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EAN : 9782360540525
246 pages
Le Mot et le reste (14/06/2012)
3.5/5   4 notes
Résumé :


Plus qu'un groupe ou qu'un style musical, King Crimson est un état d'esprit. C'est en tout cas ce qu'affirme sa figure emblématique, le guitariste et compositeur Robert Fripp. Une vision artistique qui transcenderait les individualités pourtant fortes (Ian McDonald, Greg Lake, Michael Giles, Mel Collins, John Wetton, Bill Bruford, Adrian Belew et Tony Levin) réunies sous cette dénomination, justifiant ses multiples réincarnations et son évolution mus... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Depuis "In The Court of The Crimson King" jusqu'à "The Power to Believe", Aymeric Leroy analyse finement chaque album de ce groupe phare des années soixante-dix jusqu'aux années deux mille.
Parti d'un groupe restreint de musiciens qui cherchaient leur voie dans "Giles, Giles Fripp", King Crimson n'a cessé d'évoluer en changeant constamment de personnel. Seul Robert Fripp et dans une certaine mesure le batteur Bill Bruford détiennent un record de longévité au sein de ce groupe. On pense à Frank Zappa, dans le genre changeant constamment de personnes pour se renouveler.
Robert Fripp, la figure tutélaire et le grand ordonnateur de King Crimson, se fait d'abord discret, surtout sur le plan de la composition qui est, dans le tout premier album laissée à Ian Mac Donald, flûtiste et multi-instrumentiste. Les paroles, confiées au poète Peter Sinfield, sont , quant à elles écrites à part et définissent ainsi le concept de l'album. Car, à cette époque, les albums sont des "concept-albums" - des "observations dans le cas de King Crimson - : on développe une idée thématique tout au long du disque et ce, depuis le fameux "Sergeant Pepper" des Beatles.
Le son du groupe est multiforme : on puise dans le jazz, le rock, la musique classique et l'on flirte dès le début avec la musique "contemporaine" déstructurée. Robert imagine comment Hendrix jouerait Bela Bartok et ça donne "Larks' Tongues in Aspic". Fripp est influencé par le blues et le jazz de Django Reinhardt, prend quelques cours de flamenco mais surtout cherche à développer son propre style partant de son jeu de "cross-picking". Fripp "n'a pas écouté Chuck Berry" et on a tendance à penser que c'est tant mieux tant son approche de la guitare est caractéristique.
Il en est de même pour ses relations avec le showbiz. Dès que le groupe risque d'avoir trop de succès, donc de poser une attente face au public, il doit se séparer pour partir à la conquête de nouveaux horizons déroutants ou alors tout simplement marquer une pause de plusieurs années souvent, la première entre 1974 et 1981 et la plus longue étant de 1984 à 1994.
On sent, dans ce livre – et je partage le point de vue de l'auteur – que Robert, en dépit de toutes ses expériences et ses "projeckts", a toujours essayé de retrouver un âge d'or perdu du King Crimson des seventies, celui de "Lark's Tongues in Aspic" et aussi de mon préféré, "Red".
A mon sens, le King Crimson récent avec Adrian Belew au chant me déçoit à bien des égards. Je pense que les meilleurs chanteurs étaient Greg Lake au début et John Wetton pour "Red". On apprend néanmoins qu'une bonne part des morceaux instrumentaux des albums de cette époque bénie (1973-1974), étaient des improvisations de concerts, faute de compositions finies en arrivant au studio. C'est le cas de l'excellent "Providence" créé dans la ville du même nom dans l'Oklahoma, et qui figure sur l'album "Red". de nombreuses rééditions permettent à présent d'entendre la totalité de cette improvisation magnifique.
Ressorti de la cour du roi cramoisi, il me fallait réécouter tous les albums et j'y ai pris le même plaisir qu'à quatorze ans lorsque j'avais acheté "Lizard" sans trop savoir et pour la pochette enluminée et j'avais tout de suite accroché sans culture musicale particulière. Comme quoi, même en étant français et le cerveau lavé avec nombre de ringardises qui se chantaient à l'époque, on peut apprécier des musiques exigeantes. On ne remerciera jamais assez ces gens-là.
Et puis j'avais acheté "Red" et l'aventure a continué.
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Une rapide recherche sur le web, et on constate non sans un certain étonnement qu'il existe très peu d'ouvrages consacrés à l'une des pierres angulaires du rock ambitieux. Serait-il trop ardu de parler du mythe King Crimson ? Ou peut-être trop risqué de froisser la susceptibilité hypertrophiée de Robert Fripp ? Aymeric Leroy relève le défi en s'attaquant à l'oeuvre singulière de l'un des colosses intouchables du rock progressif. Auteur prolifique depuis quelques années, on lui doit déjà Rock Progressif, Pink Floyd : plongée dans l'oeuvre d'un groupe paradoxal , et Bill Bruford, l'autobiographie : Yes, King Crimson, Earthworks et le reste .

Le choix de la photo de couverture n'est sans doute pas innocent, puisque seul l'égotique Robert Fripp, guitariste inamovible et fil rouge de l'épopée crimsonienne, y est reconnaissable. Par le fruit d'un heureux hasard, l'ouvrage tombe à point nommé puisque celui-ci vient de déclarer qu'il arrêtait la musique, dégoûté par l'industrie du disque. King Crimson prend donc des allures de biographie définitive, en plus d'être l'unique livre francophone consacré à cette institution quadragénaire du rock anglo-saxon. Pour documenter son oeuvre, Leroy a utilisé la biographie de référence (In The Court of King Crimson, 2001) mais aussi les nombreux écrits de Fripp (blog, livrets des CD, etc.) ou encore sa propre correspondance avec certains membres du groupe dans le cadre de son fanzine Big Bang. Mais malgré l'évidente admiration que l'auteur nourrit pour son sujet, il n'est que rarement partisan et aucunement prosélyte, tant il n'hésite pas à mettre en évidence les faiblesses d'une discographie pour le moins hétérogène, à commenter les choix discutables effectués à certaines périodes ni même à pointer le caractère autoritaire du guitariste-leader. Leroy rapporte avec le talent d'un auteur qui maîtrise parfaitement son sujet les différentes incarnations parfois surréalistes de cette curieuse entité musicale, les nombreuses luttes d'ego qui ont animé sa vie mouvementée ou les prises de positions artistiques des différentes époques. Où l'on comprend que l'histoire de King Crimson a éminemment dépendu du contexte « historique » et d'événements pas toujours maîtrisés.

Le schéma narratif respecte la chronologie, et les chapitres sont dans l'ensemble centrés sur la discographie du groupe, et pour cause : une partie non négligeable de l'ouvrage consiste en l'analyse des compositions de King Crimson. le néophyte risque d'en être déconcerté car sans le support de la musique (et dans une moindre mesure des paroles), il est difficile de suivre la prose un peu rébarbative de l'auteur, lorsque celui-ci décortique les titres les uns après les autres. Ces considérations revêtent un intérêt évident pour l'auditeur (très) averti mais pourront ennuyer ceux qui n'ont qu'une connaissance « lointaine » du groupe. Par ailleurs, l'écriture se perd çà et là dans une surcharge un peu laborieuse et toute proustienne, qui rend la lecture parfois fastidieuse. Malgré des lourdeurs pas toujours nécessaires, Aymeric Leroy atteint néanmoins son but : susciter l'envie de (re)découvrir tout ou partie de l'oeuvre de ce géant du rock encore largement méconnu.

Lien : http://www.chromatique.net/c..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"L'identité d'un groupe existe au-delà des individus qui en font partie. Elle a besoin pour s'incarner d'un vecteur approprié, en l'occurence de musiciens pour lui donner vie dans un lieu et à un moment donnés. La force créatrice qui a donné vie à King Crimson en 1969, et que nous avons appelée notre bonne fée, n'émanait pas de jeunes musiciens qui constituaient le groupe : elle s'exprimait à travers eux - et malgré eux" (Robert Fripp - 2009)
(page 7)
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