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EAN : 9782715223240
91 pages
Le Mercure de France (31/01/2002)
3.95/5   19 notes
Résumé :
«Julien Gracq est sans conteste au nombre des écrivains que j'admire le plus. Je l'ai découvert au lycée en 1976. Je l'ai lu ensuite et l'admiration s'est installée, inentamable. Je lui ai écrit plus tard et j'ai écrit sur son travail.
Ma première visite à Saint-Florent-le-Vieil, sur les bords de la Loire, remonte à février 1992. D'autres l'ont suivie, régulières, ferventes. Un jour - c'était en février 1998 -, j'ai éprouvé le besoin de raconter le cours d'un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai rendu visite à un écrivain que j'admire, j'ai déjeûné à sa table, avec la Loire pour autre convive en continuel et lent mouvement derrière les vitres du restaurant. Mon regard s'est perdu dans les méandres du fleuve pour mieux apprécier chaque mot de la conversation.
J'ai pris place dans le fauteuil paillé face à celui qui me recevait chez lui, l'écoutant parler de ses livres, de littérature quand ce ne serait que de la vie même qui s'invite dans les silences et les soupirs.

Non, je n'ai, bien évidemment, rien vécu de tout cela mais j'ai lu ce petit livre de Philippe le Guillou et mon imagination s'est envolée...
En parcourant ces pages, reflets sans temporalité d'une visite à Saint-Florent-Le-Viel, chez Julien Gracq, j'ai déambulé à travers ce qui tisse cette oeuvre qui me fascine tant : les pérégrinations pour mieux "voir" la simplicité du chemin empierré ou de la sente de l'existence, la littérature pour mieux croiser ceux qui inspirent celui qui écrit, la Loire et son cours ressassant mystères et solitudes, et puis ce qui fait "âme" du monde, la société de ces années, comme un constat de ce qui s'effiloche, de ce qui n'existe plus.

Tout est en retenue, tout est en simplicité, c'est la rencontre d'un Sage qui nous est ainsi accordée.


C'est une lecture, invitation aux voyages cheminés ou imaginés, en marge de la réalité des jours, comme consentie pour réfléchir davantage encore aux livres de cet homme de lettres dans lesquels la poésie de l'écriture se tisse des fragiles tiges végétales de la nature, dans lesquels le silence ne se rompt que pour laisser pépier les oiseaux ou bruisser le vent.

Une lecture comme une visite rêvée, en somme.

"C'est le dernier des très grands, le plus grand peut-être. Tous les autres ont disparu."
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Portrait-rencontre de Julien Gracq sur ces vieux jours à Saint Florent le vieil, chez lui, sur les bords de Loire, le récit de Philippe le Guillou nous livre beaucoup d'émotion. Il s'agit de l'écriture-hommage du disciple envers le maître, pleine d'admiration, de respect et de déférence. L'échange très intellectuel n'empêche pas une grande humanité dans le regard de l'auteur. Il retrace le cheminement d'un professeur, écrivain de fiction, passé à l'essai, et arrivé au terme de son parcours, à 88 ans. Il a choisi un retour au sources, et très digne, la solitude dans sa maison de Saint Florent, pour finir ses jours – il mourra en 2007. Julien Gracq apparaît tout en retenue, et l'approche de Philippe le Guillou pleine de délicatesse et de poésie. La lecture de ce texte ouvre des brèches qui donnent lieu à des interrogations sur le sens de l'écriture et de la vie en général. C'est une sorte d'instantané, à un moment où tout semble accompli pour Julien Gracq. Les considérations qu'il exprime sur la fin de siècle semblent déjà quelque peu surannées...
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Le pérégrin géographe.
Exercice d'admiration d'un écrivain par un autre écrivain, le Déjeuner des bords de Loire se présente comme un ensemble décousu mais centré sur des réflexions sur la littérature, sur l'écrivain et sa propre écriture, et aussi ce qui nourrit l'oeuvre de Julien Gracq, à la fois la géographie physique (la Loire) et la géographie humaine (l'évolution de la société). Tout en discrétion et en retenue, l'auteur ligérien distille à son commensal ce qui fait la richesse de sa vie d'homme lors de "cette visite hors des jours qui était peut-être avant tout une leçon de vie." (p.90)
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Je n'ai plus le désir de lire. Le paysage me captive avec ses peupliers levés comme des mâts dans la brume, ses marécages, ses prairies inondées, tous ces rameaux morts du fleuve qui doit glisser là-bas, derrière les bancs de brouillard doré, un paysage d'eaux dormantes et hautes où revient sans cesse la ponctuation de barques noires, très plates, au bout carré. -...- Elles sont un élément du décor, un aliment pour le songe. On en oublie la réalité de l'environnement, l'écoulement heurté du train. Chaloupes des contrées aquatiques et des fêtes du Grand Meaulnes. Royauté des aulnes et des rêveries de l'eau.
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Il ne veut pas éblouir. Il rappelle. Il témoigne. Il constate. Il parle avec aménité, avec chaleur, mais les ressorts de la séduction verbale lui sont totalement étrangers. Il n'a rien d'un orateur, d'un causeur mondain. Il parle avec beaucoup de simplicité, sans démonstration oratoire et physique, tassé dans son fauteuil sous le portrait de Bellmer. La voix est sourde, neutre mais le propos ne l'est jamais.
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Quelle est cette force qui fait écrire? L'espace, la mémoire, le désir? De ces puissances, celle qui chez lui aura été indéniablement la plus présente, c'est l'espace. Arpenteur, pérégrin, cartographe, menant le repérage jusqu'à dire le grain, le feuilleté, l'essence des limons et des roches – l'esprit des lieux.
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Ses gestes m'ont rappelé ceux de tous ceux que j'ai vu vieillir, l'attention maniaque à tout ce qu'on doit fermer, l'observation du thermomètre, le souci du temps qu'il fait. Ces riens, ces moments nuls tissent immanquablement la vie du vieil homme. (p.85)
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La méditation, la pratique de la rêverie éveillée, l'écriture dans ses distillations et ses détours mènent à une forme discrète et silencieuse de sagesse. (p.46)
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Videos de Philippe Le Guillou (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Le Guillou
https://www.laprocure.com/product/1495062/le-guillou-philippe-brest-de-brume-et-de-feu
Brest, de brume et feu Philippe le Guillou Éditions Gallimard
©Philippe le Guillou pour la librairie La Procure Animation par Mathilde, libraire à La Procure de Paris
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