AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782249623806
346 pages
Lethielleux (15/04/2016)
5/5   1 notes
Résumé :
Depuis les polémiques sur l'introduction du genre dans les manuels de Sciences de la Vie et de la Terre en septembre 2011, puis avec "le mariage pour tous" et l'expérimentation des ABCD de l'égalité, bien des voix catholiques se sont fait entendre pour dénoncer le caractère subversif de "l'idéologie" , ou de "la théorie" du "gender" .
Ces prises de position ont suscité en réaction une dénonciation de "l'obscurantisme" du catholicisme tout aussi caricaturale.... >Voir plus
Que lire après Penser avec le genre : Sociétés, corps, christianismeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Cet épais volume (330 pages) regroupe les actes de deux colloques organisés en 2012 et 2014 par l'association Confrontations, regroupant des intellectuels catholiques. Les 13 articles sont regroupés en 3 chapitres et convoquent les compétences en histoire, biologie, philosophie, théologie, exégèse, ecclesiologie, sciences politiques, anthropologie.
Le tout coordonné par deux autorités que je tiens personnellement en haute estime : le théologien dominicain Hervé Legrand et le chercheur en sciences politiques Yann Raison du Cleuziou.

C'est donc un panorama très complet et passionnant que propose la lecture pour confronter le lecteur à la fécondité de la réflexion sur le genre dans son rapport au christianisme. Les contributions sont classées en 3 grands mouvements : la définition du genre comme concept heuristique, l'étude du genre comme négation des identités corporelles et enfin comme un concept qui interroge la pensée chrétienne.

Un ouvrage riche en ressources et en ouverture d'esprit, porté par des intellectuels qui ne sont pas sclérosés par les préjugés. Indispensable donc !
Commenter  J’apprécie          80

Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Le corps devient un fait personnel. Certes, toute invention de soi est mesurée socialement par les propositions offertes sur le marché de la cosmétique en général, et des pressions sociales, et par la manière dont l'acteur essaie de tirer son épingle du jeu, mais il n'est pas seul dans son corps, une "foule" l'accompagne, comme disait Artaud. Le corps n'est plus le support irréductible d'une identité substantielle, mais le prétexte d'une identité purement relationnelle. Le corps ne détermine plus l'identité, il est à son service.
Commenter  J’apprécie          70
D'autre part le débat sur la famille naturelle, discutée au prisme du genre, est révélateur d'un moment propre à "l'âge séculier" selon l'expression du philosophe Charles Taylor. ll pose la question des liens entre laïcité et famille car le débat sur la famille est aujourd'hui déployé dans un cadre post-chrétien. Ce dernier entérine une sécularisarion des moeurs et un questionnement sur les modalités de discussion possibles, en ce qui concerne les relations entre famille et genre dans les débats dits sociétaux, entre un État métaphysiquement neutre et des traditions religieuses ou spirituelles plurielles. Ces dernières, si elles cherchent à se faire entendre sur ces questions « sociétales » ne doivent-elles pas apprende à se séparer de l'idée de nature qu'elles convoquent en interne dans leurs communautés, mais qui n'est plus audible dans le champ public? En effet, l'Etat métaphysiquement neutre ne défend plus un modèle ou une norme familiale assise sur une essence du familial. Il est d'ailleurs renforcé en cela par la neutralité du discours et des pratiques techno-médicales concernant notamment l'assistance médicale à la procréation (une médecine palliative puisqu'il s'agit d'une médecine qui ne guérit pas car elle est une médecine du désir) ou la gestation pour autrui dont on sait l'importance pour les couples homosexuels notamment.
Commenter  J’apprécie          10
L'homme n'est donc pas dirigé par sa nature comme l'est l'animal, il développe ce que le latin médiéval appelle une consuetudo. Le concept de consuetudo englobe tout ce qui nous accoutume à agir: notre éducation, notre culture, les lois qui limitent notre action, les usages en vigueur dans notre pays et notre cercle social, les habitudes quí viennent de notre vie professionnelle, le développement d'une spiritualité, etc. Chez Thomas d'Aquin, la consuetudo désigne donc tout l'espace entre le donné de la nature et l'agir délibéré, espace largement exploré par les sciences humaines et sociales, quoique ignoré dans les analyses philosophiques, et il développe l'idée que cette coutume (consuetudo) prend la place de la nature en la prolongeant, elle est comme une seconde nature, quasi comme la nature, et ceci est le de l'être humain: « car la coutume devient en quelque propre sorte une nature, et produit un penchant qui ressemble à une inclination naturelle». Les animaux sont conduits par la nature, les êtres humains sont simplement disposés par elle: c'est la raison, la coutume, la culture, qui fondent l'agir spécifiquement humain.
Commenter  J’apprécie          10
On le voit, le débat n'est pas entre "bio-conservateurs et "théorie du genre", comme certains le prétendent. Les débats traversent les Etudes de genre, s'agissant de la place du corps, de la symbolique dont il est le médium, de la filiation, de l'égalité, de la différence. Pourquoi craindre de s'y impliquer? Les catholiques peuvent voir dans la remise en cause des fondements des identités sexuelles une négation de la nature. Ils pourraient plus raisonnablement y voir une occasion de discuter des valeurs que l'on veut donner ou non à la différence des sexes.
Commenter  J’apprécie          30
Même s'il existe un impact génétique et hormonal dans la mise en place de différences comportementales et psychologiques chez les hommes et les femmes, il ne faudrait pas penser que le fonctionnement du cerveau humain est sexué. En effet, Homo sapiens possède la particularité d'avoir un cerveau hautement réactif à l'environnement. En particulier sa construction, qui sétale sur près de quinze ans, nécessite une interaction avec le milieu extérieur. L'apprentissage et l'expérience vécue vont ainsi provoquer des modifications cérébrales qui permettront l'acquisition des fonctions cognitives complexes. Cette neuroplasticité, qui assure également la capacité d'adaptation à l'âge adulte, est néanmoins conditionnée par des clichés sexués culturels. Les parents, les enseignants puis les pairs vont transmettre, même inconsciemment, un modèle identitaire conforme aux normes sociétales stéréotypées de l'homme et de la femme. Les différences notables du fonctionnement cérébral qui peuvent être observées entre les deux sexes sont ainsi principalement le résultat de méthodes éducatives.
Commenter  J’apprécie          10

Lire un extrait
autres livres classés : religionVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Lecteurs (2) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1836 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}