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3,77

sur 181 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Suite à ma lecture du témoignage du fils, trente ans après être sorti de l'autisme, j'ai décidé de voir la vie d'un autre côté et de lire le poignant témoignage de la mère.
C'est ainsi que j'ai découvert cet ouvrage, emprunté, tout comme le premier d'ailleurs, à la médiathèque dans laquelle je suis inscrite. Pourquoi cette soudaine fascination pour l'autisme ? Je n'en ai pas la moindre idée. Peut-être tout simplement parce que c'est une sorte de monde imaginaire ou alors est-ce la différence par rapport aux autres qui m'a intriguée, moi, ancienne enfant blessée qui me suis toujours sentie exclue ?

Bref, je suppose que mes centes d'intérêt ne vous intéressent guère et que ce qui vous importe, vous, lecteurs, est ce que j'ai pensé de cet ouvrage. Eh bien, je dirais que c'est tout simplement superbe; J'admire le combat de cette femme qui s'est battue aux côtés de son enfant autiste, différent des autres donc incompris, voire même souvent rejeté par la société. Un enfant blessé, meurtri par la vie qui ne vit que dans son monde, dont seule sa mère va, au fur et à mesure de son long combat, réussir à obtenir les clés.
Une femme écrivain qui plus est et mère de trois autres enfants, dont le père est absent et qui doit donc assumer seule la lourde charge que représente Jean Sylvestre à lui seul. Un enfant qui la ronge de l'intérieur, qui lui pompe toute son énergie et que pourtant, elle n'abandonnera jamais...

Le récit poignant, et véridique qui plus est, d'une maman on ne peut plus aimante. Une lecture dont on ne sort pas indemne, je vous le garantit et vous mets en garde mais que je ne peux que vous recommander !
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« L'amour d'une mère pour son enfant ne connaît ni loi, ni pitié, ni limite. Il pourrait anéantir impitoyablement tout ce qui se trouve en travers de son chemin. » a écrit Agatha Christie dans Rendez-vous avec le mort.
La reine du crime a bien raison : l'amour maternel est le plus puissant qui soit. Personnellement, je serais prête à me battre bec et ongles pour mes enfants. Comme une lionne.
Question combat, Françoise Lefèvre en connait un rayon.
Maman d'un petit garçon autiste, elle a tout fait pour rentrer dans son monde, pour communiquer avec lui, pour le faire sortir de sa coquille.
Elle a toujours refusé les étiquettes, les préjugés, les avis définitifs qui condamnent Sylvestre. Elle s'est toujours dit qu'elle réussirait, qu'elle n'avait pas d'autre choix : elle devait réussir.

L'autisme est un handicap doublement terrible. Tout d'abord parce que la communication est le fondement des relations humaines. Mais surtout parce que c'est un handicap invisible.
L'autisme ne se « voit » pas, bien qu'il soit bien présent, bien envahissant.
Un handicap physique ou un handicap mental visible induisent, si ce n'est de la compassion, sans doute une certaine compréhension chez les personnes que l'on croise.
Avec l'autisme, il n'en est rien et Françoise Lefèvre nous fait très bien comprendre ce à quoi elle se heurte quotidiennement.
Le regard des autres est difficile à soutenir ; les reproches sont difficiles à entendre.
Une scène m'a particulièrement frappée, elle se déroule dans un supermarché. Sylvestre agit d'une façon qui perturbe le train-train habituel des clients présents dans le magasin. Mais ce qu'ils prennent pour un caprice n'en est pas un, ce n'est qu'un événement "classique" dans la vie de Sylvestre, une manifestation banale d'une peur non exprimée, non exprimable pour lui.
La maman qui a tant de fois vécu ce genre de situation subit en silence les regards désapprobateurs et les réflexions déplacées. Elle s'efforce d'abréger le pénible épisode, mais ne dit rien. À quoi bon ? "Personne ne comprend, même quand j'explique."
Quel terrible constat ! Sylvestre n'est pas le seul a être enfermé : par rapport au monde extérieur, sa maman est enfermée avec lui dans une terrible solitude.

Le Petit Prince cannibale est un très beau titre.
Tous les enfants sont des cannibales qui dévorent leur mère : physiquement lors de l'allaitement, mentalement car la mère pense constamment à son enfant, matériellement parce qu'il passe avant tout, et socialement lorsqu'elle renonce pour lui à certaines choses ou certaines personnes.
Oui, tous les enfants sont cannibales, mais Sylvestre l'est plus que les autres. Beaucoup plus.
À travers son roman, Françoise Lefèvre raconte son combat permanent pour son fils. Elle le fait avec beaucoup de simplicité, elle ne cherche pas à se glorifier : Sylvestre est son Petit Prince, c'est tout.
J'ai une grande admiration devant les trésors d'imagination déployés par une mère prête à tout essayer pour que son fils fasse une toute petite chose minuscule et totalement banale chez les enfants "normaux".
J'ai une grande admiration devant la patience infinie, l'acharnement, la persévérance dont fait preuve cette mère, faisant et refaisant inlassablement les mêmes gestes, répétant sans se fâcher les mêmes paroles, telle Sysiphe roulant sans fin son rocher.
J'admire ce que cette maman fait pour son Petit Prince.
Le Petit Prince cannibale est un livre qui ne peut pas laisser insensible, d'autant plus qu'à un fond prenant vient s'ajouter une très belle forme.
J'avais découvert Françoise Lefèvre dans La grosse, j'y avais beaucoup aimé son écriture tout en délicatesse et poésie, j'ai retrouvé ces qualités dans le Petit Prince cannibale.
Je ne peux que féliciter les lycéens qui ont attribué leur Goncourt en 1990 à ce roman : ils prouvent une fois de plus leur bon goût. Bravo !
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Je ne connaissais pas l'écriture de Françoise Lefèvre et sans le multidéfis 2019 (item Goncourt des lycéens) je crois que je serai passée à côté du petit prince cannibale, le titre ne m'attirant pas plus que ça.
Une fois de plus, j'ai fait une belle découverte.
Très belle écriture de madame Lefèvre. Poétique et en même temps percutante, fracassante, notamment quand elle évoque le suicide de sa pensée.
Roman qui m'a un peu déstabilisée au début. Françoise Lefèvre raconte les jeunes années de son fils Jean, un enfant autiste. A l'intérieur de ce témoignage, parsemé d'ici delà, le récit d'une autre histoire, le cheminement de la pensée de Françoise Lefèvre qui est maman mais aussi écrivain.
On la suit donc dans son combat pour sortir son fils de l'autisme mais aussi dans ses tentatives pour écrire un roman. Car le petit prince cannibale grignote aussi l'écrivain. Ce roman est bouleversant mais ce qui ressort surtout c'est l'amour infini de cette mère pour son enfant.

A découvrir.
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Le petit prince cannibale de Françoise Lefèvre est un livre rare, inoubliable et incontournable. Parce qu'elle a choisi de se battre contre vents et marées, parce qu'elle a décidé qu'elle arriverait à le faire sortir de son isolement , parce qu'elle est mère et que l'amour d'une mère peut tout et encore plus, elle consacre sa vie à son fils mais parfois elle craque "Je t'aurais tué parfois de me faire si mal, d'aspirer avec tes hurlements toute ma poésie. Mes pensées. ma bonne volonté. Tout mon amour. Mon increvable amour pour toi. Tu prenais tout et ne donnais rien." (page 42) Alors elle essaye de préserver quelques rares moments à l'écriture , elle en a viscéralement besoin et Blanche nait sous nos yeux, une femme en mal d'amour, à la voix de cristal mais rongée par le désespoir.
Roman, Récit? ou roman-récit? Je dirais surtout un cri, cri d'amour , de désespoir, de désespérance, d'espoir, de joie quand enfin le soleil entre à flots dans sa vie et la sienne. Françoise Lefèvre dédit son livre à son fils Julien-Hugo.

Prix Goncourt- lycéens -1990
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Un petit livre vraiment impressionnant : l'histoire d'une mère qui a décidé d'élever son plus jeune fils à la maison. Une chose normale, vous pensez, mais son fils est un enfant autistique. C'est un enfant silencieux et isolé avec un comportement étrange et toutefois destructif. On ne peut pas du tout discuter avec lui. Il est régulièrement sujet à des crises de colère.
La mère, elle aime son fils. Elle est sûre qu'elle peut aider son fils à se tirer d'affaire. Elle croit qu'il pourrait changer, qu'il pourrait devenir plus « normal » par lui aimer et surtout par lui éduquer lui-même chez elle. Alors, elle décide de lui garder à la maison au lieu de lui envoyer à une école spéciale ou à une institution.
Elle sait que cette décision aura des conséquences. Elle sait qu'il y aura des temps difficiles et embarrassants avec son fils, soit à la maison, soit dehors parmi les gens dans les magasins et en pleine rue. Elle n'ignore pas qu'il y aura des conséquences pour la vie familiale. En plus, la décision d'élever son fils lui-même aura aussi une autre grande conséquence personnelle car elle est écrivain. Ce sont des choses vraiment difficiles à combiner : l'écriture et l'éducation d'un enfant autistique.
C'est une histoire touchante. L'auteur décrit sa vie avec son fils. Il y a des événements frustrants, il y a du chagrin mais aussi de l'espoir… Chaque petite progression de l'enfant est une grande victoire pour la mère ; un mot prononcé, une réaction positive inattendue … Bien que les deux situations soient totalement différentes, le livre de Françoise Lefèvre a quelques similarités avec « Ou on va papa » de Jean-Louis Fournier. Il décrit ses expériences avec ses deux enfants sévèrement handicapés par anecdotes. Les deux livres partagent l'amour des parents pour leurs enfants, leurs espoirs et leurs frustrations.
« le Petit Prince cannibale » est un bon livre touchant sur un sujet difficile. le livre a gagné le Prix Goncourt des lycéens en 1990.

Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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Petit livre mais un beau témoignage sur la relation entre une mère écrivaine et son enfant autiste de 0 à 6 ans.
L'auteure nous livre son parcours sans rien cacher de son combat quotidien, de ses déceptions, de ses victoires, de son amour inconditionnel pour son fils.
Un combat de tous les jours, un quotidien difficile voire très difficile , parsemé de moments de doutes, d'abattements, de colère, d'incompréhension, du regard des autres. Et de temps en temps, une éclaircie : un simple geste, une simple parole, qui permet de croire et de persévérer, balayant d'un geste les moments de doutes.
En parallèle, s'agissant d'une auteure, celle-ci essaie d'écrire un livre dont elle nous livre quelques passages au fil des chapitres. Car cet enfant absorbe tout son énergie et même plus pendant plusieurs années, sa vie de femme, d'auteure, sera mise en stand by.
Un livre touchant sur l'amour et le combat d'une mère pour son enfant.
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Le Petit Prince Cannibale est un livre mi-roman mi-autobiographie qu'il est bien difficile de critiquer.
L'autrice livre son expérience de mère d'une jeune garçon autiste qu'elle veut à toute force "guérir" et intégrer dans le monde "normal". Les guillemets sont mis sur les mots qui datent un peu le livre. Publié en 1990, l'approche du handicap de son fils paraît aujourd'hui étrange où la vision de ce trouble n'est plus la même.
Bon, comme nous ne sommes pas dans une posture de psychiatre ou de clinicien, peu importe les mots, on retiendra autre chose de ce livre.
Par exemple l'écriture à fleur de peau de Françoise Lefèvre, ultra sensible, intérieure, vibrante, électrique.
L'amour qu'elle porte à son fils, son envie d'affronter le monde pour lui, à travers lui.
Et puis l'histoire qu'il l'empêche d'écrire aussi, celle de Blanche, la cantatrice dont la peau se transforme en ulcère, histoire qu'elle n'arrive pas à avancer tant elle est accaparée par Jean.
Cannibale parce qu'il mange sa mère, il mange ses mots, il mange sa vie et son énergie.
Un récit fulgurant, comme un arc électrique, douloureux, mais aussi empli de lumière.
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N°62 – Mai 1991.

LE PETIT PRINCE CANNIBALE – Françoise Lefèvre – Éditions Actes sud.

J'ai lu ce livre comme on lit un long poème, les mots en ont la couleur, la musique, les parfums... Comme un poème, ce récit est un déchirement entre l'envie de silence et le besoin d'écrire, la pensée impalpable et fugace et les mots, hiératiques, définitifs, établis mais en deçà de l'inspiration de l'auteur et qui sont pour lui une sorte de source d'insatisfaction. L'écrivain est toujours assis inconfortablement entre la pensée et l'acte d'écriture. Les phrases fuient et quand il happe les mots pour traduire sa douleur, son doute ou sa joie, il les sent pâles, insipides. Nous le savons, écrire est un besoin plus qu'un plaisir.
Ici, l'écrivain est aussi une mère et dans la relique de la jeunesse de ses enfants , des mèches de cheveux et quelques dents, elle prend conscience du temps qui passe inexorablement. Son plus jeune fils est autiste et ce livre est le récit de l'itinéraire de quatre années pendant lesquelles elle a réussi à faire émerger de son silence cet enfant dont le moindre geste répété à l'envi devenait fascination et pour lui le moindre bruit coutumier était une découverte inquiétante.
Pour lui, elle a refusé la facilité de l'hôpital et de ses traitements pour prendre à bras le corps le silence de son fils mais aussi ses refus , ses blocages, ses phobies... Avec une exemplaire abnégation, elle a accepté d'entrer, pour mieux le comprendre, dans l'univers de cette maladie en refusant la fatalité du vide et de la solitude, de l'incompréhension, de l'indifférence des autres. Il lui fallait pénétrer les arcanes du silence, accepter les cris, les exigences de son enfant, explorer les imaginaires circuits de inconscient pour en obtenir parfois une clé... Ce n'est pas là un itinéraire simple. Il est jalonné de joies nées de petites victoires durement acquises mais aussi de périodes d'abattements profond où s'insinue le désespoir et où on entrevoit la mort comme une sorte d'obsession qui serait plus un échec qu'une libération. Qu'importe, elle restera fidèle à son but, ramener son fils à la surface de la vie.
Cette femme, cette mère est aussi écrivain et son envie d'écrire vient après un long silence, comme seuls savent en observer ceux qui respectent les mots... et leur lecteur. le texte est en elle et l'accouchement est difficile. Son héroïne, Blanche, est en quelque sorte un être hors du commun, cantatrice adulée mais épouse délaissée, femme au corps parfaits mais rongé par un cancer de la peau qui aura raison de sa vie...Cette histoire, l'auteur la porte en elle, mais écrire est un combat contre ses propres personnages, son propre livre, soi-même, avec pour seul résultat des mots. C'est vrai qu'écrire épuise (« Écrire me rend exsangue et glacée » avoue-t-elle) et chaque ouvrage entame un peu plus la substance et la vitalité de l'écrivain. Cette femme existe avec ses multiples facettes, la trivialité, la passion, l'amour de la vie, l'envie de guérir ce pauvre enfant. Dès lors, l'écrivain s'efface et l'histoire qu'elle porte en elle devient plus impossible encore à relater puisque la maladie de ce fils mange en elle plus les mots que la vie (« Ce n'est pas tant la mère que tu asphyxies, c'est l'écrivain »). Ce livre qu'elle avait choisi d'écrire, roman dans le récit, se termine certes, mais on sent derrière les mots à la fois la solitude de la page blanche , celle de la mère en face de la maladie de son fils mais aussi celle de la femme épuisée par son combat. L'image que lui renvoie le miroir creuse ses rides mais l'illumine d'un sourire qui prend ses racines dans la guérison de l'enfant. le chemin caillouteux qui était son quotidien devient soudain paisible...

Hubert Nyssen qualifie ce texte de roman, je ne partage pas cette analyse mais qu'importe, l'émotion née des mots est la seule qui vaille.



©Hervé GAUTIER – Mai 1991 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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émouvant, profond, comme toujours lorsqu'on lit Françoise Lefèvre : une joie de la retrouver : du caractère, du charisme, du courage, de l'amour, quelle Femme !!
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“Quand on perd l'équilibre on perd son royaume, lui dira un jour son fils.”

L'autrice passionnée Françoise Lefèvre nous livre un récit autobiographique poignant. Alors qu'elle tente d'écrire un roman qui relate l'existence de Blanche, la cantatrice noyée, elle se dévoue à ses enfants, et plus intensément encore à son fils Jean/Sylvestre, né autiste qui s'invite dans chaque page, qui lui prend ses mots, ne lui permet pas de trouver refuge dans le silence.

Il a l'air indifférent au monde, ne sourit jamais, ne manifeste aucun désir, ne semble pas entendre. Il a des phases colériques. Ne mâche pas, ne défèque pas, ne parle pas.

“Je ne te laisse jamais construire ta tour infernale. Je ne te laisse jamais t'y enfermer. J'en sape la base immédiatement. Je n'ai pas lu d'ouvrages sur l'autisme. Mon instinct me dit NON. Je sens leurs auteurs pessimistes. Défaitistes. Je ne veux pas qu'ils entament ma belle foi. Ma rage de vaincre. Je ne veux pas que tu sois un cas parmi d'autres, car pour moi tu es UNIQUE.”

Cet enfant a une chance inouïe, il a une mère qui va tout faire pour lui donner envie de goûter au monde, une mère qui ne le placera pas dans une institution, par instinct, elle sait que cela n'aidera pas son fils, qu'au contraire, il coulera, une mère courage qui avance avec son épée et qui va lui donner chaque parcelle d'elle-même.

" Les enfants arrivent comme de jeunes fauves lâchés. Ils sont la vie, et moi, je dois savoir quitter l'eau du bassin. "

Françoise jure à Jean qu'ils vont se battre contre l'autisme, elle donnera tout d'elle jusqu'à épuisement ! 

Aujourd'hui, ils ont gagné, son fils Hugo Horiot a d'ailleurs écrit un livre sur sa période autistique “L'empereur, c'est moi”, que je souhaite lire prochainement.

“Je te remercie de m'avoir fait violence, de m'avoir presque tuée.” 

À lire absolument !

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