A demi allongé dans le siège enveloppant, protégé des secousses gravifiques éventuelles par des harnais ajustés, le pilote suivait des yeux les variations de champ enregistrées par les instruments de son poste. Il ne faisait aucun doute que la Blitz savait choisir son matériel avec le même soin qu’elle recrutait ses équipages... et le même mépris pour les usages. Car ce caboteur d’apparence insignifiante se révélait au moins aussi rapide qu’une des machines de surveillance des Confins. Un peu délicat à piloter, du fait de la disproportion entre sa masse et la puissance, qui ne permettait pas de loger à l’intérieur de sa coque les ensembles de protection sans lesquels un navire normal n’a pas le droit de mettre le nez hors des chemins balisés interplanétaires.