Shutter Island/
Dennis Lehane
Quand les prisonniers de l'île deviennent des patients, on peut se poser toute sorte de questions et c'est cela qui va être le fil conducteur de cette histoire. Y soigne-t-on vraiment les fous ?
Quand parlant d'un des « patients », Mac Pherson qui fait partie du personnel dit : « Il a tué tous les membres de sa famille, puis il les a scalpés pour se faire des chapeaux. », on prévoit des moments chauds durant l'enquête que doivent mener Teddy et Chuck pour éclaircir la disparition d'une détenue, Rachel Solando.
Qui était vraiment Rachel Solando ? Quel crime a-t-elle commis ? Où a-t-elle pu se réfugier sur cette petite île ?
Quand le piège va se refermer sur Teddy le marshal sans peur et sans reproche, quelle issue possible ?
Tous les ingrédients sont réunis pour nous offrir une drôle d'histoire.
Et pourtant, il y aurait à redire sur ce roman policier un peu long. En vérité je m'attendais à mieux, plus enlevé, avec moins de détails inutiles surtout dans la première partie.
Ce qui est irritant, c'est qu'in fine on s'aperçoit qu'on est manipulé comme l'est Teddy probablement.
Heureusement au bout de 250 pages, on entre dans le vif du sujet après des détours et des digressions multiples. le récit devient alors haletant et prenant. C'est de bonne guerre ! Il faut tromper le lecteur, l'emmener sur des fausses pistes.
Car il s'avère que si ce récit paraît aussi long c'est pour mieux donner des indices qui devront être interprétés de façon différente une fois parvenu au terme de l'intrigue. Et c'est là que je me dis qu'une deuxième lecture s'imposerait presque pour comprendre toutes les astuces de
Lehane pour nous emmener en bateau.
Et l'on découvre que probablement les rêves que fait Teddy contiennent les germes de la vérité. En triant le bon grain de l'ivraie !
La fin de ce thriller peut être comprise de plusieurs façons : au lecteur de décider ou de relire pour déceler l'indice indispensable qui donne le clef du mystère.
Finalement, un roman assez complexe, mais passionnant surtout dans la deuxième partie du livre où l'on commence à comprendre que l'on n'a rien compris au début.
Paradoxal, non ?
En tout cas, à lire.