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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« Ô temps suspend ton vol ». Oui, Lamartine a l'art (et la manière) de la langueur.

Dans ces Méditations Poétiques (et Nouvelles Méditations Poétiques), le lecteur est convié, comme dans toute méditation, à éprouver le temps qui dure. Mais Il y a aussi une dimension spatiale, comme un goût d'immensité.

Le souffle est tantôt épique, les vagues grondent, la houle fouette les visages, tantôt mélancolique, la brise dessine une onde délicate sur l'azur du lac, les feuilles humides dans la brume bruissent vaguement sous le zéphyr.

La lyre du poète convoque les mythes et la nature dans une lyrique osmose.

Puis, sa foi le pousse à s'adresser au Divin et, entre suppliques éperdues et soumission incrédule, Lamartine questionne, au-delà de la mise en scène de son intimité, les sentiments humains.

L'entourage du poète joue un rôle prépondérant dans une oeuvre influencée tant par les mentors qui l'ont inspiré que par les muses (Elvire) qui ont guidé sa plume (à titre d'éclairage sur ce point, la préface de 1849, rédigée par le poète lui-même).

Et l'amour, jusqu'à la lie. Pour le meilleur, la pureté du sentiment, et pour le pire, une conception de la passion désincarnée, que lui reprocheront ses contemporains, à l'image de Flaubert qui, sarcastique, prédit qu'il « ne restera pas de Lamartine de quoi faire un demi-volume. C'est un esprit eunuque, la couille lui manque, il n'a jamais pissé que dans de l'eau claire ».

Si la lecture De Lamartine peut être de longue haleine c'est que la théâtralité de ses vers invite à la déclamation. Sa poésie se réchauffe, jusqu'à l'embrasement parfois, lorsqu'elle est ostensible. Elle a besoin de cet écho des contreforts du mâconnais où elle naquit, sur une mousse liquoreuse, à l'ombre des charmes.

Maintes fois raillé et caricaturé, la lyre à la main en pleine révolution du Printemps des peuples, cet éphémère adversaire de Napoléon III à la présidence de la Seconde République reste incontestablement une lecture majeure de l'aventure romantique et finalement, de quoi peut-on lui en vouloir ?
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Lamartine, le poète de l'establishment de la première moitié du XIXème siècle. Dans les arcanes du pouvoir, maire du petit village de Milly dès 22 ans, député de Mâcon, à l'académie française en 1829. Ses méditations poétiques et ses nouvelles méditations poétiques constituent le socle principal de son oeuvre littéraire, recueils dans lesquels on trouve certains de ses textes majeurs. Ce livre de chez Gallimard est complété par les Harmonies poétiques et religieuses (au style souvent ampoulé et abscons), les Odes politiques (la fameuse Ode contre la peine de mort (1830), politiquement très en avance, mais au style vieillot et très difficile à lire aujourd'hui) et des Poésies diverses, remarquables entre autre par l'oeuvre posthume « Les Voiles ».
Les poésiesDe Lamartine fourmillent de pépites intemporelles, perdues au milieu de longs poèmes désuets. On y appréciera leur profonde mélancolie, leur romantisme (avec un « R » majuscule) et les chants à l'automne et au temps qui passe.
Ainsi les fameux « le Lac » (Ô temps ! suspends ton vol), « L'automne », « L'isolement » (Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne, Au coucher du soleil, tristement je m'assieds) « le Vallon ». Mais comme beaucoup d'ouvrages poétiques, en fonction de l'état d'esprit du lecteur l'essentiel se situe ailleurs. Pour ma part, je suis toujours touché par « le Papillon » (en citation), et « Pensée des morts » dont on connait la version expurgée et très efficace mise en musique par l'ami Georges Brassens.
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Relire les poètes du XIXème siècle, ceux qu'on a étudiés au lycée (il y a si longtemps !), ça peut être passionnant, mais c'est parfois décevant. J'ai eu la curiosité de revoir les fameuses "Méditations poétiques" de Lamartine. Elles contiennent en tout trente poèmes. Je me souvenais encore d'un texte intitulé "L'automne", fort agréable à lire. Mais la poésie la plus célèbre, qui a pour titre "Le lac", évoque la brève passion de l'écrivain pour Julie Charles; cette poésie d'esprit élégiaque a de la tenue, même si elle semble un peu mièvre. Un autre poème (dédié à Lord Byron), "L'Homme", a retenu également mon attention.
Tout le reste m'a semblé plutôt ennuyeux, excessivement prolixe et empreint de trop "beaux sentiments". Je ne peux pas dire que ce sont de mauvais vers: ils sont simplement passables et ne ménagent pas de bonnes surprises. Aucun émerveillement... Comme son contemporain Victor Hugo, A. de Lamartine aura été un bon "ouvrier de la poésie". Mais, personnellement, je n'arrive toujours pas à discerner où se trouve leur génie.
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Un recueil que j'ai mis relativement du temps à finir. D'abord, parce que j'ai eu l'impression de lire plusieurs fois le même poème : le deuil de la perte d'Elvire, un hymne au soleil, des lamentations et des pleurs répétés dans différents passages. Alors oui, je sais que le romantisme peut-être larmoyant, et je critique cet aspect là régulièrement, mais je n'ai pas été touchée, je n'ai pas éprouvé de compassion pour ce poète. Alors que Victor Hugo atteint l'universel en dressant le tombeau littéraire de sa fille dans les Contemplations, parle de nos propres deuils en parlant du sien , ici, j'ai eu ensuite l'impression de lire un poète déprimé qui s'apitoie sur son sort, mais sans viser à une vérité absolue.
Je regrette aussi la thématique et la tonalité des derniers poèmes, très religieux, quasi mystiques mêmes, mais où là aussi j'ai eu un sentiment de répétition.
Cependant, je retiens les belles descriptions du paysage, la célébration de la nature, du lac et des montagnes - d'autant plus que je vis dans cette belle région de l'avant-pays savoyard. J'ai d'ailleurs découvert de très beaux vers que je connaissais, mais sans forcément savoir qu'ils étaient De Lamartine.
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