Beaucoup avait incriminé
David Lagercrantz lors de la parution du tome 4 (que pour ma part j'avais beaucoup apprécié) d'avoir osé succéder au grand
Stieg Larsson et à sa saga… révolutionnaire. Eh bien, oui, n'ayons pas peur des mots…
Et voilà, qu'il réitère avec un tome 5 !
Un opus que j'ai trouvé très prenant et que j'ai lu avec tout autant d'intérêt que les précédents. Je n'ai pas vu les pages défiler tant le rythme est soutenu. le fait que les chapitres soient habilement subdivisés permet de passer d'une facette à une autre de l'intrigue sans se lasser. Certains pourraient dire que l'histoire s'essouffle un peu. Personnellement, je n'en pense rien. Elle diffère certes, mais je ne suis pas sûre que la plume de Lagercrantz en soi l'unique raison. En effet, je me suis interrogée sur ce qu'aurait été un cinquième tome écrit par Stieg Larson… Tout d'abord, y aurait-il eu un cinquième tome ?
Je retrouve avec délectation Lisbeth Salander, ce personnage absolument hors du commun. Eprise de justice, elle repousse toutes les limites afin d'aller au bout de ses actions. Lisbeth est entière. Lisbeth est vraie. Lisbeth est glaciale. Lisbeth est incompréhensible. Lisbeth est véritablement fascinante. C'est une énigme !
Et puis Mikael Blomkvist bien sûr. le plus célèbre des journalistes suédois. Une véritable légende dans le milieu.
Les deux protagonistes cèdent quelque peu le devant de la scène à de nouveaux personnages, ce qui n'empêche pas pour autant le lecteur d'éclaircir certaines zones d'ombre à propos de l'enfance de Lisbeth. Une période très difficile de sa vie qui a fait d'elle ce qu'elle est aujourd'hui. On sait à quel point l'enfance est une période décisive pour l'adulte en devenir, et ce tome 5 aborde cette évidence. Ce sont précisément ces révélations qui vont nous amener à découvrir de nouveaux personnages. Car, si Lisbeth a eu une enfance dramatique, d'autres ont, chacun à leur façon, souffert au moins autant qu'elle. Qui se cache derrière ces atrocités ? Au nom de quoi ont – elles été commises ? S'en suit un débat d'ordre scientifique des plus intéressants dont la question fondamentale serait : « Acquis ou inné ? ». Je n'en dirais pas plus à ce sujet.
A ces considérations scientifiques, est mêlé un sujet d'actualité qui est la question de la radicalisation islamique.
N'en déplaise à certains, je ne vois de réelles différences entre la plume de
Stieg Larsson et celle de son successeur. Alors vous direz peut-être que je nie l'évidence…Soit. Certes, la trilogie originelle fourmillait d'une foultitude de détails et de longues descriptions. Je pense notamment au passage dans lequel Lisbeth Salander s'installe dans son beau et luxueux appartement. Tout le mobilier est passé en revue. Et au peigne fin qui plus est. Est-ce bien nécessaire ? Amatrice de descriptions, je ne m'en plains pas. Néanmoins, je reconnais aisément qu'elles ne sont pas nécessaires à une histoire accrocheuse.
Un tome 5 que je situerais entre le polar et un travail d'investigation rondement bien menée par Super Blomkvist, un personnage toujours aussi charismatique. Pas étonnant que toutes ces dames se le disputent…
La saga Millenium gardera toujours une place particulière dans mon coeur. C'est elle qui m'a permis de m'ouvrir au polar suédois dans un premier temps, puis, par la suite, à la littérature nordique.
Une découverte majeure dans ma vie de lectrice.