Vous et vos semblables, vous êtes, aussi bien que vos adversaires, aussi bien que les forcenés de l'autre camp, vous êtes désormais sans pouvoir sur un homme qui a touché le fond de la tristesse. Comme vos ennemis de l'autre bord, vous êtes, sans vous en douter toujours, astucieux, méchants et obstinés. Vous êtes, comme eux, sans bien le savoir, peu dignes de la qualité d'homme.
Il y en a qui n'ont pas d'enfants et qui sont sûrs d'avoir trouvé la bonne solution. Comme ils doivent souffrir de ne pas souffrir ! Comme ils doivent souffrir de n'avoir à penser qu'à leur chère carcasse, à leur belle âme !
Enfin me voilà dehors. Je suis la seule personne, dans le monde où je vis, la seule personne qui sache se lever et partir. Quel orgueil, encore ! Mais c'est comme ça. Partir est un art trop peu connu.
Il comprit qu'il lui faudrait persévérer dans l'angoisse et l'affliction jusqu'à l'heure du destin, persévérer dans l'amour et même dans l'espérance.
Mon cher ami, répliqua Patrice Périot, c'est une bien grande ambition que de se permettre de n'avoir aucune ambition.
Première partie de la conférence sur Georges Duhamel donnée le 25 mai 2016 à l'Institut Henri Poincaré à l'occasion du Festival Quartier du Livre (Paris 5ème) par Philippe Castro.