J'ai dévoré et sincèrement aimé tous les livres de
Dennis Lehane, et depuis mon incroyable coup de foudre pour
Un pays à l'aube paru en 2010, j'attendais avec une impatience presque folle la sortie du suivant. Quelle ne fût pas ma surprise quand un jour, en flânant innocemment sur Internet, j'apprends que la parution française de
Moonlight Mile est programmée pour le mois de mai. Je l'ai acheté le jour de sa sortie et l'ai posé à côté de mon lit dans l'attente DU moment quasi parfait qu'il méritait.
Ce moment est enfin arrivé, et j'ai lu
Moonlight Mile.
On y retrouve Patrick Kenzie et Angela Gennaro, héros récurrents de
Dennis Lehane, deux détectives privées Bostoniens qui se connaissent depuis l'enfance. Ils sont drôles, incisifs, urbains, décalés, sexys, consternés par l'injustice sociale et amoureux à leurs heures perdues.
Moonlight Mile est en quelque sorte la suite de
Gone, Baby, Gone puisqu'il fait renaître Amanda McCready, la petite blondinette qui s'était fait kidnapper dans le premier opus. Sauf qu'Amanda a désormais 16 ans et qu'elle a de nouveau disparu … pas d'bol !
Je ne cacherai pas plus longtemps la déception qui m'a agrippée dès le premier chapitre, déception telle que je suis allée vérifier qu'il n'avait pas viré sa traductrice préférée pour faire bosser son beau-frère. Désolée, Madame Isabelle Maillet, d'avoir douté de votre talent. le style si fin et accompli habituellement a malheureusement laissé la place à un récit grossier et peu bichonné.
La soit-disant critique de la société contemporaine américaine fait passer le héros pour un ringard politiquement correct. L'histoire ne m'a pas attrapée, les situations sont parfois rocambolesques mais téléphonées. Et au fil des pages j'ai découvert que les méchants étaient très méchants, et russes évidemment, que les gentils étaient très gentils et américains bien-sûr, j'y ai découvert un manichéisme presque primaire. Aïe, ça fait mal, très mal.
Nos héros précédemment si attachants sont d'un ennui sans nom … on a ni peur ni peine pour Patrick et Angie, hors de question de prendre le premier vol pour Boston pour leur filer un coup de main, laissons les mettre un peu d'ordre dans leur vie, on verra après.
Et c'est ce qui est le plus déconcertant, ne pas aimer Kenzie et Gennaro, c'est un peu comme avoir envie de flinguer Dumbledore … c'est tout simplement inimaginable.
Ce dernier
Dennis Lehane est un peu comme une excellente bouteille de vin que l'on destine à une occasion particulière, on sait que c'est une valeur sûre, on ne prend aucun risque, l'ivresse sera saine. Et l'occasion tant attendue arrive … et merde, le vin est bouchonné … comme dirait Patrick Kenzie : "J'ai juste eu envie de me tirer une balle !"
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