AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,84

sur 122 notes
5
12 avis
4
8 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Huit nouvelles sur les vies et les morts de ceux que JMG le Clézio appelle les indésirables, un mot très dur qui porte tout le sens de la misère de l'exclusion, des viols, de la guerre, des espérances effondrées.

Il faut un auteur comme Le Clézio pour exprimer, par son style, et par petites touches, où viennent se mêler les beautés de la nature, de la mer, des arbres, des nuits étoilées, les souffrances variées d'enfants, d'adolescents et d'adultes à travers le monde.

La première de ces nouvelles, la plus longue, conte l'histoire d'une jeune orpheline, qui parvient malgré les douleurs qui lui sont infligées à trouver divers réconforts et un chemin d'espérance. le chant est très présent dans cette nouvelle, il intervient comme un magnifique contraste avec les duretés de l'existence de ces jeunes.

Les autres conduisent le lecteur à travers le monde, par exemple dans les égouts reliant Mexique et Etats-Unis où se faufilent des enfants en quête de petites richesses américaines.

On a aussi un "Chemin lumineux" aux abords d'un grand fleuve d'Amérique du Sud avec de très beaux portraits d'enfants qui s'accrochent à la vie et parviennent peut-être à réchapper de la maltraitance de leurs bourreaux.

La guerre est aussi présente en des lieux non nommés du Moyen-Orient avec encore des fuites, des solidarités, des détresses que JMG dépeint avec son talent capable d'une relative poésie parmi tant de noirceur.

La qualité de ces différentes nouvelles peut paraître inégale selon les attentes ou la réceptivité des lecteurs, elle témoigne toujours de la plume parfaite d'un écrivain capable de transmettre une palette d'émotions qui finissent toujours par convaincre le lecteur le plus hermétique s'il en est.
Commenter  J’apprécie          940
Le Clezio parle de son livre en disant qu'il a voulu rendre visibles les invisibles, ces enfants qui errent sur les routes ou dans les villes du monde entier.
A Madagascar, au Mexique ou en Irak, mais cela peut être en Amérique du sud, en Afrique et malheureusement même en France.
Seuls ou en fratrie, mis à la rue à cause de la guerre, de la famine ou de violences familiales, les enfants vont tenter de survivre.
Leurs rêves d'enfant vont souvent se muer en cauchemars.

Le Clezio trouve les mots pour que l'on n'oublie pas Maureez, Chuche, Marwan ou Chepo.
Avec le style délicat et poétique qu'on lui connaît, il dénonce cette indifférence générale à la souffrance.
La tristesse et la mélancolie de ces nouvelles nous resteront longtemps en mémoire.
Commenter  J’apprécie          589
POIGNANT
Ce bouquin m'a vraiment mis le moral en berne. A ne pas lire si vous déprimez un peu.
Au travers de 8 nouvelles, Le Clezio nous raconte les invisibles ceux qu'on ne veut pas, ceux qu'on ne veut même pas voir.
Les enfants, les enfants de la guerre, les enfants de la pauvreté, les enfants du désamour. des enfants qui luttent pour leur survie par des moyens dérisoires et qui sont très rarement aidés par des adultes.
Des adultes qui ont tout perdu, amour, travail, famille et qui se retrouvent à la rue, en marge de cette société qu'ils ont si bien connue.
Des Indiens d'amazone, peuplades primitives aux mains des narcos et autre.

Le Clezio nous offre une plongée dans les inframondes, et on en ressort le souffle coupé... et pas indemnes. Chaque récit vous prend par les tripes. Tant de misère, tant de douleur, et tant d'impuissance aussi.
Commenter  J’apprécie          376
JMGLC nous propose successivement huit nouvelles ayant un point commun, le parcours et la survie difficiles de gens jugés indésirables là où ils sont ou la où ils vont. Ces textes distincts ne permettent pas un résumé global de leur contenu, c'est le principe de la nouvelle, et il faudrait les examiner un à un pour mieux les apprécier, mais la fibre humaniste et sensible de l'auteur rehaussée par les qualités littéraires qu'on lui connaît rend précieuse la lecture de l'ensemble.
Commenter  J’apprécie          190
Il psalmodie la solitude du désert des vivants. Il dit ce qu'on ne voit plus, qu'on ne veut pas voir. Avec des mots si prenants que des êtres étranges me paraissent familiers, humains comme moi. Son écriture porte le lyrisme des vies désespérées, mâtinée de la rage de survivre et de l'espoir ténu d'un jour meilleur.
Il, lui, son, c'est J.M.G. le Clézio, un écrivain du monde. le prix Nobel de littérature, appuie là où le regard fuit ; secoue le lecteur, oublieux des inégalités que charrient guerres, immigrations, exploitations, pauvreté. La solitude existe, le regard implore ou défie. Chacune et chacun aspire à un signe, à une lueur, à un geste, même infimes, tous happés dans une même quête d'amour et de considération. C'est poignant, jamais sordide.
Les récits courts sont intenses, condensés de détresse et d'envie. Ils donnent chair au quotidien délavé de millions de vivants, sur lesquels les médias braquent de fugitives caméras, un drame chassant l'autre, au risque d'ensemencer l'indifférence.
Après avoir lu Avers, j'ai envie de descendre dans la rue et de hurler pour un monde meilleur, purgé de la solitude et de l'iniquité. Seul un grand écrivain pouvait ainsi me faire réagir.

Commenter  J’apprécie          153
Recueil de 8 nouvelles se déroulant à différents endroits du monde : Île Maurice, Mexique, France... et racontant la vie de marginaux au destin compliqué.Ils sont définit comme des "indésirables".

Dernière oeuvre en date de JMG le Clézio avec certaines nouvelles très réussies et touchantes, en particulier "Avers" ou "Etrebemma" qui sont pour moi les plus marquantes. L'auteur sait décrire avec justesse le tragique de chaque personnage sans apitoyer et juger pour autant le lecteur.

Les décors diverses occupent aussi une place d'intérêt dans cette oeuvre comme au habitude de l'auteur. Chaque protagoniste évolue dans un univers différent : rue d'une grand ville, île, forêt tropical... qui contribue à le définir.
Commenter  J’apprécie          110
Emettre un avis sur un ouvrage de JMG le Clézio est une demande en légitimité quasi organique. Qui suis-je, moi, pour juger de la qualité de textes qui sont, et de loin, très au dessus de la moyenne des ouvrages qui sortent chaque semaine en librairie. Ce monsieur, en dehors de l'écriture, a eu une vie très cosmopolite, riche d'incursions immersives en des cultures fort éloignées des nôtres et en des temps où la modernité n'avait pas encore détruit toute forme d'identité. Il est question ici des laissés pour compte, de celles et ceux qui ne peuvent que constater leur inaptitude à être accepté, à simplement avoir le droit de vivre. le choc des cultures crées des zones de subduction dans lesquelles sont happés les invisibles de tous temps, disparaissant dans les fractures de la croûte terrestre, où seuls survivent ceux qui n'existent pas.
Plusieurs histoires, peut-on parler de destins, sont contées. Vous ne connaissez pas ces lieux. Nous avons aperçu au hasard de documentaires ces zones meurtries, anciennes forêts tropicales primaires, royaume de trafiquants en tous genres, violence brute faisant table rase du végétal comme de l'animal et de l'humain. Vous n'irez pas voir, il n'y a rien à y faire, que d'y perdre la vie. Il n'y a rien à comprendre, là où l'être humain s'abaisse plus bas que terre, même les animaux ont fui. Seuls, à la lisière, l'incompréhension a laissé des êtres vivants attendre la mort ou l'esclavage, la servilité pour une survie biologique.
Le Clézio n'est pas dans l'empathie. Il décrit des quotidiens incompréhensibles, là le mot "sens" n'existe pas.
Combien de fois entendons-nous des poseurs :
Cela a-t-il du sens ? Cela fait sens... Cela défie le sens commun...
Dire " je suis vivant", le verbaliser n'a pas de sens en soi, vous avez les mots et vous les prononcez, les codes sont acquis, processus éducatif complexe.
Processus ?
Lequel ?
Ici, nous n'avons pas entamé de marche vers le vivant, niés qu'ils sont dès la naissance, expulsion du ventre maternel, bon débarras...
Alors, le sens paraît un mot vide, il n'existe pas...

Bonne lecture, bienvenue chez les absents.
Commenter  J’apprécie          80
JMG le Clézio - Avers - **** - fini le 8 mai 2023

Ce livre est un recueil de nouvelles. Mes fidèles lecteurs s'en souviennent (!), j'avais eu du mal à apprécier le Procès Verbal, le livre qui a fait la réputation de le Clézio, même s'il avait diffusé en moi petit à petit, mais je trouvais qu'il ne s'y passait pas grand chose. Là, il se passe énormément de choses et le point commun de toutes ces « choses » ce sont les « petits », les oubliés, les sans-grades qui peuplent nos villes, le plus souvent dans l'hémisphère Sud du Monde. Le Clézio écrit très bien, et il a quitté (depuis longtemps, peut être) le fusmato de son premier livre. Là, tout est clair, parfois une lueur d'espoir apparaît à la fin de la Nouvelle, à la faveur d'une rédemption par le chant, où parce qu'un bon samaritain recueille l'enfant perdu. La dernière nouvelle est proche de Garcia Marquez, par la luxuriance des adverbes et la description d'un monde aux confins du fantastique. Garcia Marquez, un de mes auteurs favoris.

Bref ce recueil de nouvelles est très riche en ce qu'il décrit le monde par le « bas » et nous montre un Monde qui vit quand même…qui s'en sort, grâce à tous ces inconnus qui se battent pour s'en sortir.
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (359) Voir plus



Quiz Voir plus

Voyage au pays des arbres

Quel est le personnage principal ?

Jules
Pierre
Mathis

3 questions
8 lecteurs ont répondu
Thème : Voyage au pays des arbres de J.M.G. Le ClézioCréer un quiz sur ce livre

{* *}