Etonnant de lire ces témoignages de femmes du 19ème siècle parcourant le monde dans des conditions tellement plus compliquées qu'aujourd'hui! Certaines sont parties faire fortune dans le far west, d'autres ont parcouru la jungle amazonienne, précédé leurs maris dans des contrées encore sauvage afin de tout installer, ou vécu des enlèvements, des maladies et la misère. Ce "roman" s'attache à recueillir les témoignages de toutes ces grandes voyageuses dont les objectifs différaient mais qui devaient toutes faire face au sexisme de l'époque et aux difficultés supplémentaires liées à leur sexe: tenues vestimentaires, hygiène, grossesses, dépendance maritale.
Nos voyageuses ne sont pas toutes pour autant des modèles de tolérance, au contraire: grand nombre d'entre elles partage aussi préjugés raciaux, sociaux et culturels à un point choquant pour le lecteur. J'ai été déçue par cet aspect en particulier, m'attendant à des récits de libertés et d'ouvertures sur le monde alors que l'on se retrouve confrontés à des extraits de journaux odieux par leurs propos.
J'imagine le travail de fourmi de l'autrice - retrouver tous ces textes de femmes bien souvent cachées derrière le mari, anonymes - puis ce travail de classification. le résultat est intéressant, mais m'a laissée un peu sur ma faim par rapport à mes attentes.
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Agréable livre qui nous plonge dans les destinées et les épopées des voyageuses françaises du XIXème siècle. c'est très intéressant et on découvre avec elles les moyens de transport de l'époque et les conditions difficiles de vie lors de ces grands déplacements dans les cinq continents. Par contre, c'est un peu scolaire et ça ne fait pas très roman.
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"On apporte le charbon. Ce sont des Noirs qui font ce travail. Leur chant n'est pas le chant gai des marins anglais, c'est une mélodie douce et monotone avec des paroles africaines, mais ce chant fait mal; ce n'est pas celui d'un peuple libre, la plainte est, au fond, comme un écho sourd et douloureux, un cri sortant d'une poitrine déchirée et qui revient à chaque refrain."
Tout son récit est étrange. Il contient une excursion plaisante de gens cultivés et favorisés naviguant sur un fleuve funèbre, immense et magnifique. Les cadavres frôlent l'embarcation, la fureur des tigres gronde dans la nuit, les bûchers consument des morts, mais aussi des vivantes, d'énormes animaux s'entretuent, et le bateau continue de glisser sur les eaux pendant que les passagers s'enchantent de leurs conversations et admirent le spectacle du soir qui tombe.
Vidéo de Françoise Lapeyre