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sur 1626 notes
Un très bon roman, que je vous conseille, sur la vie de Nadia Comaneci : première gymnaste à obtenir la note de 10 aux Jeux Olympiques. C'était à Montréal en 1976, elle avait 14 ans et devenait la fierté de la Roumanie et du régime de Ceausescu – une image de marque pour vanter les mérites de l'enfance communiste. On suit son parcours depuis son enfance jusqu'à sa fuite aux États-Unis en 1989 et son lynchage médiatique par la presse US.

C'est un livre très intéressant sur la propagande communiste, le régime roumain et la vie d'alors en Europe de l'Est. C'est aussi un profond regard féministe sur la perception du corps de la femme. C'est surtout une interrogation sur la liberté réelle à l'Ouest, ou comment parler de l'autre pour mieux parler de nous.

La force du livre est dans son équilibre : en intégrant différents points de vue, notamment par des échanges fictifs entre la narratrice et Nadia Comaneci, l'auteure n'est pas dans le jugement facile d'une époque mais bien dans le questionnement en jouant de l'effet miroir entre l'Est et l'Ouest.

L'écriture est fraiche, poétique, acrobatique et rythmée : ça décoiffe tant dans le fond que dans la forme.
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La Petite Communiste qui ne souriait jamais de Lola Lafon est l'histoire de Nadia Comaneci petite fée des Jeux Olympiques de Montréal en 1976. L'auteure nous raconte à sa manière le parcours de Nadia, même si certains pans de la vie de Nadia sont imaginés par l'auteure ce bouquin nous rappelle la dictature d'un couple narcissique Helena et Nicolas Ceausescu. Nadia une athlète hors norme à la fois honni et adulé dans son pays la Roumanie, heureusement que You Tube est venu me rafraichir la mémoire j'ai revu les notes parfaites de Montréal et la fin du couple maudit qui quinze minutes après le verdict ont été mitraillé. Nadia survole la fin du communisme de l'Europe a coup de médailles d'or. Je me souviens du temps où je trouvais les journalistes vraiment nuls de reprocher à Nadia d'être devenu une femme.
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Un texte très bien construit autour de la biographie, en partie imaginaire, mais inspirée de ce que l'auteur a pu connaître de la vie de Nadia C, célèbre gymnaste roumaine des années 70. Au delà de la fabrication de championnes par la Roumanie communiste, le texte est une lucarne ouverte sur la vie sous la dictature du Camarade Ceausescu et de sa femme, la plus grande scientifique du pays. Habillement, l'auteur évite tout manichéisme, même si le parallèle avec les défauts de notre propre société reste en forme de points de suspension. On aimerait en savoir plus, mais c'est toute l'intelligence de l'auteur de ne pas juger et de laisser chacun essayer de se faire sa propre opinion. J'ai beaucoup apprécié cette réserve qui donne envie de s'attaquer aux sources et références mentionnées en fin d'ouvrage.
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J'ai sorti ce livre pendant la première semaine des Jeux Olympiques de Tokyo, alors que la Gymnastique artistique était au programme. Il a eu beaucoup de succès à sa sortie en 2014 et depuis le temps que Lola Lafon me l'a dédicacé à la Foire du livre de Bruxelles, c'est une fameuse sortie de PAL. Mais ma lecture ne m'a pas emportée, contrairement à ce que je pensais. Pourtant d'habitude, le mélange de fiction et de non fiction ne me dérange pas trop. Ici, Lola Lafon – qui a passé son enfance en Roumanie, raconte la vie de Nadia Comaneci, la jeune gymnaste prodige qui a fait sauter les compteurs des JO à Montréal en 1976 et a ébloui le monde entier, à une époque où la télévision prenait beaucoup moins de place que maintenant. Elle raconte cette vie en mettant en scène une admiratrice qui veut écrire la biographie de la championne et combler les trous de la réalité et qui se fait confirmer ou rabrouer par Nadia elle-même. Au passage, elle évoque évidemment la rudesse de l'entraînement, la faim obligée, les blessures réelles ou redoutées, la récupération par Ceaucescu de l'image glorieuse de la gymnaste, la réalité du régime roumain (avec sa fameuse police secrète la Securitate) qui, pourtant, jouissait d'une image favorable à l'Ouest avant la chute du mur de Berlin. Et bien sûr, l'évolution de Nadia Comaneci elle-même : le corps de cette athlète exceptionnelle, dressé, affûté par son entraîneur alors qu'elle est encore physiquement une enfant et qui, avec la puberté, perd de sa grâce originelle et est jeté en pâture aux commentaires aussi féroces qu'ils ont été dithyrambiques ; la tête, l'esprit de Nadia qui, avec la venue de l'âge adulte, semble accepter sa récupération par le régime mais subit la surveillance, les interdictions de quitter le territoire, la relation forcée avec le fils du dictateur. Une ambivalence des sentiments que fait bien ressentir Lola lafon, mais où est la vérité ? Ce mélange de fiction et de non fiction est vraiment très troublant. Peut-être aussi parce que la romancière veut aborder de très nombreux sujets à travers le personnage de la gymnaste ?

Je me suis dit que ce roman est un peu comme une oeuvre d'art contemporain : les émotions artistiques ne sont pas spontanées, il faut faire un effort intellectuel pour comprendre la démarche. Ici rien n'est fait pour rendre sympathique le personnage de Nadia Comaneci, qui peut émouvoir, tout comme le destin de ses petites camarades gymnastes et celui du peuple roumain. Je reconnais la patte de la romancière mais sa démarche – tout aussi ambivalente que son personnage principal et donc intelligente – n'a pas emporté mon adhésion. (Si quelqu'un a des éclaircissements à m'apporterpour ma gouverne, qu'il ou elle n'hésite pas !) Par contre, la médaille d'or olympique de la Belge Nina Derwael aux barres asymétriques m'a mis des étoiles plein les yeux ce dimanche 1er août (peut-être ai-je mieux compris sa valeur et tout le travail que cela représente grâce à la lecture de ce roman 😉 )
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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J'ai acheté ce livre à sa sortie mais ai repoussé sa lecture plusieurs fois après une trentaine de pages. Question de moment, de timing.

J'avais 10 ans quand Nadia Commaneci a décroché ce 10 de légende. Je faisais de la gym dans un petit club de province. A l'inverse des gamines influencées à l'époque, j'étais consciente que je n'atteindrai jamais son niveau d'excellence sans un travail plus qu' acharné.

Au-delà de cette anecdote personnelle, j'ai voulu, à travers ce livre, découvrir cette légende et ce qu'elle a pu représenter.

Je n'imaginais pas le symbole qu'elle a pu incarner aussi bien à l'Ouest qu'à l'Est.Tout ce poids sur les épaules d'une gamine de quatorze ans. le refus de voir son évolution, l'instrumentalisation du pouvoir, la chute d'une idole, l'absence d'indulgence des médias et du peuple roumain. Et puis la fuite, les conditions suspectes de son arrivée aux Etats-Unis.

En se documentant, en imaginant un contact avec l'ex gymnaste, Lola Lafon remplit les blancs de l'existence d'une icône, explique le contexte roumain d'une époque. Par petits chapitres, elle parvient à nous faire comprendre tout cela.

Au-delà de la légende, on peut s'interroger sur l'instrumentalisation politique du sport quel que soit le pays, qu'il représente une démocratie ou une dictature.Je me pose aussi des questions sur ces idoles qu'on vénère aussi rapidement qu'on les renie.

J'ai trouvé la partie consacrée à la révolution roumaine de 1989 brouillonne. Cela ne m'a pas empêchée de trouver ce roman prenant. Il suffisait de trouver le bon moment pour l'apprécier à sa juste valeur.
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Le livre débute dans l'apesanteur et la grâce d'une gymnaste imperturbable et se termine sur une chute: celle des régimes communistes. Lola Lafon commence par le récit du triomphe, pour s'en débarrasser, dit-elle. Mais, bien sûr, c'est impossible. Un mythe est né. Et comme ce jour-là, le compte-rendu émouvant et presque épique de Lafon nous plonge dans la jubilation et dans l'incrédulité. Les pages qui suivent ont beau interroger l'envers du mythe, c'est trop tard: bien sûr que la discipline de fer, la faim, les prises de risque étaient nécessaires puisqu'elles ont permis cette épiphanie. Lorsque qu'on apprend que Belà n'a pas hésité à faire concourir des athlètes blessées, au risque de l'accident qui tue ou rend tétraplégique, c'est trop tard: il nous a donné ce bonheur auquel nous ne voulons plus renoncer.
Au nom de ce rêve, nous sommes prêts à tout: nous, c'est à dire tout le monde, Nadia, ses parents, ses entraîneurs, le monde occidental, Ceaucescu... le livre raconte une illusion qui ne veut pas mourir. Nadia sera moquée, humiliée parce qu'elle devient une femme mais dans son pays on continuera à lui accorder 10 quand elle ne le méritera plus. Difficile de ne pas la voir non seulement comme l'icône du communisme mais aussi comme son allégorie: elle est ce mythe sublime, sublime au point qu'il sera incroyablement difficile de s'en déprendre, même quand la réalité de son infamie nous sautera au visage. 
Mais bien sûr, le livre ne raconte pas seulement ce monde qui s'écroule dans la joie et l'abjection, il raconte aussi l'histoire de Nadia, une fillette particulière, il nous parle de l'adolescence, de la recherche de la perfection, de notre goût pour les monstres et le voyeurisme médiatique... Au fur et à mesure, l'élan lyrique est remplacé par de longues plages de dialogue forcément moins écrites, le rêve se défait... Et c'est peut-être mieux.
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J'ai adoré ce roman, fiction biographique sur Nadia Comaneci, gymnaste star de la fin des années 70.
Il réunit tous les sujets qui me passionnent : les dessous du sport de haut niveau, et son utilisation politique ; l'histoire contemporaine, ici la dictature roumaine ; et la dimension du corps, le corps torturé, adulé et détesté. Car la gracile Nadia n'aura pas éternellement 14 ans...
J'ai adoré le fond mais aussi la démarche. L'auteure s'est appuyée sur des faits historiques, des archives, des témoignages et sur l'autobiographie - largement contestée - de la gymnaste elle-même.
Elle a ainsi construit un récit solide, entrecoupé de dialogues imaginaires mais pertinents sur les zones d'ombre du parcours de Nadia. Restituant ainsi l'ambiguïté du personnage, et de son entourage.
J'ai enfin adoré la plume vigoureuse, à la fois saccadée et parfaitement fluide. Une approche qui sait mettre l'accent sur les failles et les détails signifiants. Une très belle écriture qui m'a conduit à dévorer en quelques heures ce roman.
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Prix du roman Fémina 2014 justifié. Même si je ne suis pas d'accord avec le titre, le roman est très très bon. pour tous ceux de ma génération nous voilà replongé dans l'ère faste de la gymnastique, l'ère des prouesses et de la rigueur qui tenait en haleine aussi bien les adultes que les ados et les enfants.

Un roman qui rend bien hommage au sport et toutes les contraintes qu'entraînent un sport de haut niveau à l'échelon international.

Nombreux avis sur ce livre, je ne vais donc pas le disséquer à nouveau. Plutôt qu'un roman biographique, je le mettrais dans la catégorie roman inspiré de faits réels, l'auteure n'ayant jamais rencontré les personnages principaux. Mais bravo car le lecteur est tenu en haleine de la première à la dernière page.
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En Roumanie, la petite Nadia Comaneci est très prometteuse en gymnastique. Quand en 1976 elle fait rêver le monde entier avec ses scores inédits aux Jeux Olympiques, c'est une petite reine, une fée, tout le monde l'admire. Et puis vient l'adolescence et le déclin dédaigneux qui l'accompagne. C'est l'histoire d'un triomphe dans un contexte de séquestration communiste...

Nadia Comaneci a fasciné, fascine toujours et fascinera encore, car L Histoire en a fait l'une de ses petites protégées. Mais bien vite l'adolescence, une "maladie", entraîne l'injuste désaveu d'une fillette programmée pour tout réussir. A travers l'histoire d'une gamine, c'est bien le monde fermé du sport athlétique de haut niveau qui est dépeint ; tout comme une Roumanie communiste dotée d'un dictateur qui maîtrise tout et qui est partout.
Nous assistons à tout : à la naissance du phénomène Nadia C., à son ascension fulgurante, à son personnage trop timide pour les médias, mais surtout à son devenir au pays, à son comportement dicté par le régime en place ; à la puberté, que les jeunes gymnastes voient comme une maladie, qui les bouffe, les rend faibles, grosses, empotées, qui est injuste, parce qu'être femme équivaut désormais dans la discipline à une fin de carrière ; aux privations, aux joies, aux peines, aux médailles, aux chutes, aux titres...
Nous filons avec Lafon sur la frise chronologique qui conduit Nadia aux Etats-Unis, et assistons à un récit brillamment mené, entrecoupé d'échanges épistolaires fictifs mais parfaitement plausibles. Nous reprenons l'histoire, et l'on ne peut s'empêcher de couper régulièrement sa lecture pour assister, nous aussi et grâce à la technologie, à ces exploits et ces frustrations d'une vie, à un pan de l'Histoire du sport et de l'Europe.
Le texte aborde des points essentiels et amène à réfléchir sur les conditions dans lesquelles sont élevés les futurs athlètes, programmés dans des pépinières à médailles d'or (entre bonheur personnel, missions collectives et privations nécessaires ou abusives), le rôle des médias dans la vie d'une personne, dépendante de l'image qu'elle renvoie mais également de l'image qu'on en fait, et le régime de Ceausescu, vu, vécu et vaincu de l'intérieur, dans ses pires atrocités comme dans ses bons moments, qu'on néglige toujours de mentionner car il est tabou de dire qu'on a préféré les premières années où le pays rayonnait sous une dictature aux années où le pays est étouffé par une politique économique européenne globale.
Pour terminer, je dirais que c'est un livre plus facile à apprécier qu'à commenter. Intelligemment construit, agréable à lire.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Rappelons-nous. Montréal, J.O de 1976, une jeune athlète roumaine obtient la note parfaite de 10 en gymnastique : elle s'appelle Nadia Comaneci et devient immédiatement une idole mondiale.
Dans « La petite communiste qui ne souriait jamais », Lola Lafon nous raconte sa vie : ce livre n'est pas une biographie romancée de plus : c'est son histoire dans l'Histoire, l'histoire d'une jeune gymnaste surdouée et surentraînée au temps de la Guerre Froide ou comment une jeune fille roumaine a servi les intérêts politiques d'un homme (Ceausescu), d'un pays (la Roumanie), d'une idéologie (le Communisme) et comment ses désirs d'adolescente ont été bafoués et son corps utilisé sans ménagement et avec cruauté. Car, après sa gloire précoce, comment ne pas grandir, ne pas grossir ? Les os saillants, la faim perpétuelle au ventre, l'absence de sentiments font mal : on aimerait la voir sourire…et pleurer ! Puis sa fuite (tardive et mystérieuse) vers l'Ouest où sa vie ne sera pas non plus un chemin tapi de roses.
C'est un livre étonnant dans lequel sont insérés des apartés épistolaires et imaginaires entre l'écrivain et la gymnaste sensés faire apparaître la vérité sur ce parcours hors normes et ambiguë. Lola Lafon nous offre là un roman impressionnant d'intelligence, d'objectivité et de recul.
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