AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,18

sur 840 notes
5
76 avis
4
45 avis
3
17 avis
2
4 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Belle et les siens ont beau avoir la peau blanche, ils descendent d'une famille afro-américaine et sont censés se soumettre aux lois ségrégationnistes américaines. Pour y échapper, la mère de la jeune fille décide de changer d'identité à sa séparation d'avec son mari, célèbre activiste noir, et adopte en 1903 le faux nom de da Costa Greene. Désormais officiellement blanche, Belle Greene s'investit dans sa passion pour les livres rares et devient la directrice de l'extraordinaire bibliothèque du richissime et puissant J.P. Morgan, qu'elle compte bien rendre la plus importante au monde. Son habileté et les millions de dollars de son employeur lui permettent d'enrichir considérablement la collection, la plaçant, elle, au centre du commerce international de l'art et lui permettant d'occuper une position très en vue au sein de la haute société américaine et européenne. Rien n'est simple pourtant : la moindre indiscrétion sur ses véritables origines pourrait lui coûter très cher….


Alexandra Lapierre a mené l'enquête pendant trois ans, rassemblant une impressionnante documentation, pour nous raconter, avec le plus grand souci de la vérité, l'incroyable parcours de cette femme. Fascinante entre toutes, la réalité de Belle Greene dépasse largement la fiction et ne cesse d'ébahir le lecteur tout au long d'une narration fluide et vivante, qui transforme cette biographie, exacte en tout point, en un passionnant et très agréable roman. Dire que cette histoire aurait pu disparaître à jamais, Belle emportant son secret dans la tombe, si une vieille malle abandonnée dans un grenier n'avait, plus d'un demi-siècle plus tard, permis d'établir, une fois pour toutes, la vérité. Une vérité que d'aucuns auront parfois soupçonné sans preuve, faisant trembler Belle et les siens, et causant au final un drame d'une cruauté effarante. C'est par cette catastrophe que s'ouvre le récit, avant de retracer par le début une histoire qui aurait pu largement passer pour rocambolesque, si elle n'était totalement avérée.


Huit générations d'esclaves communément abusées par leurs maîtres ont donné naissance à de nombreux métis, dont certains sans trace visible de sang noir. Pour ceux-là, que leur métissage renvoyait pourtant officiellement à une identité noire et exposait aux lois ségrégationnistes américaines qui prévalurent jusqu'en 1964, la tentation existait de ne pas se déclarer comme personnes de couleur, et de basculer dans une clandestinité qui pouvait leur coûter la vie si elle venait à être découverte. C'est ce choix impensable qui a permis à Belle, non seulement d'échapper à la ségrégation raciale, mais aussi de se lancer dans une carrière impressionnante, qui devait faire d'elle l'une des femmes d'affaires les plus puissantes au monde.


Aussi brillantes soient-elle, cette réussite et cette formidable revanche – même si secrète - sur le racisme de l'époque ont coûté à Belle le douloureux reniement d'une part d'elle-même et son ralliement au camp de ceux qui opprimaient ses semblables. Cette trahison la coupait notamment définitivement de son père, premier Afro-Américain à sortir diplômé d'Harvard et militant actif de la cause noire. Elle lui faisait repousser le risque de mettre au monde un bébé noir. Elle la condamnait à la peur et au déchirement d'une irrémédiable imposture, et fabriquait pour sa famille une bombe à retardement aux effets particulièrement tragiques et bouleversants.


Si Alexandra Lapierre a coutume de nous faire découvrir d'exceptionnelles figures de femmes, pourtant méconnues, Belle Green est à mes yeux la plus fascinante et la plus émouvante. Ce livre où tout est véridique et parfaitement documenté se dévore avec autant d'étonnement que d'émotion, au fil d'une lecture aussi agréable qu'intéressante. Un très grand coup de coeur.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          9913
Absolument passionnante cette biographie de plus de 500 pages qui se dévore comme un roman tant le destin de Belle Greene est romanesque et plein de rebondissements. Voyez plutôt…
Dans la famille Greener dont la destinée se retrouve entre les mains de la mère, Geneviève, depuis la défection du père, on découvre les difficultés face à l'injustice ségrégationniste d'une famille métisse à la peau blanche mais qui appartient à la communauté noire. L'histoire débute en 1898, aux Etats-Unis, lorsque la ségrégation et les persécutions contre les noirs étaient monnaie courante. Ce qu'on sait moins, c'est qu'une loi (qui va perdurer jusqu'en 1964) oblige les métis à se déclarer comme noirs selon « la règle de l'unique goutte de sang ».
La mère, les cinq enfants de la famille Greener vont décider de franchir la frontière de race en passant chez les blancs, ce qu'on nomme « passing ». A une époque où cette trahison est sévèrement punie, ils seront « six destins indissociables, où le manquement de l'un entraînerait la chute de tous les autres ». La plus déterminée de tous, c'est Belle et sa nouvelle identité sous le nom de Belle Da Costa Greene, va lui ouvrir les portes de la prestigieuse université de Princeton où elle va accéder à un poste de bibliothécaire. Cette nouvelle identité en tant que blanc ouvre de nouvelles perspectives aux Greene, qui pourront faire des études, vivre dans des quartiers réservés aux blancs, fréquenter théâtres et restaurants et voyager en première classe.
Cette histoire d'une jeune femme pleine d'ambition, de surcroit belle et intelligente, est à peine croyable Pourtant, Alexandra Lapierre précise, dans les annexes en fin du roman que «La vie de Belle da Costa Greene m'a paru à la fois si exceptionnelle et si romanesque que j'ai ressenti la nécessité d'en respecter tous les faits en ma connaissance sans en rien altérer, même dans le cas de péripéties qui peuvent sembler mineures, avec des personnages secondaires » Car, pour rester au plus près de la vérité, la biographe a entrepris un énorme travail de recherche sur ce personnage hors du commun et son entourage. C'est toute une époque que nous restitue la plume fluide d'Alexandra Lapierre, et on se passionne pour le destin incroyable de Belle
Sa vivacité d'esprit, sa ténacité et les relations qu'elle a su se faire conduiront la jeune femme au poste très envié de responsable de la bibliothèque de la Morgan Library qui appartient au magnat J.P. Morgan. Oeuvrant pour son patron, elle va devenir une redoutable collectionneuse de livres rares, incunables et d'objets d'art. A sa suite, on découvre le monde des salles de vente, et des marchands d'art qui se livrent d'âpres combats pour obtenir l'oeuvre rare. Fine mouche et bonne observatrice, Belle va se couler dans ce monde de riches dont elle empruntera les codes. Très vite devenue une femme en vue, reconnue pour son expertise et ses connaissances bibliophiles, elle va tracer son chemin parmi les grands collectionneurs et les marchands d'art. Elle devra trouver son équilibre entre son travail phénoménal pour un patron exigeant et jaloux et son désir de vivre librement et follement.
Toute sa vie elle s'interdira le mariage, ne voulant pas prendre le risque de mettre au jour un enfant noir et ainsi, trahir ses origines. Grâce à ses émoluments, considérables pour une femme de cette époque, elle entretiendra sa famille et paiera les études de son frère et ses soeurs. Elle aura des amants prestigieux mais celui auquel elle restera fidèle toute sa vie est Bernard Berenson, grand historien d'art à la personnalité complexe. le secret des origines de Belle Green ne sera connu qu'après sa mort. « Plus d'un demi-siècle se sera écoulé avant que la rumeur ne soit transformée en certitude et qu'éclate la vérité »
2024 fêtera le centième anniversaire de l'ouverture de la Morgan Library au public, et ce sera l'occasion de de découvrir, outre les oeuvres d'art, la correspondance de cette personnalité insolente et infatigable qui a consacré sa vie entière à l'art.
D'autres que Miss Greene qui avaient la chance d'avoir le teint clair, ont choisi le « passing » mais le destin incroyable de cette jeune femme qui n'avait pas froid aux yeux est passionnant. Alexandra Lapierre a su nous la rendre touchante et attachante sans tomber dans le sentimentalisme et c'est magistral !

Commenter  J’apprécie          734
Belle da Costa Greene est la directrice de la Morgan Library de New York dans la première moitié du 20ème siècle.
C'est une dame extrêmement érudite qui vit à fond.
Derrière tout cela, se cache un grand secret qui doit absolument être tu aux USA et ce jusqu'en 1964.
Belle est d'apparence blanche avec la peau mate mais du sang noir coule dans ses veines.
Sa mère et toute sa fratrie choisissent de cacher leurs origines afin de s'insérer dans la société des supérieurs, afin de ne pas échouer dans la communauté des pauvres, des Afro-Américains.
Le début du roman commence par un drame qui touche Belle au sujet de ses origines et ce, en 1943.
Alexandra Lapierre nous offre une biographie passionnante, fournie en recherches : une véritable enquête dans les livres et les bibliothèques.
Elle partage son oeuvre en trois époques :
1) Trop noir pour les blancs
Trop blanc pour les noirs
de 1898 à 1908
2) Elle avait avalé lé soleil
de 1908 à 1910 et le premier séjour de Belle et sa mère à Londres.
3) Derrière le voile de son âme
de 1910 à 1924 : la vie adulte de Belle, ses douleurs, ses renoncements, ses réussites.
L'ÉPILOGUE : New York 1942
- Son neveu adoptif Bobbie tente de vivre une vie normale et découvre avec colère ses origines cachées.
- On peut lire ce que les différents protagonistes deviennent.

Une biographie très complète, très intéressante qui a demandé un travail gigantesque.
Je n'avais jamais lu de roman d'Alexandra Lapierre qui n'en est pas à sa première biographie.
J'avais seulement en tête "La cité de la joie", le roman inoubliable de son père, Dominique Lapierre, qui avait été suivi par le très beau film tiré du livre.
Commenter  J’apprécie          720
« Dieu a fait des différences, l'homme en a fait des inégalités ». Cette assertion que j'emprunte à Tahar Ben Jelloun trouve tout son sens chaque fois qu'il est question de race chez notre espèce dite humaine. Et c'est bien le fonds du sujet de cette très belle biographie écrite par Alexandra Lapierre. Elle parvient, avec cet ouvrage, à dénoncer la haine qui peut naître du fait de la différence abaissée au rang d'inégalité. Elle a exploité cet écueil chez un personnage que l'histoire a un quelque peu occulté et qui a pourtant joué un rôle significatif dans une page de l'histoire de son pays.

Belle n'était pas le qualificatif que lui aurait valu son apparence physique, car elle était effectivement belle, Belle était son prénom, son vrai prénom. Parce que pour ce qui était de son nom, elle avait dû le travestir, autant que ses origines, certes en forme de reniement, pour se donner une chance de promotion sociale dans l'Amérique raciste de la première moitié du 20ème siècle.

Belle a commencé par être subsidiairement la bibliothécaire de J. P. Morgan, un des hommes les plus riches et plus influents de son temps aux Etats-Unis. Elle est devenue par son charisme, son intelligence et à force de volonté la personne de confiance de ce personnage richissime au point de se voir donner carte blanche, avec les fonds qui correspondaient, pour négocier et faire l'acquisition des oeuvres littéraires anciennes, rares et précieuses et autres oeuvres d'art sur lesquels le magnat de la finance avait jeté son dévolu. Belle avait acquis une compétence saluée si ce n'est jalousée par ses pairs.

Elle a prospéré sous la protection de son bienfaiteur au point de devenir elle-même reconnue, riche et célèbre. Tous statuts reposant cependant sur un mensonge. Belle avait en effet monté avec sa famille l'incroyable scenario destiné à cacher ses origines métissées. La dilution des gênes dans le temps était telle qu'elle put s'afficher « sans une goutte de sang noir ». La révélation de cette vérité lui eut valu le rejet cruel de la majorité blanche. Et c'est pourtant bien ce qui est arrivé.

Car ce n'est pas spolier que de le révéler. Alexandra Lapierre le cite en prélude de son ouvrage. Les circonstances et la lettre qui dévoilèrent son subterfuge sont d'une cruauté inouïe, à l'encontre d'une personne qui s'était hissée dans la société à force de travail, d'abnégation, de volonté, mais aussi de fidélité intéressée, disons-le tout net, auprès de son protecteur. La complicité manifestée entre eux fut un véritable jeu de chat et de la souris, mais non dénuée d'une certaine tendresse.

Cette biographie est remarquable. Fort bien écrite, documentée et construite, elle est autant une dénonciation de la haine raciste que l'histoire d'un personnage. Un personnage fascinant, habile et brillant, rattrapé sur la fin de sa vie par le mensonge qui lui avait permis son ascension sociale. Mensonge poussé à son extrême, jusqu'à s'interdire toute descendance au risque que le gêne de la négritude resurgisse dans sa progéniture. Belle Greene est un ouvrage historique poignant sans être larmoyant, et son sujet un personnage attachant du fait de l'opiniâtreté qu'il met à tenter de se défaire d'une différence devenue inégalité.
Commenter  J’apprécie          290
Je viens vous parler ce soir d'une de mes plus belles lectures de 2021 : l'histoire de Belle Marion Greener, alias Belle Greene, qui à force de culot, de charisme et surtout de passion et de talent est devenue la bibliothécaire de la prestigieuse Pierpont Morgan Library.

JP Morgan, dont l'établissement existe toujours, était un financier et banquier américain. Passionné d'art et de littérature, il cherche pour s'occuper de ses collections une personne digne de confiance, érudite.
Son choix se porte en 1905 sur Belle, une jeune femme alors simple employée de la bibliothèque mais dont la fougue et la passion pour les livres l'émeuvent.

Cependant, Belle cache un terrible secret : elle est la fille d'une blanche et d'un célèbre activiste noir. Sa mère, après son divorce a fait changer son nom et celui de ses enfants en Da Costa Greene, afin de leur garantir un avenir meilleur dans une Amérique terriblement raciste, pour eux qui ont plus ou moins hérité des traits clairs de leur maman. Pourtant, c'est l'époque du « one drop rule » : toute personne ayant même un seul ancêtre d'ascendance africaine est considérée comme noire et donc soumis à la ségrégation. Toute la famille risque gros si elle est découverte.

Belle vit pourtant sa plus belle vie dans cet univers d'enluminures, de premières éditions, de chefs d'oeuvre. La bibliothèque déjà trop fournie l'accapare trop, mais JP Morgan charge Belle de l'étoffer encore et de récupérer bon nombre d'oeuvres sur le vieux continent.
En négociatrice hors pair, elle arrivera avec son bagout à leur octroyer les meilleures pièces. JP Morgan la choiera alors, lui offrant le meilleur salaire de la profession, et à sa mort son fils et héritier la nommera directrice de la bibliothèque.
Elle dépensera des millions de dollars pour l'achat et la vente de manuscrits, livres et oeuvres, et pour voyager et se vêtir somptueusement.

Cette histoire m'a beaucoup passionnée. Moins par la vie de patachon et de luxe qu'elle a pu mener, que par le courage, la force de caractère et la crainte avec laquelle Belle Greene a dû vivre toute sa vie. Et puis soyons honnête, un livre qui parle de livres, on aime tou.te.s ça, non ? 😊

Je dois également saluer le travail absolument extraordinaire de l'autrice qui a travaillé plusieurs années sur cette biographie romancée, et qui nous livre un récit magnifique d'une « success story » dont seule l'Amérique a le secret.
Commenter  J’apprécie          202
Nous sommes à New York en 1898, l'esclavage a été aboli mais la ségrégation a fait son apparition : ce sont les lois Jim Crow qui l'instaurent ! Et c'est ainsi qu'une goutte de sang noir dans votre arbre généalogique vous exclut du monde des blancs , donc du monde de la connaissance, des universités des lettres, des arts... Alors la tentation du "passing", de renier ses ancêtres africains, peut devenir forte pour des personnes d'apparence blanche. Belle Greener, jeune femme intelligente, cultivée, curieuse, ambitieuse ne veut pas sacrifier son amour des livres à cause de sa peau mate et de sa chevelure récalcitrante... Elle va donc transgresser les injustes et détestables lois Jim Crow et devenir Belle Da Costa Greene, la grande bibliothécaire érudite de la Morgan Library ! Elle entraînera toute sa famille dans ce choix qui nécessitait malgré tout un énorme sacrifice : ne pas avoir d'enfants ...

J'ai été happée par le besoin de liberté, par l'énergie, par la force de caractère de Belle, qu'elle soit noire ET femme ne l'empêcha pas de vivre comme elle l'entendait, même si parfois les conséquences de certains choix sont plus difficiles ...

Livre reçu dans le cadre de l'opération #massecritique, je tiens à remercier babelio, les éditions flammarion et Alexandra Lapierre pour ces moments de lecture passionnants !
Commenter  J’apprécie          187
La biographie romancée de la bibliothécaire de la Morgan Library, bibliophile érudite, femme la mieux payée de son époque et… à l'origine noire soigneusement cachée. le destin d'une femme brillante intellectuellement et socialement, le portrait de la haute société américaine, le faste et l'effervescence des premières années du 20e siècle, le bouillonnement des grandes ventes aux enchères. Un roman documenté sans être pédant, romanesque sans être mièvre et un beau portrait de femme forte dont la devise était ”la chance arrive à ceux qui sont préparés à la recevoir”.
Commenter  J’apprécie          171
En 1900, dans une Amérique profondément raciste et ségrégationniste, une seule goutte de sang noir suffisait à faire de vous un paria au même titre que pour tous les Afro-Americains du pays. Si vous n'aviez pas la bonne couleur de peau et qu'importe d'ailleurs si vous étiez aussi blanc qu'un blanc, vous étiez soumis aux lois iniques, Jim Crow, règle de l'unique goutte de sang, divisant la population entre white or colored.
C'est dans ces conditions que la jeune Belle Greener décide, avec toute sa famille alors abandonnée par le père, de transgresser les lois et de faire leur "passing" c'est-à-dire de franchir la frontière invisible mais quasiment infranchissable qui ferait d'eux des blancs.

Belle devient alors une "da Costa Greene" descendante d'une hypothétique famille sud-américaine légèrement typée.
Elle qui adore les livres va réussir ses études de bibliothécaire et entrer dans la très prestigieuse famille J. P. Morgan pour s'occuper de la bibliothèque et des collections de John Pierpont.

Toute sa vie sera consacrée aux livres rares, devenant cette grande spécialiste qui a su se faire une place parmi les marchands internationaux et les spécialistes reconnus de par le monde.

Un roman et un destin fabuleux, celui d'une héroïne qui a tout osé pour vivre sa passion. Une femme moderne, forte, énergique et insoumise, ambitieuse, amoureuse, au caractère bien trempé qui dénotait auprès de ses contemporains. Critiquée, aimée, adulée, vilipendée, celle qui s'est imposée comme la directrice incontournable de la Morgan Librairy de New-York est un personnage romanesque à découvrir sans faute.

Vous l'aurez compris j'ai adoré Belle, et j'ai aimé arpenter grâce à Alexandra Lapierre les salles de la Morgan Librairy que j'avais tant apprécié lors de ma visite à New-York.

chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/03/06/belle-greene-alexandra-lapierre/
Lien : https://domiclire.wordpress...
Commenter  J’apprécie          160
Remarquable en tout point ... Alexandra Lapierre a ce don de vous faire partager une vie comme si vous traversiez un roman. Son talent n'est plus à démontrer et elle renouvelle cet exploit avec un personnage haut en couleurs qui a existé : Belle Greene ! Un portrait de femmes des plus stupéfiant pour cette période américaine assez nébuleuse au temps de l'ultime goutte de sang. Belle c'est une jeune femme issue d'une famille noire dont le père est activiste. Elle, sa mère Geneviève, son frère, ses soeurs n'auront d'autres armes que de choisir de gommer leurs origines pour leur ouvrir les portes d'un monde nouveau. C'est comme ça que Belle, bibliothécaire, avec ses connaissances, son carisme, son talent et sa volonté de fer finira par devenir la plus célèbre des bibliothécaires au service d'un milliardaire passionné de beaux livres et de littérature. La vie de Belle est une épopée. Son récit est un véritable chef d'oeuvre et c'est avec beaucoup de regret que je referme ce livre de 500 pages qui m'a permis de faire connaissance avec ce personnage des plus étonnant et des plus décrié de la société Américaine. Merci aux éditions Flammarion pour cette belle découverte et bonne lecture à tous . Je ne doute pas un instant que Belle Greene saura vous attirer dans ses filets!
Commenter  J’apprécie          150
Si je n'avais jamais lu Alexandra Lapierre, en revanche son nom ne me laissait pas indifférente ! Et pour cause, certains des écrits de son papa ont ravi la lectrice débutante que je fus.
En étudiant de plus près la bibliographie d'Alexandra Lapierre, on se rend compte que beaucoup de ses écrits concernent les femmes, et en particulier, les oubliées.
Celle dont il est question ici, m'était totalement inconnue, alors qu'en réalité elle a beaucoup compté au début du XXème siècle à New-York. Rien ne la prédestinait à sa fulgurante carrière ni aux fabuleuses rencontres qu'elle a faites durant sa vie.
Née dans un milieu social modeste, issue d'esclaves, et selon les lois racistes américaines, afro-américaine parce qu'au moins une goutte de sang noir coulait dans ses veines bien qu'ayant la peau claire, elle s'est acharnée très tôt à maquiller ses origines, à refaire une filiation afin de pouvoir fréquenter les milieux blancs pour y assouvir sa passion des livres.
C'est ainsi qu'elle a l'opportunité de travailler pour J.P Morgan, collectionneur et connaisseur richissime patron d'une riche bibliothèque, actuellement la Morgan Library de New-York Ainsi, se fit-elle un nom dans le monde de l'art en général, et du livre rare en particulier, et fréquente la fine fleur de l'aristocratie new-yorkaise du moment.
Alexandra Lapierre dresse le portrait tout en nuance d'une femme constamment taraudée par son terrible secret, en permanence sur le qui-vive, et se jurant de ne jamais avoir d'enfant afin de ne pas risquer de mettre au monde un enfant à la peau noire.
Belle Greene est à la fois une femme attachante par son désir de s'élever et sa soif de culture, et dérangeante parce que tricheuse universelle, une femme audacieuse pour l'époque, ne reculant devant rien.
Cette biographie/roman est le fruit d'une enquête de trois ans ; On ne s'y ennuie pas un instant ; l'écriture y est vivante ; le texte abondamment documenté sans être indigeste. On y apprend infiniment de choses.
Le livre parfait pour l'été !

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
Commenter  J’apprécie          140




Lecteurs (1860) Voir plus



Quiz Voir plus

Je te vois reine des quatre parties du monde

Quel est le nom du premier époux de Doña Isabel ?

Don Hernando de Castro
Nuño Rodriguez de Barreto
Don Alvaro de Mendeña
Don ALonso Martin de Don Benito

12 questions
8 lecteurs ont répondu
Thème : Je te vois reine des quatre parties du monde de Alexandra LapierreCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..