Valérian, vu par... Tome 1 : L'armure du Jakolass

EXTRAIT " Je pense que comme un grand nombre d'entre vous, je suis fan de l'univers créé par Christin et Mézières. Valérian est une des références incontestables de la Bande Dessinée de Science Fiction. Quand j'ai appris l'existence du projet « laissons des auteurs confirmés s'appropier Valérian », je dois dire que j'étais assez partagé. D'un côté, j'avais peur que les auteurs saccagent cette BD que j'aime tant. Mais j'avais également envie de voir de nouvelles aventures de Valérian et Laureline.

Cet album est une réussite totale. Manu Larcenet a rendu une copie excellente. On retrouve tout ce qui a fait le succès de la série Valérian. Avec notamment de l'action et de l'aventure que les géniteurs de Valérian ne renieraient pas. Larcenet apporte également sa touche perso. On retrouve des éléments propres à son univers (comme par exemple, l'aspect « social » de René et Jean Pierre)."
Lien : http://www.chroniquesdelinvi..

J'aimais bien la série "Valérian", globalement les 2 périodes même si j'ai un faible pour la première (avant 1986...).
Une série très spécifique, sans beaucoup d'équivalent dans le reste de la BD française.
De manière générale d'ailleurs (films, romans...) le space opéra ne semble plus guère à la mode en ces temps où le futur n'a plus beaucoup d'avenir, l'héroïc fantasy, totalement dissociée d'un futur supposé de la terre, domine largement.
J'aime aussi beaucoup Larcenet qui me fait souvent hurler de rire, surtout "Bill Baroud" et "le retour à la terre" (sur scénario de Ferri dont on attend évidemment beaucoup sur Astérix).
J'avoue que proposer à Larcenet de faire un Valérian semblait une blague de potache ou de soirée bien arrosée. Une petite parodie de quelques pages, pourquoi, pas, mais un album entier??!!
Et bien si, Larcenet a eu l'autorisation (ou il a perdu un gage?) et il l'a fait. Et c'est "sidéral et sidérant" selon le mot de Christin.
C'est une vraie aventure de Valérian, avec nombre de personnages connus, l'univers, et c'est indubitablement du Larcenet.
"Sidéral et sidérant" effectivement... et très drôle aussi.
Larcenet est décidément très fort.

Ce navire spatial sans Ferri, boite.

Larcenet est devenu la garantie d'une certaine qualité, tant son style et ses idées ont explosé en quelques années, jusqu'à atteindre, notamment avec "Blast" ou "Le combat ordinaire", un niveau auquel on ne l'attendait pas forcément (il ne faut pas négliger non plus, l'aspect toujours valorisant du comique qui devient sérieux, dont il profite à juste titre).

Cette fois, il s'attaque aux mythiques aventures de Valérian auxquelles il rend un hommage respectueux mais personnel.

Tout y est : qualité du dessin (le style Larcenet devient impressionnant, désormais fixé en une sorte de Vuillemin mais tendance ligne propre), rythme et découpage sans faille, humour souvent jubilatoire (les visions éthyliques de salamandres ! les irrésistibles Shingouz), références intelligemment distillées, mise en couleurs formidable...

Et pourtant, assez curieusement, ce livre m'a un peu déçu. Sans jouer au Critixman , je trouve qu'il y a dans ce récit, un côté un peu vain avec trop de degrés. L'histoire est au fond conforme à ce qu'on attendait a minima de Larcenet, c'est à dire une bonne dose d'absurde, tout en sachant qu'il peut faire beaucoup mieux.

Il maîtrise, il est grand, mais il surprend peu. du coup, je me dis qu'avec un Ferri ou un Trondheim au scénario, peut être que...

On ne le saura jamais.

En attendant, je retourne lire « Les Cosmonautes du futur, tome 1 » du petit Manu...

PS : en fait j'essaie d'être objectif, mais au fond, je me demande si je ne suis pas amer parce que Manu n'a pas très bien dessiné Laureline. A quoi ça tient...

Manu Larcenet, l'auteur, entre autres, du Combat ordinaire et du Retour à la terre, nous offre un hommage à Valérian, Laureline, Mézières et Christin. Il ne faut pas y voir une suite de la fabuleuse série, il s'agit bien d'une nouvelle interprétation du thème développé par Mézières et Christin, une relecture se situant dans l'univers imaginé par Larcenet, c'est à la limite un pastiche reconnaissant de l'original. Il faut donc accepter ce contexte et se laisser porter par l'imagination de Larcenet.

René Pérouillard, vénère l'espace, les galaxies entrelacées et les voies lactées où tous les possibles sont aventure... Il le fait savoir par sa poésie naïve à son comparse Jean-Pierre en allongeant plusieurs verres dans son bar favori. Mais, ce soir-là, à la sortie du bar, il est interpellé par Albert qui est accompagné de trois êtres particuliers, les Shingouzs. À partir de ce moment, l'univers de René, ce fumeur alcolo et bedonnant, se transforme et il revivra les aventures qui, semble-t-il, étaient les siennes lors d'une autre vie. Cet exercice de style est très bien mené par Larcenet et c'est un Valérian déjanté auquel on a droit. Je me suis donc laissé porter et j'ai aimé.
Lien : http://rivesderives.blogspot..

Je reste circonspect à propos de ce Vu par..., seul à avoir vu le jour à ce jour et sans doute le seul, au vu des déclarations de Christin et Mézières, qui semblent avoir refusé de nombreux projets.
D'un côté j'aime Larcenet et il fait indubitablement du Larcenet
Larcenet aime visiblement Valérian et on sent le respect qu'il porte à la série et à ses auteurs
J'aime aussi Valérian parce que c'est bien (je ne peux pas être plus argumenté, je crois)
Ticket gagnant, donc ?
Ben pas tout-à-fait, parce que la greffe semble être trop contre-nature. C'est parfois très drôle, il y a de bons passages, mais dans l'ensemble, j'ai comme l'impression que Valérian reste un peu coincé sur le zinc.
Je pourrais faire mon psy de comptoir en louant la déstructuration du mythe du héros, entre le héros malgré lui, le héros qui refuse d'assumer sa condition de héros, le héros de l'un/monstre assoiffé de sang pour l'autre... A vrai dire, on sent la fausse bonne idée, et si la rencontre Francisque/Valérian tourne un peu à vide, je n'ose imaginer ce que cela aurait donner avec des projet hypothétiques signés Morvan, Corbeyran ou Alcante...

On a notre dose de planètes, de "vermine socialo-cosmopolite", de bestioles. On assiste au plus grand massacre de l'histoire globale par résonance cosmique du noyau gazeux. Laureline est toute mignonne avec ses airs de Mariette ("Retour à la terre") mais elle n'en oublie pas son caractère décidé. En bref, le fan n'est pas dépaysé.

J'ai particulièrement apprécié la mise en couleur. Les orange lichen, vert émeraude, rouge velours sont chouettes, riches, harmonieux, stimulants. L'album est beau, au-delà de sa potacherie. Jeff Pourquié a eu la main habile.

Seul l'amour de la série d'origine a pu donner naissance à cet hommage déguisé. Nous n'irons pas mettre la tête dans l'orifice défécatoire suite à sa lecture.

Comment résister à ce postiche de Valérian dessiné par Larcenet, quand on est fan de la série on ne peut pas passer à côté de ce délire humoristique