Je suis sur le point de terminer ce roman et je pense que je vais avoir du mal à le poser définitivement et à passer à une autre lecture, ce qui arrive traditionnellement lorsque l'on est absorbé par ce que l'on lit. Ce récit est haletant et écrit dans un style qui exerce une sorte de magnétisme sur le lecteur. On alterne, dans un même souffle, entre le sourire, les larmes, la colère... et on est littéralement plongé dans le quotidien difficile, ce combat de tous les instants, des femmes dans les sociétés patriarcales sur lesquelles pèsent tout le poids des traditions, malgré de timides ouvertures sur la modernité. Navigant entre deux cultures, la narratrice nous emmène dans une aventure formidablement bien racontée, librement, en évitant de s'engluer dans un politiquement correct convenu. C'est à la fois drôle, frais, léger, mais aussi grave, bouleversant... et c'est un sujet d'une actualité brûlante.
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Rachid était l’archétype du Marocain macho et irrespectueux que
Yasmine abhorrait : celui qui boit comme un trou mais qui ne
rate jamais la prière du vendredi ; qui ne respecte rien mais
qui prêche la bonne conduite des femmes en société ; celui
qui a découvert sa sexualité avec des garçons mais qui traite
les homos de « tarlouses » dégueulasses ; celui dont les études
supérieures n’ont servi qu’à lui procurer un diplôme mais en
aucun cas à lui ouvrir l’esprit.