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sur 10624 notes
Hervé le Tellier nous convie à un jeu intellectuel auquel il excelle en tant que mathématicien qui pense que « le propre de l'attraction est de vouloir toujours réduire les distances », et président de l'Oulipo (L'Ouvroir de littérature potentielle), un groupe cherchant de nouvelles potentialités du langage à travers des jeux d'écriture (dont les membres fondateurs se plaisaient à se décrire comme des « rats qui construisent eux-mêmes le labyrinthe dont ils se proposent de sortir).

L'idée générale de ce jeu très intelligent consiste, partant d'une anomalie — un même avion qui aurait volé dans les mêmes conditions avec les mêmes passagers et le même équipage se serait posé deux fois à cent six jours d'écart — à imaginer le monde qui ne serait que programmes virtuels. le monde où « le « Je pense donc je suis » du Discours de la Méthode de Descartes serait plutôt : « Je pense, donc je suis presque sûrement un programme. »

À l'heure où un virus désorganise la terre entière, où les extrémistes religieux et politiques tentent de prendre le pouvoir dans les démocraties, où le Président du plus puissant pays du monde semble sorti d'une mauvaise farce, on peut effectivement se demander si nous ne sommes pas passés dans une autre dimension, peut-être pas celle d'un monde virtuel où nous ne serions que des programmes, mais celle de l'improbable devenu réalité.

« ... en août 1945, après l'explosion d'Hiroshima, où le monde a basculé dans l'ère nucléaire et la peur de l'anéantissement, l'écrivain Albert Camus écrivait : Voici qu'une angoisse nouvelle nous est proposée, qui a toutes les chances d'être définitive. On offre sans doute à l'humanité sa dernière chance. Et ce peut-être après tout le prétexte d'une édition spéciale. Mais ce devrait être plus sûrement le sujet de quelques réflexions et de beaucoup de silence. »

Une oeuvre facétieuse et virtuose qui mérite, sans doute aucun, le Goncourt.



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Ça ne m'arrive pas souvent ! Quand un livre me surprend et m'enthousiasme, je le lis deux fois coup sur coup. Et à la deuxième lecture de L'Anomalie, j'ai découvert des détails qui m'avaient échappé et j'ai trouvé de quoi encore m'enthousiasmer. L'Anomalie est un livre dont on parle et je ne l'avais pas choisi par hasard. Sans en savoir plus, j'avais capté qu'il s'agissait d'une fiction sortant de l'ordinaire et que j'allais être secoué.

Secoué, je l'ai été, mais pas autant que les passagers d'un Boeing 787 assurant le 10 mars 2021 une liaison Paris – New York, pour le compte d'Air France.

Premier chapitre, portrait d'un tueur… Serais-je dans un polar ?... Ce ne sera pas la seule fausse piste, car l'auteur sait y faire pour promener son lecteur. Il s'agit en fait du premier tableau d'une galerie de portraits. Des personnages, tous différents, dont la complexité intime est exposée d'une manière qui éveille la curiosité. Parmi eux, un écrivain, dont on pourra penser qu'il est un double de l'auteur ; chacun, d'ailleurs, aura son double. Qu'est-ce qui peut bien les relier, ces personnages qui n'ont apparemment rien en commun ? Il est clair qu'ils étaient tous à bord de cet avion bousculé par des éléments déchaînés, dans lequel ils ont bien cru laisser leur peau…

Quel rapport avec le mystérieux protocole de sécurité nationale qui vient de se déclencher aux États-Unis ? Ce protocole portant le numéro 42 avait été élaboré vingt ans plus tôt dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001, par un étudiant en mathématiques génial, facétieux et amateur de films SF, ressemblant de surcroît à un acteur hollywoodien, – mais lequel ? –. Un ensemble de dispositions administratives et militaires ayant pour finalité de réagir à une situation inattendue, je dirais même plus, inconcevable, au sens propre du terme : impossible à concevoir.

En cause, une anomalie, une divergence survenue lors du vol transatlantique du 10 mars 2021, très précisément à 16 heures, 26 minutes, 34 secondes. Un phénomène dont la compréhension et les conséquences vont nécessiter l'intervention de mathématiciens, de scientifiques, de religieux, de philosophes, de psychologues pour des débats de haut niveau… qui finiront par se diluer dans les commentaires de milliers de soi-disant experts de par le monde, comme nous avons pris l'habitude d'en voir au quotidien sur les médias et les réseaux sociaux.

Le roman est aussi captivant qu'un thriller. Au fil de la narration, très imaginative, qui fait tour à tour la part belle à l'humour, à l'émotion et à la tragédie, l'auteur a placé des indices subtils, que je n'ai parfois relevés que plus tard. La construction, précise et cohérente, impose le respect, au point que même dans les passages qui m'ont semblé confus, je me suis reproché de n'avoir pas tout compris.

Je ne connaissais pas Hervé le Tellier, un homme de lettres à l'oeuvre un peu hétéroclite : des romans, des essais, diverses sortes de chroniques et beaucoup de participations à des émissions radiophoniques. J'ai pris note de sa formation de mathématicien, ce qui lui a certainement donné le sens de l'abstraction, et du fait qu'il est l'actuel président de l'Oulipo, l'Ouvroir de la Littérature Potentielle, ce fascinant groupe littéraire inspiré du surréalisme, où la pratique de l'écriture avec contrainte que s'imposent ses membres ne peut que développer leur virtuosité d'écrivain.

Virtuosité et sens de l'abstraction, il fallait bien cela pour écrire un livre comme L'Anomalie. Ajoutons-y des références ébouriffantes puisées dans l'air du temps culturel et géopolitique des trente dernières années, sans oublier des poèmes et des chansons en anglais que l'auteur semble avoir écrits lui-même. Et quand il s'accorde des respirations, le Tellier contemple « une brise d'été qui fait vibrer l'argent des feuilles », cite des mots de l'Ecclésiaste ou évoque une blague juive.

Une lecture éblouissante et riche, qui échappe à la raison courante et qui incite cependant à la réflexion. Que ferions-nous si nous nous trouvions face à nous-mêmes ? Et si nous n'étions que les avatars d'une simulation d'une autre dimension, conçue par une intelligence supérieure du futur ?

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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« Tous les vols sereins se ressemblent. Chaque vol turbulent l'est à sa façon.» (p49)

Cette allusion à l'incipit d'Anna Karénine de Tolstoï (« Toutes les familles heureuses se ressemblent, mais les familles malheureuses le sont chacune à leur façon. ») va trouver un écho inattendu parmi les passagers du vol Paris New York du 10 mars 2021. Très inattendu. Malheureusement chez moi aussi … à sa façon. Car soyons clairs, j'ai été déçue.

Pourtant je me suis amusée des clins d'oeil littéraires mais aussi cinématographiques et même sur l'actualité. Certains passages sont plutôt drôles. Ce livre mélange habilement les genres. Nous commençons par découvrir un par un des personnages très différents que rien ne semble relier entre eux si ce n'est ce vol mouvementé. Cette succession de plan séquence maintient le lecteur dans l'expectative (à condition de ne pas deviner trop tôt vers quoi on s‘embarque). Et ensuite, ensuite… eh bien, tout s'emballe ! Mais le principal attrait réside selon moi dans les différentes strates de lecture et de réflexions qui jouent, se jouent et contre jouent la réalité. Et il y en a quelques-unes. Il est d'ailleurs fort probable que deux personnes qui discuteraient de ce livre n'en raconteraient pas la même version.

Seulement voilà, tout ça m'a paru quand même un brin artificiel et superficiel. Une sorte de pot-pourri de déjà-vu. Cela m'a un peu fait l'effet d'un bouquet de fleurs : c'est joliment arrangé, coloré, parfumé mais ce n'est pas une copie de la nature et ça fane vite. Certaines situations et thèmes auraient mérité plus d'espace et de liberté, ne serait-ce que pour permettre aux personnages d'avoir un peu plus de consistance et de crédibilité. Ils ne sont visiblement là que pour servir les idées, chacun un peu trop bien rangé dans sa petite case. Bref tout ça manque un peu trop d'émotions, d'épaisseur, de vie ! Mais tout ça est-il bien réel ?
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Il est marrant ce roman. Sache nonobstant qu'il exigera de toi un chouïa de concentration pour commencer, chaque nouveau chapitre proposant un nouveau personnage, un nouveau destin.

Attache ta ceinture et tout ira bien.

Car Hervé le Tellier sait où il va le bougre, et au fil de ces portraits, pour peu que tu fasses preuve d'un minimum d'attention (j'ai déjà prévenu plus haut), tu appréhenderas sans encombre la subtile cohérence de son intrigue.

Tu devrais donc te régaler d'un récit original et riche, futé comme tout et fort distrayant, déroulant son fil complexe et les réflexions métaphysiques qu'il sous-tend l'air de mine de rien.

Cette singulière incursion dans la quatrième dimension s'appuie en outre sur une prose limpide, alerte et malicieuse, qui manie l'ironie tout comme j'aime. Plutôt comblée la Lolo du coup.

Quant au vieux débat « Alors, digne d'un Goncourt ou pas ? », m'en fous, je me suis juste bien amusée moi.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Que vais-je pouvoir en dire...... Pas grand chose je crois car je n'ai pas du tout accroché à ce roman. L'idée de départ m'a séduite, il faut dire que l'on a pas arrêté de nous en parler, de la vanter et qu'en plus le roman a été couronné par le Prix Goncourt 2020 alors difficile de passer au travers.

Un roman dans lequel je me suis perdue (trop de personnages) et je ne sais si cela est dû au fait que je l'ai écouté mais j'ai eu un peu de mal à "recoller" les morceaux et à tout comprendre (et en avais-je envie d'ailleurs). Je serai d'ailleurs incapable de résumer les hypothèses envisagées pour cette anomalie si d'ailleurs il y en avait plusieurs et puis alors le twist final........

Première partie : présentation d'une dizaine de personnages prenant un avion, avec un survol de leurs vies et le moment décisif pour certains où ils se trouvent. le fameux moment du page-turner. Passage d'une perturbation violente, presqu'un film catastrophe puis éclaircie et retour à un vol normal sauf que......

Deuxième partie : exposition des prises de positions politiques, religieuses et tentatives d'explications scientifiques de l'Anomalie, je dis bien tentatives car je vous avoue que là j'ai décroché. Je précise que je n'ai pas du tout un esprit scientifique, ni mathématiques et que toutes ces probabilités et suppositions m'ont probablement ennuyées car je n'en ai pratiquement rien retenues.

Troisième partie : confrontation des avant/après, Marc/June,  assez conventionnels et prévisibles pour certains.

C'est à la fois un roman de science-fiction, thriller (deux genres dont je ne raffole pas), sociétal et psychologique que j'ai écouté sans aucune empathie ni intérêt (m'apercevant même que j'écoutais parfois sans entendre....). J'ai vérifié les critères d'attribution du Prix Goncourt : "Meilleur ouvrage d'imagination écrit en prose paru dans l'année". Alors oui : il y a de l'imagination, de l'inventivité, des pointes d'humour, de la prose mais pour le reste j'ai dû me perdre dans un trou d'air durant le vol.

Allez je passe mon tour sur ce roman dont je ne me sens pas capable de dire quoi que ce soit car rien n'a retenu mon attention sauf peut-être l'idée de départ, mais très vite j'ai pris mon parachute et me suis laissée dériver, allant jusqu'au bout mais avec une seule envie c'est de retrouver la terre ferme et passer à autre chose.

Bien d'autres l'ont aimé, il a trouvé son public mais pour ma part je n'y ai pas trouvé mon bonheur de lectrice.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Patrice Lecomte, avant de réaliser des films, faisaient des BD. Et je me souviens de l'une d'elles où un compositeur affolé s'apercevait que toutes les manières possibles de combiner les notes avaient été imaginées et que toutes les musiques avaient désormais été écrites.
J'ignore si les auteurs s'inquiètent de la réduction des histoires possibles au fil des productions cinématographique et romanesque, mais seul un adepte de la littérature potentielle pouvait tirer aussi magistralement les leçons de ces inspirations croisées: son livre est une compilation de références, des plus érudites aux plus populaires, du Nom de la rose à Men in black, qui peut se lire à tous les niveaux, roman d'aventures palpitant et méditation métaphysique désabusée.
Hervé le Tellier nous refait le coup de Six personnages en quête d'auteur: un personnage a-t-il une vie propre? Et nous-mêmes, existons-nous vraiment ou ne sommes-nous que les avatars d'un geek asocial enfermé dans sa chambre pour mieux se consacrer à la dernière version des Sims?
Si l'apocalypse nous attend (et avec Trump aux commandes, elle risque d'arriver encore plus vite que prévu), du moins sera-t-elle infiniment poétique et nous disparaîtrons comme un livre se referme à regret, reposé par un lecteur à la fois nostalgique et pressé d'en ouvrir un nouveau dont les variations infimes seront pourtant les promesses d'un autre monde.
Il est difficile de parler de L'Anomalie car il serait dommage d'en dire trop. Mais trop ne serait pas assez tant ce roman est riche, mélancolique et malin. Et que Dieu soit ou non aux manettes, j'espère que des prix sont au programme...
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Il devrait rafler tous les prix!

Un livre étonnant, jamais là où on l'attend, incroyablement léger dans la gravité , incroyablement profond dans la plaisanterie. Écrit avec inventivité,  humour, sagacité. Bourré de connaissances mais jamais pédant,  truffé de pastiches mais jamais pesant, éblouissant dans sa construction mais toujours clair, habité par une pléiade de personnages, mais tous bien caractérisés, attachants,  nécessaires. Plein de suspense et de péripéties  mais s'ouvrant sur des abîmes de réflexion.

 Un roman d'anticipation aussi, puisque nous sommes en 2021... mais plein de personnages bien connus: un mérou à moumoute jaune aux manettes des USA, un jeune arrogant présomptueux à celles de la France. Vous reconnaîtrez au passage Julien de Normandie, notre nouveau ministre de l'interieur en 2021 (tiens, ils ne font pas long feu, ceux-là. ..), Cédric Villaney sans sa lavalliere mais avec son araignée. ..bref du vrai avec de l'imaginé, un peu de politique fiction, mais si proche, si vraisemblable qu'elle va vous filer les chocottes pour de bon...

C'est simple, L'anomalie  c'est un livre qui se définit lui- même dans cette citation    : 

"Pensez-vous avoir ressenti le moment exact que certains appellent la « divergence », ou même parfois, maintenant, l'« anomalie » ? — Bien sûr, comme tout le monde dans l'avion. Les turbulences ont cessé et le soleil est revenu dans la cabine. Cette dernière phrase est aussi la définition du Prozac."

L'Anomalie, c'est du Prozac littéraire!

En le lisant, je rêvais de physique quantique,  de temps plié, de trou de ver et de photocopieuse! J'avais des papous dans la tête ! J'aurais bien pris un abonnement sur le vol air France Paris New York sans crainte des turbulences malignes ! 

Je l'ai dévoré  en 24 heures et après,  pleine de remords devant ma voracité,  j'ai eu l'irrépressible envie de le relire en dégustant chaque bouchée.   Mais je réserve cette gourmandise pour plus tard : il est encore trop  frais dans ma mémoire et la surprise joue un si grand rôle dans la lecture...

- D'accord, mais dis -en un plus plus, quand même! C'est pas une critique, c'est un panégyrique!
- Ben non, ce serait vraiment ballot,  et pas sympa pour vous!  L'anomalie, dans mon billet, c'est qu'il ne vous en dira pas plus! Embarquez dans ce Boeing et laissez-vous bousculer!
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Un roman follement original qui flirte avec différents genres : le thriller, le fantastique, la SF et le roman psychologique avec une étude de personnages tous plus différents les uns des autres : un couple qui se délite, un homme de main, un musicien, une mère et ses deux enfants, un écrivain traducteur, une avocate , un pilote d'avion, un professeur à Princeton. Après un voyage en avion des plus turbulent, tous vont devoir accepter l'inacceptable. le texte est choral, l'histoire toujours passionnante et inattendue. le livre est bouillonnant d'idées sur la science, les religions. Moi qui n'aime pas particulièrement les mélanges de genre et les surprises de ce type, je me suis laissée embarquer par ce texte, dévoré en 2 jours. Un roman qui étonne , une écriture ciselée, tous les ingrédients d'un bon moment 😉. Même si je ne suis pas sûre que l'histoire fasse consensus ...
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PFFF....VRAIMENT ?
Je suis fasciné de voir à quel point nous avons parfois le sentiment de lire un tout autre livre que celui dont tout le monde parle !
Je viens de finir L'anomalie (décidément que signifie ce prix Goncourt ?? )
Ce livre m'a amusé pour son idée...
Pour le reste.... ...
-trop de personnages survolés, pour que l'on ait le temps de connaître qui que ce soit,
-l'écriture et le style de l'ensemble m'ont laissé le même goût qu'une lecture de magazine écrit comme un magazine,
-le rythme est tellement stagnant qu'à la page 120 on se rend compte qu'on attend toujours qu'il se passe VRAIMENT quelque chose ...
-AUCUNE émotion, sympathie ou empathie à la rigueur...

On ressort avec l'impression d'avoir ingurgité la saison entière d'une série Netflix alors qu'il faisait beau dehors et que j'aurais mieux fait d'aller faire du vélo...
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Voilà donc, qu'en ce début d'année, un livre fait pleuvoir les commentaires élogieux et scintiller les étoiles sur Babelio, un livre, auréolé du prix le plus prestigieux qui soit, le Goncourt !
"L'anomalie" d'Hervé le Tellier, ou peut-être de Victor Miesel.
Peut-on vraiment savoir ...
Cela démarre comme un roman policier incisif et efficace.
C'est découpé comme une série à succès, le mystère s'annonce peu à peu, intercalé entre la présentation des personnages :
- un tueur à gages, un écrivain en mal de reconnaissance et quelques autres ...
Le noeud de l'affaire est philosophique, plus construit de conséquences que de causalités.
Il a pour point d'orgue, la seule question qui vaille :
"Qui sommes-nous vraiment ?"
Le thème est un de ceux déjà exploité en science-fiction.
Ce qui en fait ici l'originalité, ce qui paraît nouveau est d'abord l'échelle collective impulsée à cette anomalie, à ce paradoxe temporel.
Mais aussi que l'intérêt du récit se nourrit plus de la répercussion que de l'explication.
Ce roman est captivant et très agréable à la lecture.
Il est fait d'un style riche, réhaussé par un piquant sens de la formule.
Il est fait d'un style riche, donc, toujours à la limite de la surcharge mais sachant conserver finalement toute sa fluidité à la lecture.
Hervé le Tellier campe ses personnages de manière très précise mais de façon inattendue, avec des détails insolites mais qui touchent l'essentiel.
Les personnages, d'ailleurs, sont nombreux mais pas un n'est négligé.
Le récit est truffé d'innombrables digressions qui, prises dans leur globalité, m'ont semblé définir un peu de la pensée de l'auteur.
Quelques idées bien senties sont assénées.
La phrase sait se faire ici un peu piquante !
Mais ne se dépare pas d'un certain humour.
Car certains passages du livre sont réjouissants et amènent le sourire.
Au final, le prix Goncourt De cette année est un bon cru, dont on pourra discuter sans fin son appartenance réelle à la science-fiction.
Mais peu importe cela, il appartient au seul genre qui vaille, celui de l'excellente littérature ...


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