AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782913904385
160 pages
La Chambre d’échos (21/04/2018)
2.33/5   3 notes
Résumé :
Au fond des ruelles de villes marocaines, ou dans leurs faubourgs écrasés de ce soleil qui n'efface pas les misères mais les fige dans un éblouissement, des enfants naissent et meurent, certains s'échappent. Les vieux peuvent encore rêver de leur lutte émancipatrice contre le colonialisme mais pour les jeunes, seul le zodiac en direction de Malaga et le travail dans les serres du sud de l'Espagne semble une perspective radieuse.
Encore faut-il survivre à la t... >Voir plus
Que lire après Un rêve plus grand que son âgeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« Le soleil, tous les soleils se levaient lentement. Même la vie passait au ralenti. A l'entrée d'une ville triste, se trouvait un quartier pauvre. Les habitants aussi étaient pauvres…. Dès que les rayons apparaissaient, aux premières heures du matin, les maisons se réchauffaient. »
Des nouvelles, tranches de vies réalistes, des histoires simples de la survie quotidienne d'ados marocains qui vivent dans les gourbis des quartiers défavorisés. Cloisons métalliques ou carton, planches disjointes qui laissent voir la vie miséreuse de ses habitants. L'intimité est souvent bafouée. Les voisins entendent, n'ont pas besoin de tendre l'oreille, les corps qui se retrouvent avec les faibles râles et mots doux qui vont avec. La jeune voisine qui prend son bain dans le tub est lorgnée à travers la cloison par son jeune voisin « Dans la cloison il y avait un trou, et dans l'autre maison, une fille était entrain de se baigner. C'était leur voisine Saïda ». Les cris, les pleurs, tout s'entend, tout se sait. le bébé qui pleure de faim parce que sa mère ne peut plus le nourrir, son lait s'est tari, faute de nourriture et il pourrait mourir.
Les enfants sont tout le temps dehors. Un jour, ils vont jouer dans un terrain vague transformé en terrain de foot dont ils se voient interdire l'accès parce qu'une belle et grande maison s'y construit.
Les garçons et filles rêvent d'amour, oui, mais voilà…. Même là, c'est impossible. le travail ? Chaque matin, ils vont en chercher sans beaucoup d'espoir. Les garçons qui suivent bien à l'école ne peuvent espérer continuer d'étudier, ils doivent abandonner, travailler et ramener quelques dirhams à la maison pour manger.
Des rêves, ils en ont. Trouver la fille qu'ils aimeraient toute leur vie, partir dans le sud de l'Espagne et travailler comme des damnés dans les exploitations fruitières (ce sera toujours mieux que ce qu'ils vivent au Maroc). Même Aïda, enceinte, qui accouche d'un bébé mort-né dans le zodiac veut tenter sa chance.
Est-ce humain qu'un enfant parte le matin dans le froid vendre des sacs dans le souk le dimanche au lieu de s'amuser avec les copains ou faire ses devoirs ? Pourtant Ayoub le fait et, il a même pu s'acheter un livre, son rêve est d'avoir une petite bibliothèque à lui. Il a préféré refiler l'argent au voleur plutôt que son trésor (le livre).
Des tranches de vies sans presque plus d'espoir, ni rêve si ce n'est tenir à tout prix, même l'exil, avec beaucoup d'interdits, de barrières, de murs infranchissables.
Les nouvelles ne sont pas misérabilistes mais réalistes. Les gamins n'ont pas le temps de pleurnicher et prennent ce qu'ils peuvent en passant. Ont-ils de l'espoir, foi en une vie meilleure ? Je ne sais si leurs rêves sont plus grands que leur âge, mais ils sont foutrement débrouillards et vivants.
Avec des mots simples et forts, Lahoucine Karim dépeint un Maroc où la misère, le trafic, les combines, la survie et, quelque fois l'amour son omniprésents.
Les enfants scolarisés dans ce coin du Maroc, à la périphérie d'une ville, ne savent même pas situer leur pays, le Maroc, sur la carte accrochée au tableau « Certains garçons avaient reconnu l'Europe, surtout les deux pays du sud : l'Espagne et l'Italie. D'autres doutaient que leur pays existe vraiment sur la carte ».
Un livre vers lequel je ne serai pas allée si je ne l'avais demandé lors de la dernière opération Masse Critique. Une bonne découverte. Merci à Babelio et aux éditions La Chambre d'échos (que je découvre) pour ce partenariat


Lien : https://zazymut.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          40
Lahoucine karim Un rêve plus grand que son âge La chambre d'échos.
Dès les début le ton est donné : des tranches de la vie quotidienne dans les bas quartiers des villes marocaines : c'est la misère sans fard, des rêves qui, à peine formulés s'avèrent impossibles. Les trois adolescents qui sont le fil directeur de ces épisodes expriment leur mal être, ainsi que leurs déboires.
A vrai dire le lecteur peut-il partager leurs expériences, éprouver pour eux de la sympathie ? .
Aucune distance entre le narrateur et ses adolescents : on assiste à des scènes de drague en direct, avec les fadaises de coutume. Bien inutiles, ces phrases sans intérêt ! Mais il y a pire : les fantasmes et préjugés sont transcrits sans fard : « Filha la pétasse » ! Les chemises des filles sont transparentes, Aicha « ne met pas de culotte »
On bouscule les prostituées, c'est une bonne farce qui réjouit tout le monde.
Si Karim Lahouchine débute en littérature, autant lui conseiller de lire les bons auteurs du Maghreb, de pratiquer l'ellipse, les raccourcis, de prendre de la distance avec ses personnages au lieu d' excuser implicitement leurs comportements grossiers, leurs formulations rudimentaires.
Par ailleurs la langue est imprécise, et les métaphores, hasardeuses « la terre perd sa verdure comme une fille sa « virginité ». Bonne chance à l'auteur et aux éditions La chambre d'échos que j'ai connus grâce à Babelio.
Commenter  J’apprécie          20
Suite de nouvelles qui se situent au Maroc (excepté les deux dernières), et qui narrent le destin de Mouloud, Wahid, Saïd, Najib, Jalil,... hommes et garçons aux vies rudes et souvent tragiques. Ce livre, que j'ai reçu dans cadre d'une masse critique, m'a tout d'abord attiré par sa 4ème de couverture. La narration fluide et claire est agreable à lire. Toutefois, au fil des pages, j'ai été déçue de ne pas trouver la vision des personnages féminins: ces vies misérables sont vues uniquement d'un point de vue masculin, dommage... On trouve évidemment des femmes dans ces nouvelles, mais elles sont cantonnés au personnage de mère, future épouse, ou prostituée... Est-ce une volonté de l'auteur pour dénoncer quelque chose ? En tout cas, cela m'a interrogé...
Commenter  J’apprécie          10


autres livres classés : nouvellesVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Lecteurs (5) Voir plus



Quiz Voir plus

Coupe du monde de rugby : une bd à gagner !

Quel célèbre écrivain a écrit un livre intitulé Rugby Blues ?

Patrick Modiano
Denis Tillinac
Mathias Enard
Philippe Djian

10 questions
862 lecteurs ont répondu
Thèmes : rugby , sport , Coupe du mondeCréer un quiz sur ce livre

{* *}