Compte-tenu du nombre de personnes ayant lu ce livre et donné leur avis, je ne pense pas apporter de nouveauté quant à la façon d'écrire de
Gilles Legardinier, l'intrigue du livre ou les thèmes abordés sur les relations hommes/femmes, femmes/femmes, voire hommes/hommes, parmi les trentenaires. Et quelques autres personnages d'âge plus avancé…
J'ai été déçu. Bien qu'étant un homme dont l'âge est le double de celui de l'héroïne et étant de fait de la génération de ses parents, ayant de plus une fille - quoiqu'un peu plus jeune -, je pense avoir assez de recul et l'esprit assez ouvert pour lire ce genre de livre appartenant à la catégorie (dont j'ignorais l'existence) de ”chick-lit“.
J'ai été déçu dis-je, parce que j'avais lu précédemment “
Complètement cramé” du même auteur et que j'avais été positivement enchanté, j'en avais même fait l'éloge, en disant que l'auteur avait su rendre ses personnages attachants et plus qu'ordinaires dans une vie qui ne les avait pas épargnés, tout cela dans un texte facile à lire sans être simpliste et avec une bonne pincée d'humour qui donnait au récit une couleur chatoyante.
J'ai donc été déçu cette fois-ci, parce qu'il m'a fallu 200 pages pour commencer à m'intéresser à l'intrigue, (j'avais quand même envie de savoir où l'auteur voulait nous emmener), et 200 pages sur 400 c'est beaucoup. 200 pages pour supporter les sautes d'humeur, les pensées vagabondes et les idées incongrues d'une nana complètement frappadingue, paranoïaque, incontrôlable, limite immature voire hystérique et donc insupportable, tout ça sans esquisser l'ombre d'un sourire en dépit des formules si bien tournées de l'auteur. Bien sûr elle est gentille Julie malgré tout, mais comme lorsqu'on dit de quelqu'un qu'il est “gentil”, mais pas plus… Je sais bien qu'il en existe des “nanas” comme elle, mais « bonjour l'angoisse » pour les voisins, amis et collègues. Et puis il y a les autres, une galerie de portraits de gens de tous les jours certes, mais pas avec le même charme que ceux de “
Complètement cramé”. Peut-être est-ce dû au fait que l'écriture de G. Legardinier a évolué entre le bonnet péruvien et la casserole, dans ce genre de littérature qui n'était pas son domaine de prédilection au départ.
Passé les 200 premières pages j'ai enfin réussi à m'intéresser à l'intrigue, et aux personnages. L'intrigue je n'y reviens pas (même si elle est “rocambolimprobable” comme dirait le jeune boulanger), et les personnages sont un peu plus abordables, la gentille boulangère et son voisin le primeur, le traiteur chinois et sa fille, la petite mamie du dernier étage et le copain bricolo, le-méchant-monsieur-de-la-boulangerie, sans compter la collection hallucinante de copines plus timbrées les unes que les autres (sans doute pourquoi elles ont fondé un club !).
En fin de compte, le dénouement arrivé, on retrouve ce qui fait le charme bien particulier de l'écriture de G. Legardinier, et les remerciements en fin d'ouvrage donnent la clé de son style, proche des gens, sans faux semblants, et tellement humain.
Mais peut-être me suis-je trompé depuis le début ? Je suis un homme, un peu psycho-rigide, d'un âge trop avancé pour Julie et ses lubies, je n'ai pas le sens de l'humour (en tout cas celui nécessaire pour ce livre) et tout ce que je viens d'écrire n'a aucun intérêt. Qui sait ?
Mais j'ai quand même été un peu déçu.