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EAN : 9782351184325
123 pages
Almora (17/09/2020)
5/5   1 notes
Résumé :
Ce petit ouvrage se voudrait simplement le témoin d'une double résonance, l'une plus intime, celle des poèmes de Milarépa, l'autre plus rationnelle et culturelle entre la tradition bouddhiste tibétaine et la tradition chrétienne orthodoxe à propos des « trois voies » qui éclairent l'une et l'autre.
Milarépa (1052-1135), magicien, yogi et poète tibétain, fut un des plus grands maîtres du bouddhisme tibétain. Jean-Yves Leloup se met ici à l'écoute des poèmes e... >Voir plus
Que lire après Milarepa, les dits du mont Kailash - Les trois voies dans le bouddhisme et le christianismVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un “petit livre” par son format, proportionnellement à l'inverse de sa portée !
En effet du point de vue où nous avons placé tout le long de notre existence présente dans une perspective convergente de la direction d'une Vie Spirituelle livrée dans cet ouvrage par J.Y. Leloup (nous sommes de la même génération), notre regard à cette lecture inspirante, nous donne un espace de “liberté” affranchi des tendances à l'obscurcissement souvent sectaires et glissant facilement vers l'intolérance et le fanatisme haineux …
Cependant, ne nous y trompons pas, pour entrer dans la profonde compréhension du sujet, il est recommandé, si ce n'est nécessaire, d'avoir bien approfondi dans une vie, les voies spirituelles mises en exergue … l'écriture en est ainsi limpide.
Deux parties majeures sont écrites ; l'une, la première, s'inspire des “dohas”* autour de la vie de Milarépa. L'auteur y donne ses ressentis à la lumière de son vécu chrétien tout en ouverture, et c'est fort original et intéressant !
La seconde partie plus “scolastique”, traite de l'herméneutique ou sémiologie des traditions spirituelles, ici plus précisément le christianisme et le bouddhisme, dans leur rapprochement de trois états ou “trois voies” majeures, qui par ailleurs tout en étant différentes peuvent s'interpénétrer et s'articuler autour de “l'axe Un”.
« Peut-être existe-t-il encore une quatrième voie qui n'oppose pas mais intègre successivement ou selon les circonstances, la raison, l'imagination et le silence, la loi, la foi et la gnose. Notre cerveau réagit “à ce qui est” selon le mode approprié ; la plus stricte éthique ne s'oppose pas à la plus grande liberté. La parole n'efface pas le Silence et vice-versa l'effort et la grâce sont les deux ailes nécessaires à l'oiseau pour s'élever, puis se fondre, puis disparaître dans le pur Espace... » (p. 108)

— Dans le bouddhisme vajrayàna, le heruka incarne la présence semblable à une montagne du principe masculin éveillé avec un éventail de qualités qui vont de la férocité à la douceur en passant par la vigueur.
Le heruka et sa parèdre symbolisent l'union indestructible de la sagesse et des moyens habiles où l'acuité de la vision pénétrante s'allie au rayonnement de la compassion qui se déploie pour accomplir spontanément le bien des êtres. Réunissant ces deux qualités, ils personnifient le héros quintessentiel (vira, pawo), le bodhisattva libre du soi, guerrier de la compassion. Comme le dit le Hevajra tantra, « le yogi est upayà et compassion, la yogini est [sagesse et sùnyata* parce qu'elle est] libre de la cause et de l'effet. L'absence de distinction entre sùnyata et compassion est ce qu'on appelle bodhicitta ».
Luttant pour se forger une identité, nous nous fixons sur le fait d'être un homme ou une femme, n'hésitant pas à utiliser la sexualité, le pouvoir, la richesse, la fuite ou l'intelligence pour arriver à nos fins. Autant de sortes d'emprisonnements qui, selon Milarépa, ne feront que culminer dans une anxiété toujours accrue face à la souffrance et à la maladie ; le seul antidote étant de méditer sur l'insubstantialité du corps pour découvrir combien nos attentes et l'idée que nous nous faisons de notre corps ne correspondent pas à la réalité.
Milarépa nous propose d'atteindre une réalisation plus profonde de ce qu'est notre corps grâce à une visualisation qui le transformera en une déité de méditation : le yidam. Dans cette perspective, nous commençons à voir notre corps physique d'une manière plus vivante et plus dynamique :
Quand la réalisation est là, il est la forme de la déité, qui est union.
Voilà qui inverse la tendance ordinaire à la saisie.
p. 192 et p. 204
— extraits de , «  Le souffle ardent de la Dakîni » “Khandro khaloung” - Judith Simmer-Brown, Université Naropa, U.S.A., Shambhala Publications, Boston,© 2001, ed. française Kunchab
https://www.babelio.com/livres/Simmer-Brown-Le-souffle-ardent-de-la-Dakini--Le-principe-femin/360917/critiques/510163
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* poèmes spirituels tibétains chantés, aux envolées lyriques dans un style de narration inspiré de la tradition tibétaine des tantras dits “supérieurs” de « l'Union, les deux en Un » (le Lamdré[1] : phases du kyed-rim/dzogs-rim), en ce sens qu'ils “travaillent” de façon abrupt et directement sur nos passions et leurs inévitables saisies émotionnelles d'attachements … pour les dépasser et se déployer dans un espace intérieur d'un “désir libéré”, énergie dynamique épurée de la Vie.
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— [1] voir éventuellement pour des explicatifs des enseignements du Lamdré dans le « Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme » pages pages 308 et 309 (Philippe Cornu - Éditions du Seuil © mai 2001) :
II La continuité de la méthode (tib. thabs-ky rgy ) comprend les quatre transmissions de pouvoir et les quatre voies qui suivent :
I. La transmission de pouvoir du vase qui autorise à pratiquer la phase de développement (tib. bskyed-rim) où les apparences extérieures sont le mandala et soi-même la déité.
2. La transmission de pouvoir secrète qui autorise les pratiques des souffles internes et de la candallî (tib. gtum-mo) en son propre corps (tib. rang-lus).
3. La transmission de pouvoir du “messager” (tib. pho-nya) ou de la sagesse-connaissance, qui permet d'aborder les pratiques du dzogs-rim se fondant sur le corps de l'autre (tib. gzhan-lus), c'est-à-dire les pratiques avec partenaire.
4. La transmission de pouvoir du mot, permettant la pratique de “l'onde adamantine” (tib. rdo-rje rba-rlabs).
Les trois dernières pratiques constituent le coeur du dzogrim et mènent de la sagesse de l'exemple à celle du sens.
Pour information ; Tashi Peldjör Rindzin/Dilgo Khyentse R., maître des quatre Lignées majeures tibétaines, était détenteur du Lamdré (voir p. 30 de son yoga/sadhana-Racine originel « l'Aube des Bénédictions » ©-1992 )
http://camisard.hautetfort.com/archive/2019/07/10/30eme-anniversaire-des-transmissions-orales-1990-le-coeur-d-6163278.html
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http://camisard.hautetfort.com/media/00/01/3201734227.pdf
Lien : http://camisard.hautetfort.c..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Dialogues des Herméneutiques
Ou
Dialogues des philosophies du monde
Le siècle qui nous précède a insisté sur « le conflit des herméneutiques » (cf. Paul Ricoeur 1913-2005). Ce conflit n'est-il pas le point de départ d'un véritable « dialogue des herméneutiques », c'est-à-dire, de nos représentations du monde reconnues (sans relativisme) comme “représentation” et non comme “vérité” du monde.
Comme tout dialogue, celui-ci est conditionné par les différents degrés d'attention ou qualités d'Écoute des interlocuteurs.
La vision du monde de chacun reflète la qualité et la capacité de son regard et de ses “instruments” de compréhension...
Ce ne sont pas deux mondes, deux religions ou deux philosophies qui s'affrontent ou qui dialoguent, mais deux ou plusieurs niveaux de perception, d'attention, de compréhension, de contemplation ou d'Écoute...
p. 67
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Dans le Christianisme des premiers siècles on ne trouvait pas de “représentations” du Christ, de même dans le Bouddhisme originel, on ne représentait pas le Bouddha, mais un siège vide sous un arbre, là où la tradition nous dit qu'un être humain s'éveilla à sa nature infinie, ou à la Vie qu'il “était”, à un moment précis, dans un lieu particulier dont nul n'a gardé l'empreinte (les reliques, les lieux saints, seront “inventés”, c'est-à-dire, étymologiquement « viendront au jour » : in-venire, beaucoup plus tard.
L'histoire des Bouddhismes nous rappelle l'évolution de trois grandes écoles qui apparaissent successivement, avec chacune leur représentation particulière du Bouddha et du chemin qui conduit à partager sa condition d'éveillé...
p.75/76
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L'Infini se fait sentir dans l'embrassement multiforme de ma solitude.
Ma solitude, cette ipseité* intangible ouverte aux quatre vents, cette ouverture sans doute me déchire, mais c'est à travers cette déchirure qu'elle me fait ciel.
L'Infini s'est fait chair, dans une chair faillible afin qu'à travers cette faille sa lumière et son espace invisible continuent de briller.
Pourquoi un corps devenu fenêtre serait-il moins un corps ?
La transparence n'enlève rien, ni n'ajoute rien au corps, elle en fait une évidence sensible, De quoi ? De qui ? Du “Soi”, de la Conscience sans doute, et de plus encore ?
p. 62
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ipseité* : Ce qui fait qu'une personne, par des caractères strictement personnels, est non réductible à une autre personne.
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Prétendre avoir réalisé “l'État d'Éveil” et mener une vie sans éthique (sans intégrité) et sans compassion (sans élégance et sans grâce) risque fort d'être une illusion et une inflation.
Un discours spirituel ou une représentation de la spiritualité, plaqués sur un corps habité d'angoisse, de prétentions et d'envies ; qu’est-ce sinon un “sépulcre blanchi” ?
p. 77
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« Si ton esprit est silencieux, si ton cœur est silencieux,
si ton corps est silencieux, tu le connaîtras cet Espace invisible et invincible...
Cet Espace, il est en toi, il est en dehors de toi,
Et tu es Cela, ô mon ami, disciple de l'altitude et du vent. »
p. 58
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Vidéo de Jean-Yves Leloup
Jean Yves Leloup présente son livre « Dictionnaire amoureux de Jérusalem » à la librairie La Procure à Paris. Retrouvez le livre : https://www.laprocure.com/dictionnaire-amoureux-jerusalem-jean-yves-leloup/9782259206631.html [Émission tournée le 27 avril 2010]
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