Belle Greene

L'histoire de Belle Greene me faisait très envie !
C'est donc avec plaisir que je me suis lancée dans la lecture de ce livre.

Cependant, je ne me l'explique pas, je n'ai pas vraiment réussi à accrocher. Je me suis même forcée pour arriver au bout de ce livre... Ce qui a été une bonne chose, car j'ai préféré le dernier chapitre et les notes complémentaires de fin d'ouvrage.

Je ne veux pas pour autant mettre une note trop basse (la moyenne), car cela ne rendrait pas justice au faramineux travail de recherche historique effectué par l'auteur, ni à sa restitution fidèle de la vie de Belle Greene.

Cette femme qui a réussi à se hisser au sommet malgré son sexe et ses origines est un sujet de livre intéressant... Mais l'angle abordé par l'auteur donne l'impression que tout semble lui réussir trop facilement et passe, selon moi, à côté de cette problématique de base de ségrégations raciale et sexuelle (sauf en fin de livre donc où ce sujet devient la préoccupation centrale dans la vie de Belle Greene).
Nous suivons des événements de sa vie (son évolution professionnelle, ses achats d'oeuvres d'art, ses voyages, ses conquêtes amoureuses), qui sont à n'en pas douter bien reconstitués, mais il manque cette touche d'introspection, de doute ressentis par le personnage principal, et sa mise en perspective avec les conditions sociales de cette époque. Choix volontaire de l'auteur qui ne souhaitait pas inventer/s'approprier les pensées de cette femme qui a existé.

Un peu de place à la fiction aurait donc été un plus pour apporter de la profondeur à Belle Greene et pouvoir s'y attacher davantage !

Remarquable est le qualificatif qui m'est venue à l'esprit pour qualifier à la fois le livre d'Alexandre Lapierre et Belle Greene. Deux femmes qui entrent désormais dans mon Panthéon des personnes que j'admire.
Alexandra Lapierre, dans un style claire, fluide, élégant et vivant m'a rendue Belle terriblement attachante. Cette femme moderne, éprise de liberté, malicieuse, audacieuse, provocante et impertinente nous emporte dans son tourbillons de livres, d'acquisitions artistiques, de fêtes et de conquêtes amoureuses.
Belle Green, trop noire pour être blanche, trop blanche pour être noire "dixit l'auteure". le "Passing" qui faisait d'un être un paria chez les blancs.. Belle Greene thèse et antithèse de son père, activiste noir aux combats courageux mais mari et père défaillant. Belle Greene fille et soeur dévouée, mais aussi rebelle. Co-matriarche malgré elle qui a porté sa famille à bout de bras.
Belle Greene et ses rapports tendres et houleux avec JP Morgan, un amour immodéré pour la Morgan Library. Cette bibliothèque fut à la fois un paradis et un fardeau dont elle sut devenir le coeur et les poumons, s'attachant l'amitié des Morgan père puis fils.
En filigrane de ce destin, le poids des racines que l'on doit renier pour vivre décemment, le secret et les mensonges que l'on transmet d'une génération à l'autre et au final, un prix inhumain à payer pour être libre.

Une magnifique découverte que ce livre. Je ne connaissais absolument pas l'héroïne de ces pages.
Alexandra Lapierre nous emmène à la rencontre d'une femme étonnante dans le début du 20è siècle, où la ségrégation raciale fait rage, et où la place des femmes n'est pas aux postes à responsabilité.
Belle Greene fait partie de ces femmes qui, malgré le peu de chances à la naissance, prends son destin en main et mets toutes les chances de son côté pour réaliser son rêve. Même si pour cela, elle vivra la peur au ventre toute sa vie, peur que l'on découvre le secret de sa naissance.....

Un roman dense qui m'a plongée avec un immense plaisir de lecture dans la vie (réelle) d'une bibliothécaire hors du commun, puissante, passionnée et guerrière. Belle Greene choisit la négation de sa couleur de peau pour se donner le droit de vivre une vie stupéfiante d'amoureuse des livres et de l'art en général. Une histoire qui dit la profondeur des ravages de la ségrégation et un grand merci à Alexandra Lapierre pour son travail de recherche qui a permis la reconnaissance d'une héroïne nécessaire.

Mon avis

J'ai lu « Belle Greene » pendant ma convalescence et vous fais part de mon ressenti. Ayant lu un grand nombre d'ouvrages d'Alexandra LAPIERRE j'ai pris grand plaisir à découvrir celui-ci qui m'attendait depuis longtemps dans ma haute PAL !

Comme à son habitude, Alexandra LAPIERRE nous offre une biographie de femme, passionnante et fort bien documentée. Elle nous fait découvrir le destin romanesque, hors du commun, fort mouvementé de Belle Greene, jeune femme afro-américaine, ambitieuse, belle et intelligente qui a occupé un poste important dans un milieu qui la passionnait puisqu'elle fut responsable de la bibliothèque de la Morgan Library à New-York.
J'ai beaucoup aimé ce livre très intéressant et aux nombreux rebondissements qui tiennent vraiment le lecteur en haleine.

Un très bon moment de lecture.

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Ma reconnaissance à l'auteure de nous faire découvrir Belle Greene. Cette jeune femme brillante a osé s'affranchir de la règle inique en vigueur aux Etats Unis : l'obligation de se déclarer blanc ou noir. Belle Greene est métisse et devrait se déclarer noire. Sa carnation lui permet d'oser se déclarer blanche et, partant, d'avoir accès aux carrières professionnelles des blancs. Elle devient la bibliothécaire du financier et magnat J.P. MORGAN.

L'implacable ""One Drop Rule"", la règle de la goutte unique va être à l'origine de l'incroyable destin de Belle Greene. Cette règle qui sépare les 'Clean white' - les blancs au sang propre - des colored. Les blancs qui ont droit à tout, les colored qui doivent se cantonner à leur condition, ne pas se mélanger au blanc ; l'impitoyable ségrégation.
Quand Bobbie - le neveu de belle - apprend par une lettre de Nina, sa fiancée, que l'idée de vivre avec l'argent de la putain noire du banquier J.P. Morgan la dégoute et qu'elle ne l'épousera que s'il se fait castrer, il est sous le choc et se suicide quelques jours plus tard (début du livre page 20). L'effet de la goutte unique est dévastateur et nous sommes en 1943.
Imaginez la considération de ces blancs non purs au début du 20ème siècle.
C'est ce qui décide Belle et sa famille de couper avec leur passé - ""quand une loi est inique, on la transgresse. Malgré l'avis contraire d'Hermione - la grand-mère - qui ne veut pas que sa famille trahisse ses origines, les Greener deviennent Greene. Ils décident de se faire passer pour blanc alors qu'ils étaient LEGALEMENT noirs (the passing). La famille est blanche de peau, ils vivront comme des blancs en cachant leurs origines. Un changement léger de nom, l'invention d'origines hollandaise et portugaise et les portes s'ouvrent pour une destiné incroyable.
Dès 1900, Belle entre comme apprentie bibliothécaire. Elle adore les livres. Elle en vivra toute sa vie et construira une des plus belles bibliothèques au monde et l'ouvrira au public. Réussite, argent, voyage, considération au prix du secret.
Un destin et une femme incroyable.
Alexandra Lapierre nous régale avec cette histoire. Comme à son habitude, son livre fait suite à une recherche minutieuse, véritable travail d'enquêtrice. Une pensée pour son père - Dominique Lapierre - qui a fait ce même travail tout au long de sa vie d'écrivain avant de nous quitter le 5 décembre.

Un vrai bijou que cette histoire méconnue sur le Passing de Belle Marian Greener et sa famille au 19eme siècle, rebaptisée Belle Green.
J'ai découvert ce qu'était que ce fameux Passing. Quel courage pour prendre sa décision qui bouleverse toute la vie de ceux qui l'ont fait !
Belle Green l'a décidé. Elle ne veut pas être classée dans la catégorie des noirs, descendants d'esclaves. Ses frères et soeurs sont soit blonds soit légèrement typés.
Connaissant la ségrégation américaine envers leurs anciens esclaves, elle a choisi de basculer du côté des blancs afin de pouvoir évoluer dans la bonne société de l'époque. Avec le serment de ne jamais avoir d'enfant. Elle fait jurer sa mère et ses frères et soeurs.
Et elle y arrive ! Elle devient THE bibliothécaire de JP Morgane, le richissime homme d'affaires.
Mais à quel prix pour sa famille et elle-même !

Après avoir lu une critique journalistique élogieuse sur ce livre il a rejoint ma P.A.L.
Il s'agit d'une biographie romancée de Belle Greener une jeune métisse américaine née sous la ségrégation. Sa mère, son frère, ses soeurs et elle vont décider, en toute illégalité, de se faire passer pour blancs, tout autant pour échapper à un père de famille égocentrique et invivable, que pour améliorer leurs conditions de vie. La démarche dépassera leurs espérances et Belle devenue Melle Da Costa Green sera le bras droit et la bibliothécaire du richissime J.P. Morgan.
Ce livre passionnant est une incursion dans le monde très élitiste des collectionneurs et des bibliophiles les plus éminents d'occident. Il retrace, sans militantisme, ni jugements a posteriori, l'histoire de l'Amerique ségrégationniste du dernier quart du XIXéme siècle aux années 1950.
Une belle fresque à lire tout en se cultivant.

Belle Greene
Livre lu dans le cadre du Grand prix des Lecteurs Pocket

Dans les années 1900, lorsqu'on était une femme, nombreuses étaient les choses qui ne se faisaient pas car incorrectes et mal vues.

Dans les années 1900, lorsqu'on était une personne de couleur, nombreuses étaient les choses interdites et inaccessibles.

Alors imaginez un peu la vie et les perspectives d'avenir d'une femme noire.

Tout d'abord, un peu d'histoire pour vous immerger dans l'époque à laquelle se passe cette véritable histoire.

A la fin de la guerre de Sécession, la loi américaine accorde le droit de vote et l'égalité civique aux anciens esclaves. 12 ans plus tard, elle revient dessus et divise alors la populations en 2 groupes : white or colored. Bien qu'ayant les traits caucasiens, les cheveux lisses et la peau claire, les métisses issus du brassage génétique entre maîtres et esclaves doivent de se déclarer comme comme noirs selon «la règle de l'unique goutte de sang» qui stipulait qu'un seul ancêtre africain suffisait pour faire une lignée de «gens de couleurs». La tentation pour les Noirs à la peau blanche de se faire passer pour Blancs et de basculer dans la clandestinité en reniant leurs origines portait un nom : the passing. C'était le seul recours pour eux d'échapper à la pauvreté, aux humiliations, à l'injustice, à toutes les monstruosités que les Blancs faisaient endurer aux Noirs, mais également pour avoir accès à l'opulence et au savoir qui leurs étaient refusés.

« Trop noir pour les Blancs, trop blanc pour les Noirs »

C'est dans ce contexte de ségrégation, de persécutions et de violence que Belle Marian Greener, fille du célèbre et brillant avocat Richard Greener, le premier étudiant noir de l'histoire de Harvard et le plus efficace des activistes noirs, décide de prendre son avenir en mains.

Belle ne s'est jamais sentie noire. En tant que femme de couleur, elle est obligée de se considérer comme telle, mais physiquement, elle est blanche et refuse de se résigner à vivre dans la misère. Elle est audacieuse, insolente et n'a pas froid aux yeux.

Dissimulation, mensonges et fausse identité. La tactique de Belle Da Costa Greene c'est d'avancer masquée en pleine lumière en espérant que personne ne découvrira son lien de parenté avec Richard Greener et sa naissance dans le quartier noir de Georgetown.

J'ai été fascinée par la véritable histoire de Belle Greene, emblème de la femme moderne, ancêtre des working girls qui a réussi à mettre tout le monde à ses pieds de New York à Milan en passant par Londres et Paris.

« If you dream, dream big. La devise qui, dans son adolescence, avait orné ses cahiers d'écolière, la reprenait tout entière »

Elle a réussi l'exploit de devenir la bibliothécaire et l'agent du collectionneur le plus riche de toute l'Amérique, Mr Morgan. Si la Morgan Library est devenue ce qu'elle est, c'est en grande partie grâce à cette femme ambitieuse et déterminée, animée d'une grande passion pour les livres.

Connaissez-vous Belle Greene ? Moi je ne la connaissais pas du tout avant de lire ce livre, et me voilà maintenant fascinée par cette femme et son histoire. Si je dois programmer un séjour à New York, ce sera en 2024. Je pourrais ainsi faire un tour à la Morgan Library à l'occasion du centième anniversaire de son ouverture au public et ainsi assister à l'exposition de la correspondance de Belle Greene et des oeuvres qu'elle y a regroupées.

Alexandra Lapierre nous livre un ouvrage passionnant et très intéressant issu de trois années de recherche et de documentation. J'ai adoré cette lecture. C'est pour faire des découvertes littéraires comme celle-ci que je suis ravie de sortir de ma zone de confort. Un roman riche historiquement, idéologiquement et émotionnellement, le tout extrêmement bien écrit, moi ça me plait.
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