Je ne sais pas ce que représente ce "Grand Prix Giono " sur la Première de couverture, mais je ne recommande pas la lecture de ce roman : divertissant, enjoué, virevoltant, léger, badin, décousu, finalement assez superficiel et pénible au final. J'ai fait l'effort d'aller au bout pour ajouter cette première critique en connaissance de cause. Seul bon point, l'humour, mais pas suffisamment pour racheter l'ensemble.
C'est l'histoire d'un dilettante Philippe, de son mariage, de ses activités professionnelles, de ses aventures extraconjugales, dont l'une avec sa belle-mère (justement, un passage drôle, la comparaison entre la mère et la fille, et la gestion de cette triade), de l'ésotérisme de son épouse, du suicide, mais sous un angle extrêmement léger, presque philosophique.
L'avis ci-après de Jérôme Garcin, L'Evénement du Jeudi, sur la 4ème de couverture illustre parfaitement ce que je n'ai pas aimé dans ce roman :
"Avec L'Inconnu du temps qui passe, Jacques Laurent prouve une fois encore que, avec l'équitation et l'alpinisme, le roman est un merveilleux exercice de liberté. Si son lecteur est si heureux, c'est que l'auteur s'en donne à coeur joie. Livre gigogne, tout en trompe-l'oeil, en "miroirs aux tiroirs", en digressions, en notes apocryphes, en anachronismes, en exercices de style, en provocations et en interventions inopinées de l'écrivain, L'Inconnu du temps qui passe offre une succession désopilante de saynètes dont le hasard est l'organisateur."
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Car la science toute fraîche qu'il tenait de la mère il la transmettait scrupuleusement à la fille. Celle-ci était désireuse de s'instruire.../... Quand, pédagogue inépuisable, Aphrodite apprenait un nouveau tour à Philippe, il se surprenait à projeter de l'exécuter quelques heures plus tard auprès de Virginie, et tantôt jugeait touchante la transmission d'une recette maternelle à une fille avide de savoir, tantôt son rôle d'intermédiaire clandestin lui semblait odieux s'il se laissait dominer par l'honnêteté qui veillait au fond de son caractère ou très intéressant s'il se voulait immoraliste et bon émule de Valmont. Bien sûr, le grenier que lui avait fait découvrir Aphrodite lui servait aussi pour rencontrer Virginie, et la succession de ces deux nudités dans les remous de velours rouge lui inspirait, selon son humeur, des remords ou de l'orgueil.
La situation où se trouvait Philippe l'incitait à mettre en parallèle Aphrodite et Virginie, comme jadis Alexandre et César au collège de Taninges. Il était surtout sensible à ce qui les différenciait. Qu'il fut l'élève de l'une et le prof de l'autre lui semblait normal parce que l'une avait dix ans de plus que lui et l'autre douze de moins.
.../... Mais Philippe était surtout sensible à la différence des sentiments qu'elles lui inspiraient ; il respectait la fermeté de caractère d'Aphrodite et savourait chez Virginie une âme inégale. Il avait un peu peur de l'une alors qu'il éprouvait pour l'autre une affection tendre qui ressemblait à de l'amour.
Jacques Laurent évoque son passage à Vichy .