Défi non fiction 2024
Ouvrage sur la philo occidentale de l'art, ou esthétique, au plus près des textes et des philosophes "classiques", à commencer par
Platon.
L'art, ses
oeuvres, son devenir, et les approches plus ou moins "psychologiques", les approches fondées sur le spectateur, ou sur l'artiste, et sur l'exposition... L'approche de l'auteur, germaniste et agrégé de philo (quand je cherche son nom je tombe d'abord sur un certain pantalon Lacoste), est thématico-chronologique. Ainsi, un chapitre sur "l'artiste" sera l'occasion de parler de
Nietzsche. Les questions classiques sont abordées, comme l'imitation, ou le langage de l'art (sujet tombé à un CAPES de philo), ou ce qui distingue l'oeuvre de l'outil (sont convoqués, par Heidegger, matière et forme.) L'outil, ainsi, se caractérise par sa "fiabilité" (terme en allemand) : quand on fait confiance à l'outil, on l'oublie. L'oeuvre, au contraire, sensibilise et révèle : elle montre la vérité. Les souliers de paysans peints par
Van Gogh sont ainsi "révélées".
Il est philosophiquement intéressant ou utile, lorsqu'on cherche à élaborer une réflexion sur l'art (ex. j'ai tenté de réfléchir sur l'art et la virtuosité) de savoir ce qu'on dit les "grands philosophes" et quelles questions se sont posées dans l'histoire de la philosophie. La question du devenir de l'art, de son évolution (qui s'inscrit dans une dialectique hégelienne) est assez intéressante à suivre par le regard qu'on put avoir des auteurs du passé sur un passé plus lointain encore.
Le parti pris de l'auteur, s'il n'y a rien d'inédit, est de montrer que la philo de l'art s'est attachée à la vérité de l'oeuvre, et ce, dans une certaine unité. C'est cette dichotomie mensonge/vérité qui sort la réflexion sur l'art d'un matérialisme que je reconnais avoir. (Par exemple, expliquer l'art par des considérations purement objectives, comme le "produit d'un contexte").
Un Que sais je bien rédigé, honnête quoi qu'un peu dithyrambique, plutôt axé sur les allemands (l'auteur parle de ce qu'il connaît ! et puis l'esthétique allemande quoi :) ). Il se lit lentement car comme dans tous les que sais je tout doit tenir en une centaine de pages : il en résulte un texte dense où chaque phrase compte. Donc il est parfois complexe de suivre les raisonnements ou d'emmagasiner les informations.