Chaque fois que je vais sur Babelio, je vois « contribution sur vos livres » et cela m'énerve. Alors j'essaye de rattraper mon retard. Je me dis, tiens si j'essayais de faire une critique sur un polar pour une fois. Et puis je repense à mes polars préférés et
Joe R. Lansdale, qui était l'un des seuls écrivains que je lisais lorsque j'étais une jouvencelle pleine d'espérances et de certitudes sans cheveux blancs, vient s'infiltrer dans mes synapses. Et puis je dérive, je pense à Bruce Campbell qui joue un vieux Elvis caché dans une maison de retraite au Texas dans Bubba Ho-Tep, basé sur une nouvelle de
Joe R. Lansdale, nouvelle que j'ai cherché pendant des années sans jamais la trouver. Alors forcément me vient en tête La Mort dans L'Ouest et les bonnes soeurs lubriques en petite culotte dans
Texas Trip et puis zut… Tant pis pour le polars, je vais rester dans ma zone de confort et parler de Drive-In.
Il était une fois, une bande d'adolescents débiles (pléonasme) qui décida de participer à la Nuit de l'Epouvante dans le plus grand Drive-In du Texas, pouvant accueillir 4000 milles voitures, diffusant leurs films sur six écrans géants (le genre d'évènement que nous n'avons pas connu en France).
Bref, donc voilà, plus de 4000 voitures stationnées au drive-In comprenant probablement plus de monde que de bagnoles, avec snack-bar, cafétéria, alcool et pop-corn, avec température du Texas, et nous sommes fin des années 80 : « Des chaises longues étaient placées sur les plates-formes des pick-up et des gens y étaient installés. Il y en avait sur les toits et le capot des voitures. Des punks, des hippies sur le retour, des bourges, des bataillons de mômes, des familles, des cow-boys et cow-girls, avec des canettes de bière serrées dans leur poing » (c'était autre chose qu'une pizza boum devant un film en streaming sur son petit portable).
Je vous ai ambiancé, jusque là tout va bien (enfin si on aime ce genre de festivités).
Voilà que les choses se compliquent lorsqu'une météorite rouge pourvue de dents, vient illuminer
le drive-in avec son plus beau sourire… Et bien on ne sait pas trop comment elle s'y est prise, mais concrètement
le drive-In est coupé du reste du monde, comme si cette parcelle de vie était entourée d'un trou noir. Les premiers qui tentent de s'échapper, se liquéfient tout simplement. Ils sont piégés dans
le drive-in.
Devant des films d'horreur sur écran géant.
Avec de la malbouffe.
Téléphone et radio ne fonctionnent pas.
Chacun va de sa théorie : les extraterrestres, les communistes, Dieu, Satan, La Quatrième Dimension, un accident industriel… Pour commencer, ils veulent garder le moral, surtout notre boutonneux.
Jusque-là, on pense à une bonne histoire à la
Stephen King (Dôme ou
Brume).
Mais voilà, ce n'est pas un roman de
Stephen King mais de
Joe R. Lansdale : un des auteurs de Zombies Tales.
Et ça va complètement partir en vrille parce que the Drive-In c'est un incroyable et excellent hommage au Cinéma Bis, au subversif, au film gore à petit budget, de série B et Z que les Américains pouvaient regardés entre autres dans ses fameux Drive-In à partir des années 70.
C'est un film élitiste que les initiés au film d'exploitation avec des scénarii alambiqués farfelus incohérents et grand guignolesques peuvent apprécier, donc je comprends qu'il en ait déplu plus d'un. Mais il peut aussi « ravir » des lecteurs qui aiment poser leur cerveau de temps et temps.