbres : Elisabeth Barett et
Robert Browning dont la romance est aussi familière outre-Manche que l'est, chez nous, celle de
George Sand et d'
Alfred Musset.
Cet amour fut heureux.
Ce mariage, toutefois, eut à vaincre des obstacles exceptionnels.
Rendue infirme par une chute de cheval et ne pouvant à peine marcher, Elisabeth Barett vivait en recluse, allongée sur un sofa.
Son père, veuf avec autour de lui une dizaine d'enfants, était une sorte de tyran domestique. Il imposait à tous sa volonté inflexible et, puritain intransigeant, interdisait le mariage à tous ses enfants.
Elisabeth épousa secrètement
Robert Browning et s'enfuit avec lui sous la malédiction paternelle.
Tout cela, puisé dans la correspondance des deux amoureux et dans les innombrables essais qui leur ont été consacrés, forme la pièce.
C'est ce qui lui donne cet accent de vérité.
La figure du vieux Barett domine la pièce.
Rudolf Besier en fait une sorte de "refoulé" qui s'épouvante lui-même lorsqu'il se découvre dans les tréfonds de son âme.
La maison de Wimpole street habitée par la poétesse est aujourd'hui classée comme monument historique et sa chambre a été reproduite avec une minutieuse exactitude au théâtre des Ambassadeurs.
C'est un cadre très "gravure anglaise" dans lequel se joue une jolie pièce brûlante de passion et teintée de romantisme, d'un romantisme que nous font parfois regretter, aujourd'hui, tant d'oeuvres modernes.