J’ai tort sans doute si je me plains du traitement que les autres me font subir. Car il est toujours un effet et une image du traitement que je leur inflige. Mais si je m’attriste de n’être pas assez aimé, c’est que je n’éprouve pas moi-même assez d’amour.
Narcisse cherche en lui le secret du monde et c’est pour cela qu’il est déçu de se voir. Ce secret divin est plus intime à lui que lui-même : il est l’intimité de l’Être pur. De lui, il n’y a point d’image.
Quelques hommes sont eux-mêmes comme des sources d’où s’écoulent toujours de nouvelles richesses ; mais la plupart sont comme des canaux qui portent de l’un à l’autre des richesses qu’ils n’ont pas produites. Et l’on voit des esprits nomades et d’autres qui sont cultiva teurs de leur propre sol.
Chacun de nous a l’ambition d’embrasser par sa pensée la totalité de l’univers. Mais il ne peut le faire que dans une perspective qui lui est propre.
Les relations que les autres hommes ont avec nous sont toujours une image des relations que nous avons avec nous-mêmes.