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Ce livre nous plonge au Texas dans les années 60 : Stanley, 13ans arrive avec sa famille à Dewmont pour tenir le cinéma en plein air. Un jour il découvre une boîte métallique avec des lettres qui vont l'amener à enquêter sur la mort de deux jeunes filles le même soir quelques années plutôt.
J'ai dévoré ce livre où il y a une ambiance oppressante. Les personnages qui gravitent autour de Stanley sont attachants mais aussi mystérieux.
Peu de violences visibles mais on la sent sous-jacente.
Cette enquête va amener Stanley à mûrir. cette enquête est pour lui un parcours initiatique
A lire absolument

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Dernier roman composant le recueil le Sang du Bayou consacré aux ouvrages de Joe R. Lansdale, Sur La Ligne Noire supporte difficilement la comparaison après avoir lu Les Marécages qui constitue sans nul doute le point d'orgue de l'oeuvre prolifique de l'auteur. Pourtant on aurait tord de s'arrêter à cette comparaison futile, ceci d'autant plus que l'intrigue restitue à la perfection l'époque dorée des années cinquantes et son côté clinquant d'un pays dont on devine le revers de la médaille, notamment au travers d'une ségrégation institutionnalisée qui devient, tout comme Les Marécages, le thème central d'un récit se révélant finalement beaucoup plus abouti que son illustre prédécesseur. Avec en point commun l'East Texas traversé par la rivière Sabine bordée de marécages infestés de mocassins, ce recueil rassemble donc trois récits prenant pour cadre cette région pauvre de l'état du Texas dont l'auteur est originaire et qui constitue le décor d'un bon nombre de ses ouvrages dont Un Froid D'Enfer qui s'apparente à un roman noir avec la fuite en avant d'un individu à la fois paumé et sans scrupule, tandis que Les Marécages et Sur La Ligne Noire prennent la forme de thrillers solides s'articulant autour de la famille idéale américaine aux conditions modestes, constituée d'un mari et d'une épouse aimants ainsi que de deux enfants (toujours une fille et un garçon) qui deviennent les personnages centraux de ces intrigues s'achevant toutes deux sur une note optimiste imprégnée de nostalgie.



Eté 1956, Stanley a treize ans et se balade derrière le drive-in que son père vient d'acquérir dans un petit bled de l'Est Texas. A proximité des lieux, il découvre une ruine calcinée partiellement disloquée par la végétation qui a repoussé et trébuche sur le rebord d'une boite métallique qu'il déterre pour mettre à jour son contenu constitué de lettres d'amour évoquant également un drame survenu 10 ans plus tôt avec la mort, durant la même nuit, de deux jeunes filles dont l'une d'entre elle a été décapitée sans que l'on retrouve sa tête. Dans cette région où circulent les légendes le plus terribles, il n'en faut pas plus à Stanley pour enflammer son imaginaire, tout en se mettant en tête de faire la lumière sur les circonstances de drame. Accompagné de sa grande soeur Callie ainsi que de son meilleur ami Richard, le jeune garçon va arpenter la région en quête d'indices pouvant le mener sur la bonne piste. Rapidement, il va comprendre que Buster, le vieux projectionniste noir du drive-in, en connaît un rayon sur les affaires qui ont secoué cette petite communauté. Intrigué par son comportement étrange, Stanley aura bien du mal à se faire un allié de ce vieillard lunatique qui en sait davantage qu'il ne veut bien le dire.



On est avant tout surpris et séduit par le nombre de références culturelles qui émaillent un texte se révélant au final bien plus surprenant qu'il n'y paraît en passant par les films projetés dans le drive-in et le cinéma de la localité dont La Soif du Mal d'Orson Welles, par les ouvrages que recommandent Buster à l'instar des romans de Conan Doyle et bien évidemment par toute une gamme de comics que Stanley va acheter au drugstore en nous rappelant que Joe R. Lansdale, amateur de comics, est, entre autre, scénariste pour le fameux comic book The Tale From The Crypt. Tout cela nous permet de nous immerger dans cette période des années cinquantes dans cette localité perdue de l'Est Texas et de percevoir cette atmosphère à la fois clinquante mais parfois inquiétante qui émane du texte. Une atmosphère d'autant plus inquiétante que Rosy Mae, la femme de ménage noire, et Buster Abbot Lighthorse Smith, le vieux projectionniste du drive-in aux origines similaires, ne cessent d'intervenir dans le récit en contant quelques légendes ou histoires terrifiantes qui ont marqué la communauté. Baigné dans un tel contexte, on comprend dès lors la fascination du jeune Stanley pour ce type d'histoire et sa volonté de découvrir les entournures d'un drame dont il devine les contours à la lecture de lettres qu'il a trouvées dans une boite enterrée à proximité d'une maison en ruine. On n'apprécie donc la dynamique de cette intrigue avec cette relation qui se noue entre le jeune garçon et le vieux projectionniste qui va faire office de mentor en transmettant tout son savoir. Avec un tel relation, Joe R. Lansdale met une fois encore en exergue toute la thématique violente de cette ségrégation qui semble bien implémentée dans cette communauté à l'instar du quartier noir que l'on découvre en accompagnant Stanley se rendant au domicile de son vieil ami. Que ce soit au niveau du cimetière ou des rapports avec la police, on se rend très rapidement compte que l'ensemble de la société est régie sur ces principes de discrimination qui touche même le père de Stanley utilisant quelques termes racistes pour désigner les membres de la communauté noire, ceci presque à son corps défendant. C'est tout le talent de Lansdale que de diluer tous ces aspects d'un thème auquel il est extrêmement sensible sans pour autant devenir pontifiant tout en nous permettant de nous immerger dans l'ensemble des quartiers composant la petite localité de Dewmont.



Clic, clic, clic (titre de la troisième partie du roman) à l'instar du bruit des engrenages d'un rouage bien huilé, l'intrigue se met en place au gré des suppositions et des interprétations de Stanley et de Buster qui s'alimentent l'un l'autre alors que se dessinent les contours des événements qu'ils déterrent d'un passé dont personne ne souhaite plus se remémorer les aléas. Mais de fausses pistes en fourvoiements, on voit bien que ces deux enquêteurs en herbe ne sont pas prêt de trouver les réponses au drame qui ont couté la vie à deux jeunes filles. Et c'est peut-être bien là que réside tout la talent de Joe R. Lansdale qui fait que les suppositions les plus sophistiquées se heurtent à une logique hasardeuse qui fonctionne assez bien pour un épilogue qui ne manquera pas de surprendre le lecteur et qui font de Sur La Ligne Noire un roman plaisant que l'on apprécie jusqu'à la toute dernière ligne en concluant d'une belle manière ce recueil qu'il faut absolument découvrir pour appréhender une partie de l'oeuvre d'un auteur emblématique de la littérature noire.




Joe R. Lansdale : Sur La Ligne Noire (A Fine Dark Line). le Sang du Bayou (recueil) Folio Policier 2015. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Bernard Blanc.


A lire en écoutant : Blue Suede Shoes d'Elvis Presley. Album : Elvis Presley. 1956 Sony Music Entertainment.
Lien : https://monromannoiretbiense..
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Un très bon polar, parfait témoignage de la fin des années 50 aux Etats-Unis où la ségrégation était de mise. La lecture est très agréable même s'il faut bien reconnaître que l'intrigue passe au second plan et est plus un prétexte au récit. le roman vaut surtout pour son ambiance, ses personnages et son humanisme.
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C'est du lourd! je trouve que Lansdale écrit des romans au top avec notamment la série Hap Collins / Leonard Pine, mais je trouve qu'il est encore meilleur lorsqu'il s'agit d'un "One Shot". Avec "Les Marécages" et "Juillet de Sang", je m'étais totalement régalé!
Avec celui-ci, on retrouve une ambiance oppressante et un côté mystique... L'action se déroule au Texas dans les années 50...
C'est efficace, c'est très bien écrit et ce n'est que réussite!!! A conseiller...
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Un autre bon roman signé Lansdale. Quand je plonge dans un livre de Joe R. Lansdale, je sais à quoi m'attendre. Je sais qu'il y aura des personnages attachants, de l'humour, de la violence et une histoire très originale. Ce livre est donc dans la même veine que tous les autres. Un très beau moment de lecture. Merci
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Au départ de cette histoire qui s'étend sur une longue période, le narrateur est encore un mouflet qui n'est pas trop au fait des choses de la vie et qui arrive avec ses parents et son chien dans une ville moyenne… Joe R. Lansdale prend le temps de camper le décor de son livre, la vie d'une famille plutôt ouverte aux USA dans les années 60 et c'est franchement très agréable à lire tant en terme de description que d'ambiance…

C'est par les yeux de cet enfant que l'on redécouvre la ségrégation ; la corruption et le pouvoir de l'argent, la capacité de nuisance de certains notables de la ville ; les moeurs, histoires et secrets misérables de cette dernière ; les conditions de vie des diverses classes moyennes ; l'ennui des grands ados et leurs plans drague ; le climat éprouvant du lieu, etc. Mais aussi une famille plutôt sympa d'autant que ce narrateur a une soeur plus âgée qui est loin d'être idiote…

Et comme ce môme est nature, il se fait des petits copains de couleur à une époque où ce n'est véritablement pas bien vu. Bref, en jouant avec son chien dans le terrain qui jouxte le cinéma en plein air de ses parents, ce genre de cinéma où l'on peut venir voir un film tout en restant dans sa voiture, il déterre un coffre rempli de lettres…

L'intrigue démarre sur ces courriers retrouvés qui permettent de mieux expliquer des fais-divers arrivés quelques années avant… Et ce gamin curieux va peu à peu enquêter à l'aide d'un vieux projectionniste noir et grandir à tous niveaux… L'histoire se termine des années plus tard mais, entre temps, il aura déroulé les divers fils qui relient les morts et les vivants à cette correspondance étrange sur laquelle il est littéralement tombé… Pas mal non plus de revenir sur la condition des noirs et des blancs dans ces années là à l'aube de la campagne présidentielle américaine. Une mise en perspective…

Bref, un polar parfait pour combler des soirées tristounettes ou un long voyage en mode ferroviaire…

Tiré d'urbanbike :
http://www.urbanbike.com/index.php/site/polar-sur-la-ligne-noire/
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alors là je ne m attendait pas a cela,
une très bonne surprise de lecture.
avant d être une histoire d enquête , il y a une véritable histoire d amitiés dans les années 1950 entre les hommes blancs et les hommes noirs.
La partie intrigue est bien sympathique , j ai passé un excellent moment de lecture
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Plein de candeur, avec une narration impeccable qui nous plonge dans les États-Unis de 1960. Une fin étonnante, qui ne se laissait pas prévoir… Un petit roman qui se lit tout seul.
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Lu il y a plusieurs années, je m'aperçois que je ne l'avais pas noté encore. Je me rappelle d'un roman avec une ambiance particulière, un côté nostalgie, très bien écrit, mais avec cet auteur, on peut s'attendre qu'à du très bon.
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A la fin des années 1950, dans une petite ville de l'East Texas, le jeune Stanley Mitchel a pour aire de jeu les bois situés derrière le cinéma en plein air de son père. Il y découvre un jour des échanges épistolaires écrits une décennie plus tôt par deux jeunes filles mortes tragiquement ; l'une a été brûlée vive dans l'incendie de sa maison, l'autre a été sauvagement assassinée. Rien de tel pour enflammer l'imaginaire d'un adolescent, et pour réveiller de vieux démons dans toute la région...

Roman initiatique, Sur la ligne noire se veut déjà un hommage aux illustres écrivains qu'étaient STEVENSON et TWAIN au XIXème siècle. La découverte de Stanley n'est en effet pas sans rappeler celle du jeune héros de L'île au trésor, et l'amitié qu'il noue avec le vieux projectionniste noir est un hommage évident à Huckleberry Finn.

Sur la ligne noire est également la reconstitution d'une époque où l'on sent que la modernité est en marche mais dont les acteurs sont bien souvent sclérosés par les conventions sociales. C'est notamment la place des femmes dans la cellule familiale, et par extension dans toute la société. C'est bien évidemment le racisme qui n'en finit pas de s'éteindre et qui existe bel et bien, encore et toujours.

Sur la ligne noire est enfin un roman noir maîtrisé de bout en bout par son auteur. Joe R. LANSDALE est en effet un formidable conteur qui sait donner de l'épaisseur à ses personnages, impulser des éléments de suspense à point nommé, et user sans abuser de la violence propre à cette histoire et à son contexte.

En un mot, Sur la ligne noire est un excellent roman.
Lien : http://philemont.over-blog.n..
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